sir David Lean
Cinéaste britannique (Croydon 1908-Londres 1991).
Il réalisa trois films avec Noel Coward : Heureux Mortels (1944), L'esprit s'amuse (1945) et Brève Rencontre (1946), puis tourna les Grandes Espérances (1947), Oliver Twist (1948), le Pont de la rivière Kwai (1957), Lawrence d'Arabie (1962), Docteur Jivago (1965), la Route des Indes (1984).
les Grandes Espérances
Great Expectations
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Comédie dramatique de sir David Lean, avec John Mills (Pip), Valerie Hobson (Estella), Anthony Wager (Pip jeune), Jean Simmons (Estella jeune), Martita Hunt (miss Havisham), Bernard Miles (le bagnard).
- Scénario : sir David Lean, Ronald Neame, Anthony Havelock-Allan, d'après le roman de Charles Dickens
- Photographie : Guy Green
- Décor : John Bryan
- Musique : Walter Goehr, Kenneth Pakeman, G. Linley
- Montage : Jack Harris
- Pays : Grande-Bretagne
- Date de sortie : 1946
- Son : noir et blanc
- Durée : 1 h 55
RÉSUMÉ
Enfant, Pip aide un bagnard évadé. Il passe son temps libre chez une richissime excentrique qui vit seule dans son château en compagnie d'Estella, une petite fille qui se joue de Pip. Plus tard, Pip devient un gentleman grâce à un mystérieux héritage. Il pense qu'il le doit à la vieille excentrique, mais il s'agit en fait du bagnard reconnaissant, dont Estella, qu'il retrouve, est la fille.
COMMENTAIRE
Le film présente les mêmes qualités qu'Oliver Twist que Lean adapta également de Dickens. Si celui-ci est moins égal et soutenu, il contient, en revanche, les plus belles séquences : la maison au bord de la mer, la rencontre du bagnard dans le cimetière, la traversée rituelle de la sombre demeure de miss Havisham au mystérieux et labyrinthique escalier qui conduit jusqu'à elle, la salle à manger fantomatique où sa robe prend feu devant la cheminée. Les extérieurs sont beaux, mais le film se distingue par une très bonne utilisation du studio, que Lean abandonnera définitivement dans les années 1950. Il deviendra alors le cinéaste de la révélation des hommes par leur contact avec une nature qui leur renvoie l'image de leur propre valeur. Comme elle l'a fait pour lui, qui y trouva sa véritable vocation.
Brève Rencontre
Brief Encounter
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Drame de sir David Lean, avec Trevor Howard (Alec Harvey), Celia Johnson (Laura Jesson), Cyril Raymond (Fred Jesson), Stanley Holloway (Albert Godby).
- Scénario : Noel Coward (d'après sa pièce Still Life),sir David Lean, Ronald Neame, Anthony Havelock-Allan
- Photographie : Robert Krasker
- Musique : Rachmaninov
- Montage : Jack Harris
- Pays : Grande-Bretagne
- Date de sortie : 1945
- Son : noir et blanc
- Durée : 1 h 25
- Prix : Grand Prix et Prix de la critique, Cannes 1946
RÉSUMÉ
Tous les jeudis, Laura Jesson, mère de famille tranquille, prend le train pour aller faire ses emplettes à Milford. Le docteur Alec Harvey, père de famille sans histoire, fait le même trajet, le même jour. À la suite d'une rencontre fortuite sur le quai, ils font connaissance et se prennent de passion l'un pour l'autre. Amour impossible ! Malgré leur complicité naissante, après quelques hésitations, ils renoncent à se revoir, non sans un certain regret.
COMMENTAIRE
Le grand succès du film de David Lean auprès du public anglais vient d'abord de son réalisme intimiste : Laura est une vraie « Madame Tout-le-Monde » en qui des millions d'autres purent se reconnaître, le petit monde de la gare est observé avec acuité, les comportements sont quotidiens, la psychologie simple et crédible. Quant au thème du grand amour entrevu, il ne peut que toucher ceux qui mènent, eux aussi, une existence monotone. Brève Rencontre est considéré, à juste titre, comme un classique du cinéma britannique.
Docteur Jivago
Doctor Zhivago
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Film historique de sir David Lean, avec Omar Sharif (Youri Jivago), Julie Christie (Lara), Geraldine Chaplin (Tanya), Tom Courtenay (Pacha/Strelnikov), Alec Guinness (Jevgraf), Ralph Richardson (Gromeko), Rod Steiger (Komarovski), Siobhan McKenna (Anna Gromeko).
- Scénario : Robert Bolt, d'après le roman de Boris Pasternak
- Photographie : Fred. A. Young
- Décor : Terence Marsh
- Costumes : Phyllis Danton
- Musique : Maurice Jarre
- Montage : Norman Savage
- Pays : États-Unis
- Date de sortie : 1966
- Son : couleurs
- Durée : 3 h 15
RÉSUMÉ
En Russie, au début du xxe siècle, Youri Jivago, médecin et poète, doit épouser la fille de ses parents adoptifs, Tanya. Lara, la fille d'une couturière séduite par l'amant de sa mère, tente de se suicider. C'est alors qu'elle rencontre Jivago, qui tombe amoureux d'elle, au moment où éclate la révolution. Commence alors un long exode qui sépare Jivago de la femme qu'il aime.
COMMENTAIRE
Le film connut un prodigieux succès, rejoignant Ben Hur et Autant en emporte le vent au panthéon de la M.G.M. Malgré une intrigue qui se traîne un peu, Docteur Jivago restera dans les mémoires pour la splendeur des costumes et des décors, pour ses grandes séquences lyriques et la célèbre « Chanson de Lara ». À signaler, une fulgurante apparition de Klaus Kinski.
Oliver Twist
Oliver Twist
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Drame de sir David Lean, avec John Howard Davies (Oliver Twist), Robert Newton (Bill Sikes), Alec Guinness (Fagin), Kay Walsh (Nancy), Francis L. Sullivan (Mr Bumble), Henry Stephenson (Mr Brownlow), Diana Dors (Charlotte), Mary Clare (Mrs. Corney).
- Scénario : sir David Lean, Stanley Haynes, d'après le roman de Charles Dickens
- Photographie : Guy Green
- Décor : John Bryan
- Musique : Arnold Bax
- Montage : John Harris
- Pays : Grande-Bretagne
- Date de sortie : 1948
- Son : noir et blanc
- Durée : 1 h 56
RÉSUMÉ
Après son calvaire dans un orphelinat et un passage chez un fabricant de cercueils, Oliver Twist se retrouve à Londres, dans la bande d'enfants voleurs du vieux Fagin. Après bien des péripéties, il est pris en otage par l'assassin Bill Sikes, mais en réchappe et est recueilli par le bon Mr Brownlow.
COMMENTAIRE
Deux ans après la réussite exemplaire des Grandes Espérances, David Lean donne à nouveau, avec ce film, un modèle d'adaptation littéraire. Condensant le livre sans le démanteler, donnant vie à des personnages déjà façonnés par l'imagination collective, Lean débouche sur une perfection sans académisme, que n'atteindra pas le remake musical de Carol Reed, pourtant fort agréable (voir Oliver). Par un de ces coups de génie dont il a le secret, le réalisateur confia le rôle du vieux juif Fagin au tout jeune Alec Guinness : une carrière était née.
le Pont de la rivière Kwai
The Bridge on the River Kwai
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Film de guerre de sir David Lean, avec William Holden (Shears), Jack Hawkins (major Warden), Alec Guinness (colonel Nicholson), Sesshu Hayakawa (colonel Saïto), James Donald (docteur Clipton), Geoffrey Horne (lieutenant Joyce).
- Scénario : Carl Foreman, Michael Wilson (non crédité), Pierre Boulle, d'après son roman
- Photographie : Jack Hildyard
- Décor : Donald M. Ashton
- Musique : Malcolm Arnold
- Montage : Peter Taylor
- Production : Sam Spiegel (Columbia)
- Pays : Grande-Bretagne
- Date de sortie : 1957
- Son : couleurs
- Durée : 2 h 41
- Prix : Oscars 1957 : meilleur film, meilleur metteur en scène, meilleur acteur (A. Guinness), meilleur directeur de la photo, meilleur compositeur, meilleur scénario (C. Foreman)
RÉSUMÉ
Capturé par les Japonais, un détachement de prisonniers de guerre anglais est conduit à marche forcée au bord de la rivière Kwai, en Birmanie, dans un camp commandé par le colonel Saïto. Celui-ci veut contraindre les prisonniers à participer à la construction d'un pont sur la rivière. Le colonel Nicholson, commandant du détachement de prisonniers, refuse d'abord au nom des conventions de Genève. Les prisonniers font alors l'objet de brimades, Nicholson lui-même est enfermé dans un cachot et torturé par la soif. Les deux chefs finissent par conclure un accord. Nicholson acceptera de construire le pont et de prouver ainsi la supériorité de l'armée britannique. Shears, un prisonnier américain, a pu s'échapper et rejoindre le quartier général allié, aidé par des indigènes. Il sert de guide au commando, dirigé par le major Warden, chargé de dynamiter le pont. Shears, Saïto et Nicholson seront tués. Celui-ci, en tombant sur le détonateur, déclenche involontairement l'explosion.
COMMENTAIRE
Spectaculaire, intelligent et beau
Ce film est, à plus d'un titre, un événement dans le cinéma des années 1950. D'abord une date dans l'histoire du film de guerre qui commençait à s'essouffler. Avec le Pont de la rivière Kwai, le point de vue évolue et se nuance. Il n'y a plus, d'un côté les puissances occidentales, nanties à la fois du bon droit et des bonnes méthodes, face à un ennemi à peine silhouetté, mais deux civilisations qui s'opposent, avec leurs coutumes, leurs croyances et les perversions de ces croyances. Pour Saïto, mû par le code d'honneur du bushido, les Anglais sont méprisables parce qu'ils n'éprouvent pas de honte à être battus. S'il est vaincu, il se suicidera. Convaincu que l'Empire britannique a pour mission de faire régner l'ordre et la loi, Nicholson n'a de cesse d'endurer et de persévérer pour imposer sa supériorité morale sur celle des barbares. Pour Shears, l'Américain, la guerre n'est qu'une affaire de survie, dépourvue de toute dimension héroïque, où le plus fort et le plus malin l'emportent.
Confié à David Lean, connu jusque-là pour ses films intimistes, le Pont de la rivière Kwai est le premier film-spectacle d'une série (Lawrence d'Arabie, Docteur Jivago) qui va redorer le blason d'un cinéma fortement concurrencé par la télévision. Les films de Lean, sur ce point, apporteront la preuve qu'il est possible de réaliser, grâce aux nouveaux moyens techniques, des films spectaculaires, intelligents et beaux. Toutes les composantes de cette première réalisation ont été, en effet, également soignées. La construction du scénario, d'après le roman de Pierre Boulle, est particulièrement habile ; le grand écran et la lourdeur des moyens mis en œuvre ne nuisent jamais au rythme du film, à la beauté des cadres, ni à la célérité de la mise en scène. Quant aux acteurs, ils incarneront leurs personnages à un point tel que ces rôles leur colleront pour longtemps à la peau.
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