miercuri, 12 februarie 2020

GEORGE CUKOR (1899-1983)- o cariera

 GEORGE CUKOR (1899-1983)

Comme beaucoup des grands cinéastes hollywoodiens de son époque, George Cukor a touché à tout : au drame, au musical, au film d'aventure, au film à suspense et même au western, comme nous le démontre aujourd'hui la chronique de La Diablesse en collants roses. C'est toutefois pour ses comédies que le cinéaste aura surtout retenu notre attention, comme le démontre ce classement, où figurent quelques unes de ses collaborations mythiques avec Katharine Hepburn. Vous pouvez bien entendu proposer à votre tour vos avis sur le sujet consacré au cinéaste sur notre forum
1. Indiscrétions (The Philadelphia Story - 1940)
2. Vacances (Holiday - 1938)
3. Hantise (Gaslight - 1944)
4. Une étoile est née (A star is born - 1954)
5. Le Roman de Marguerite Gautier (Camille - 1936)
6. My Fair Lady (My Fair Lady - 1964)
7. Femmes (Women - 1939)
8. Madame porte la culotte (Adam's Rib - 1949)
9. Les Girls (Les Girls - 1957)
10. Mademoiselle Gagne-Tout (Pat and Mike - 1952)

CUKOR (George Dewey) 

Dictionnaire Larousse du cinéma

cinéaste américain (New York, N. Y., 1899 - Los Angeles, Ca., 1983).
George Cukor naît dans un milieu aisé et cultivé, la bourgeoisie américaine d'origine hongroise, à l'époque où New York devient la capitale indiscutée, non seulement économique, mais aussi intellectuelle des États-Unis. C'est un homme de théâtre qui abordera le cinéma, tout naturellement, par le biais du parlant, comme dialoguiste et coréalisateur de cinéastes habitués du muet et bientôt supplantés par les nouveaux venus de la côte est.
Sa culture et son expérience théâtrale font que Cukor refuse d'être considéré comme un « auteur ». Il se veut metteur en scène, faisant bénéficier les sujets qu'il traite de toutes les ressources de son intelligence et de son goût, et s'efforçant d'obtenir de ses acteurs la meilleure interprétation possible. Aussi le cinéma de Cukor ne se conçoit-il guère sans la collaboration confiante et sur un pied d'égalité de techniciens, de scénaristes (au premier rang desquels Donald Ogden Stewart, Ruth Gordon et Garson Kanin) et de comédiens. On l'a très tôt considéré avant tout comme un grand directeur d'actrices. Son premier film en solo, Tarnished Lady(1931), vaut en effet par une remarquable interprétation de Tallulah Bankhead. Plus tard, il dirigera Greta Garbo dans un de ses rôles à la fois les plus émouvants et les plus humains, où elle fera preuve d'un humour plus convaincant que chez le Lubitsch de Ninotchka : le Roman de Marguerite Gautier (1937), d'après la Dame aux camélias.
Les titres mêmes de plusieurs de ses films évoquent un univers dominé par l'actrice : outre le précédent et Tarnished Lady, on peut citer Girls About Town, Little Women, Sylvia Scarlett, Zaza, Femmes, Susan and God, A Woman's Face, la Femme aux deux visages, The Actress, les Girls, My Fair Lady, Justine. Parmi les plus remarquables interprètes de Cukor figure Katharine Hepburn, qui fait ses débuts au cinéma dans Héritage (1932) et qu'il dirige dans trois étapes de sa carrière, en jeune comédienne éblouissante de virtuosité insolente (Sylvia Scarlett, 1935; Indiscrétions, 1940), dans la plénitude de ses moyens, face à Spencer Tracy (surtout Madame porte la culotte, 1949), enfin pendant sa vieillesse ravagée et encore altière d'actrice qui refuse de renoncer (Love Among the Ruins, 1975 ; The Corn Is Green, 1979). Il est presque fastidieux d'énumérer les très grands numéros d'actrices orchestrés par Cukor, qu'il s'agisse de Joan Crawford (Femmes, 1939 ; Il était une fois, 1941), de Judy Garland (Une étoile est née,1954), d'Ava Gardner (la Croisée des destins, 1956), d'Audrey Hepburn (My Fair Lady, 1964) ou de Maggie Smith (Voyages avec ma tante, 1973). Cukor n'est cependant pas infaillible et il a connu quelques échecs : avec Norma Shearer dans Roméo et Juliette (1936), Lana Turner dans Ma vie à moi (1950), voire Marilyn Monroe dans le Milliardaire (1960). Inversement, il faut insister sur l'étendue de son registre : de même qu'il a su faire rire Greta Garbo jusque dans le mélodrame, de même il a obtenu d'une Judy Holliday à l'humour explosif (Comment l'esprit vient aux femmes, 1950 ; Une femme qui s'affiche, 1954) une interprétation dramatique et émouvante : Je retourne chez maman(1952).
Mais il convient de ne pas réduire Cukor à une telle définition, si justifiée soit-elle. Tout d'abord, il faut rappeler qu'il est aussi un grand directeur d'acteurs : les interprétations de Cary Grant dans Sylvia Scarlett et Indiscrétions, de Robert Taylor dans le Roman de Marguerite Gautier, de Charles Boyer dans Hantise(1944), de Ronald Colman dans Othello (1947), de James Mason dans Une étoile est née, de Stewart Granger dans la Croisée des destins, de Laurence Olivier dans Love Among the Ruins, comptent parmi les meilleures de leurs carrières. On vérifie ici encore l'étendue du registre de Cukor, car il a su diriger des hommes au physique ingrat ou brutal, Gregory Ratoff dans What Price Hollywood ? (1932), Wallace Beery dans les Invités de huit heures (1933), Broderick Crawford dans Comment l'esprit vient aux femmes, ou Aldo Ray dans Je retourne chez maman.
Sans doute ne faut-il pas non plus limiter Cukor au théâtre, soit comme prétexte, soit comme technique. Pourtant, il s'agit là d'un aspect tout à fait fondamental de l'œuvre. Dès 1930, The Royal Family of Broadwaymet en scène le célèbre « clan » Barrymore. Par le choix de ses sujets Cukor reste bien à certains égards un homme de théâtre ; il soutient avec bonheur une tradition hollywoodienne, qui est l'adaptation cinématographique des succès de Broadway : cf. les Invités de huit heures d'après la pièce de George S. Kaufman et Edna Ferber ; Indiscrétions d'après Philip Barry ; Femmes d'après Clare Boothe. Cette tendance à l'adaptation théâtrale marque toute la carrière de Cukor (et, plus près de nous, My Fair Lady). Il aime encore les portraits d'actrices (The Actress, 1953, d'après l'autobiographie de Ruth Gordon) et décrira dans la Diablesse en collant rose les aventures de comédiens ambulants au Far West, où ils interprètent la Belle Hélène d'Offenbach.
D'autre part, qui dit théâtre dit généralement Angleterre, et Cukor n'échappe pas à la règle. Il a adapté Shakespeare (Roméo et Juliette) ou est parti de Shakespeare pour étudier l'influence du théâtre sur la vie (Othello). Dans les deux cas, d'ailleurs, les interprètes (Leslie Howard, Ronald Colman) sont des Britanniques. Il a réalisé l'étrange et attachante Sylvia Scarlett (d'après Compton Mackenzie), dont les déguisements évoquent la pastorale shakespearienne (Comme il vous plaira). On rappellera encore ses adaptations de pièces de théâtre de William Somerset Maugham (Our Betters) ou indirectement de G. B. Shaw (My Fair Lady, d'après Pygmalion).
Mais la vaste culture de Cukor est loin d'être exclusivement théâtrale. Autre hommage à l'Angleterre, David Copperfield (1935) est sans conteste l'une des plus brillantes adaptations d'un classique victorien, magistrale non seulement dans sa distribution, mais aussi dans la difficile compression de la narration, qui permet d'aboutir à ce résultat si rare au cinéma, le sentiment de la durée romanesque.Our Betters doit peut-être au théâtre anglais qu'il adapte, mais aussi à l'exemple de Lubitsch et de sa version paradoxalement muette d'Oscar Wilde (l'Éventail de Lady Windermere, 1925). Cukor peut d'ailleurs à bon droit être considéré comme un disciple de Lubitsch, sous la supervision duquel il réalisa Une heure près de toi (1932), remake de Comédiennes (The Marriage Circle, 1924) de Lubitsch lui-même.
Nourri de théâtre et de culture européenne, ayant signé quelques-uns des films hollywoodiens les plus raffinés et réalisés avec le plus grand bonheur des années 30, comme David Copperfield, Sylvia Scarlett, le Roman de Marguerite Gautier, Femmes ou Indiscrétions, Cukor a aussi été un des représentants les plus brillants du cinéma « moderne » des années 50, caractérisé par le grand écran et la couleur. De même qu'il se veut simple metteur en scène, de même il décline toute responsabilité dans l'aspect visuel d'Une étoile est néeou de la Croisée des destins pour en attribuer le mérite à George Hoyningen-Huene. Encore fallait-il que Cukor s'entourât de tels collaborateurs, qu'il les laissât œuvrer à leur guise, et que lui-même se révélât dramaturge à la mesure d'une forme somptueuse et d'ailleurs porteuse de sens. Il faut se souvenir qu'il devait diriger Autant en emporte le vent (1939), film « à grand spectacle » s'il en fut, mais qu'après trois semaines de tournage il fut renvoyé par Selznick et remplacé par Victor Fleming pour des raisons qui ne sont pas entièrement éclaircies. (D'une part, Selznick aurait eu le sentiment que Cukor attachait trop d'importance aux détails et négligeait le mouvement d'ensemble du film. D'autre part, Clark Gable se serait plaint d'être ignoré par le metteur en scène au profit des actrices Vivien Leigh et Olivia De Havilland. Mais sans doute le conflit dérivait-il aussi de ce que, le projet revêtant une importance toute particulière, Selznick intervenait lui-même au niveau de la mise en scène.) Cukor a pu vouloir prendre une sorte de revanche. Quoi qu'il en soit, à partir d'Une étoile est née, soit quinze ans après Autant en emporte le vent, il réalise une série de films à grand spectacle d'une force dramatique peu commune. Ces œuvres qui marquent peut-être le sommet de sa carrière ont d'ailleurs pour arrière-plan des drames antérieurs. Ainsi Une étoile est née, mélange de mélodrame et de musical, autoportrait à la fois flamboyant et cruel d'Hollywood, se souvient non seulement du précédent film du même titre (de Wellman, 1937), œuvre estimable mais moins ambitieuse, mais aussi de What Price Hollywood ? de Cukor lui-même, où, déjà, on voit la gloire naissante d'une jeune femme éclipser celle de son compagnon, qui se suicide.
Les œuvres des années 50 sont précédées et, dans une certaine mesure, préfigurées par des drames sombres qu'on aurait tort de ne pas identifier aussi à Cukor, ainsi Héritage, Hantise ou encore la Flamme sacrée (1943) avec ses échos de Citizen Kane et, dans son personnage d'enquêteur, comme une anticipation du Grand Sommeil de Hawks... Quant à la violence sexuelle de la Croisée des destins ou des Liaisons coupables (1962), elle a été précédée par les interrogations de Sylvia Scarlett et la sexualité feutrée de Femmes.
Le plus précis des directeurs d'actrices a donc également réalisé des spectacles d'une ampleur visuelle et musicale incomparable : en dehors d'Une étoile est née, mentionnons la Croisée des destins qui met en scène un drame à la fois individuel (celui d'Ava Gardner partagée entre ses origines anglaises et indiennes) et historique (l'Inde accédant, dans les convulsions, à l'indépendance), les Girls (1957), My Fair Lady (où Cecil Beaton, qui signa décors et costumes, joue un rôle comparable à celui de George Hoyningen-Huene pour les précédents films en couleurs de Cukor, ou encore à celui de William Cameron Menzies sur Autant en emporte le vent).

Films :

Grumpy (CO Cyril Gardner, 1930) ; The Virtuous Sin(CO Louis Gasnier, id.) ; The Roval Family of Broadway(CO C. Gardner, 1931) ; Tarnished Lady (id.) ; Girls About Town (id.) ; Une heure près de toi (One Hour with You, CO E. Lubitsch, 1932) ; What Price Hollywood ?(id.) ; Héritage (A Bill of Divorcement, id.) ; Rockabye(id.) ; Our Betters (1933) ; les Invités de huit heures(Dinner at Eight, id.) ; les Quatre Filles du docteur March(Little Women, id.) ; David Copperfield (id., 1935) ; Sylvia Scarlett (id., id.) ; Roméo et Juliette (Romeo and Juliet, id.) ; le Roman de Marguerite Gautier (Camille,1937) ; Vacances (Holiday, 1938) ; Zaza (id., id.) ; Femmes (The Women, 1939) ; Suzanne et ses idées (Susan and God, 1940) ; Indiscrétions (The Philadelphia Story, id.) ; Il était une fois (A Woman's Face, 1941) ; la Femme aux deux visages (Two-Faced Woman, id.) ; Her Cardboard Lover (1942) ; la Flamme sacrée(Keeper of the Flame, 1943) ; Resistance and Ohm's Law (DOC pour l'Army Signal Corps, 1944 ) ; Hantise(Gaslight, id.) ; Winged Victory (id.) ; la Femme de l'autre (Desire Me, non crédité, 1947) ; Othello (A Double Life, 1948) ; Édouard, mon fils (Edward, My Son,1949) ; Madame porte la culotte (Adam's Rib, id.) ; Ma vie à moi (A Life of Her Own, 1950) ; Comment l'esprit vient aux femmes (Born Yesterday, id.) ; The Model and the Marriage Broker (1952) ; Je retourne chez maman(The Marrying Kind, id.) ; Mademoiselle Gagne-Tout(Pat and Mike, id.) ; The Actress (1953) ; Une femme qui s'affiche (It Should Happen to You, 1954) ; Une étoile est née (A Star Is Born, id.) ; la Croisée des destins (Bhowani Junction, 1956) ; les Girls (id., 1957) ; Car sauvage est le vent (Wild Is the Wind, id.) ; la Diablesse en collant rose (Heller in Pink Tights, 1960) ; le Bal des adieux (Song Without End, film terminé à la mort de son réalisateur Charles Vidor, id.) ; le Milliardaire (Let's Make Love, id.) ; les Liaisons coupables (The Chapman Report, 1962) ; My Fair Lady(id., 1964) ; Justine (id., 1969) ; Voyages avec ma tante(Travels with my Aunt, 1973) ; Love Among The Ruins(TV, 1975) ; l'Oiseau bleu (The Blue Bird, 1976) ; The Corn Is Green (TV, 1979) ; Riches et célèbres (Rich and Famous, 1981).

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