duminică, 15 septembrie 2024

KIRK DOUGLAS...THE BAD AND THE BEAUTIFUL

 
Les Actrices et Acteurs

Kirk Douglas (/kɝk ˈdʌɡləs), né Issur Danielovitch Demsky le 9 décembre 1916 à Amsterdam dans l'État de New York et mort le 5 février 2020 à Beverly Hills en Californie, est un acteur, producteur, réalisateur et écrivain américain.

KIRK DOUGLAS

Après des débuts très prometteurs, Kirk Douglas s’est rapidement imposé à Hollywood. Comédien exigeant, il a également mené une passionnante carrière de producteur et de réalisateur.

Une virilité physique, intellectuelle et morale, alliée à une conscience professionnelle aiguë, a assuré la présence constante de Kir k Douglas dans le cinéma américain depuis la fin des années 1940. Jalonnée d’un nombre impressionnant de films de qualité, sa carrière témoigne enfin d’une volonté d’expression personnelle qui, dans certains cas, fut une source de conflits avec des metteurs en scène peu soucieux de se plier aux exigences de leurs acteurs. C’est ainsi que, commencé par Anthony Mann, le tournage de Spartacus (1960) fut repris par Stanley Kubrick, à la suite d’un grave différend entre les deux hommes. De même, Robert Aldrich devait renier la version finale de El Perdido (The Last Sunset, 1961), Kirk Douglas en ayant selon lui complètement « massacré » le montage. Il convient d’observer que dans les deux cas, l’acteur était également producteur associé. Conséquence logique de cette volonté d’expression, Kirk Douglas est d’ailleurs devenu lui-même, à deux reprises, son propre metteur en scène, réalisant personnellement Scalawag (Le Trésor de Box Canyon, 1973) et La Brigade du Texas (Posse, 1975). Si le premier film s’est soldé par un échec, le second en revanche, est une intéressante critique de la démagogie politique en forme de western musclé. Certains commentateurs n’ont pas manqué de faire une comparaison entre la destinée du héros, un policier décidé à exploiter les sentiments les plus réactionnaires de la foule pour se faire élire sénateur, et celle du futur président Ronald Reagan…

Recommandé par Lauren Bacall

Né le 9 décembre 1916 à Amsterdam, dans l’Etat de New York, Kirk Douglas connaîtra une enfance difficile et une scolarité médiocre. Ses parents, Harry et Bryna Demsky, sont de modestes travailleurs d’origine russe, et ce n’est que grâce à sa ténacité et à son talent qu’il deviendra l’une des plus solides vedettes de Hollywood. Très jeune, en effet, Kirk Douglas se passionne pour le théâtre, tout en s’adonnant à toutes sortes d’activités sportives. Son itinéraire aura été néanmoins des plus classiques : après deux années d’études dramatiques à New York, il fait ses débuts en 1941, dans une pièce qu’il interprète aux côtés de C. Aubrey Smith. Mais lorsque les Etats-Unis entrent en guerre, il s’engage dans la marine, prend part aux combats dans le Pacifique, puis, blessé au cours d’une opération, est démobilisé avec le grade de lieutenant.

En 1944, Kirk Douglas retrouve donc les scènes de Broadway, mais pour peu de temps. En effet, Lauren Bacall, avec qui il est lié depuis ses débuts au théâtre, le recommande auprès du producteur Hal Wallis, qui lui confie un second rôle dans L’Emprise du crime (The Strange Love of Martha Ivers, 1946) de Lewis Milestone. En quelques films, sa réputation est établie. Il est vrai qu’il a la chance de jouer dans des œuvres particulièrement remarquables. telles que le célèbre Le Deuil sied à Électre (Mourning Becomes Electra, 1947) de Dudley Nichols, La Griffe du passé (Out of the Past, 1947), superbe film noir de Jacques Tourneur, ou le subtil Chaînes conjugales (A Letter to Three Wives, 1948) de Joseph L. Mankiewicz.

Trois manières de chefs-d’œuvre

Les grands rôles, dès lors, vont très vite lui être attribués. Boxeur arriviste et ambitieux dans Le Champion (Champion, 1949) de Mark Robson, il fait ensuite une création impressionnante de densité dramatique dans un beau western de Raoul WalshUne Corde pour te pendre (Along the Great Divide, 1951), aux côtés de Walter Brennan et de Virginia Mayo. Mais c’est toutefois après Le Gouffre aux chimères (Ace in the Hole, 1951), de Billy Wilder, et Histoire de détective (Detective Story, 1951), de William Wyler, que Kirk Douglas va révéler toute la richesse de son exubérante personnalité. Une vitalité indépendante et joyeuse anime ainsi le personnage qu’il incarne dans La Captive aux yeux clairs (The Big Sky, 1952), l’une des œuvres les plus heureuses de Howard Hawks, tandis qu’il confère une véritable épaisseur humaine au producteur à la fois tyrannique et fascinant des Ensorcelés (The Bad and the Beautiful, 1952) de Vincente Minnelli.

Autant de réussites en aussi peu d’années ont fait de Kirk Douglas l’un des acteurs les plus recherchés de Hollywood, ce qui lui vaudra le privilège de jouer dans l’une des productions les plus prestigieuses de la décennie, le très spectaculaire et d’ailleurs excellent 20000 Lieues sous les mers (20,000 Leagues Under the Sea, 1954) dirigé par Richard Fleischer.

Mais le meilleur Kirk Douglas restait peut-être encore à venir, avec trois films qu’il tournera coup sur coup, et qui sont trois manières de chefs-d’œuvre : L’Homme qui n’a pas d’étoile (Man Without a Star, 1955) de King Vidor, La Rivière de nos amours (The lndian Fighter, 1955) d’André De Toth, et La Vie passionnée de Van Gogh (Lust for Life, 1956) de Vincente Minnelli. Réalisé par l’un des géants du cinéma américain, le premier exalte avec une force dramatique peu commune l’énergie physique et morale d’un héros épris d’indépendance et d’équité, alors que le deuxième est un western antiraciste et intimiste d’une rare délicatesse. Quant au troisième, c’est assurément l’un des meilleurs films que la vie et l’œuvre d’un artiste aient inspirés, avec le Rembrandt (1942) de Hans Steinhoff et le Edvard Munch (1976) de Peter Watkins. Kirk Douglas s’identifie à Vincent Van Gogh avec une précision hallucinante.

Des productions courageuses

Au milieu des années 1950, le bilan apparaît extrêmement positif : il a joué sous la direction des meilleurs cinéastes américains et il peut alors envisager de conduire sa carrière en toute liberté. A cet effet, il fonde en 1955 sa propre société de production, la Bryna, grâce à laquelle il va assez courageusement favoriser la réalisation de films au contenu politique et historique marqué, comme Les Sentiers de la gloire (Paths of Glory, 1957) de Stanley Kubrick, ou Sept Jours en mai (Seven Days in May, 1964) de John Frankenheimer. C’est lui, enfin, qui permet au scénariste d’extrême gauche Dalton Trumbo mis à l’index depuis la chasse aux sorcières, de retravailler sous son nom en produisant Spartacus et El Perdido.

Jusqu’à la fin des années 1960, Kirk Douglas figure dans des œuvres ambitieuses. Outre les films de Kubrick et de Frankenheimer, il convient également de citer Règlement de comptes à O.K. Corral (Gunfight at the O.K. Corral, 1957) et Le Dernier Train de Gun Hill (The Last Train from Gun Hill, 1959) de John Sturges, Seuls sont les indomptés (Lonely Are the Brave, 1962) de David Miller, Quinze Jours ailleurs (Two Weeks in Another Town, 1962) de Vincente MinnelliLe Dernier de la liste (The List of Adrian Messenger, 1963) de John Huston, et Première Victoire (In Harm’s Way, 1965) d’Otto Preminger. Pourtant, le jeu de Kirk Douglas semble subir une évolution un peu inquiétante : perdant de son naturel et de sa spontanéité, il tend de plus en plus à une théâtralité excessive, aux effets souvent appuyés. Et ses deux meilleures apparitions, au cours de cette période, restent probablement celles qui lui furent offertes dans Les Vikings (The Vikings, 1958), splendide épopée mythique de Richard Fleischer, et dans Liaisons secrètes (Strangers When We Meet, 1960), une comédie mélodramatique de Richard Quine qui est un chef-d’ œuvre de sensibilité et de tendresse, et où Kirk Douglas, aux côtés de Kim Novak, réussit à être bouleversant.

Des compositions pesantes

En fait, Kirk Douglas a commis l’erreur de se prendre trop au sérieux. Alors que durant les quinze ou vingt premières années de sa carrière, il était capable d’humour, allant même jusqu’à se moquer avec beaucoup d’esprit de ses particularités physiques dans Liaisons secrètes, il s’est ensuite enfermé dans des compositions pesantes, dénuées de toute espèce de subtilité. Si l’on excepte les deux films qu’il a lui-même réalisés, il faut bien reconnaître que depuis Première Victoire, où il interprétait un personnage complexe, il n’a guère joué que dans des films de pure consommation comme le ridicule Victoire à Entebbe (Victory at Entebbe, 1977) de Marvin Chomsky, ou le plaisant Nimitz, retour vers l’enfer (The Final Countdown, 1980), film de science-fiction de Don Taylor où, en raison d’une astucieuse aberration chronologique, on voyait les chasseurs supersoniques les plus modernes de l’US Navy se retrouver à la veille de la bataille de Pearl Harbor et affronter d’antiques « Zéros » japonais…

Deux films, toutefois, méritent une mention particulière. D’abord parce que ce sont de très bons films, ensuite parce que Kirk Douglas y tient des rôles passionnants : L’Arrangement (The Arrangment, 1969) d’Elia Kazan, et Le Reptile (There Was a Crooked Man, 1970) de Joseph L. Mankiewicz.

En 1986, il retrouve son ami Burt Lancaster pour Coup double (Tough Guys) de Jeff Kanew. Victime d’un grave accident d’hélicoptère en Californie dont il réchappe miraculeusement, il réduit son activité cinématographique, freinée par une attaque cérébrale en 1996. En 1999, Diamonds, de John Mallory Asher, est l’occasion pour l’acteur de retrouver Lauren Bacall et de recevoir au festival de Deauville un hommage pour l’ensemble de sa carrière. Kirk Douglas meurt dans la nuit du 5 février 2020 à l’âge de 103 ans à sa résidence de Beverly Hills. [La grande histoire illustrée du 7ème art – Editions Atlas (1983)]


Le grotesque triangle amoureux formé par les trois protagonistes charge The Strange love of Martha Ivers d’implications noires. En effet, les personnages dans la mesure où leurs relations sont sous-tendues par la peur, la culpabilité ou la cruauté, sans oublier un romantisme excessif, sont caractérisés par un déséquilibre émotionnel. Masterson, joué par Heflin, a la fonction d’un catalyseur. Son arrivée provoque non seulement des bouleversements dans la vie quotidienne de la ville, mais aussi la mort de ses citoyens les plus importants. Milestone a voulu établir des affinités entre le sexe et la violence et mettre en scène les manipulations sadiques d’une femme fatale.

Le titre même du film évoque pleinement le cycle noir : le protagoniste Jeff, incarné par Robert Mitchum, marqué par le destin, porte sur son visage cette fatalité qui se lit dans son regard sombre et sans joie ; Jane Greer fait une très belle prestation dans  le rôle de Kathie, la femme érotique, et destructrice ; le scénario de Mainwaring réussit, quant à lui, à , déterminisme implacable qui resserre le présent et le futur de Jeff, grâce au procédé du flash-back, enfin, les éclairages sombres du chef opérateur, Nicholas Musuraca, un familier des films noirs, soulignent parfaitement la sensibilité tragique de Tourneur.

Un samedi de mai, Deborah, Lora Mae et Rita délaissent leurs maris pour organiser un pique-nique sur les bords de la rivière avec un groupe d’enfants orphelins. Juste avant d’embarquer sur le bateau, elles reçoivent une lettre : Addie Ross leur apprend qu’elle a quitté la ville avec le mari de l’une d’entre elles. Pendant la promenade, chacune s’interroge pour savoir s’il s’agit du sien…

Un producteur tyrannique vit pour ses films, au risque de détruire ses collaborateurs : une star, un réalisateur et un scénariste, assaillis par des souvenirs douloureux. Ce sont eux les ensorcelés, insectes effarés qui se brûlent à la flamme de Hollywood, que Minnelli contemple en entomologiste. Ce qu’il filme magnifiquement — il est un des cinéastes les plus personnels de l’époque —, c’est le rôle prépondérant joué par les producteurs dans le système hollywoodien. Le film devient alors un fascinant jeu de miroirs dans lequel les personnages semblent se répondre.

Le passé de peintre et de décorateur du cinéaste, son travail constant sur la couleur s’expriment, ici, dans toute leur plénitude. Minnelli exige une pellicule rare et depuis longtemps inutilisée : il fait spécialement rouvrir un laboratoire pour obtenir exactement les teintes qu’il désire. Le film évite l’hagiographie et s’attache au quotidien de l’artiste. En filmant le travail du peintre, Minnelli recrée ce jeu de miroirs qu’il affectionne tant. Loin de tous les poncifs et schémas hollywoodiens, il tourne presque un documentaire, sans renoncer à tous les thèmes qui le hantent : le bonheur désiré qui ne peut s’épanouir et, bien sûr, la folie, thème récurrent de ses films.

Opposant un château où vivent les généraux aux tranchées boueuses où croupissent les soldats, Kubrick montre le délire des officiers en 1915. Cette symphonie macabre, où l’humour sardonique côtoie le pathétique sobre, est un chef-d’œuvre. 

Two weeks in another town n’est pas la suite mais l’inverse de The Bad and the beautiful (Les Ensorcelés), tourné dix ans plus tôt. The Bad and the beautiful était le portrait incisif et fascinant d’un producteur hollywoodien despote et génial. Minnelli y faisait à travers lui l’apologie du système de production américain de l’époque et la fin en était moins ambiguë qu’il n’y paraissait. Une nouvelle fois, séduits par leur Pygmalion, Georgia, Fred et James Lee allaient participer ensemble à une nouvelle aventure cinématographique, à un nouveau chef-d’œuvre…



-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------K. D. (1916-2020)




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