luni, 4 mai 2020

MISS KATE

Katharine Hepburn

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Katharine Hepburn
Description de cette image, également commentée ci-après
Katharine Hepburn en 1940.
Nom de naissanceKatharine Houghton Hepburn
SurnomKatharine of Arrogance, First Lady of Cinema, The Great Kate
Naissance
HartfordConnecticut
États-Unis
NationalitéDrapeau des États-Unis Américaine
Décès (à 96 ans)
Old SaybrookConnecticut
États-Unis
ProfessionActrice
Films notablesvoir filmographie.
Katharine Hepburn [ˈkæθrɪn ˈhɛpˌbɝn]1, née le  ou 1909 (les récits de l'année de sa date de naissance diffèrent2) à Hartford (Connecticut) et morte le  à Old Saybrook (Connecticut), est une actrice américaine.
Surnommée « Miss Kate »3, Hepburn compte parmi les grands mythes hollywoodiens. Dotée d'un fort tempérament, elle refuse les conventions ; éclectique et prolifique, elle excelle dans le registre de jeunes femmes loufoques ou de vieilles filles aigries (notamment dans les comédies de George Cukor et Howard Hawks) avant d'endosser le costume de souveraines d'Écosse et d'Angleterre (pour John Ford et Anthony Harvey).
Elle a reçu l'Oscar de la meilleure actrice à quatre reprises, un record inégalé, mais elle ne vint en chercher aucun. En 1999, Katharine Hepburn est classée par l'American Film Institute comme la « plus grande actrice de légende du cinéma américain ». Elle n'a aucun lien de parenté avec l'actrice Audrey Hepburn, troisième de ce même classement4.

Biographie

Jeunesse et débuts au théâtre

Katharine Hepburn5, 6, 7, 8, 9 est l'une des six enfants2 (Richard Houghton Hepburn, Dr. Robert Houghton Hepburn, Margaret Houghton Perry, Marion Hepburn Grant et Thomas Houghton Hepburn10) d'un médecin urologue pionnier de l'hygiène sexuelle, Thomas Norval Hepburn (1879-1962), et d'une suffragette (militante de la Women's Social and Political Union), Katharine Martha Houghton (1878-1951)11, elle est élevée dans une famille cultivée du New Jersey. Deuxième de six enfants, elle est d’une nature indépendante et affirme un caractère bien déterminé. Très tôt, après des études à l’Oxford School et au Bryn Mawr College, elle s’intéresse aux cours d’art dramatique. En 1921, elle est traumatisée12 par la découverte de son frère pendu Thomas, probablement à la suite d'un suicide13, 14, .
À l’âge de 19 ans, elle abandonne ses études et se rend à Baltimore dans une compagnie théâtrale, où elle commence par de petits rôles dans La Tsarine et The Cradle Snatchers puis part à New York pour monter The Big Pond mais sans grand succès.
À vingt ans, elle pose nue pour un peintre. Le poète Phelps Putman dit d'elle : « Elle était l'anarchie vivante du cœur. Elle était aussi impolie que la vie et la mort. »
« Garce » — selon ses propres termes —, elle épouse par commodité un homme d'affaires Ludlow "Luddy" Ogden Smith en 192815, pour se plonger sans souci dans sa seule passion, le théâtre ; elle est pourtant mauvaise et le sait. Après sa première représentation de The Lake à Broadway, la romancière et critique Dorothy Parker écrit : « Allez donc voir Miss Hepburn décliner toute la gamme des émotions de A à B ». À la suite de cet échec elle ne retrouve plus de rôle. Mais Kate décide de s'acharner.
En 1930, elle assiste à la conférence de Lee Strasberg au cours de laquelle ce dernier énonce le dogme de l'Actors Studio : « Nous jouerons toutes sortes de pièces. Nous serons tous égaux. Vedette une semaine. Simple figurant la suivante ». Kate qui possède un ego énorme et « cachetonne » depuis presque dix ans ne peut accepter et claque la porte du théâtre.
Elle obtient enfin ses premiers succès à Broadway dans Art and Mrs Bottle en 1931 et surtout dans The Warrior’s Husband (1932) dans le rôle d’Antiope, reine des Amazones où elle impressionne favorablement les critiques.

À la conquête de Hollywood

Katharine Hepburn en 1932 dans la pièce de théâtre The Warrior's Husband.
Katharine Hepburn décide de tenter sa chance à Hollywood. À l'époque, les nababs des studios cherchent justement une Américaine capable de concurrencer la Suédoise Greta Garbo, avec une morphologie androgyne, un visage diaphane et une personnalité raffinée. Lorsque Kate se présente, sa sveltesse et son indépendance impressionnent le puissant David Selznick (un des directeurs de la RKO à ce moment) qui lui propose en 1932 son premier film, Héritage (A Bill of divorcement)16 aux côtés de John Barrymore, réalisé par George Cukor, qui deviendra son réalisateur préféré. Ils tourneront sept films ensemble et plusieurs téléfilms.
Forte de ses derniers succès au théâtre, l’actrice parvient à négocier un avantageux contrat. Arrivée en 1932 à Hollywood, l’actrice détonne dans cet univers très glamour par son physique, sa façon d’être et de s’habiller (pantalon et chemise désassortis, qu'à part Katherine Hepburn à cette époque seules Greta Garbo et Marlène Dietrich avaient osé porter).
Son tempérament est à l’opposé des stéréotypes féminins de l’époque, incarnés par Greta Garbo, la femme mythifiée, Marlene Dietrich la femme fatale inaccessible, à l’érotisme trouble, ou Mae West et Jean Harlow, stars à la sexualité agressive. Elle va incarner les nouvelles héroïnes de l’écran : indépendantes et actives, affirmant leur personnalité propre, non pas dans la sécurité du mariage, mais dans la volonté d’agir de façon égale, sinon supérieure, à celle d’un homme.
Elle campe une ambitieuse aviatrice prête à tout dans Le Phalène, son second film ; une jeune fille indépendante qui renonce à l’amour pour devenir écrivain dans Les Quatre Filles du docteur March ; un garçon manqué travesti en homme dans Sylvia Scarlett ; la reine Marie Stuart pour John Ford ; une militante féministe qui assume sans honte sa condition de fille-mère dans La Rebelle
Très vite, tous les producteurs, réalisateurs et vedettes, vont tomber sous son charme et seront les victimes de son caractère. Dès ses premiers films, elle donne son avis sur tout et fait preuve d’un sens artistique inné.
Vedette attitrée de la RKO, elle obtient dès son troisième film l’Oscar de la meilleure actrice dans Morning Glory17. Un an plus tard, en 1934, l’actrice divorcera de Ludlow Oggen Smith.
George Cukor, tout de suite fasciné par l’actrice, renouvelle leur collaboration pour Les Quatre filles du docteur March. Dès leur première rencontre naît une amitié qui durera tout au long de leur vie. Elle reçoit la toute première Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine du Festival de Venise pour ce film. En 1936, elle retrouve pour la troisième fois le réalisateur George Cukor pour un film Sylvia Scarlett, où elle interprète le rôle d’un garçon manqué se transformant en jeune femme épanouie grâce à l’amour. Lourd échec critique et commercial, ce film inclassable est pourtant l'un des plus beaux films du Cukor des années trente.
Mais bien que le public commence à l'aduler, beaucoup de ses films sont des fiascos et on la surnomme « poison du box-office ». Peu à peu les portes des studios se ferment.
Elle renoue pourtant avec le succès pour son dernier film à la RKO dans l’extraordinaire comédie L'Impossible Monsieur Bébé d’Howard Hawks. Cette comédie loufoque, chef-d’œuvre de la « screwball comedy », restera un modèle du genre, notamment grâce au duo hors pair formé par Katharine Hepburn et Cary Grant. Après avoir racheté son contrat à la RKO, deux mille dollars, elle retrouve Cukor, son réalisateur fétiche, et Cary Grant, son partenaire de prédilection, pour une brillante comédie de la ColumbiaVacances18. Ce fut un nouveau succès au box-office.
Sollicitée pour le rôle tant envié de Scarlett O'Hara et pourtant bien décidée à l’obtenir, elle refuse de tourner un bout d’essai et le rôle lui échappe.

Star de la MGM

Entre-temps, Katharine se laisse séduire par le très fantasque milliardaire Howard Hughes ; amants et associés, ils vont acheter les droits de la pièce The Philadelphia Story et l'infatigable Kate triomphe deux années durant sur les planches. Les studios s'intéressent de nouveau à elle, mais elle fait monter les enchères et négocie durement avec Samuel Goldwyn, les frères Warner et même Louis B. Mayer. Pour son retour, elle exige George Cukor comme réalisateur, James Stewart et Cary Grant comme partenaires (cf. Indiscrétions).
Louis B. Mayer, patron de la MGM, cède aux demandes de la star. En effet, la MGM a un grand besoin de renouveler ses stars féminines, en ce début de décennie. Greta Garbo et Norma Shearer sont sur le point de se retirer des écrans, Myrna Loy interrompt sa carrière pour travailler à la Croix-RougeJoan Crawford est sur la sellette et va quitter la MGM en 1943 pour la Warner. La firme du lion a absolument besoin d’une forte personnalité et Katharine Hepburn arrive à point nommé. Le film Indiscrétions est un énorme succès, elle obtient le prix de la critique new-yorkaise et une nomination aux Oscars, James Stewart recevra la précieuse statuette.
En 1940, elle fait son entrée parmi les stars de la firme Metro-Goldwyn-Mayer avec un contrat de longue durée assorti de privilèges dont celui de pouvoir choisir ses partenaires.
Spencer Tracy et Katharine Hepburn dans Madame porte la culotte (1949).
Après le succès d’Indiscrétions et une pause de quelques mois, elle reçoit un scénario de Ring Lardner Jr.Michael Kanin et Garson KaninLa Femme de l'année. C’est la rencontre avec Spencer Tracy, celui qui allait devenir l’homme de sa vie. Ils formeront un des couples les plus célèbres de l’histoire du cinéma et tourneront neuf films ensemble. Les films MGM suivants seront plus conventionnels malgré de grands réalisateurs comme Vincente MinnelliElia KazanClarence BrownFrank Capra, mais deux brillantes comédies de George CukorMadame porte la culotte et Mademoiselle Gagne-Tout, écrites par Ruth Gordon et Garson Kanin (nommés les deux fois aux Oscars), donnent une nouvelle preuve de la merveilleuse complicité qu'exprimait le couple Tracy-Hepburn.
C’est aussi l’époque du maccarthisme. Katharine, qui ne cachait pas ses opinions sur ce comité chargé d'enquêter sur les activités anti-américaines des artistes d’Hollywood, déclara notamment : Depuis le commencement des temps, l’artiste a toujours exprimé les aspirations et les rêves du peuple. En imposant silence à un artiste, vous bâillonnez la voix la plus puissante qui soit19.
Son contrat avec la MGM se termine en 1952 et Katharine retrouve son indépendance.

Une femme indépendante

Katharine Hepburn et Humphrey Bogart dans L'Odyssée de l'African Queen (1951).
Après un retour à Broadway triomphal et une tournée pour une pièce de ShakespeareComme il vous plairaJohn Huston lui propose un film avec Humphrey Bogart : L'Odyssée de l'African Queen. Réalisé en décors naturels à Biondo en République démocratique du Congo (alors Congo belge), le tournage est éprouvant à cause des conditions climatiques pénibles ; ce qui n’empêche pas les deux acteurs de composer un duo haut en couleur qui va faire la joie des spectateurs. Le film reçoit quatre nominations aux Oscars pour John Huston, Katharine Hepburn, James Agee (scénario) et Humphrey Bogart qui obtint la précieuse statuette.
Elle retourne au théâtre dans une pièce de George Bernard ShawLa Milliardaire puis joue les vieilles filles au cinéma dans Vacances à Venise, un film qui lui vaut sa sixième nomination aux Oscars) et Le Faiseur de pluie ; retrouve Spencer Tracy pour une nouvelle comédie Une femme de tête et surtout interprète Mme Venable vieille milliardaire excentrique dans Soudain l'été dernier d’après un roman de Tennessee Williams. Le côté sulfureux du scénario et l’attitude du réalisateur, Joseph L. Mankiewicz, envers Montgomery Clift provoquent une atmosphère lourde durant le tournage. Le film est néanmoins un triomphe. Elizabeth Taylor et Katharine Hepburn sont toutes deux citées aux Oscars.
Katharine Hepburn avec le danseur Robert Helpmann en 1955.
Après les années 1950, ses apparitions sur le grand écran se font plus rares, mais sont toujours saluées aussi bien par la critique et le public que par les professionnels ; comme le prouvent les louanges qu'elle reçoit pour son interprétation dans le film de Sidney Lumet en 1962 : Long voyage vers la nuit, tiré d'une pièce de théâtre éponyme d'Eugene O'Neill, qui lui vaut le Prix d'interprétation à Cannes. Elle continue parallèlement, toujours avec bonheur, les incursions au théâtre ; notamment dans des pièces de Shakespeare et même dans la comédie musicale avec Coco, sur la vie de la couturière Coco Chanel.
Elle reçoit encore trois Oscars au cinéma ; deux consécutifs en 1968 et 1969, et un en 1982. Ils distinguent ses interprétations dans la comédie de mœurs Devine qui vient dîner... de Stanley Kramer (son dernier film avec Spencer Tracy), Le Lion en hiver d'Anthony Harvey où elle joue Aliénor d'Aquitaine (elle obtint le prix ex æquo avec Barbra Streisand dans Funny Girl), puis enfin La Maison du lac de Mark Rydell, l'un de ses derniers rôles au cinéma ; elle et Henry Fonda campent un couple d'octogénaires qui voit débarquer dans sa maison de campagne sa fille (jouée par Jane Fonda), avec un nouveau compagnon et le fils de celui-ci.
Bien que les quatre Oscars de sa carrière, glanés sur une cinquantaine d'années et sur douze nominations, fassent d'elle la comédienne la plus récompensée dans la catégorie de la meilleure actrice (par ailleurs, aucun homme n'a reçu davantage d'Oscars du meilleur acteur)20, elle ne se déplace jamais pour les accepter au cours des différentes cérémonies, davantage par désintérêt que par boycott21. Sa seule et unique apparition aux Oscars date de 1974 : elle y a remis le Prix Irving G. Thalberg au producteur Lawrence Weingarten22,21.
Elle tourne encore quelques films, dont l'un dans lequel elle constitue un truculent duo avec John Wayne Une bible et un fusil et deux téléfilms avec son pygmalion George Cukor.
Alternant des rôles de comédie romantique avec ceux de vieilles filles privées d'amour, elle a régné durant quatre décennies sur Hollywood avant de se retirer à New York. Katharine Hepburn, atteinte d'un cancer de l'œsophage, meurt le  à l'âge de 96 ans23 pendant son sommeil dans sa résidence d'Old Saybrook (Connecticut)24, 25. Elle a imposé au cinéma son inimitable style fait de désinvolture, de malice, d'indépendance, d'avant-garde, de provocation, d'impertinence, et son verbe émaillé de traits d'esprit.

Vie privée

De sa liaison avec Howard Hughes naitrait Ernest Carlton Kanzler, Jr.10. Information dont la provenance reste douteuse, Hepburn elle-même dans ses mémoires écrivant qu'elle n'a jamais eu d'enfant. Certaines personnes prétendent également qu'il serait le fils naturel de Spencer Tracy. Cette information relève davantage d'une envie de faire scandale que de la vérité, du moins officiellement.
Au début des années 1940, Kate rencontre le grand amour de sa vie, Spencer Tracy. Lors de leur première entrevue elle s'écrie : « Oh, Monsieur Tracy, mais je suis vraiment trop grande pour vous ! » À quoi Tracy réplique : « Ce n’est pas grave, ma chère, j’aurai vite fait de vous rendre votre vraie dimension26. »27. Elle a dit également de lui qu'il était « bon comme une pomme de terre au four ». Une profonde intimité les unit tout de suite. Ils vivent, clandestinement, vingt ans de passion adultère (Tracy n'ayant jamais voulu divorcer de sa femme28) et elle tourne avec lui neuf films, dont La Femme de l'annéeMadame porte la culotte et Devine qui vient dîner... Tracy meurt en 1967.
Dans son livre Kate: The Woman Who Was Hepburn29, William J. Mann interroge sur sa sexualité, et affirme qu'elle préfère la compagnie sexuelle des femmes. Mann mentionne Scotty, un homme qui arrangeait des rencontres et fournissait des partenaires à la communauté homosexuelle de Hollywood, ayant eu des rapports sexuels avec Tracy, et ayant présenté près de 150 partenaires sexuelles à Hepburn. Scotty Bowers, proxénète et prostitué, raconte dans son livre Full Service que Hepburn ne voyait la plupart d'entre elles qu'une ou deux fois ; il y eut cependant une exception notable: une jeune femme de 17 ans nommée Barbara. Peu de temps après l'avoir rencontrée, Hepburn lui offrit une voiture Ford Fairlane ; elle reverra Barbara durant quarante-neuf ans. Trois mois avant la mort de Katharine Hepburn en , Barbara, mariée trois fois au cours de cette période, reçoit une lettre de ses avocats, accompagnée d'un chèque de 100 000 dollars30.

Divers

  • Katharine Hepburn, à défaut d'être parfaitement bilingue, parlait couramment français31.
  • Elle repose au Cedar Hill Cemetery de Hartford (Connecticut)32.
  • Les exécuteurs testamentaires de Katharine Hepburn ont évalué ses biens meubles et immeubles à plus de 20 millions de dollars23, sa maison fut vendue pour la somme de 18 millions $33.
  • Katharine Hepburn possède son étoile sur le Walk of Fame34,35.
  • Outre son jeu d'actrice grandiose, Katharine est également connue pour son fort tempérament. Ainsi, lorsque Howard Hughes envoya des limousines au domicile de l'actrice pour lui permettre de rejoindre les studios plus confortablement, elle n'hésita pas une seconde à décliner, préférant utiliser son vélo.
  • Myrna Loy dira qu'elle aurait préféré gagner des prix remportés par Katharine Hepburn36.
  • Elle a eu plusieurs surnom "Katharine of arrogance", "First Lady of Cinema"37, "The Great Kate"38.

Théâtre

Katharine Hepburn en 1951 dans une pièce de ShakespeareComme il vous plaira (As You Like It)
Katharine Hepburn en 1958 dans une autre pièce de ShakespeareBeaucoup de bruit pour rien (Much Ado About Nothing)

Filmographie

Cinéma

Cœurs brisés (1935).
Indiscrétions (1940).

Télévision

Distinctions

Aux États-Unis

Katharine Hepburn est récompensée par l'oscar de la meilleure actrice à quatre reprises : en 1934 pour le rôle d'Eva Lovelace dans Morning Glory (1933) de Lowell Sherman ; en 1968 pour le rôle de Christina Drayton dans Devine qui vient dîner... (1967) de Stanley Kramer ; en 1969 pour le rôle d'Aliénor d'Aquitaine dans Le Lion en hiver (1968) d'Anthony Harvey et en 1982 pour le rôle d'Ethel Thayer dans La Maison du lac (1981) de Mark Rydell. Ceci reste un record inégalé en 2018. Elle a par ailleurs été nommée à huit autres reprises39, sans toutefois remporter la récompense.
Katharine Hepburn est par ailleurs nommée à quatre reprises aux Golden Globe Awards, pour la distinction de meilleure actrice dans un film dramatique : en 1959 pour son interprétation de madame Valerie Venable dans Soudain l'été dernier (1958) de Joseph L. Mankiewicz ; en 1967 pour le rôle de Christina Drayton dans Devine qui vient dîner... (1967) de Stanley Kramer ; en 1968 pour le rôle d'Aliénor d'Aquitaine dans Le Lion en hiver (1968) d'Anthony Harvey et en 1981 pour son interprétation d'Ethel Thayer dans La Maison du lac (1981) de Mark Rydell. Elle n’a toutefois jamais remporté cette distinction.

En Europe

La Mostra de Venise est le premier grand festival européen à distinguer Katharine Hepburn en lui décernant, en 1934, la Coupe Volpi de la meilleure actrice pour son interprétation du rôle de Josephine « Jo » March dans Les Quatre Filles du docteur March (1933) de George Cukor.
Katharine Hepburn est ensuite nommée à plusieurs reprises au Royaume-Uni pour le British Academy Film Award (BAFTA) de la meilleure actrice étrangère, sans obtenir la récompense : en 1953 pour le rôle de Pat Pemberton dans Mademoiselle Gagne-Tout (1951) de George Cukor ; en 1956 pour le rôle de Jane Hudson dans Vacances à Venise (1954) de David Lean et en 1958 pour le rôle de Lizzie Curry dans Le Faiseur de pluie (1956) de Joseph Anthony.
Elle est plus tard distinguée du BAFTA de la meilleure actrice40 pour son interprétation dans trois rôles : ceux de Christina Drayton dans Devine qui vient dîner... (1967) de Stanley Kramer et d'Aliénor d'Aquitaine dans Le Lion en hiver (1968) d'Anthony Harvey en 1969, puis celui d'Ethel Thayer dans La Maison du lac (1981) de Mark Rydell en 1983.
En France, c'est en 1962 que Katharine Hepburn reçoit le prix d'interprétation féminine du Festival de Cannes pour le rôle de Mary Tyrone dans Long voyage vers la nuit (1962) de Sidney Lumet.

Autres distinctions

Katharine Hepburn a été nommée par l'American Film Institute « plus grande actrice de légende du cinéma américain » et a reçu le prix Geoffrey Beene du Conseil des créateurs de mode américains en 1985.

Récompenses

Nominations

Hommages

Plusieurs actrices ont incarné Katharine Hepburn à l'écran : après Marisa Berenson dans un film de Clint Eastwood évoquant le tournage de L'Odyssée de l'African QueenChasseur blanc, cœur noir (1990), Cate Blanchett joua son rôle en 2004 dans Aviator de Martin Scorsese (The Aviator), qui lui permit d'obtenir le BAFTA et l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 2005.
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BETTE DAVIS IN CARTI




















More than a Woman” An intimate portrait of Bette Davis (Book ...





BETTE-That certain woman

Bette DAVIS


Née le 5 avril 1908 à lowell ( Etats Unis ), dècédée le 6 octobre 1989 à Neuilly-sur-Seine ( France )

Quelques uns de ses plus grands succès:

- 1931 : Le Pont de Waterloo (Waterloo Bridge) de James Whale
- 1932 : L'Homme qui jouait à être Dieu (The Man who played God) de John G. Adolfi avec George Arliss
- 1932 : Ombres vers le sud (Cabin in the cotton) de Michael Curtiz
- 1932 : Une allumette pour trois (Three on a Match) de Mervyn LeRoy
- 1933 : Vingt mille ans sous les verrous (20 000 Years in Sing Sing) de Michael Curtiz avec Spencer Tracy
- 1934 : Les Pirates de la mode (Fashions of 1934) de William Dieterle avec William Powell
- 1934 : L'Emprise (Of Human Bondage) de John Cromwell avec Leslie Howard
- 1935 : Ville frontière (Bordertown) d'Archie Mayo avec Paul Muni
- 1935 : Une femme dans la rue (The Girl from 10th avenue) d'Alfred E. Green
- 1935 : Sixième édition (Front page woman) de Michael Curtiz
- 1935 : Agent spécial (Special agent) de William Keighley
- 1935 : L'Intruse (Dangerous) d' Alfred E. Green (son premier Oscar) avec Franchot Tone
- 1936 : La Forêt pétrifiée (The Petrified Forest) d' Archie Mayo avec Leslie Howard et Humphrey Bogart
- 1936 : La Flèche d'or (The Golden arrow) d' Alfred E. Green
- 1936 : Satan Met a Lady de William Dieterle
- 1937 : Femmes marquées (Marked Woman) de Lloyd Bacon avec Humphrey Bogart
- 1937 : Le Dernier combat (Kid Galahad) de Michael Curtiz avec Edward G. Robinson et Humphrey Bogart
- 1937 : Une certaine femme (That certain woman) d'Edmund Goulding avec Henry Fonda
- 1937 : L'Aventure de minuit (It's love I am after) d'Archie Mayo avec Leslie Howard et Olivia de Havilland
- 1938 : L'insoumise (Jezebel) de William Wyler (son deuxième Oscar) avec Henry Fonda
- 1938 : Nuits de bal (The Sisters) d'Anatole Litvak avec Errol Flynn
- 1939 : Victoire sur la nuit (Dark Victory) d' Edmund Goulding
- 1939 : Juarez de William Dieterle avec Paul Muni
- 1939 : La Vieille Fille (The Old maid) d'Edmund Goulding avec Miriam Hopkins
- 1939 : La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre (The Private Lives of Elizabeth and Essex) de Michael Curtiz avec Errol Flynn
- 1940 : L'Étrangère (All this and heaven too) d'Anatole Litvak avec Charles Boyer
- 1940 : La Lettre (The Letter) de William Wyler
- 1941 : Le Grand Mensonge (The Great lie) d'Edmund Goulding
- 1941 : Fiancée contre remboursement (The Bride Came C.O.D.) de William Keighley avec James Cagney
- 1941 : La Vipère (The Little Foxes) de William Wyler
- 1942 : L'Homme qui vint dîner (The man who came to dinner) de William Keighley
- 1943 : Remerciez votre bonne étoile (Thank your lucky stars) de David Butler
- 1943 : L'Impossible Amour (Old Acquaintance) de Vincent Sherman avec Miriam Hopkins
- 1945 : Le Blé est vert (The Corn is green) d'Irving Rapper
- 1946 : La Voleuse (A Stolen Life) de Curtis Bernhardt avec Glenn Ford
- 1946 : Jalousie (Déception) d'Irving Rapper avec Paul Henreid et Claude Rains
- 1948 : La Mariée du dimanche (June bride) de Bretaigne Windust
- 1949 : La Garce (Beyond the Forest) de King Vidor (son dernier film aux Studios Warner) avec Joseph Cotten
- 1950 : Ève (All about Eve) de Joseph L. Mankiewicz avec Anne Baxter - 1951 : L'Ambitieuse (Payment on demand) de Curtis Bernhardt
- 1951 : Jezebel (Another Man's Poison) d'Irving Rapper
- 1952 : Appel d'un inconnu (Phone call from a stranger) de Jean Negulesco avec Shelley Winters
- 1955 : Le Seigneur de l'aventure (The Virgin Queen) de Henry Koster avec Joan Collins
- 1956 : Au cœur de la tempête (Storm center) de Daniel Taradash
- 1959 : Le Bouc émissaire (The Scapegoat) de Robert Hamer avec Alec Guinness
- 1961 : Milliardaire pour un jour (Pocketful of Miracles) de Frank Capra avec Glenn Ford
- 1964 : La Mort frappe trois fois (Dead Ringer) de Paul Henreid
- 1964 : Chut... Chut, chère Charlotte (Hush... Hush, Sweet Charlotte) de Robert Aldrich avec Olivia de Havilland
- 1968 : L'Anniversaire (The Anniversary) de Roy Baker
- 1972 : L'Argent de la vieille (Lo Scopone Scientifico) de Luigi Comencini avec Alberto Sordi et Silvana Mangano
- 1976 : Trauma (Burnt Offerings) de Dan Curtis
- 1978 : Mort sur le Nil (Death on the Nile) de John Guillermin aver Peter Ustinov
- 1980 : Les Yeux de la forêt (Watcher in the woods) de John Hough
- 1982 : Un piano pour Madame Cimino (A Piano for Mrs. Cimino) de George Schaefer (TV)
- 1987 : Les Baleines du mois d'août (The Whales of August) de Lindsay Anderson avec Lillian Gish
- 1989 : Ma belle mere est une sorciere ( Wicked Stepmother) de Larry Cohen

BETTE DAVIS

Fondatrice du Hollywood Canteen et l'une des actrices de cinéma les plus appréciées de l'âge d'or du cinéma, Bette Davis est connue comme un symbole de ténacité féminine, à cause de rôles de femmes impitoyables, caractérielles et hystériques, mais aussi de sa turbulente vie privée, ponctuée d'orageux mariages et de conflits médiatiques avec certaines figures du cinéma.

Alternativement appelée « reine d'Hollywood », «reine des Studios Warner» et « Première Dame du grand écran américain », Bette Davis a longtemps détenu le record du plus grand nombre de nominations aux Oscars en tant que meilleure actrice (10 fois), avant d'être détrônée par Katharine Hepburn (12 fois) puis par Meryl Streep (15 fois).

Elle a obtenu deux Oscars : en 1935 pour L'Intruse de Alfred E. Green et en 1938 pour L'Insoumise de William Wyler mais n'a jamais réussi, malgré ses fréquentes nominations, à en décrocher un troisième, ni pour ce qui est considéré comme le rôle le plus abouti et le plus talentueux de sa carrière : Ève de Joseph L. Mankiewicz, ni pour sa dernière grande interprétation marquante, dans Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? de Robert Aldrich. De nombreux ouvrages lui ont été consacrés, dont un seul en français (Isabelle Champion, Lherminier, 1986).

Ruth Elizabeth Davis grandit dans la banlieue de Boston, élevée avec sa sœur Barbara par sa mère Ruth, photographe, qui se séparera de son mari en 1915. On dit que les deux prénoms de Ruth Elizabeth Davis ont été remplacés par celui de Bette, en référence au roman « la Cousine Bette » de Balzac[1]. Après le départ de leur père, la vie des Davis oscille entre le Massachusetts, le New Jersey et New York.

Bette fait ses débuts sur les planches dans le personnage d'une fée, pour Le Songe d'une nuit d'été, pendant ses études à la Cushing Academy d'Ashburnham (Massachusetts). Elle prend ensuite des cours de danse avec Martha Graham et suit pendant trois ans les cours de la John Murray Anderson's Acting Dramatic School à New York.

En 1928, elle fait partie d'une troupe théâtrale dirigée par George Cukor et sous sa mise en scène, elle monte sur scène dans la pièce « Broadway » à Rochester. Suivront d'autres pièces avec Cukor avant de se produire en 1929 à New York, avec un grand succès, dans « The Earth Between » puis, elle débute enfin officiellement à Broadway dans « Broken Dishes ».

Remarquée au théâtre par un dénicheur de talents d'Universal Pictures, studio de cinéma hollywoodien, elle y tourne son premier film, The Bad Sister (1931). Carl Laemmle, directeur de la firme Universal, s'écria en voyant ce film interprété par Bette Davis : « Comment peut-on tourner un film dans lequel un homme en voit de toutes les couleurs et le terminer en cadrant sur un tel visage ? »[2]. Bette ne tournera plus que deux films à Universal qui ne renouvelle pas son contrat.

Après quelques rôles insignifiants dans d'autres studios (RKO, Columbia...), elle décide de rentrer à New York pour revenir au Théâtre. C'est alors qu'elle reçoit un coup de téléphone de George Arliss, grand acteur populaire de la Warner à l'époque. Il lui propose un premier rôle, auprès de lui, dans le film L'Homme qui jouait à être Dieu (1932), elle accepte. Arliss écrira dans son autobiographie « Je ne m'attendais qu'à une modeste prestation, mais ce petit rôle se transforma en une création vivante, profonde... comme une lueur illuminant un texte banal et lui communiquant émotion et passion. C'était un talent qui ne pouvait rester longtemps dans l'ombre »[2]. Elle épouse en 1932, Harmon O. Nelson, rencontré lors de ses études, et dont elle divorcera six ans plus tard.
Suite à ce film, Les frères Warner, de la Warner Bros. Pictures, lui font signer un contrat de sept ans. Une période qui durera 16 ans et où l'actrice devra lutter quotidiennement pour obtenir de bons rôles dans une firme spécialisée dans les films de gangsters et qui privilégie essentiellement les personnages masculins.

Pourtant, Bette Davis n'arrête plus de tourner, on la voit dans vingt-cinq films en quatre ans, notamment avec Spencer Tracy dans Vingt mille ans sous les verrous (1933) et avec James Cagney dans Jimmy the Gent (1935), deux films de Michael Curtiz. En 1934, Bette Davis harcèle, pendant des mois, Jack Warner, un des patrons de la Warner, pour obtenir le rôle de Mildred Rogers dans L'Emprise. Il finit par céder et la « prête » à la RKO. Elle racontera : « Mes employeurs considéraient que le fait de me confier le rôle d'une héroïne aussi détestable équivaudrait à un suicide artistique... Ils m'identifaient, je suppose, au personnage, et retenaient que nous étions bien digne l'une de l'autre »[3]. Bette obtint un grand succès critique mais le film fut un échec commercial.
Elle fait ensuite une autre composition remarquée de garce dans Ville frontière (1935), avant d'être consacrée dans L'Intruse (1936) pour lequel elle décroche son premier Oscar de la meilleure actrice. Les frères Warner lui refusent pourtant deux rôles auxquels elle tenait : la reine Élisabeth Ire aux côtés de Katharine Hepburn dans Mary Stuart et Alice dans Alice au pays des merveilles. Mais ils lui confient un bon personnage dans La Forêt pétrifiée pour ensuite la reléguer dans deux films médiocres.

Commenceront alors les conflits avec ses producteurs. Insatisfaite de ses scénarios et après avoir refusé de tourner un film, Bette claque la porte de la Warner et quitte Hollywood pour Londres où on lui propose deux films. Un procès s'engage alors entre elle et la Warner. Elle le perd mais Jack Warner, magnanime, lui pardonne et paie les frais du procès. Olivia de Havilland aura plus de succès, elle aussi intentera un procès en 1943 contre la Warner et, le gagnera en 1945. Mais Bette Davis n'est pas complètement perdante car, malgré cette action en justice, la Warner lui confiera des scénarios de meilleure qualité.
Son retour à Hollywood se fera dans l'excellent film Femmes marquées (1937) aux côtés d'Humphrey Bogart qui lui permet de prouver à nouveau ses qualités dramatiques. Elle entame ainsi un nouveau départ à la Warner qui lui propose une série de films dont les scénarios sont écrits tout spécialement pour elle. Suivront Le Dernier combat avec Edward G. Robinson et Humphrey Bogart, Une certaine femme avec Henry Fonda, L'Aventure de minuit avec Leslie Howard et Olivia de Havilland.

Après lui avoir soumis le rôle de Scarlett O'Hara d'Autant en emporte le vent, elle le refuse, ne voulant pas se retrouver aux cotés d'Errol Flynn (condition de la Warner pour « prêter » Bette Davis à David O. Selznick) qu'elle juge trop médiocre pour le rôle de Rhett Butler.


Fay Bainter et Bette Davis dans L'insoumise (1938)Jack Warner lui propose alors L'insoumise (1938), film qui ressemble étrangement à Autant en emporte le vent. Avec un personnage taillé sur mesure, la star va faire une composition des plus remarquables dans ce somptueux mélodrame dirigé de façon magistrale par le perfectionniste William Wyler. Le film connaît un énorme succès. Elle reçoit un deuxième Oscar et là, commence la grande carrière de Bette Davis. Une longue série de nominations aux Oscars va également se succéder.
La suite est des plus glorieuse, vient l'ère des grands mélodrames où l'actrice va donner le meilleur d'elle-même.

Le ton est donné avec le bouleversant drame Victoire sur la nuit (1939), elle est nommée pour la troisième fois aux Oscars. Viennent ensuite deux films historiques en 1939, Juarez et La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre, et d'autres mélos comme La Vieille Fille (1939), L'Étrangère (1940), Le Grand Mensonge (1941) qui lui donnent la place enviée de l'une des dix vedettes d'Hollywood en tête du box-office...
Le sommet de cette période est sa collaboration avec William Wyler qui sera des plus réussi, après L'Insoumise elle s'illustre dans les rôles de garces dans La Lettre (1940), elle incarne une meurtrière et dans La Vipère (1941), elle interprète une femme monstrueuse, cupide et manipulatrice (elle aura une nomination aux Oscars pour chacun de ces deux films) ce qui la consacre actrice populaire et reine de la Warner. Malheureusement des conflits éclatent entre le réalisateur et l'actrice et William Wyler, malgré ces chefs-d'œuvre tournés ensemble, ne tournera plus avec Bette Davis.
Un film parachèvera cette période, modèle du genre, Une femme cherche son destin (1942) qui lui vaudra sa sixième nomination.

Elle aura encore une septième nomination pour Femme aimée est toujours jolie (1944). En 1942, elle fonde et dirige Hollywood Canteen, un organisme d'aide aux combattants de la seconde guerre mondiale et paraîtra dans le film du même nom.
Elle crée également sa propre maison de production la « B.D. Incorpored » en 1946. La Voleuse (A Stolen Life) avec Glenn Ford est le seul film produit par la firme de Bette Davis.

Après quelques films mineurs, Bette Davis tourne son dernier film à la Warner La Garce (1949) de King Vidor. Le tournage se passe mal avec le réalisateur, au point qu'elle demande un compromis à Jack Warner, elle finira le film à condition qu'il la libère de son contrat avec la Warner Bros. Lassé de ses exigences, le patron de la Warner finit par accepter.




BETTE DAVIS (1908-1989)

Bette Davis (1908-1989)

Ruth Elizabeth Davis, future Bette Davis, est née le 5 avril 1908 à Lowell dans le Massachusetts. Elle fait ses débuts sur les planches pendant ses années d'études puis prend des cours de danse et de comédie à New York. Dès 1928, elle joue régulièrement au théâtre dans une troupe dirigée par George Cukor et, en 1931, elle tourne son premier film, Bad sister. Après quelques échecs, elle signe pour la Warner, dont elle deviendra l'actrice majeure durant 16 ans. Elle tourne 25 films en 4 ans, jusqu'en 1936 : Mon grand (Wellman), Ombres vers le sud (Curtiz), Une allumette pour trois (LeRoy), Les pirates de la mode (Dieterle), L'emprise (Cromwell), Vingt mille ans sous les verrous (Curtiz), L'intruse, qui lui vaut son premier Oscar, Satan met a lady (Dieterle)...En perpétuel conflit avec ses producteurs, elle perd son procès contre la Warner mais y gagne des rôles plus importants à partir de 1937 : Le dernier combat (Curtiz), Une certaine femme (Goulding), L'insoumise (Wyler), qui lui permet de décrocher un deuxième Oscar., Victoire sur la nuit (Goulding), Juarez (Dieterle), La vieille fille (Goulding), La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre (Curtiz), La lettre (Wyler), La vipère (Wyler), In this our life (Huston), La voleuse (Bernhardt), La garce (Vidor). Avec ce dernier film, en 1949, s'achève sa carrière à la Warner. Un an plus tard, elle tourne le film le plus brillant de sa carrière : Eve (Mankiewicz), qui remporte 6 Oscars, mais pas celui de meilleure actrice, Judy Holliday (Comment l'esprit vient aux femmes) battant Bette Davis. Peu à peu, l'actrice voit sa carrière sérieusement ralentie durant les années 50 : Appel d'un inconnu (Negulesco), Le repas de noces (Brooks), Le bouc émissaire (Hamer)...En 1961, deux films viennent redorer son blason : Milliardaire pour un jour (Capra) et surtout Qu'est-il arrivé à Baby Jane (Aldrich). Elle tourne désormais moins mais ses rôles sont souvent marquants : Rivalités (Dmytryk), Chut...Chut, chère Charlotte (Aldrich), L'argent de la vieille (Comencini), Les baleines du mois d'août (Anderson)... Son dernier film est Ma belle mère est une sorcière en 1989 et elle meurt la même année, le 6 octobre, à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. Durant sa carrière, elle aura obtenu 2 Oscars et été nominée à 8 autres reprises.

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BETTE

BETTE DAVIS

Publié le par cinestranger

Des Lana Turner et Rita Hayworth, elle n'avait ni leur  grâce ni leur sensualité, et elle  haïssait ses yeux globuleux, ses cheveux frisottants et sa voix . Mais Bette Davis avait du style, de l'es­prit, du  goût de l'indépendance et une farouche détermination, qui seront la  clé de sa légendaire carrière en   une teigne de génie, une bagarreuse. qui incarna les plus fascinantes garces de l'écran, et tint la dragée haute à Jack Warner, en un  temps où un acteur était un employé et n'aurait osé contester la décision d'un patron de studio.
« Dans ce métier, si vous n'acceptez pas de vous faire détester » confiait-elle 1982, « vous n'arriverez jamais à rien . Jamais ! » Bette Davis s'était assuré autant d'ennemis que d'admirateurs, ont on disait qu'elle entrait dans  une pièce comble comme un couteau de boucher fend la viande. : le tranchant.
Elle a été  l'une des pires cabotines de l'histoire du cinéma, une prétendue « grande dame », une abominable m'as-tu-vu dont un critique a pu dire à juste titre qu'elle était « d'une absurdité à vous couper le souffle ». Elle s'est battue à haute et terrible voix pour obtenir le droit de jouer dans de meilleurs films; et quand, de guerre lasse, on le lui a accordé, qu'a-t-elle fait? Elle a choisi de tourner des histoires de bonne femme sans aucune
valeur, camelote éminemment vendable et divertissante, mais camelote tout de même.


La plus grande création de BETTE DAVIS, c'est Bette Davis. Certes, c'est une bonne comédienne ; mais elle a fait tout ce qu'il fallait pour que le monde entier le sût, pour que le monde entier connût son acharnement au travail, pour que le monde entier apprît qu'elle a dû surmonter d'effroyables oppositions pour obtenir de grands rôles. Elle voulait à tout prix être célèbre non comme star mais comme « actrice » : pour y parvenir, elle a grincé des dents, elle a tordu la bouche, elle a roulé les yeux, et elle a fini par remporter deux Oscars (pour Dangerous et pour Jezebel), par figurer huit fois dans la liste des « nominations » et par obtenir quantité d'autres prix. Tout cela a fait d'elle, à une certaine époque, la reine d'un Hollywood dont Clark Gable était alors le roi, ainsi qu'une grosse vedette du box-office. 
Sa meilleure interprétation, il ne faut pas la chercher dans les histoires à l'eau de rose qu'elle a tournées lors de ses débuts ni dans les mélodrames pleurnichards des années 40 : elle l'a fournie dans l'étincelante comédie satirique de Joseph Mankiewicz "Eve"; le metteur en scène y a conduit Bette Davis à présenter un excellent reflet de sa propre personnalité, et elle n'a jamais été plus « vraie » que dans ce personnage de grande actrice de l'écran. Là, le maniérisme, la méchanceté, les inflexions vocales, l'intensité de jeu qu'elle avait appris à exprimer pendant vingt ans, ont enfin trouvé leur utilisation adéquate. Mais cette réussite date de la fin de la grande époque hollywoodienne, et Bette Davis, après cela n'a plus eu que deux occasions de faire valoir cet aspect dans son talent : dans la Star (1953), où elle interprétait le rôle d'une actrice, jadis couronnée d'un Oscar, qui essaie de faire sa rentrée ; et dans le personnage dément et étrange de l'ancienne vedette de Qu'est-il arrivé à Baby Jane? en 1962.

Née le 15 avril 1908 à Lowell (Massachusetts), fille d'une famille dont les ancêtres avalent été les premiers à coloniser les côtes de la Nouvelle-Angleterre ,elle se nomme Davis de son véritable nom, mais a troqué ses deux prénoms de Ruth et Elizabeth contre celui de Bette, qu'elle a emprunté à Balzac (ce qui en dit long sur le choix de son personnage).

Elle a 7 ans lorsque ses parents divor­cent. Un choc dont elle gardera une dis­crète vulnérabilité derrière le masque de l'intransigeance, et qui se rappel­lera à son souvenir chaque fois qu'elle croira déceler dans le regard des hommes la désapprobation paternelle. Pensionnaire de la très stricte Cushing Academy, elle décide, à 16 ans, de de­venir comédienne.
Loin d'entraver ses ambitions, sa mère l'accompagne à New York pour y prendre conseil au­près de la diva de la scène Eva La-Galliene. Le verdict est sans appel : trop frivole pour être actrice. Outrée par ce jugement hâtif, Bette n'aura de cesse de le démentir. En suivant les cours de la Dramatic Academy de New York, d'abord. En peaufinant la théorie au contact de troupes de répertoire, ensuite. En faisant, enfin, ses débuts à Broadway, dans « Broken dishes ». Dans la foulée, Universal lui signe un contrat de six mois. Mais, à l'arrivée du train en gare de Los Angeles, le repré­sentant du studio ne reconnaît person­ne qui ressemble à une star et rentre bredouille. Avec le temps, Bette Davis saura le détromper. Mais il lui faudra encore passer sous les fourches caudines des critiques, qui, à la vision de « Bad sister », lui trouvent un sex-ap-peal de haricot vert.
Montée sur scène dès 1928, elle a paru pour la première fois à l'écran en 1931 dans Bad Sister (Une mauvaise sœur), film produit par l'Universal; mais c'est la Warner Brothers qui a fait d'elle une star., Warner lui si­gne un contrat de 11 ans. Cette firme était censée avoir une prédilection pour les durs et les effrontées, et il est probable que la Warner a aidé Bette Davis à construire son personnage cinématographique. Mais c'est la RKO, à qui son employeur l'a « prê­tée », qui en fera une star, avec « L'em­prise ». Elle manque de peu l'Oscar.  Elle a eu son premier rôle important en 1932, sous la direction de Michael Curtiz, dans Cabin in the Cotton : celui d'une mégère dans une famille du sud des États-Unis (personnage qu'elle allait rendre célèbre et réinterpréter à satiété). Toutefois, sa carrière a piétiné encore pendant deux ans, jusqu'au moment où, en 1934, elle a été dans Of Human Bondage (l'Emprise), de John Cromwell, l'inoubliable serveuse qui met le  grappin sur Leslie Howard. Ce fut le début de la « grande période » Davis : impressionnante dans Bordertouin (la Ville frontière) face à Paul Muni. ellea obtenu l'année suivante son premier  Oscar pour son interprétation de Dangerous. Déjà dans ce film, elle représentait  une vedette en perte de vitesse .
Querelle  en 1936, lorsqu'elle accepte de tourner un film en Angleterre. Jack Warner la traîne en justice pour rupture de contrat et gagne. Mais Bette sera loin de sortir vaincue de l'aventure, puisque son patron, trop content de ré­cupérer une star de son calibre, consentira, dorénavant, à satisfaire ses exigences.
En 1938, elle a remporté un second Oscar pour son interprétation de Jezebel (sorte de Scarlet O'Hara en scandaleuse robe rouge). La bataille était gagnée : Belle Davis était devenue un monstre sacré,même si sa démarche saccadée et sa diction incisive ne devaient plus s'améliorer, on allait au cinéma pour voir Davis faire son numéro. Et il est vrai qu'il est impossible de détourner les yeux de l'écran quand elle y apparaît, même si la plupart de ses films sont d'affreux mélos. Dans Dark Victory (Victoire sur la nuit). Bette est une riche mondaine qui meurt d'un cancer; dans The Old Maid (la Vieille Fille), elle joue une mère célibataire dont la fille se détache d'elle au profit de la méchante Miriam Hopkins ; et, dans la Vie privée d'Elisabeth (où elle a comme partenaire un Essex-Errol Flynn dont c'était le premier film en couleurs), elle campe une incomparable reine d'Angleterre. Au début des années 40, Bette Davis, à l'apogée de sa carrière, était la vedette féminine la plus populaire d'Amérique.
Le seul regret que nourrira jamais l'actrice, c'est d'avoir laissé échapper le rôle de Scarlett O'Hara (« Autant en emporte le vent »). War­ner ne consentait à la « prêter » à Selnick que si Rhett Butler était incarné par Errol Flynn. Mais Davis comme Selznick tombèrent d'accord pour trou­ver ce choix inacceptable.

Pendant toute la Seconde Guerre mondiale, elle n'a cessé de tourner des histoires typiquement féminines faites pour tirer des larmes au public ; on ne sanglotait jamais avec autant de plaisir qu'en assistant à AH This and Heaven Too (le Ciel en plus), à The Great Lie (le Grand Mensonge) et, surtout, à Now Voyager (Une femme cherche son destin), qui opposait Bette à Claude Rains Elle avait voulu la lune : elle l'avait, avec les étoiles par-dessus le marché, car certains des films réalisés par son meilleur metteur en scène, William Wyler, ne manquaient pas de qualités : par exemple The Letter (la Lettre), qui nous montrait une Davis magnifique, meurtrière en Malaisie, et The Little Foxes (la Vipère), dont chacun se souvient, en particulier de la scène où Bette dérobe les médicaments salvateurs de son mari Herbert Marshall.

Et elle n'était pas moins brillante dans les films comiques : elle faisait une excellente secrétaire de Monty Wolley dans The Man Who Came to Dinner (l'Homme qui venait pour diner), mais elle a remporté surtout un nouveau triomphe dans In This Our Life (En cette vie) : plus garce que jamais. Bette Davis empoisonnait l'existence d'Olivia de Havilland et celle de tous les autres personnages du film. Elle a retrouvé Miriam Hopkins dans une histoire à l'eau de rose intitulée Old Acquaintance (Une vieille connaissance) et Claude Rains dans Mr Skef-fington (à peine moins sentimental). Dans Thank your Lucky Stars (Grâce à votre bonne étoile), elle essayait même de chanter.
Mais, dès la fin de la guerre, la cote de Bette Davis a baissé, et c'est seulement en 1950, dans Eve, qu'on l'a revue en pleine forme. Elle a encore été excellente dans la Star en 1952 et a repris le rôle d'Elisabeth dans la Reine vierge en 1955... puis ce fut le commencement de la fin. De mauvaises langues ont même prétendu qu'en 1961 elle avait publié une petite annonce pour trouver du travail. Heureusement, le film macabre de Robert Aldrich Qu'est-il arrivé à Baby Jane? (où elle a comme partenaire Joan Crawford) allait la remettre provisoirement en selle; il y avait là une combinaison d'horreur et de maniérisme qui a conquis le public, et l'on a classé à nouveau Bette parmi les grandes stars. Mais peu de bons films ont suivi, à l'exception de Hush, Hush... Sweet Charlotte (Chut, chut, chère Charlotte), encore mis en scène par Aldrich. Bette Davis a quitté les États-Unis, a tourné en Angleterre et en Italie, puis est revenue en Amérique. 


Intelligente, sensible, mais dotée d'un ego à faire fuir les hommes, Bette Davis connaîtra quatre mariages. Harmon Nelson (1932-1938) était musi­cien de jazz ; Arthur Farnsworth (1940-1943), dont elle sera veuve, ingénieur en aéronautique; Grant Sherry (1945-1949), père de sa fille Barbara, un ex­marine converti en peintre paysagiste. Quant à Gary Merrill (1950-1960), son partenaire dans « Eve », il sera le père de ses deux enfants adoptifs, Margo et Michael. Entre ses unions, elle ne manquera pas d'amants. George Brent, Ho­ward Hughes, Leslie Howard, mais sur­tout William Wyler, l'amour de sa vie, qu'elle ne pourra pourtant convaincre de quitter sa femme.


Malade du cœur et souffrant d'un can­cer du sein, Bette Davis devait s'étein­dre le 6 octobre 1989, à Paris. Un dé­part en beauté pour une star qui, la veille encore, avait été l'objet d'une ovation nourrie au Festival de San Sé­bastian. Une star qui, au royaume de la beauté parfaite, n'aurait jamais sur­vécu à ses premiers films, si elle n'avait eu l'aplomb et l'opiniâtreté nécessaires pour s'imposer.