miercuri, 21 august 2024

"Rendez-vous à Bray" d'André Delvaux

 

André Delvaux

Cinéaste belge (Heverlee, près de Louvain, 1926-Valence, Espagne, 2002), auteur de films aux confins de l'imaginaire et du réel : Un soir, un train (1968), Rendez-vous à Bray (1971), Belle (1973), Benvenuta (1983), Babel Opera (1985), l'Œuvre au noir (1988).


DELVAUX (André)

cinéaste et musicien belge (Héverlé 1926).

Il étudie la philologie germanique et le droit à l'université de Bruxelles tout en poursuivant au Conservatoire royal des études de piano et de composition. Professeur de langues, il se passionne pour le cinéma et anime, à partir de 1956, la réalisation par ses élèves de plusieurs courts métrages en 16 mm. Il réalise parallèlement ses propres premiers courts métrages, écrit en 1958 la musique de deux courts films de son ami Jean Brismée, dirige plusieurs émissions télévisées, dont des séries sur Fellini (1960) et Rouch (1962), et anime un séminaire sur le langage cinématographique à l'université de Bruxelles. En 1963, il est chargé de cours de langage et de réalisation cinématographiques à l'Institut national supérieur des arts du spectacle de Bruxelles. Depuis, son activité se partage entre l'enseignement théorique du cinéma, la réalisation de ses films et celle de séries télévisées. Aussi s'est-il penché sur le cinéma polonais (1964) et les métiers du cinéma (Derrière l'écran, 1966, réalisé en marge du tournage des Demoiselles de Rochefort). L'Homme au crâne rasé (1966), produit avec l'aide de la télévision flamande, est une histoire d'amour fou où le rêve se confond avec la réalité sans que nous sachions jamais avec certitude si ce qui nous est donné sur l'écran participe de l'objectif ou du subjectif. Un soir un train (1968) élargit son audience tout en précisant ses thèses et son esthétique : dans le voyage hors des lieux et du temps qui mène Mathias (Yves Montand) à la rencontre de la femme qu'il a côtoyée sans la connaître jamais (Anouk Aimée) et de sa propre vérité, le réel bascule dans l'imaginaire. Plus encore que son film précédent, Delvaux construit celui-ci comme une œuvre musicale, non seulement dans son emploi raffiné du dialogue et des bruits mais aussi dans sa structure même. De nouveau, c'est dans les paysages d'une Flandre embrumée par l'automne qu'il trouve la correspondance secrète avec la conscience confuse qu'a Mathias de son identité morale et culturelle. Rendez-vous à Bray (1971), produit en France comme le précédent, adapte à l'écran une nouvelle de Julien Gracq et l'annexe à l'univers propre de Delvaux. Le thème, une fois encore, est celui de la frontière impossible à situer entre deux univers, le passé et le présent, et le réalisateur joue de la temporalité pour mieux en brouiller les repères. La musique est projetée au premier plan (le personnage principal est pianiste et accompagnateur de films muets, ainsi que le faisait Delvaux à la Cinémathèque royale). Avec Belle (1973), qui est une sorte de quintessence de toute son œuvre (un écrivain tombe follement amoureux d'une créature de rêve qu'il rencontre dans les landes d'Ardenne et qui n'existe peut-être pas), Delvaux renoue avec bonheur avec le sens du mystère de ses premiers films. Femme entre chien et loup (1979), en revanche, s'éloigne de ses thèmes de prédilection pour traiter la prise de conscience d'une femme dans la Flandre des années 40. Ce n'est plus l'imaginaire qu'il invoque, mais les souvenirs d'une période de l'histoire flamande que les mémoires ont occultée, et le réalisme minutieux avec lequel sont décrits les gestes quotidiens réaffirme l'ordre ailleurs contesté. Mais l'intimisme psychologique sied moins au cinéaste que les vertiges de l'imaginaire. Dans Benvenuta (1983), il tente de revenir aux jeux de miroir qui l'ont toujours fasciné en décrivant un itinéraire passionnel placé sous le double signe de la réalité et des fantasmes. En 1988 il signe une adaptation ambitieuse et consciencieuse de l'Œuvre au noir de Marguerite Yourcenar.

Films :

Forges (CM, 1956) ; le Temps des écoliers (HaagschoolCM, 1962) ; l'Homme au crâne rasé (De man die zijn haar kort liet knippen, 1966) ; les Interprètes (TolkenCM, 1968) ; Un soir un train (id.) ; Rendez-vous à Bray (1971) ; Belle (1973) ; Avec Dierick Bouts (CM, 1975) ; Femme entre chien et loup (Een vrouw tussen hond en wolf, 1979) ; To Woody Allen, From Europe With Love (1980) ; Benvenuta (1983) ; Babel Opera (1985) ; l'Œuvre au noir (1988).



  • Scénario : André Delvaux, d'après la nouvelle de Julien Gracq : Le Roi Cophetua (recueil La Presqu'île)

"Rendez-vous à Bray" d'André Delvaux



"Rendez-vous à Bray" signe un tournant dans le cinéma belge. En effet, alors que les films de chez nous n’étaient vus que par les cinéphiles, André Delvaux conquiert les salles avec ce long métrage original et poétique qu'il affectionnera particulièrement tout au long de sa vie.




André Delvaux, le cinéaste passionné qui cofonda l'Insas

Ses premiers pas dans le cinéma, André Delvaux les fait en tant qu’accompagnateur au piano de films muets à "L’Écran du séminaire des Arts" devenu le "Musée du cinéma de Bruxelles". Il y exerce ses talents pendant 7 ans.

En 1958, il se tourne vers l’enseignement du néerlandais mais n’abandonne pas la caméra pour autant : il fonde une classe de cinéma au sein de l’école et réalise parallèlement plusieurs courts métrages.

En 1962, il cofonde L’Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion (Insas) avec par Raymond Ravar, Jean Brismée et Paul Anrieu. En créant cette nouvelle école, les 4 cofondateurs poursuivent un objectif de professionnalisation du cinéma belge qui ne peut s'acquérir que par une formation de pointe aux différents métiers techniques et artistiques.


"Rendez-vous à Bray"

Si d'aucuns considèrent que c’est « L’Homme au crâne rasé", premier long métrage d’André Delvaux, qui a fait entrer le cinéma belge dans la modernité et "Un soir, un train" qui a confirmé cette position, "Rendez-vous à Bray" est, selon son auteur lui-même, à voir comme un tournant dans sa carrière. Il sera d’ailleurs le premier film du réalisateur à sortir en DVD selon ses propres volontés.

Le "réalisme magique" dans lequel s’inscrit l’ensemble de son œuvre prend un autre sens avec ce long métrage qui a valu à André Delvaux le Prix Louis Delluc en 1971. Le jeu esthétique et spirituel, doublé d’une interrogation métaphysique, donne une atmosphère inquiétante et étrange à la réalité. Une approche artistique qui se retrouve dans l'ensemble des films du cinéaste. Mais avec "Rendez-vous à Bray", il va plus loin encore, offrant une tonalité plus intime et une construction plus proche des formes musicales que des formes narratives. "Une respiration qui est celle de la musique" comme il le notait en parlant du film.

Le spectateur, dès le premier plan qui s'ouvre sur le regard rêveur de Julien, sait qu'il va suivre son point de vue et osciller entre les remémorations d'un passé revécu dans le désordre à l'aide de nombreux flash-backs. Cette narration engendre deux lectures, l’une simple (il suffit de se laisser aller), l’autre plus formelle amenant le spectateur à reconstruire un puzzle et à revoir le film. Ces deux lectures permettent à chaque spectateur de s’y retrouver et a apprécié ce film audacieux d’étrangetés.

"Rendez-vous à Bray", c’est l’histoire tirée d’une nouvelle de Julien Gracq, "Le Roi Cophetua" (recueil "La Presqu'île"). Alors que gronde la Première Guerre mondiale, Julien (Mathieu Carrière), un jeune pianiste luxembourgeois, est invité par son ami Jacques à passer le weekend dans sa villa à Bray. Mais en arrivant, Jacques (Roger Van Hool) n'est pas là et c’est une jeune servante mystérieuse (Anna Karina) qui l’attend. Julien, intrigué par la jeune femme, plonge alors dans ses souvenirs d’avant-guerre. C’est dans cette attente de son ami qui ne viendra pas et de cette servante avec qui il passera la nuit que le weekend de Julien se déroulera… jusqu’au lendemain, lorsqu’il se retrouvera sur le quai de la gare. Etant plus indécis que jamais, Julien hésite entre rester à Bray ou repartir et met en doute réalité de ces deux journées si étranges. Les réponses sont laissées à l’imagination du spectateur.

Après "Rendez-vous à Bray", André Delvaux continuera à nous livrer des films aux frontières entre le réel et l’irréel de par la narration et les images ressemblant à des tableaux de ces musées que le réalisateur adorait fréquenter. "Belle" en 1973, "Femme entre chien et loup" en 1979, "Benvenuta" en 1983 et "L’œuvre au Noir" en 1988 resteront à jamais dans les œuvres majeures du cinéma belge.

André Delvaux a été consacré « Doctor honoris causa de l'ULB,, Officier de l'Ordre de la Couronne et a été élevé au rang de baron en 1996. Il a alors choisi comme devise "Unus Ego Multi in Me" ("Je suis un et beaucoup sont en moi"). Il nous quittera en 2002 suite à une crise cardiaque.


"Rendez-vous à Bray" est un film de la sélection 50/50
André Delvaux sur Cinergie.be

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Le film
Affiche du film

Rendez-vous à Bray

L'histoire

1917. Profitant de son statut de ressortissant de pays neutre, Julien Eschenbach (Mathieu Carrière), jeune pianiste luxembourgeois, exerce son métier à Paris alors que ses amis sont au front. Il reçoit un jour un télégramme de son ami Jacques, pilote de guerre français, qui l’invite pour le week-end à La Fougeraie, sa maison de famille à Bray. Julien y est accueilli par une jeune servante mystérieuse. Alors que son ami se fait attendre, Julien, intrigué par la jeune femme, plonge dans ses souvenirs…

Analyse et critique

Malgré la proximité géographique, certaines œuvres, certains films, certains cinéastes, restent encore aujourd’hui totalement ignorés, comme mis à l’écart de l’intarissable fontaine de jouvence née du DVD. Le belge André Delvaux était, jusqu’à aujourd’hui, de ceux-ci. Premier véritable ambassadeur d’un pays qui a depuis assis sa légitimité grâce à Jaco Van Dormael, à Lucas Belvaux ou aux frères Dardenne, le réalisateur d’Un Homme un train nous a quittés en 2002 sans avoir pu assister à la renaissance numérique de son œuvre. Disparition d’autant plus ironique que Delvaux était alors en train de superviser l’étalonnage de ses films, en vue d’éditions à venir.

Cinéaste estimé, dont la célébrité outre-Quiévrain dépassa rapidement les frontières (Rendez-vous à Bray remporta le Prix Louis Delluc en 1971) mais dont l’œuvre n’avait paradoxalement pas encore bénéficié d’une quelconque résurrection numérique, Delvaux est donc aujourd’hui honoré de manière posthume, grâce à la Cinémathèque de Bruxelles - et au courage d’un nouvel éditeur français (La Vie est belle), qui propose ce mois-ci deux de ses films le magnifique: L’Homme au Crâne Rasé, et Rendez-vous à Bray - ce dernier tiré d’une nouvelle de Julien Gracq, et qui nous intéresse aujourd’hui.

Erudit et passionné d’art(s), André Delvaux aimait travailler à l’adaptation de romans ou de nouvelles : de tous ses films, un seul est d’ailleurs tiré d’un scénario original (Belle), et c’est le moins réputé de ses longs métrages. Homme de partage, le réalisateur ne s’intéressait qu’à des ouvrages contemporains. Johan Daisne, Julien Gracq, Marguerite Yourcenar : autant d’auteurs de son époque avec qui Delvaux souhaitait pouvoir confronter ses idées de mises en scène - l’adaptation étant selon le réalisateur de L’œuvre au Noir la variation ou la recréation d’une œuvre initiale, et non sa simple retranscription à l’écran. De la courte mais dense nouvelle de Gracq (Le roi Cophetua), Delvaux tire ainsi un pur manifeste cinématographique, épargnant notamment au spectateur la convention d’une voix-off, tournant le dos aux règles établies de l’adaptation, s’éloignant de la matière écrite pour mieux conjuguer les formes - comme si le 7°Art était la somme des 6 autres, ainsi qu’il est joliment dit dans les bonus du DVD.

Grand amateur de peinture (Delvaux hantait les musées à chacun de ses voyages, inondant ses amis de cartes postales représentant ses tableaux préférés) et, plus que tout, de musique, le cinéaste se fit ainsi fort, tout au long de sa carrière, de soigner à l’extrême photographie, cadrages et accompagnement musical de ses films. C’est le cas ici plus qu’ailleurs, où chaque note de musique est partie intégrante du processus créatif - au point d’en devenir le moteur même.

Dans sa prime jeunesse, étudiant au Conservatoire de Bruxelles, Delvaux accompagnait au piano les classiques du muet à la Cinémathèque Royale de Belgique - anecdote que l’on retrouve d’ailleurs dans une des plus belles scènes du film, et qui symbolise finalement assez bien l’art de Delvaux : soit prendre un récit, et y apporter sa propre petite musique. Dans un entretien accordé à la sortie du film en 1971, Delvaux expliquait en quoi Rendez-vous à Bray est "un film musical. Pour moi, le film en soi est plus proche des formes musicales que des formes narratives comme on les trouve dans le roman par exemple. J’avais depuis longtemps pensé faire un musical, c’est à dire un film dont la construction serait celle de la musique. Et je m’aperçois que Rendez-vous à Bray est un peu cela. (…) La mise en scène et tout le travail des mouvements que j’ai fait avec Ghislain Cloquet ont une respiration qui est celle de la musique." Les intermezzi de Brahms, qui donnent au film sa ponctuation si particulière, comptent autant, voire plus que les mots, dans un long métrage qui en est avare. C’est le premier tour de force de Rendez-vous à Bray, réussir à rassembler les pièces d’un puzzle alambiqué - le film est un savant mariage de flash-back, de présent et de scènes oniriques - par la seule force de la musique.

Sans que cela n’enlève rien à la singularité du cinéaste et de ses films, il y a finalement quelque chose de François Truffaut (veine La Chambre Verte / Adèle H) dans le cinéma d’André Delvaux, et dans cette volonté émouvante, érudite et cultivée, de marier les arts. Et si Delvaux n’a jamais été rattaché à une quelconque chapelle, c’est d’une certaine manière Bulle Ogier qui tisse des liens, certes ténus, entre le cinéaste belge et ses collègues français (Rivette) et suisses (Tanner). De même qu’Anna Karina, égérie de Jean-Luc Godard, dessine immanquablement une évidente filiation à Rendez-vous à Bray… Mais, et c’est une des forces du film, Delvaux affirme dans un même geste artistique une descendance et un sillon unique et singulier. Son film ne ressemble à nul autre, et doit autant à la Nouvelle Vague qu’au Nouveau Roman (narration consciente d’elle-même, volonté de briser les codes), au cinéma des origines (ouvertures à l’iris, référence amoureuse à Feuillade) qu’au 7° Art dans toute sa modernité (brusques sauts narratifs, opacité de la narration), au réalisme qu’au surréalisme… au point que l’art de Delvaux, si difficile à ranger dans une case, est depuis ce film qualifié de "réalisme magique".

Le réalisme magique, initié par la littérature sud-américaine (Jorge Luis Borges, Gabriel Garcia Marquez entre autres) et qui connut une importante descendance belge, tant dans la peinture (Aubin Pasque, Paul Delvaux, René Magritte), la littérature (Johan Daisne, Xavier Hanotte) que le cinéma (André Delvaux, donc) ne répond pas à une définition stricte de genre en soi. Mais son simple nom dessine assez bien ses contours : l’irruption du fantastique et de l’étrange dans la réalité, ou encore ce que Gérard de Nerval définissait comme "l’épanchement du songe dans la vie réelle" (Aurélia). Quelle meilleure interprétation de Rendez-vous à Bray, dont la narration cotonneuse balance constamment entre rêve et réalité. Qui est cette femme étrange, presque spectrale, qui accueille le héros à La Fougeraie ? Une servante ? Une amante ? Julien, comme assommé par l’imposante demeure familiale (il est souvent surpris en train de dormir ou de rêvasser), partagé entre quotidien et souvenirs, fait-il encore la part entre songe, fantasmes et réel ? Liberté est laissée au spectateur : Delvaux lui ouvre les yeux dès le premier plan (avec une ouverture à l’iris) pour ensuite mieux le laisser vagabonder au fil des rêves de Julien. Le montage, souvent virtuose dans ses raccords, est ainsi une invitation à la déambulation mélancolique, mélange de nostalgie et de songes entremêlés.

Ce clair-obscur mystérieux, entre chien et loup, doit énormément au découpage du film, à ses cadrages, très étudiés, ainsi qu’à la photographie de Ghislain Cloquet, magnifique, et qui n’a rien à envier à l’art de la lumière des prestigieux peintres flamands (on pense parfois à Jan Vermeer). La direction artistique du film est à l'avenant, dont chaque détail, du papier peint aux costumes en passant par les tableaux exposés, 
semble mûrement réfléchie et donne au film une patine fascinante. Rendez-vous à Bray souffre d’ailleurs parfois de ce sens du détail quasi-entomologique, étouffant chaque étincelle de vie dans certaines scènes d’intérieur. Mais il est finalement au diapason de la nouvelle de Julien Gracq, dont l’écriture ciselée a forcément induit le rythme mezzo tempo de ce film à la précision d’une portée musicale.

Les acteurs, au diapason, jouent eux aussi leur propre partition avec délice : l’accent luxembourgeois de Mathieu Carrière apporte une tonalité étrange aux dialogues, créant un contrepoint étonnant avec les silences d’Anna Karina, trouble et érotique, et le timbre chantant de Bulle Ogier. Carrière, quasiment de tous les plans, ne convaincra d’ailleurs pas tout le monde : entre renfrognements Bressoniens et envolées colériques (la scène de dispute après la séance de cinéma), il n’est pas toujours très juste, mais ce décalage (dont on ne saurait jurer qu’il est inconscient) participe aussi, bizarrement, au charme singulier du film. Autour de lui, le casting joue sans fausses notes, et rappellera au bon souvenir du spectateur les regrettés Jean Bouise et Boby Lapointe. Le poète de Pézenas, ici dans son dernier film, aura eu une carrière météorique (avec tout de même - excusez du peu - un François Truffaut, un Marcel Carné et deux Claude Sautet au menu), mais sa courte et émouvante apparition ne fait que renforcer à posteriori la beauté mélancolique de cet admirable film, exigeant et… fascinant, comme peut l’être un tour de magie.

La fiche IMDb du Par Xavier Jamet - le 18 mai 2006


Rendez-vous à Bray est un film franco-belge réalisé par André Delvaux, sorti en 1971, inspiré de la nouvelle Le Roi Cophetua de Julien Gracq.

Alors que grondent au loin les canonnades de la Première Guerre mondiale, Julien, un pianiste luxembourgeois, est invité par Jacques, son ami, dans une villa à Bray1. Jacques n'est pas là, mais Julien est accueilli par une jeune femme qui l'attend.

La rencontre entre Jacques et Julien n'aura finalement jamais lieu. Le lendemain, Julien lit dans le journal que l'escadron de Jacques a été retenu pour cause de mauvais temps. Est-ce la réalité, ou est-ce que Jacques est mort, et que l'article est une censure camouflant une version plus grave des faits ? Le spectateur peut légitimement se poser la question, d'autant que la censure imposée aux journaux est discutée au début du film entre Julien et un passager de son train. Peut-être aussi que c'est Jacques lui-même qui a décidé de ne pas venir au rendez-vous, afin de laisser Julien seul avec la mystérieuse servante ? Ces questions ne trouveront de réponse que dans l'imagination du spectateur.

Fiche technique

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Distribution

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Distinctions

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