DISPARITIONS
CINÉMA
Kirk Douglas, l’une des dernières légendes d’Hollywood, est mort
Jouant tour à tour des rôles de truand, de cow-boy, de gladiateur ou de soldat, producteur audacieux qui aura contribué à la disparition du vieil Hollywood, l’acteur est mort mercredi 5 février, à l’âge de 103 ans.
Par Thomas Sotinel Publié aujourd’hui à 00h42, mis à jour à 01h04
Une fossette au menton. Un détail, mais c’est celui qui vient à l’esprit quand on pense à Kirk Douglas, mort mercredi 5 février, à l’âge de 103 ans. L’acteur a beau avoir été une figure majeure du cinéma américain, l’une des dernières stars du vieil Hollywood et l’un des artisans de la disparition de ce système, un producteur audacieux, un écrivain de talent et surtout un comédien d’une force et d’un courage peu communs, c’est ce menton fendu, troublant – « Comment fais-tu pour raser ça ? », lui demandait Kim Novak dans Liaisons secrètes, de Richard Quine (1960) – qui surgit.
On peut aussi le prendre comme le signe des blessures et des mutilations qui affligent les personnages que Kirk Douglas a interprétés au long d’une carrière qui s’étend sur toute la seconde moitié du XXe siècle.
Amputé d’un doigt dans La Captive aux yeux clairs, de Howard Hawks (1952), d’une oreille dans La Vie passionnée de Vincent van Gogh, de Vincente Minnelli (1957), éborgné dans Les Vikings, de Richard Fleischer (1958), crucifié dans Spartacus, de Stanley Kubrick (1960), broyé par un camion dans L’Arrangement, d’Elia Kazan (1969), il n’a rien du héros triomphant à la John Wayne, figure ambivalente et complexe plutôt qu’icône américaine.
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu