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vineri, 12 iunie 2020

Davis-Flynn / La Vie privée d’Élisabeth d’Angleterre (1939)


25 avril 2019

La Vie privée d’Élisabeth d’Angleterre (1939) de Michael Curtiz


TITRE ORIGINAL : « THE PRIVATE LIVES OF ELIZABETH AND ESSEX »

La Vie privée d'Elisabeth d'Angleterre1596. Après avoir vaincu l’Armada espagnole, le comte d’Essex rentre en Angleterre sous les acclamations. Il est aussitôt reçu par la reine, heureuse de voir revenir l’homme qu’elle aime. Mais, à la surprise générale, au lieu de le féliciter, elle le tance publiquement et accorde des promotions à ses rivaux… Adaptation d’une pièce du dramaturge américain Maxwell Anderson, La Vie privée d’Élisabeth d’Angleterre met en scène une romance fictive entre la reine Elisabeth et Robert Devereux, 2e comte d’Essex. Le film réunit les deux plus grosses stars du moment de la Warner. Bette Davis aurait souhaité être opposée à Laurence Olivier mais les studios préfèrent opter pour Errol Flynn, alors au faîte de sa gloire après Robin des Bois. Bette Davis fait une personnification puissante et déterminée de son personnage, avec un petit grain de folie sous-jacent, parfois presque à la limite du grotesque. L’actrice s’est beaucoup investie dans son rôle, allant jusqu’à s’épiler elle-même les sourcils et travaillant longuement son accent. Son jeu est riche, complexe, intense. Face à elle, le jeu d’Errol Flynn paraît plus simple, jouant principalement sur le charme, le naturel. Cette opposition de jeu rend l’idylle plus improbable, déséquilibrée mais cela sert finalement le propos (de plus, les deux stars ne s’entendaient guère). Le film fut tourné en Technicolor et il est assez étonnant que la Warner ait mis tant de moyens à la disposition d’un film finalement assez statique. Le film fut un succès.
Elle
Lui : 3 étoiles
Acteurs: Bette DavisErrol FlynnOlivia de HavillandDonald CrispVincent Price
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Curtiz sur le site IMDB.
Voir les autres films de Michael Curtiz chroniqués sur ce blog…
Remarques :
* Cette histoire d’amour n’a pas existé. La légende parle seulement d’une bague donnée par la Reine à Essex mais, même sur ce simple don, les historiens sont divisés car il n’y a aucune preuve, aucun témoignage pour attester de sa réalité.
* Bette Davis était âgée de 31 ans au moment de tournage alors que son personnage en avait 63 en 1596, d’où le maquillage important. Errol Flynn était alors âgé de 30 ans soit l’âge de son personnage.
La Vie privée d'Elisabeth d'Angleterre
Bette Davis dans La Vie privée d’Elisabeth d’Angleterre de Michael Curtiz.
La Vie privée d'Elisabeth d'Angleterre
Bette Davis et Errol Flynn dans La Vie privée d’Elisabeth d’Angleterre de Michael Curtiz

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Critique publiée par le 
Comme le titre original l'indique il s'agit de raconter, de façon très romantique et romancée, les relations tumultueuses entre Elizabeth 1ère d'Angleterre et Robert Devereaux, Comte d'Essex. Elle est vieille et laide et il jeune et beau, mais pourtant ces 2 caractères forts, fiers et emportés s'aiment passionément mais l'ambition d'Essex et la peur d'Elizabeth de perdre son trône ruineront leur relation.
Racontée dans un flamboyant technicolor, cette relation quasi légendaire fascine par son improbabilité et son dénouement tragique.
Il est reconnu qu'Essex avait de réels sentiments pour la déjà vieillissante Elizabeth alors que lui n'avait que la petite 20aine mais il est également bien connu qu'il voulait devenir roi et pensait en être plus digne étant donné que sa lignée était plus ancienne que celle d'Elizabeth.
Néanmoins, je pense qu'Hollywood force un peu le trait de la passion dévorante (en tout cas pour lui car il est clair qu'elle était totalement folle de cet apollon) mais il n'empêche que la tension monte à chaque scène parfaitement maîtrisée servie par une interprétation de première qualité (mention particulière à Bette Davis, confondante de mimétisme et collant parfaitement au mythe).
Malheureusement, cela ne peut que finir mal, le jeune et bel Essex ayant bel et bien été décapité pour trahison.

Olivia de Havilland joue les utilités, ce qui est tout de même du gâchis de talent, et on retrouve avec plaisir les fourbes habituels tels que Vincent Price.
Bonus : Errol Flynn, le cheveu luisant et minivagué en collant moulant et chemise ample ouverte sur un torse fort avantageux nous offre un Essex plein de charme.
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Critique publiée par le 

Film étrange, un peu bancal et relativement touchant au final, La Vie Privée d'Elisabeth d'Angleterre se regarde avec un plaisir certain grâce au savoir-faire de Michael Curtiz.
L'histoire d'amour contrariée ente la reine et d'Essex, au milieu des guerres et des complots politiques souffre néanmoins d'un casting disparate.
Face à une Bette Davis au crâne rasée qui se regarde jouer pendant tout le film (très bien, d'ailleurs), Errol Flynn apporte une touche de légèreté parfois incongrue même si toujours rafraîchissante. Bette, qui méprisait son jeu, aurait préféré donner la réplique à Lawrence Olivier, et ne fait rien pour améliorer les choses. Alors, on ne peut pas dire que le courant passe au mieux entre les deux. Entre la gifle donnée à toute volée en vrai par Bette Davis ou une Olivia de Havilland qui, dans le rôle de Penelope Gray, fait tapisserie, on se demande comment quelqu'un a pu penser un jour à un couple aussi improbable...
Pourtant, le résultat n'est pas déplaisant, Errol y met du charme et de la bonne volonté, même s'il a l'air d'être le seul, et, franchement, un Lawrence Olivier aurait enfoncé assez rapidement le film dans un ragout théâtral un peu désuet...
Derrière un maquillage atroce, le crâne et les sourcils à moitié rasés, Bette Davis arrive tout de même à faire partager toute l'étendue de son rôle tragique et parvient à le rendre véritablement émouvant. Aussi passe-t-on assez facilement sur les légères petites limites du film.
A noter qu'il ne me reste plus qu'un seul Errol Flynn/Olivia de Havilland à voir et que, déjà, je me sens un peu comme orphelin...
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Critique publiée par le 

Un bon film. Cette histoire d'amour est très bien mis en scène par Michael Curtiz et la couleur est superbe. Même si on peut douter de la vérité historique, c'est souvent poignant et jamais niaiseux. Peu de scènes de combats certes, mais cela permet de mieux mettre en valeur cette relation. Bette Davis est une brillante actrice, et Errol Flynn est à son meilleur. On peut également voir Vincent Price en second rôle. Un "petit" classique.
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BIOGRAPHIE ERROL FLYNN

D'après l'autobiographie d'Errol Flynn : "My wicke wicked ways" (Un grand merci à Mathieu Léonard qui a composé cette biographie)

Une enfance mouvementée

"Je déteste particulièrement les livres qui commencent par : Ah ! Que de joie et de bonheur dans la pittoresque maison du professeur Flynn en Tasmanie, quand les premiers cris du solide petit Errol se firent entendre..." C'est par cette phrase qu'Errol Flynn commençait le prologue de son autobiographie, aussi, fidèle à son souhait, nous ne tomberons pas dans le mélo.
Errol Flynn est né le 20 juin 1909 et, comme il le dit lui-même plus haut, en Tasmanie, à Hobart pour être plus précis. Dès son jeune âge, Errol fait face à la sévérité (non sans raison, il faut bien l'admettre) de sa mère, Marelle, une belle femme au caractère bien trempé, au point qu'il fugue à l'âge de sept ans. En revanche sa relation avec son père, Theodore Flynn, professeur de biologie à la réputation grandissante, qu'il accompagne lors de ces recherches, est plutôt bonne.
Si Errol préfère les bêtises à l'école, il a également une grande passion : la mer, passant son temps libre à nager et à rêver de partir à l'aventure sur les mers avec son grand-père, véritable loup de mer. Mais est-ce étonnant quand on sait qu'Errol descend du côté de sa mère d'un des mutinés du fameux Bounty ? Le sabre du capitaine Blight servit d'ailleurs de jouet à Errol qui ne pardonna jamais à son père d'en avoir fait don au Naval and Military Club par la suite.
Lorsque les découvertes de Theodore l'emmènent en Angleterre, Errol le suit et y entre à l'école. Renvoyé à quinze ans, il n'a aucun mal à trouver un autre établissement grâce à la réputation de son père... avant d'être renvoyé à nouveau et de retourner à Sidney. Là, pendant que son père révolutionne le monde des découvertes scientifiques (on lui doit entre autres la découverte du premier fossile de baleine préhistorique), Errol passe d'un établissement à un autre où l'on s'étonne que le fils du brillant professeur Flynn soit si dissipé. Finalement, peu avant son dix-septième anniversaire, il quitte définitivement l'école et se fait engagé par un ami de son père. Mais l'employé, un nommé Thompson, et lui sont découverts volant dans la caisse pour jouer aux courses et renvoyés. Après un bref passage dans un gang (au cours duquel Thompson trouva la mort), Errol Flynn décide, à dix-sept ans révolu, de tenter sa chance en Nouvelle-Guinée où a lieu une ruée vers l'or.

Aventures en Nouvelle-Guinée

A cette époque-là, la Nouvelle-Guinée est encore loin d'être une contrée civilisée, le climat et la vie y sont rudes. Fort de ses connaissances grâce à la lecture de livres de son père, il est pris à l'essai comme agent du gouvernement pour améliorer les conditions sanitaires des indigènes. Mais Errol finit par se lasser de patrouiller en jeep dans son beau costume et lorsqu'il découvre un étang idyllique où une jolie jeune femme vient de temps à autre se baigner, il préfèrera y passer ses heures de service. Jusqu'au jour où son supérieur appréciant également le coin, mais lui après le travail, le découvre. C'est sans surprise qu'il est renvoyé, mais non sans s'être occupé de la jolie jeune fille avant et s'être sauvagement bagarré avec son mari, haut fonctionnaire du Gouvernement (ce qui lui obtint un sursis, son supérieur détestant le mari jaloux !). A la suite de cela, Errol décroche diverses travaux (contremaître d'une plantation de Copa, transporteur maritime, ...) auxquels il n'y connaît rien, mais arrivant à embobiner son employeur par son aplomb, son charme et... un certain don pour jouer la comédie. C'est au cours d'un de ces métiers qu'il transporte le réalisateur Jœl Swartz et son équipe pour filmer un documentaire sur le fleuve Sepik, premier contact avec le monde du cinéma.
Alors qu'Errol s'improvise "marchant d'esclave", il contracte la Malaria et subit une embuscade des indigènes sur lesquels il sera contraint de tirer pour se défendre. Accusé de meurtre, Errol Flynn est emprisonné mais choisit d'effectuer lui- même sa défense (une expérience qu'il déconseilla vivement). Grâce à son bagout et au témoignage d'un de ses amis, Errol s'en tire, décide de monter une plantation de tabac et s'intéresse à lire les grands classiques de la littérature qu'il regrettait avoir négligé pendant son adolescence et que son père lui envoyait à sa demande. Puis un jour, un télégramme de Jœl Swartz lui demande de venir jouer le rôle de Fletcher Christian dans sa version des mutinés du Bounty en Australie. Errol saute sur l'occasion de quitter la Nouvelle-Guinée qui commence à le lasser. Après le tournage, il y retournera quand même, après avoir, malgré le dégoût que lui inspirait l'acte, volé les bijoux de la dame du monde qui l'entretenait alors. Après avoir tenté d'autres métiers tous moins recommandables les uns que les autres, Errol décide de quitter définitivement la Nouvelle-Guinée et de rejoindre son père en Angleterre

Voyages autour du Globe

Sur le bateau, Errol fait la connaissance d'un colosse néerlandais, un dénommé Kœts, docteur de son état avec qui il se trouve un point commun, un goût prononcé pour l'aventure et les femmes. Lors d'une escale aux Philippines, les deux compères décident organiser des combats de coqs truqués pour s'enrichir. Mais leur combine est rapidement éventrée et ils doivent fuir en sautant sur le premier bateau appareillant qui les emmène vers la Chine. En Chine, Errol perd tout l'argent gagné sous l'influence d'une entraîneuse qui le pousse au jeu. De plus, sur le bateau, on lui vole les fameux bijoux volés. Fauchés, ils s'engagent dans l'armée contre les Japonais, mais être placé en première ligne ne leur plait guère et ils s'empressent de déserter. Après un voyage mouvementé, Kœts et Errol se séparent à Marseille, l'un pour rentrer au pays, le second pour aller en Angleterre avec une nouvelle idée en tête : devenir comédien ! Nous sommes en 1933 et Errol Flynn n'a encore que 24 ans..

Des débuts difficiles

Une fois à Londres, Errol apprend ce que de nombreux acteurs voulant se lancer dans le théâtre ont découvert ou découvriront après lui : il est impossible ou presque d'obtenir un rôle si l'on n'a pas déjà fait ses preuves dans au moins une autre pièce. Système absurde qui condamne les débutants à errer jusqu'à ce qu'une bonne âme accepte de leur donner leur chance. Errol décide une fois de plus de jouer sur son culot pour parvenir à ses fins. Il fait passer sa photo précédée du texte :
ERROL FLYNN A joué dans Berea Coldeen UN SUCCES ! A joué dans The Wake Of The Bounty UN MALHEUR ! A joué dans Appleby's Dilemna A NE PAS MANQUER ! A joué dans The Gorgeous Groom ETONNANT !
Mais ici, Errol a affaire au monde du théâtre qui n'a aucun mal à savoir que ces pièces n'ont existé que dans l'imagination de leur soi-disant interprète. Errol se rend alors à Northampton où il est engagé pour de petits rôles. "J'allais rester un an et demi à la Northampton Repertory jouant tous les rôles : les vieilles servantes, les vieilles femmes, les chauffeurs, les maîtres d'hôtel, les détectives, les voleurs. Après avoir joué les bonnes à tout faire, on me donna quelques rôles plus importants que j'exécutais le plus souvent devant une demi-douzaine de personnes. Chaque soir les six spectateurs venaient nous voir, et ils applaudissaient. Cela nous donnait l'impression d'être appréciés, de ne pas jouer trop mal."
Le théâtre anglais, lui, se souviendra d'Errol Flynn comme ayant été, selon ses propres dires, le plus mauvais Othello de son histoire. Et pourtant, alors qu'il avait finalement obtenu de petits rôles à Londres, la Warner le repère et lui offre un contrat de six mois à Hollywood pour cent cinquante dollars la semaine. Errol ne se le fait pas dire deux fois et accepte la proposition. Dans le bateau qui l'emmenait vers l'Amérique se trouvaient également d'autres acteurs européens en route vers la gloire dont celle qui nous est aujourd'hui la plus connue n'est autre que Merle Oberon. Il y avait aussi l'actrice française Lili Damita, véritable star à l'époque. Malgré la peur, Errol Flynn essaya d'aborder cette dernière qui ne resta que de glace. C'est au début de l'année 1935, à vingt-six ans qu'Errol Flynn arrive enfin à Hollywood. Sous la direction de Michael Curtiz il tourne dans The Case of The Curious Bride son premier rôle, celui d'un mort, que les mauvaises langues diront avoir été son meilleur. Peu de temps après, il croise à nouveau la route de Lili Damita et l'épouse quelques temps après.

Une célébrité soudaine

Errol et Olivia de Havilland dans Captain BloodEn 1935, Jack Warner prend la décision d'imposer un couple d'inconnus dans sa nouvelle grosse production Captain Blood (Capitaine Blood). Un risque qui se solda par une réussite financière, car il s'agissait du premier succès du couple légendaire formé par Errol Flynn et Olivia de Havilland. Cependant le tournage n'est pas un bon souvenir pour Errol qui fait une rechute de malaria et que seul l'alcool arrive à faire tenir ce qui n'est pas du goût de Jack Warner. Pourtant Errol devint en un jour une vedette. Il fait une série de films pour la MGM dont il aime l'ambiance mais ses principales réalisations restaient pour la Warner avec The Charge Of The Light Brigade (La Charge de la Brigade Légère, 1936) et surtout The Adventures Of Robin Hood (Les Aventures de Robin des Bois, 1938) Errol en Robin des boistous les deux de Michael Curtiz avec Olivia de Havilland (et où il faisait la plupart des cascades lui-même). La relation qui lia Eroll Flynn à cette dernière reste plutôt floue. Tout a été dit ou presque (dont plusieurs versions différentes par Olivia de Havilland elle-même). Ce qui semble sûr c'est qu'Olivia eut un coup de foudre pour Errol lorsqu'elle le rencontra. Quant à Errol Flynn, il déclara être vraiment tombé amoureux à l'époque de The Charge of the Light Brigade, mais se comporta de manière maladroite en lui faisant constamment des blagues de mauvais goût comme mettre un serpent mort dans ses sous-vêtements. Ce qu'il en advint, à part les intéressés, nul ne le sait. Errol Flynn semble dire qu'il ne s'est rien passé, mais ce sujet semblait mettre Olivia de Havilland assez mal à l'aise dans une interview.
En 1938, lassé du cinéma et voulant échapper à la jalousie possessive de Lili (non sans raison), il s'engage avec Kœts dans la guerre civile en Espagne contre Franco comme correspondant. Cependant après une blessure qui le fit passer pour mort après des journaux, il rentre à Hollywood et tourne notamment The Private Lives Of Elizabeth and Essex (La Vie privée d'Elizabeth d'Angleterre, 1939) avec Bette Davis et Olivia de Havilland. Errol dans The Sea HawkLe tournage se passe mal, Bette et Errol les deux plus grandes stars de la Warner ne s'entendent pas, Bette trouvant Errol beau mais pas professionnel et Errol reconnaissant le talent de Bette mais ne supportant pas son mauvais caractère.
Son mariage bat de l'aile et il enchaîne des films d'action qui l'ennuient (surtout les westerns) dont certains restent cependant de grands moments de cinéma et sont à chaque coup des succès comme The Sea Hawk (L'Aigle des Mers, 1940) et Santa Fe Trail (La Piste de Santa Fe, 1940), tous les deux de son réalisateur attitré, Michael Curtiz. C'est aussi vers cette époque qu'il se lie d'amitié avec l'acteur légendaire John Barrymore. Peu après la naissance de leur fils, Sean, en 1941, Lili exige le divorce et une forte pension obligeant Errol à revoir son salaire à la hausse et à tourner avec assiduité. 1941 marque également sa première rencontre avec le réalisateur Raoul Walsh avec qui il tourne They Died With Their Boots On (La Charge Fantastique) qui marque le début d'une longue amitié.

Des ennuis en perspective

Fin 42, Errol est accusé de viol statutaire (relation sexuelle avec une mineure consentante ou pas) par deux jeunes filles. Il est rapidement acquitté, mais ayant refusé d'arroser les juges locaux, le procès reprend de plus belle. Comprenant que l'affaire est grave, Errol fait appel à l'avocat des causes désespérées, Jerry Geisler. Pendant plusieurs moi, aux cours desquels le procès fait les gros titres des journaux devant la Seconde Guerre Mondiale, Geisler fait une défense acharnée d'Errol Flynn, réduisant à néant l'accusation des jeunes filles (dont l'une d'elle était en fait majeure) et finalement obtint un non-lieu définitif. Ajoutons à tous ces ennuis Lili qui ne cesse de demander d'avantage d'argent.
C'est pendant cette période que sort un des films qu'Errol Flynn préféra, et certainement un de ses meilleurs, Gentleman Jim de Raoul Walsh. Bien qu'il l'eût gagné, ce procès allait laisser chez Errol une cicatrice indélébile. "Désormais, j'avais une étiquette dont je ne pourrais plus me débarrasser, dans l'esprit du public et pour toujours, associée à un procès pour viol dont le monde entier avait parlé."
Quelques mois après le procès, Errol épouse Nora Eddington avec qui il aura deux filles, Deirdre en 1945 et Rory en 1947. Pressé par un besoin d'argent et bloqué par son contrat, Errol enchaîne les films dans des rôles stéréotypés qui ne l'intéressent guère. "J'avais tourné quarante-cinq films pour devenir quoi ? Je ne le savais que trop. Un symbole phallique. Dans le monde entier, mon nom et ma personnalité étaient synonymes de sexe. Le Baladin du Monde Occidental, c'était moi. Mais qu'avais-je voulu devenir dans le temps, quand j'étais jeune et que le monde s'offrait à moi ? Sûrement pas ce symbole phallique universel !"
Errol et PatriceC'est aussi à cette période qu'il commence à boire. Un seul refuge lui reste : l'Océan où il s'échappe autant que possible sur son yacht, le "Zaca", bravant parfois de véritables tempêtes et tournant deux courts métrages (Le "Zaca" servit au tournage de The Lady From Shanghai d'Orson Welles). Peu après la naissance de sa deuxième fille, Nora et lui se séparent en bons termes (ils n'habitaient déjà plus ensemble depuis longtemps). Il se marie pour la troisième fois avec Patrice Wymore en 1950 à Nice. Peu de temps après, il est accusé une nouvelle fois de viol à Monaco, mais cette fois-ci Errol n'a aucun mal à prouver que la jeune fille n'est jamais venue sur les lieux du "crime". Il n'empêche que cela lui porte un nouveau coup.

Crépuscule d'une vie courte mais bien remplie

En 1952, Errol Flynn claque définitivement la porte de la Warner. Il avait avec Jack Warner une relation qui passait de grandes disputes à des moments de franche camaraderie. Celui-ci craignait Errol, sachant qu'arrêter le cinéma ne le touchait pas et connaissant son caractère emporté. Errol décide d'aller en Italie pour tourner un film et montrer à son ancien patron de quoi il est capable. Ainsi commence le tournage de Guillaume Tell dans lequel il investit tout son argent. Avait-il vu trop grand ou se fit-il rouler par les Italiens, le tout est que le film ne se finira pas, faute de fonds. Pour ajouter à cela les Etats-Unis lui réclament 840 000 dollars et Lili fait saisir sa maison pour se dédommager de sa pension en retard. Enfin, pour couronner le tout, un médecin lui apprend que l'état de son foie le condamne. L'horizon s'éclaircit légèrement avec la naissance de sa fille Arnella en 1953.
Vendant un des ses tableaux (un Gauguin), il se dédommage de quelques dettes, puis de 1953 à 1956 il passe son temps sur son bateau, sauf pour tourner quelques bides en Europe. Il pense monter un film d'action aquatique avec l'appui du Prince Rainier, projet qui tombe à l'eau lorsque le Prince ne comprend pas que l'acteur préfère utiliser des mannequins plutôt que de vrais requins ou pieuvres pour les combats. Il désire également tourner avec Clark Gable mais celui-ci, bien qu'appréciant Errol, le détourne aimablement d'un tel projet, le jugeant trop instable. Il sombre encore plus dans l'alcoolisme ce qui fera dire à son amie Ava Gardner : "Regardez Errol. Regardez-le donc. Quand j'étais jeune, il était le type le plus beau que j'ai jamais vu."
Et puis, soudain, la chance tourne, Darryl F. Zanuck se souvient de lui et l'engage pour jouer dans The Sun Also Rises (Le Soleil se lève aussi, 1957) d'Henry King aux côtés d'Ava Gardner et de Tyrone Power. Puis, suite au succès, Jack Warner le contacte pour jouer le rôle de John Barrymore (un rôle que seul lui pouvait incarné) dans Too Mutch, To Soon (Une Femme Marquée, 1958), enfin il joue dans The Roots Of Heaven (Les Racines du Ciel, 1958) de John Huston aux côtés de Trevor Howard qui remplaçait un William Holden n'ayant pu se libérer de la Paramount. Trois interprétations reconnues comme ses meilleurs et montrant que le talent d'Errol Flynn avant bien souvent été sous-exploité. La Tombe d'Errol Flynn"Apparemment, les gens adorent les résurrections. Les magazines se remirent à parler de moi. Hollywood redevient ce qu'il était, disaient-ils, Flynn est de retour. Ils appelaient ça un come-back."
Mais s'il put rembourser ses dettes, son état de santé était tombé trop bas et il mourut d'une crise cardiaque le 14 octobre 1959, à 50 ans, peu après avoir publié son autobiographie, lui qui avait toujours rêvé devenir écrivain et qui écrivait "Ce que j'aimerais être à soixante-dix ans ? J'espère de tout cœur que j'aurai encore eu huit épouses, que je pourrai considérer les dimensions de mon estomac avec respect, et que je serai encore capable de monter l'escalier de ma chambre à coucher sans douleur ni gémissement."

Errol Flynn

luni, 4 mai 2020

BETTE DAVIS IN CARTI




















More than a Woman” An intimate portrait of Bette Davis (Book ...





BETTE-That certain woman

Bette DAVIS


Née le 5 avril 1908 à lowell ( Etats Unis ), dècédée le 6 octobre 1989 à Neuilly-sur-Seine ( France )

Quelques uns de ses plus grands succès:

- 1931 : Le Pont de Waterloo (Waterloo Bridge) de James Whale
- 1932 : L'Homme qui jouait à être Dieu (The Man who played God) de John G. Adolfi avec George Arliss
- 1932 : Ombres vers le sud (Cabin in the cotton) de Michael Curtiz
- 1932 : Une allumette pour trois (Three on a Match) de Mervyn LeRoy
- 1933 : Vingt mille ans sous les verrous (20 000 Years in Sing Sing) de Michael Curtiz avec Spencer Tracy
- 1934 : Les Pirates de la mode (Fashions of 1934) de William Dieterle avec William Powell
- 1934 : L'Emprise (Of Human Bondage) de John Cromwell avec Leslie Howard
- 1935 : Ville frontière (Bordertown) d'Archie Mayo avec Paul Muni
- 1935 : Une femme dans la rue (The Girl from 10th avenue) d'Alfred E. Green
- 1935 : Sixième édition (Front page woman) de Michael Curtiz
- 1935 : Agent spécial (Special agent) de William Keighley
- 1935 : L'Intruse (Dangerous) d' Alfred E. Green (son premier Oscar) avec Franchot Tone
- 1936 : La Forêt pétrifiée (The Petrified Forest) d' Archie Mayo avec Leslie Howard et Humphrey Bogart
- 1936 : La Flèche d'or (The Golden arrow) d' Alfred E. Green
- 1936 : Satan Met a Lady de William Dieterle
- 1937 : Femmes marquées (Marked Woman) de Lloyd Bacon avec Humphrey Bogart
- 1937 : Le Dernier combat (Kid Galahad) de Michael Curtiz avec Edward G. Robinson et Humphrey Bogart
- 1937 : Une certaine femme (That certain woman) d'Edmund Goulding avec Henry Fonda
- 1937 : L'Aventure de minuit (It's love I am after) d'Archie Mayo avec Leslie Howard et Olivia de Havilland
- 1938 : L'insoumise (Jezebel) de William Wyler (son deuxième Oscar) avec Henry Fonda
- 1938 : Nuits de bal (The Sisters) d'Anatole Litvak avec Errol Flynn
- 1939 : Victoire sur la nuit (Dark Victory) d' Edmund Goulding
- 1939 : Juarez de William Dieterle avec Paul Muni
- 1939 : La Vieille Fille (The Old maid) d'Edmund Goulding avec Miriam Hopkins
- 1939 : La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre (The Private Lives of Elizabeth and Essex) de Michael Curtiz avec Errol Flynn
- 1940 : L'Étrangère (All this and heaven too) d'Anatole Litvak avec Charles Boyer
- 1940 : La Lettre (The Letter) de William Wyler
- 1941 : Le Grand Mensonge (The Great lie) d'Edmund Goulding
- 1941 : Fiancée contre remboursement (The Bride Came C.O.D.) de William Keighley avec James Cagney
- 1941 : La Vipère (The Little Foxes) de William Wyler
- 1942 : L'Homme qui vint dîner (The man who came to dinner) de William Keighley
- 1943 : Remerciez votre bonne étoile (Thank your lucky stars) de David Butler
- 1943 : L'Impossible Amour (Old Acquaintance) de Vincent Sherman avec Miriam Hopkins
- 1945 : Le Blé est vert (The Corn is green) d'Irving Rapper
- 1946 : La Voleuse (A Stolen Life) de Curtis Bernhardt avec Glenn Ford
- 1946 : Jalousie (Déception) d'Irving Rapper avec Paul Henreid et Claude Rains
- 1948 : La Mariée du dimanche (June bride) de Bretaigne Windust
- 1949 : La Garce (Beyond the Forest) de King Vidor (son dernier film aux Studios Warner) avec Joseph Cotten
- 1950 : Ève (All about Eve) de Joseph L. Mankiewicz avec Anne Baxter - 1951 : L'Ambitieuse (Payment on demand) de Curtis Bernhardt
- 1951 : Jezebel (Another Man's Poison) d'Irving Rapper
- 1952 : Appel d'un inconnu (Phone call from a stranger) de Jean Negulesco avec Shelley Winters
- 1955 : Le Seigneur de l'aventure (The Virgin Queen) de Henry Koster avec Joan Collins
- 1956 : Au cœur de la tempête (Storm center) de Daniel Taradash
- 1959 : Le Bouc émissaire (The Scapegoat) de Robert Hamer avec Alec Guinness
- 1961 : Milliardaire pour un jour (Pocketful of Miracles) de Frank Capra avec Glenn Ford
- 1964 : La Mort frappe trois fois (Dead Ringer) de Paul Henreid
- 1964 : Chut... Chut, chère Charlotte (Hush... Hush, Sweet Charlotte) de Robert Aldrich avec Olivia de Havilland
- 1968 : L'Anniversaire (The Anniversary) de Roy Baker
- 1972 : L'Argent de la vieille (Lo Scopone Scientifico) de Luigi Comencini avec Alberto Sordi et Silvana Mangano
- 1976 : Trauma (Burnt Offerings) de Dan Curtis
- 1978 : Mort sur le Nil (Death on the Nile) de John Guillermin aver Peter Ustinov
- 1980 : Les Yeux de la forêt (Watcher in the woods) de John Hough
- 1982 : Un piano pour Madame Cimino (A Piano for Mrs. Cimino) de George Schaefer (TV)
- 1987 : Les Baleines du mois d'août (The Whales of August) de Lindsay Anderson avec Lillian Gish
- 1989 : Ma belle mere est une sorciere ( Wicked Stepmother) de Larry Cohen

BETTE DAVIS

Fondatrice du Hollywood Canteen et l'une des actrices de cinéma les plus appréciées de l'âge d'or du cinéma, Bette Davis est connue comme un symbole de ténacité féminine, à cause de rôles de femmes impitoyables, caractérielles et hystériques, mais aussi de sa turbulente vie privée, ponctuée d'orageux mariages et de conflits médiatiques avec certaines figures du cinéma.

Alternativement appelée « reine d'Hollywood », «reine des Studios Warner» et « Première Dame du grand écran américain », Bette Davis a longtemps détenu le record du plus grand nombre de nominations aux Oscars en tant que meilleure actrice (10 fois), avant d'être détrônée par Katharine Hepburn (12 fois) puis par Meryl Streep (15 fois).

Elle a obtenu deux Oscars : en 1935 pour L'Intruse de Alfred E. Green et en 1938 pour L'Insoumise de William Wyler mais n'a jamais réussi, malgré ses fréquentes nominations, à en décrocher un troisième, ni pour ce qui est considéré comme le rôle le plus abouti et le plus talentueux de sa carrière : Ève de Joseph L. Mankiewicz, ni pour sa dernière grande interprétation marquante, dans Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? de Robert Aldrich. De nombreux ouvrages lui ont été consacrés, dont un seul en français (Isabelle Champion, Lherminier, 1986).

Ruth Elizabeth Davis grandit dans la banlieue de Boston, élevée avec sa sœur Barbara par sa mère Ruth, photographe, qui se séparera de son mari en 1915. On dit que les deux prénoms de Ruth Elizabeth Davis ont été remplacés par celui de Bette, en référence au roman « la Cousine Bette » de Balzac[1]. Après le départ de leur père, la vie des Davis oscille entre le Massachusetts, le New Jersey et New York.

Bette fait ses débuts sur les planches dans le personnage d'une fée, pour Le Songe d'une nuit d'été, pendant ses études à la Cushing Academy d'Ashburnham (Massachusetts). Elle prend ensuite des cours de danse avec Martha Graham et suit pendant trois ans les cours de la John Murray Anderson's Acting Dramatic School à New York.

En 1928, elle fait partie d'une troupe théâtrale dirigée par George Cukor et sous sa mise en scène, elle monte sur scène dans la pièce « Broadway » à Rochester. Suivront d'autres pièces avec Cukor avant de se produire en 1929 à New York, avec un grand succès, dans « The Earth Between » puis, elle débute enfin officiellement à Broadway dans « Broken Dishes ».

Remarquée au théâtre par un dénicheur de talents d'Universal Pictures, studio de cinéma hollywoodien, elle y tourne son premier film, The Bad Sister (1931). Carl Laemmle, directeur de la firme Universal, s'écria en voyant ce film interprété par Bette Davis : « Comment peut-on tourner un film dans lequel un homme en voit de toutes les couleurs et le terminer en cadrant sur un tel visage ? »[2]. Bette ne tournera plus que deux films à Universal qui ne renouvelle pas son contrat.

Après quelques rôles insignifiants dans d'autres studios (RKO, Columbia...), elle décide de rentrer à New York pour revenir au Théâtre. C'est alors qu'elle reçoit un coup de téléphone de George Arliss, grand acteur populaire de la Warner à l'époque. Il lui propose un premier rôle, auprès de lui, dans le film L'Homme qui jouait à être Dieu (1932), elle accepte. Arliss écrira dans son autobiographie « Je ne m'attendais qu'à une modeste prestation, mais ce petit rôle se transforma en une création vivante, profonde... comme une lueur illuminant un texte banal et lui communiquant émotion et passion. C'était un talent qui ne pouvait rester longtemps dans l'ombre »[2]. Elle épouse en 1932, Harmon O. Nelson, rencontré lors de ses études, et dont elle divorcera six ans plus tard.
Suite à ce film, Les frères Warner, de la Warner Bros. Pictures, lui font signer un contrat de sept ans. Une période qui durera 16 ans et où l'actrice devra lutter quotidiennement pour obtenir de bons rôles dans une firme spécialisée dans les films de gangsters et qui privilégie essentiellement les personnages masculins.

Pourtant, Bette Davis n'arrête plus de tourner, on la voit dans vingt-cinq films en quatre ans, notamment avec Spencer Tracy dans Vingt mille ans sous les verrous (1933) et avec James Cagney dans Jimmy the Gent (1935), deux films de Michael Curtiz. En 1934, Bette Davis harcèle, pendant des mois, Jack Warner, un des patrons de la Warner, pour obtenir le rôle de Mildred Rogers dans L'Emprise. Il finit par céder et la « prête » à la RKO. Elle racontera : « Mes employeurs considéraient que le fait de me confier le rôle d'une héroïne aussi détestable équivaudrait à un suicide artistique... Ils m'identifaient, je suppose, au personnage, et retenaient que nous étions bien digne l'une de l'autre »[3]. Bette obtint un grand succès critique mais le film fut un échec commercial.
Elle fait ensuite une autre composition remarquée de garce dans Ville frontière (1935), avant d'être consacrée dans L'Intruse (1936) pour lequel elle décroche son premier Oscar de la meilleure actrice. Les frères Warner lui refusent pourtant deux rôles auxquels elle tenait : la reine Élisabeth Ire aux côtés de Katharine Hepburn dans Mary Stuart et Alice dans Alice au pays des merveilles. Mais ils lui confient un bon personnage dans La Forêt pétrifiée pour ensuite la reléguer dans deux films médiocres.

Commenceront alors les conflits avec ses producteurs. Insatisfaite de ses scénarios et après avoir refusé de tourner un film, Bette claque la porte de la Warner et quitte Hollywood pour Londres où on lui propose deux films. Un procès s'engage alors entre elle et la Warner. Elle le perd mais Jack Warner, magnanime, lui pardonne et paie les frais du procès. Olivia de Havilland aura plus de succès, elle aussi intentera un procès en 1943 contre la Warner et, le gagnera en 1945. Mais Bette Davis n'est pas complètement perdante car, malgré cette action en justice, la Warner lui confiera des scénarios de meilleure qualité.
Son retour à Hollywood se fera dans l'excellent film Femmes marquées (1937) aux côtés d'Humphrey Bogart qui lui permet de prouver à nouveau ses qualités dramatiques. Elle entame ainsi un nouveau départ à la Warner qui lui propose une série de films dont les scénarios sont écrits tout spécialement pour elle. Suivront Le Dernier combat avec Edward G. Robinson et Humphrey Bogart, Une certaine femme avec Henry Fonda, L'Aventure de minuit avec Leslie Howard et Olivia de Havilland.

Après lui avoir soumis le rôle de Scarlett O'Hara d'Autant en emporte le vent, elle le refuse, ne voulant pas se retrouver aux cotés d'Errol Flynn (condition de la Warner pour « prêter » Bette Davis à David O. Selznick) qu'elle juge trop médiocre pour le rôle de Rhett Butler.


Fay Bainter et Bette Davis dans L'insoumise (1938)Jack Warner lui propose alors L'insoumise (1938), film qui ressemble étrangement à Autant en emporte le vent. Avec un personnage taillé sur mesure, la star va faire une composition des plus remarquables dans ce somptueux mélodrame dirigé de façon magistrale par le perfectionniste William Wyler. Le film connaît un énorme succès. Elle reçoit un deuxième Oscar et là, commence la grande carrière de Bette Davis. Une longue série de nominations aux Oscars va également se succéder.
La suite est des plus glorieuse, vient l'ère des grands mélodrames où l'actrice va donner le meilleur d'elle-même.

Le ton est donné avec le bouleversant drame Victoire sur la nuit (1939), elle est nommée pour la troisième fois aux Oscars. Viennent ensuite deux films historiques en 1939, Juarez et La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre, et d'autres mélos comme La Vieille Fille (1939), L'Étrangère (1940), Le Grand Mensonge (1941) qui lui donnent la place enviée de l'une des dix vedettes d'Hollywood en tête du box-office...
Le sommet de cette période est sa collaboration avec William Wyler qui sera des plus réussi, après L'Insoumise elle s'illustre dans les rôles de garces dans La Lettre (1940), elle incarne une meurtrière et dans La Vipère (1941), elle interprète une femme monstrueuse, cupide et manipulatrice (elle aura une nomination aux Oscars pour chacun de ces deux films) ce qui la consacre actrice populaire et reine de la Warner. Malheureusement des conflits éclatent entre le réalisateur et l'actrice et William Wyler, malgré ces chefs-d'œuvre tournés ensemble, ne tournera plus avec Bette Davis.
Un film parachèvera cette période, modèle du genre, Une femme cherche son destin (1942) qui lui vaudra sa sixième nomination.

Elle aura encore une septième nomination pour Femme aimée est toujours jolie (1944). En 1942, elle fonde et dirige Hollywood Canteen, un organisme d'aide aux combattants de la seconde guerre mondiale et paraîtra dans le film du même nom.
Elle crée également sa propre maison de production la « B.D. Incorpored » en 1946. La Voleuse (A Stolen Life) avec Glenn Ford est le seul film produit par la firme de Bette Davis.

Après quelques films mineurs, Bette Davis tourne son dernier film à la Warner La Garce (1949) de King Vidor. Le tournage se passe mal avec le réalisateur, au point qu'elle demande un compromis à Jack Warner, elle finira le film à condition qu'il la libère de son contrat avec la Warner Bros. Lassé de ses exigences, le patron de la Warner finit par accepter.




BETTE DAVIS (1908-1989)

Bette Davis (1908-1989)

Ruth Elizabeth Davis, future Bette Davis, est née le 5 avril 1908 à Lowell dans le Massachusetts. Elle fait ses débuts sur les planches pendant ses années d'études puis prend des cours de danse et de comédie à New York. Dès 1928, elle joue régulièrement au théâtre dans une troupe dirigée par George Cukor et, en 1931, elle tourne son premier film, Bad sister. Après quelques échecs, elle signe pour la Warner, dont elle deviendra l'actrice majeure durant 16 ans. Elle tourne 25 films en 4 ans, jusqu'en 1936 : Mon grand (Wellman), Ombres vers le sud (Curtiz), Une allumette pour trois (LeRoy), Les pirates de la mode (Dieterle), L'emprise (Cromwell), Vingt mille ans sous les verrous (Curtiz), L'intruse, qui lui vaut son premier Oscar, Satan met a lady (Dieterle)...En perpétuel conflit avec ses producteurs, elle perd son procès contre la Warner mais y gagne des rôles plus importants à partir de 1937 : Le dernier combat (Curtiz), Une certaine femme (Goulding), L'insoumise (Wyler), qui lui permet de décrocher un deuxième Oscar., Victoire sur la nuit (Goulding), Juarez (Dieterle), La vieille fille (Goulding), La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre (Curtiz), La lettre (Wyler), La vipère (Wyler), In this our life (Huston), La voleuse (Bernhardt), La garce (Vidor). Avec ce dernier film, en 1949, s'achève sa carrière à la Warner. Un an plus tard, elle tourne le film le plus brillant de sa carrière : Eve (Mankiewicz), qui remporte 6 Oscars, mais pas celui de meilleure actrice, Judy Holliday (Comment l'esprit vient aux femmes) battant Bette Davis. Peu à peu, l'actrice voit sa carrière sérieusement ralentie durant les années 50 : Appel d'un inconnu (Negulesco), Le repas de noces (Brooks), Le bouc émissaire (Hamer)...En 1961, deux films viennent redorer son blason : Milliardaire pour un jour (Capra) et surtout Qu'est-il arrivé à Baby Jane (Aldrich). Elle tourne désormais moins mais ses rôles sont souvent marquants : Rivalités (Dmytryk), Chut...Chut, chère Charlotte (Aldrich), L'argent de la vieille (Comencini), Les baleines du mois d'août (Anderson)... Son dernier film est Ma belle mère est une sorcière en 1989 et elle meurt la même année, le 6 octobre, à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. Durant sa carrière, elle aura obtenu 2 Oscars et été nominée à 8 autres reprises.

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BETTE

BETTE DAVIS

Publié le par cinestranger

Des Lana Turner et Rita Hayworth, elle n'avait ni leur  grâce ni leur sensualité, et elle  haïssait ses yeux globuleux, ses cheveux frisottants et sa voix . Mais Bette Davis avait du style, de l'es­prit, du  goût de l'indépendance et une farouche détermination, qui seront la  clé de sa légendaire carrière en   une teigne de génie, une bagarreuse. qui incarna les plus fascinantes garces de l'écran, et tint la dragée haute à Jack Warner, en un  temps où un acteur était un employé et n'aurait osé contester la décision d'un patron de studio.
« Dans ce métier, si vous n'acceptez pas de vous faire détester » confiait-elle 1982, « vous n'arriverez jamais à rien . Jamais ! » Bette Davis s'était assuré autant d'ennemis que d'admirateurs, ont on disait qu'elle entrait dans  une pièce comble comme un couteau de boucher fend la viande. : le tranchant.
Elle a été  l'une des pires cabotines de l'histoire du cinéma, une prétendue « grande dame », une abominable m'as-tu-vu dont un critique a pu dire à juste titre qu'elle était « d'une absurdité à vous couper le souffle ». Elle s'est battue à haute et terrible voix pour obtenir le droit de jouer dans de meilleurs films; et quand, de guerre lasse, on le lui a accordé, qu'a-t-elle fait? Elle a choisi de tourner des histoires de bonne femme sans aucune
valeur, camelote éminemment vendable et divertissante, mais camelote tout de même.


La plus grande création de BETTE DAVIS, c'est Bette Davis. Certes, c'est une bonne comédienne ; mais elle a fait tout ce qu'il fallait pour que le monde entier le sût, pour que le monde entier connût son acharnement au travail, pour que le monde entier apprît qu'elle a dû surmonter d'effroyables oppositions pour obtenir de grands rôles. Elle voulait à tout prix être célèbre non comme star mais comme « actrice » : pour y parvenir, elle a grincé des dents, elle a tordu la bouche, elle a roulé les yeux, et elle a fini par remporter deux Oscars (pour Dangerous et pour Jezebel), par figurer huit fois dans la liste des « nominations » et par obtenir quantité d'autres prix. Tout cela a fait d'elle, à une certaine époque, la reine d'un Hollywood dont Clark Gable était alors le roi, ainsi qu'une grosse vedette du box-office. 
Sa meilleure interprétation, il ne faut pas la chercher dans les histoires à l'eau de rose qu'elle a tournées lors de ses débuts ni dans les mélodrames pleurnichards des années 40 : elle l'a fournie dans l'étincelante comédie satirique de Joseph Mankiewicz "Eve"; le metteur en scène y a conduit Bette Davis à présenter un excellent reflet de sa propre personnalité, et elle n'a jamais été plus « vraie » que dans ce personnage de grande actrice de l'écran. Là, le maniérisme, la méchanceté, les inflexions vocales, l'intensité de jeu qu'elle avait appris à exprimer pendant vingt ans, ont enfin trouvé leur utilisation adéquate. Mais cette réussite date de la fin de la grande époque hollywoodienne, et Bette Davis, après cela n'a plus eu que deux occasions de faire valoir cet aspect dans son talent : dans la Star (1953), où elle interprétait le rôle d'une actrice, jadis couronnée d'un Oscar, qui essaie de faire sa rentrée ; et dans le personnage dément et étrange de l'ancienne vedette de Qu'est-il arrivé à Baby Jane? en 1962.

Née le 15 avril 1908 à Lowell (Massachusetts), fille d'une famille dont les ancêtres avalent été les premiers à coloniser les côtes de la Nouvelle-Angleterre ,elle se nomme Davis de son véritable nom, mais a troqué ses deux prénoms de Ruth et Elizabeth contre celui de Bette, qu'elle a emprunté à Balzac (ce qui en dit long sur le choix de son personnage).

Elle a 7 ans lorsque ses parents divor­cent. Un choc dont elle gardera une dis­crète vulnérabilité derrière le masque de l'intransigeance, et qui se rappel­lera à son souvenir chaque fois qu'elle croira déceler dans le regard des hommes la désapprobation paternelle. Pensionnaire de la très stricte Cushing Academy, elle décide, à 16 ans, de de­venir comédienne.
Loin d'entraver ses ambitions, sa mère l'accompagne à New York pour y prendre conseil au­près de la diva de la scène Eva La-Galliene. Le verdict est sans appel : trop frivole pour être actrice. Outrée par ce jugement hâtif, Bette n'aura de cesse de le démentir. En suivant les cours de la Dramatic Academy de New York, d'abord. En peaufinant la théorie au contact de troupes de répertoire, ensuite. En faisant, enfin, ses débuts à Broadway, dans « Broken dishes ». Dans la foulée, Universal lui signe un contrat de six mois. Mais, à l'arrivée du train en gare de Los Angeles, le repré­sentant du studio ne reconnaît person­ne qui ressemble à une star et rentre bredouille. Avec le temps, Bette Davis saura le détromper. Mais il lui faudra encore passer sous les fourches caudines des critiques, qui, à la vision de « Bad sister », lui trouvent un sex-ap-peal de haricot vert.
Montée sur scène dès 1928, elle a paru pour la première fois à l'écran en 1931 dans Bad Sister (Une mauvaise sœur), film produit par l'Universal; mais c'est la Warner Brothers qui a fait d'elle une star., Warner lui si­gne un contrat de 11 ans. Cette firme était censée avoir une prédilection pour les durs et les effrontées, et il est probable que la Warner a aidé Bette Davis à construire son personnage cinématographique. Mais c'est la RKO, à qui son employeur l'a « prê­tée », qui en fera une star, avec « L'em­prise ». Elle manque de peu l'Oscar.  Elle a eu son premier rôle important en 1932, sous la direction de Michael Curtiz, dans Cabin in the Cotton : celui d'une mégère dans une famille du sud des États-Unis (personnage qu'elle allait rendre célèbre et réinterpréter à satiété). Toutefois, sa carrière a piétiné encore pendant deux ans, jusqu'au moment où, en 1934, elle a été dans Of Human Bondage (l'Emprise), de John Cromwell, l'inoubliable serveuse qui met le  grappin sur Leslie Howard. Ce fut le début de la « grande période » Davis : impressionnante dans Bordertouin (la Ville frontière) face à Paul Muni. ellea obtenu l'année suivante son premier  Oscar pour son interprétation de Dangerous. Déjà dans ce film, elle représentait  une vedette en perte de vitesse .
Querelle  en 1936, lorsqu'elle accepte de tourner un film en Angleterre. Jack Warner la traîne en justice pour rupture de contrat et gagne. Mais Bette sera loin de sortir vaincue de l'aventure, puisque son patron, trop content de ré­cupérer une star de son calibre, consentira, dorénavant, à satisfaire ses exigences.
En 1938, elle a remporté un second Oscar pour son interprétation de Jezebel (sorte de Scarlet O'Hara en scandaleuse robe rouge). La bataille était gagnée : Belle Davis était devenue un monstre sacré,même si sa démarche saccadée et sa diction incisive ne devaient plus s'améliorer, on allait au cinéma pour voir Davis faire son numéro. Et il est vrai qu'il est impossible de détourner les yeux de l'écran quand elle y apparaît, même si la plupart de ses films sont d'affreux mélos. Dans Dark Victory (Victoire sur la nuit). Bette est une riche mondaine qui meurt d'un cancer; dans The Old Maid (la Vieille Fille), elle joue une mère célibataire dont la fille se détache d'elle au profit de la méchante Miriam Hopkins ; et, dans la Vie privée d'Elisabeth (où elle a comme partenaire un Essex-Errol Flynn dont c'était le premier film en couleurs), elle campe une incomparable reine d'Angleterre. Au début des années 40, Bette Davis, à l'apogée de sa carrière, était la vedette féminine la plus populaire d'Amérique.
Le seul regret que nourrira jamais l'actrice, c'est d'avoir laissé échapper le rôle de Scarlett O'Hara (« Autant en emporte le vent »). War­ner ne consentait à la « prêter » à Selnick que si Rhett Butler était incarné par Errol Flynn. Mais Davis comme Selznick tombèrent d'accord pour trou­ver ce choix inacceptable.

Pendant toute la Seconde Guerre mondiale, elle n'a cessé de tourner des histoires typiquement féminines faites pour tirer des larmes au public ; on ne sanglotait jamais avec autant de plaisir qu'en assistant à AH This and Heaven Too (le Ciel en plus), à The Great Lie (le Grand Mensonge) et, surtout, à Now Voyager (Une femme cherche son destin), qui opposait Bette à Claude Rains Elle avait voulu la lune : elle l'avait, avec les étoiles par-dessus le marché, car certains des films réalisés par son meilleur metteur en scène, William Wyler, ne manquaient pas de qualités : par exemple The Letter (la Lettre), qui nous montrait une Davis magnifique, meurtrière en Malaisie, et The Little Foxes (la Vipère), dont chacun se souvient, en particulier de la scène où Bette dérobe les médicaments salvateurs de son mari Herbert Marshall.

Et elle n'était pas moins brillante dans les films comiques : elle faisait une excellente secrétaire de Monty Wolley dans The Man Who Came to Dinner (l'Homme qui venait pour diner), mais elle a remporté surtout un nouveau triomphe dans In This Our Life (En cette vie) : plus garce que jamais. Bette Davis empoisonnait l'existence d'Olivia de Havilland et celle de tous les autres personnages du film. Elle a retrouvé Miriam Hopkins dans une histoire à l'eau de rose intitulée Old Acquaintance (Une vieille connaissance) et Claude Rains dans Mr Skef-fington (à peine moins sentimental). Dans Thank your Lucky Stars (Grâce à votre bonne étoile), elle essayait même de chanter.
Mais, dès la fin de la guerre, la cote de Bette Davis a baissé, et c'est seulement en 1950, dans Eve, qu'on l'a revue en pleine forme. Elle a encore été excellente dans la Star en 1952 et a repris le rôle d'Elisabeth dans la Reine vierge en 1955... puis ce fut le commencement de la fin. De mauvaises langues ont même prétendu qu'en 1961 elle avait publié une petite annonce pour trouver du travail. Heureusement, le film macabre de Robert Aldrich Qu'est-il arrivé à Baby Jane? (où elle a comme partenaire Joan Crawford) allait la remettre provisoirement en selle; il y avait là une combinaison d'horreur et de maniérisme qui a conquis le public, et l'on a classé à nouveau Bette parmi les grandes stars. Mais peu de bons films ont suivi, à l'exception de Hush, Hush... Sweet Charlotte (Chut, chut, chère Charlotte), encore mis en scène par Aldrich. Bette Davis a quitté les États-Unis, a tourné en Angleterre et en Italie, puis est revenue en Amérique. 


Intelligente, sensible, mais dotée d'un ego à faire fuir les hommes, Bette Davis connaîtra quatre mariages. Harmon Nelson (1932-1938) était musi­cien de jazz ; Arthur Farnsworth (1940-1943), dont elle sera veuve, ingénieur en aéronautique; Grant Sherry (1945-1949), père de sa fille Barbara, un ex­marine converti en peintre paysagiste. Quant à Gary Merrill (1950-1960), son partenaire dans « Eve », il sera le père de ses deux enfants adoptifs, Margo et Michael. Entre ses unions, elle ne manquera pas d'amants. George Brent, Ho­ward Hughes, Leslie Howard, mais sur­tout William Wyler, l'amour de sa vie, qu'elle ne pourra pourtant convaincre de quitter sa femme.


Malade du cœur et souffrant d'un can­cer du sein, Bette Davis devait s'étein­dre le 6 octobre 1989, à Paris. Un dé­part en beauté pour une star qui, la veille encore, avait été l'objet d'une ovation nourrie au Festival de San Sé­bastian. Une star qui, au royaume de la beauté parfaite, n'aurait jamais sur­vécu à ses premiers films, si elle n'avait eu l'aplomb et l'opiniâtreté nécessaires pour s'imposer.