miercuri, 22 ianuarie 2020

M. Antonioni: professione regista


Michelangelo Antonioni est un réalisateur et scénariste du cinéma italien (né à Ferrare en Émilie-Romagne le 29 septembre 19122 et mort à Rome le 30 juillet 20072,3).
Il a obtenu de nombreuses récompenses, dont l'Oscar pour l’ensemble de sa carrière en 1995 et le Lion d'or pour la carrière à Venise en 1997. Il est le seul réalisateur, avec Henri-Georges Clouzot et Robert Altman, à avoir remporté les trois plus hautes récompenses des principaux festivals européens que sont Cannes, Berlin et Venise.
Un maître du cinéma international
Michelangelo Antonioni lors de la première de Par-delà les nuages (Al di là delle nuvole) en 1995.
Antonioni ne devient célèbre internationalement qu'après la sortie de L'avventura en 1960, primé à Cannes, premier volet d'une tétralogie qui impose une vision novatrice et moderne de l'art cinématographique, voulu « égal à la littérature ». Les opus suivants, tous récompensés - La Nuit (Ours d'or et prix Fipresci au Festival de Berlin 1961), L'Éclipse (à nouveau Prix spécial du jury au Festival de Cannes 1962) et Le Désert rouge (Lion d'or au Festival de Venise 1964) -, lui valent une reconnaissance mondiale. Monica Vitti sera l'égérie de ces quatre films et sera d'ailleurs sa compagne pendant quelque temps.
Les thèmes et le style de son œuvre sont alors posés : recherches plastiques singulières, rigueur dans la composition des plans, sensation de durée, voire de vide et rupture avec les codes de la dramaturgie dominante (énigmes irrésolues, récits circulaires sans progression dramatique claire, protagonistes détachés de toute forme de quêtes ou d'actions logiques). Les personnages y sont généralement insaisissables et entretiennent des relations intimes troubles ou indéfinissables. Outre la solitude, la frustration, l'absence et l'égarement, la critique perçoit, dans ses films, le motif qu'elle nomme souvent à tort et à travers « incommunicabilité ».
Blow-Up, tourné à Londres en 1966, Palme d'or au Festival de Cannes 1967, lui ouvre les portes d'Hollywood, où il réalise Zabriskie Point en 1970. Ne rencontrant pas le succès espéré, il part en Chine réaliser Chung Kuo, la Chine en 1972, avant de revenir en Europe et Afrique avec Profession : reporter en 1975.

Rentrant ensuite en Italie, il retrouve Monica Vitti pour Le Mystère d'Oberwald en 1980 puis réalise Identification d'une femme en 1982, sur le tournage duquel il rencontre Enrica Fico, avec qui il se marie le 30 octobre 1986.
En 1985, à la suite d'un AVC, Antonioni est partiellement paralysé et presque totalement privé de l'usage de la parole. Il ne cessera pas pour autant son activité : il coréalise encore, avec son ami-cinéaste Wim Wenders, Par-delà les nuages en 1995. Les épisodes du film sont issus de son ouvrage Ce bowling sur le Tibre, recueil de textes édité en France en 1985 sous le titre Rien que des mensonges. En 2004, il participe au film à sketches Eros (également signé par Steven Soderbergh et Wong Kar-wai) et réalise un documentaire, Lo Sguardo di Michelangelo (Le Regard de Michelangelo), qui peut être considéré comme une synthèse poétique de sa vision du cinéma15.
Style
Michelangelo Antonioni est selon le critique José Moure un « cinéaste de l'évidement ». Les lieux, les personnages et la narration avancent, au cours de ses œuvres, vers l'absence, l'abandon et la désaffection. Cela va de la plaine vide du Pô dans Gens du Pô, au désert de Zabriskie Point et de Profession : reporter, en passant par la banlieue délabrée de La Nuit et le parc vide de Blow-Up.

Longs métrages

1949 : Ragazze in bianco (Jeunes en blanc), documentaire
1950 : Chronique d'un amour (Cronaca di un amore)
1953 : La Dame sans camélia (La signora senza camelie)
1953 : Les Vaincus (I vinti)
1953 : L'Amour à la ville (L'amore in città), segment J'essaye le suicide (Tentato suicidio)
1955 : Femmes entre elles (Le amiche)

1957 : Le Cri (Il grido)
1960 : L'avventura
1961 : La Nuit (La notte)
1962 : L'Éclipse (L'eclisse)
1964 : Le Désert rouge (Il deserto rosso)
1965 : Les Trois Visages (I tre volti), segment Il provino (Le Bout d'essai)
1966 : Blow-Up
1970 : Zabriskie Point
1972 : Chung Kuo, la Chine (Chung Kuo, Cina)
1975 : Profession : reporter (Professione : reporter)
1980 : Le Mystère d'Oberwald (Il mistero di Oberwald)
1982 : Identification d'une femme (Identificazione di una donna)
1989 : 12 registi per 12 città (Douze réalisateurs pour douze villes), coréalisation promotionnelle pour la Coupe du monde de football de 1990 en Italie, segment Roma
1995 : Par-delà les nuages (Al di là delle nuvole), coréalisé avec Wim Wenders
2000 : Destinazione Verna
2004 : Eros, segment Il filo pericoloso delle cose


Sur Antonioni

Ouvrages

Fabio Carpi, Antonioni, Parme, Guanda, 1958
Pierre Leprohon, Antonioni, Paris, Seghers, coll. « Cinéma d'aujourd'hui », 1961
Roger Tailleur et Paul-Louis Thirard, Antonioni, Paris, Éditions universitaires, coll. « Classiques du cinéma », 1963
Michelangelo Antonioni, Rien que des mensongeslieu=Paris, Lattèsn, 1985
Joëlle Mayet Giaume, Michelangelo Antonioni : le fil intérieur, Crisnée, Belgique, Yellow Now, 1990
René Prédal, Michelangelo Antonioni ou la vigilance du désir, Paris, Le Cerf, coll. « 7e art », 1991
Céline Scemama, Antonioni : le désert figuré, Paris, L'Harmattan, 1998
José Moure, Michelangelo Antonioni, Cinéaste de l'évidement, Paris, Champs visuels, 2001
Alain Bonfand, Le cinéma de Michelangelo Antonioni, Paris, Images Modernes, 2003
Aldo Tassone (trad. Caecillia Pieri), Antonioni, Paris, Flammarion, coll. « Champs », 2007.
Stig Björkman (trad. Anne-Marie Teinturier), Michelangelo Antonioni, Paris, Cahiers du cinéma, coll. « Grands cinéastes », 2007.
Seymour Chatman et Paul Duncan, Michelangelo Antonioni - filmographie complète, Paris, Taschen, 2008

Dictionnaire du cinéma Larousse

ANTONIONI (Michelangelo)
cinéaste italien (Ferrare 1912).

Après des études à Ferrare, puis Bologne (sciences économiques), il se consacre au journalisme. Parti pour Rome en 1939, il collabore à la revue Cinema. Il est envoyé en tant qu'assistant stagiaire auprès de Carné, qui réalise les Visiteurs du soir. Il entreprend en 1943 son premier essai, Gente del Po (CM documentaire) ; mais c'est comme scénariste qu'il participe à Chasse tragique (G. De Santis, 1948) et au Cheikh blanc(F. Fellini, 1952). Après une dizaine de courts métrages, il tourne Chronique d'un amour en 1950, début d'une filmographie relativement peu abondante, héritière pour une part du néoréalisme dans ses constats d'échecs sociaux (les Vaincus — interdit en France jusqu'en 1963... — ou le Cri) et de l'interrogation pavésienne sur la solitude et l'incommunicabilité (Femmes entre elles, L'avventura). C'est ce dernier titre qui vaut à Antonioni la notoriété en 1960, comme il marque une rupture par rapport aux motivations psychologiques traditionnelles et à l'argumentation dramaturgique des films précédents. Par le jeu de la disparition d'une femme sur une île, et qui demeure inexpliquée — dissolution, éclatement de la réalité qu'on retrouvera dans Blow Up, Zabriskie Point, voire la fuite de l'objectif à la fin de Profession : reporter —, Antonioni accuse l'indicible qui sépare les êtres et se détache d'un temps logique du récit. Ainsi, le Cri (avec Alida Valli, Betsy Blair et Steve Cochran), qui peut paraître directement issu de Gente del Po par la voie du compromis néoréaliste, est-il à la fois aboutissement et transition. Si on excepte la scène finale, la caméra y approche la liberté d'écrire sans avoir à se justifier à mesure, sans définir arbitrairement cette part de l'être qui demeure secrète, fragile, immergée dans son espace et sa solitude. C'est cet espace que s'efforcent de cadrer l'Éclipse, la Nuit, le Désert rouge : tout y est en relation, et tout y est obstacle, clôture, solitude...
La fortune de ces films est due pour une part à ce qu'ils correspondent alors à un phénomène de sensibilité : l'incommunicabilité, la déshumanisation de la vie, l'agression du monde (si visuelle dans le Désert rouge), que regardent, impuissants, Monica Vitti ou Marcello Mastroianni, et, jusqu'au sentiment poignant de l'effacement du réel, David Hemmings dans Blow Up. Le néoréalisme, assez paradoxalement, a fait le lit du nouveau mal de vivre hérité, après l'effondrement des valeurs occidentales, de Sartre, ou de Pavese, dont Antonioni adapte le roman Femmes entre elles. Alors que, en 1967, comme à l'avant-garde d'une génération nouvelle, Marco Bellocchio s'en prend, dans les Poings dans les poches, à ce qui survit des valeurs condamnées, Antonioni s'oriente — avec, il est vrai, une incomparable élégance — vers l'exploration intimiste d'une faillite de civilisation que le Désert rouge amorce, puis que Zabriskie Point, tourné aux États-Unis pour la MGM, veut traduire par une gestuelle proche des attitudes et des représentations naïves d'une jeunesse en attente de révolte. On voit ainsi l'esthète désenchanté, sauf, peut-être, de son propre poème visuel, glisser de la mystérieuse Avventura à l'explosion répétitive qui conclut Zabriskie Point, puis à l'angoisse policière de Blow Up. Ce sont les progrès successifs d'un effacement : souvenons-nous que Blow Ups'achève, s'évanouit sur la répétition d'un simulacre : échange de balles imaginaires à quoi répondra le plan-séquence techniquement admirable de champs/contre-champs dans le hall de l'hôtel de Venise (Identification d'une femme) : mais il semble alors que, dans le no man's land esthétisant où nous sommes parvenus, ni le portrait ni son modèle ne nous proposent plus d'identification ; la réalité humaine des protagonistes s'est elle-même dissipée... Antonioni célèbre, d'une certaine manière, l'impossible innocence, que l'Occident a perdue. Mais il y a beaucoup de naïveté dans l'approche de la Chine (dans le film qu'il réalise pour la RAI), et trop d'artifices dans Profession : reporter. Le « nouveau sentiment de la réalité » (pour citer Alberto Moravia) qui sous-tend son œuvre depuis le Cri et L'avventura, explore d'abord un espace-temps où l'individu dans sa solitude tient la place prééminente. C'est ce qui fait que la trilogie (L'avventura, la Nuit, l'Éclipse), dans laquelle passent aussi les visages de Jeanne Moreau et d'Alain Delon, possède un pouvoir d'émotion sous le glaçage nocturne de l'image, une fascination (d'aucuns parlent plutôt de mystification) qui s'exerça en dépit des huées reçues, en 1960, au festival de Cannes, jusqu'à une date récente. Un désarroi se décèle pourtant chez le cinéaste, comme si, à la dissolution du réel, il ne parvenait plus à opposer une invention créatrice (Identification d'une femme). Les formes, les êtres se seraient-ils vidés de tout pouvoir, échappant à la saisie poétique, par effacement, comme la caméra, à la fin de Profession : reporter, échappe inexplicablement, par un travelling dans l'espace, à la chambre abandonnée ? À l'évidence, Antonioni est un cinéaste de la solitude. Son univers nocturne, déserté, et qu'habite le silence, où les paroles inutiles, convenues et dérisoires ne retiennent aucune dérive de s'accomplir, a su refléter un monde qui, pour une part, est aussi le nôtre. Et rien n'est jamais vulgaire, ni démagogique, ni dramatiquement exagéré dans son œuvre. C'est un cinéma de la « sous-conversation », ainsi que l'on a défini les romans de Nathalie Sarraute. Intellectuel et lyrique à la fois, Antonioni occupe, face à cette réelle impasse, une place bien particulière. L'importance qu'il accorde à l'esthétique est différente, dans sa nature même, du raffinement de Visconti, du baroque ironique de Fellini ; son sens de la réalité a pris, très tôt, ses distances par rapport à De Sica, à Lattuada. Après plusieurs années d'inactivité pour raisons de santé, il revient au cinéma avec l'appui de Wim Wenders (Par-delà les nuages, 1995).

ANTONIONI (Michelangelo) (suite)
Films
CM — Gente del Po (1943-1947) ; N. U. (Nettezza urbana, 1948) ; L'amorosa menzogna (1949) ; Superstizione (id.) ; Sette canne un vestito (id.) ; La funivia del Faloria (1950) ; La villa dei mostri (id.) ; Uomini in più (id.) ; LM — Chronique d'un amour (Cronaca di un amore, 1950) ; les Vaincus / Nos fils (I vinti, 1952) ; la Dame sans camélias (La signora senza camelie, 1953) ; Suicides manqués (Tentato suicidio), épisode de l'Amour à la ville (L'amore in città, id.) ; Femmes entre elles (Le amiche, 1955) ; le Cri (Il grido, 1957) ; L'avventura (id., 1960) ; la Nuit (La notte, 1961) ; l'Éclipse (L'eclisse, 1962) ; le Désert rouge (Deserto rosso, 1964) ; I tre volti (épisode : Il provino, 1965) ; Blow Up (id., GB, 1966) ; Zabriskie Point (id., US, 1970) ; Chung kuo, la Chine (Chung kuo, Cina, 1972) ; Profession : reporter (Il reporter, 1975) ; le Mystère d'Oberwald (Il mistero di Oberwald, TV tourné en vidéo, 1980) ; Identification d'une femme (Identificazione di una donna, 1982) ; Par-delà les nuages (Al di là delle nuvole, co W. Wenders, 1995).

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Michelangelo Antonioni

(1912-2007)
16 films (+ 3 M. M.)
3
3
9
histoire du cinéma : Néoréalisme


Trop souvent, on a voulu trouver l'unité de l'œuvre d'Antonioni dans les thèmes tout faits de la solitude et de l'incommunicabilité, comme caractéristiques de la misère du monde moderne. Le cinéaste ne critique pourtant pas le monde moderne aux possibilités duquel il "croit" profondément.
Un cerveau moderne dans un corps fatigué
Antonioni critique dans le monde la coexistence d'un cerveau moderne et d'un corps fatigué, usé, névrosé. Il explique que notre connaissance n'hésite pas à se renouveler, à affronter de grandes mutations, tandis que notre morale et nos sentiments restent prisonniers de valeurs inadaptées, de mythes auxquels personne ne croit, et ne trouvent pour se libérer que de pauvres expédients, cyniques, érotiques ou névrotiques. Son œuvre passe ainsi par un dualisme avec, d'un côté, tout le poids du passé, toutes les fatigues du monde et de la névrose moderne dans le corps et, de l'autre, le cerveau qui découvre la créativité du monde, ses couleurs suscitées par un nouvel espace-temps, ses puissances multipliées par les cerveaux artificiels.
La névrose n'est donc pas la conséquence du monde moderne, mais plutôt de notre séparation avec ce monde, de notre inadaptation à ce monde. Le cerveau, au contraire est adéquat au monde moderne, y compris dans ses possibilités d'essaimer des cerveaux électroniques ou chimiques : une rencontre se fait entre le cerveau et la couleur, non pas qu'il suffise de peindre le monde, mais parce que le traitement de la couleur est un élément important dans la prise de conscience du nouveau monde (le correcteur de couleur, l'image électronique…). A tous ces égards, Antonioni marque Désert rouge comme un tournant de son œuvre.
Si Antonioni est un grand coloriste, c'est parce qu'il a toujours cru aux couleurs du monde, à la possibilité de les créer, et de renouveler toute notre connaissance cérébrale. Ce n'est pas un auteur qui gémit sur l'impossibilité de communiquer dans le monde. Simplement le monde est peint de splendides couleurs, tandis que les corps qui le peuplent, sont encore insipides et incolores. Le monde attend ses habitants qui sont encore perdus dans la névrose. Mais c'est une raison de plus pour faire attention au corps, pour en scruter les fatigues et les névroses, pour en tirer des teintes. L'unité de l'œuvre d'Antonioni, c'est la confrontation du corps-personnage avec sa solitude et son passé, et du cerveau-couleur avec toutes ses potentialités futures, mais les deux composants un seul et même monde, le nôtre, ses espoirs et son désespoir.
Le constat de l'amour malade
Antonioni comme Fellini appartiennent pleinement au néoréalisme en tant que mouvement ayant révélé l'importance de situations visuelles si fortes qu'il est impossible d'y réagir par une action. Aux images subjectives de Fellini, souvenirs d'enfance, rêves ou fantasmes auditifs et visuels où le personnage n'agit pas sans se voir agir, spectateur complaisant du rôle qu'il joue lui-même, Antonioni oppose ses images objectives à la manière d'un constat, serait-ce même un constat d'accident, défini par un cadre géométrique qui ne laisse plus subsister entre ses éléments, personnages et objets que des rapports de mesure et de distance, transformant cette fois l'action en déplacement de figures dans l'espace (par exemple la recherche de la disparue dans L'avventura).
Les visions esthétiques d'Antonioni ne sont pas séparables d'une critique objective (nous sommes malades d'Eros, mais parce qu'Eros est lui-même malade objectivement : qu'est-ce que l'amour pour qu'un homme ou une femme en sortent aussi démunis, lamentables et souffrants, et réagissent aussi mal au début et qu'à la fin, dans une société corrompue ?), tandis que les visions de Fellini sont inséparables d'une empathie, d'une sympathie subjective (épouser même la décadence qui fait qu'on aime seulement en rêve ou en souvenir, sympathiser avec ces amours là, être complice de la décadence et même la précipiter pour sauver quelque chose, peut-être, autant qu'il est possible).
Une dramaturgie à reconstruire par le spectateur
Les temps morts d'Antonioni ne montrent pas seulement les banalités de la vie quotidienne, ils recueillent les conséquences ou l'effet d'un événement remarquable qui n'est que constaté par lui-même sans être expliqué (la rupture d'un couple, la soudaine disparition d'une femme…) la méthode du constat chez Antonioni a toujours cette fonction de réunir les temps morts et les espaces vides : tirer toutes les conséquences d'une expérience décisive passée, une fois que c'est fait et que tout a été dit, "quand tout a été dit, quand la scène majeure semble terminée, il y a ce qui vient après" (Antonioni, cinéma58, septembre 58).
Les images d'Antonioni qui suivent impersonnellement un devenir, n'en subissent pas moins de rapides ruptures. Nous sommes renvoyés à des espaces quelconques, déconnectés. La connexion des parties de l'espace n'est pas donnée, parce qu'elle ne peut se faire que du point de vu subjectif d'un personnage pourtant absent, ou même disparu, non seulement hors champ, mais passé dans le vide. Dans Le cri, Irma n'est pas seulement la pensée subjective obsédante du héros qui fuit pour oublier, mais le regard imaginaire sous lequel cette fuite se fait et raccorde ses propres segments, regard qui redevient réel au moment de la mort. Et surtout dans L'avventura, la disparue fait peser sur le couple un regard indéterminable qui lui donne le sentiment perpétuel d'être épié, et explique l'incoordination de ses mouvements objectifs, quand il fuit tout en prétendant la rechercher. Encore dans Identification d'une femme, toute la quête se fait sous le regard supposé de la femme partie, dont on ne saura pas, dans les splendides images de la fin, si elle a vu ou non le héros blotti dans la cage d'escalier. Le regard imaginaire fait du réel quelque chose d'imaginaire, en même temps qu'il devient réel à son tour et nous redonne de la réalité. A partir de L'éclipse, l'espace quelconque n'est plus seulement déconnecté mais vidé, déserté. C'est que, de conséquence en conséquence, les personnages se sont objectivement vidés : ils souffrent moins de l'absence d'un autre que d'une absence à eux-mêmes (par exemple Profession reporter).
Antonioni propose ainsi une construction par strates successives, inarticulées, tenues ensemble non par la dramaturgie mais par le spectateur qui assemble de façon non autoritaire des éléments complexes auquel il donne sens.
Des films à déchiffrer comme des tableaux modernes
Le rapport avec l'étrangeté du tableau, son déchiffrement aussi incertain que celui du film est une métaphore que Antonioni poursuit tout au long de son oeuvre. Cette difficulté à s'approprier l'œuvre, à en déchiffrer les mystères était déjà présent dans Femmes entre elles où deux jeunes adolescents se moquaient des tableaux du peintre Lorenzo.
Plus mystérieuse, l'étrange scène où, dans L'avventura, Claudia visite une galerie de peinture pendant que Sandro et Anna font l'amour. Semble là être mis en parallèle l'incertitude des sentiments amoureux et esthétiques par un montage qui raccorde dans l'axe les plans inquiets de Anna et Claudia.
L'avventura (voir : peinture)
La correspondance avec la peinture se révèle aussi dans la ressemblance de certains plans de L'avventura avec l'œuvre de De Chirico, peintre originaire de Ferrare comme Antonioni.
Ainsi l'étrange travelling avant qui semble observer Sandro et Clara qui fuient pour vivre leur amour au lieu de chercher Anna évoque le cadrage de La tour rouge
Début du travelling (voir : fuite)
La tour rouge de Giorgio de Chirico (1913)
Puis la fin du travelling avant se termine sur une église vide, proche du cadrage et de l'architecture de La mélancolie.
Fin du travelling (voir : fuite)
La mélancolie de Giorgio de Chirico (1912)
La notte, est le titre d'une toile de Sironi, que l'on aperçoit un instant dans le film et le titre "Deserto rosso" ne renvoie à aucune désert rouge mais est un jeu de mots sur La desserte rouge de Matisse, que recompose, un instant et approximativement un plan du film.
La deserte rouge de Henri matisse (1912)
Dans Blow-up Antonioni fait dire au peintre chez qui se rend Thomas, le photographe de mode qui occupe le studio d'à côté : "Au départ, ça n'a aucune sens, c'est un fouillis. Puis, je découvre quelque chose auquel je m'accroche comme une jambe. Ensuite tout se met en place et tout s'explique ; comme quand on trouve un indice dans un polar."
Blow-up : (voir : chez le peintre)
Biographie
Né le 27 septembre 1912 à Ferrare, d'abord journaliste et critique, Michelangelo Antonioni travailla comme scénariste avec Rossellini (Un pilota ritorna), De Santis et Fellini. Il est assistant de Marcel Carné pour Les visiteurs du soir.
En juillet 1943, Mussolini est libéré par les nazis et placé à la tête de l'éphémère république de Salo. Les soldats italiens sont censés rejoindre le Duce près du lac de garde sous peine d'être exécutés mais Antonioni s'échappe dans les Abruzzes avant de revenir à Rome, où il rejoint les résistants du Parti de l'action. Il parvient alors à obtenir l'aide de l'institut Luce, organisme gouvernemental chargé de subventionner les films pédagogiques, pour financer son premier documentaire, Les gens du Pô. Celui-ci évoque la vie des populations déshéritées de la pleine du Pô dont le cours majestueux arrose Ferrare. Hélas, une grand partie de la pellicule est perdue ou détruite et Antonioni passera plusieurs années à la chercher. A partir de deux bobines d'origine, il parvient à monter un film de neuf minutes.
Dès lors, il réalisera une série de courts documentaires dont le plus important est N. U. (1948) abréviation de Nettezza Urbana (nettoyage urbain) qui s'intéresse aux balayeurs des rues de Rome. Bien qu'il brosse un tableau hautement réaliste de l'environnement urbain de son pays, ce documentaire ne possède pas l'engagement politique caractéristique du néoréalisme italien illustré par Rome ville ouverte de Rossellini ou Le voleur de bicyclette de Vittorio de Sica.
D'autres documentaires suivront, Le mensonge amoureux (1949), parodie des romans-photos italiens constitue le premier jet de ce qui deviendra sous la direction de Fellini Le Cheik blanc (1952). Superstition (1949) se penche sur les étranges rituels pratiqués dans la campagne italienne. Sept cannes et une robe (1949) traite de la fabrication de la rayonne dans la ville de Torvicona. La villa des monstres (1950) nous fait visiter la villa Orsini, près de Viterbo, dont les jardins sont peuplés de grotesques statues d'éléphants, de soldats romains et autres. Enfin en 1950, Le téléphérique de Faloria présente le téléphérique reliant la monte Faloria à la station de ski de Cortina d'Ampezzo.
Il réalise son premier long métrage, Chronique d'un amour en 1950, histoire d'amants criminels dans la haute société milanaise. Les Vaincus (1952), La dame sans camélias (1953 ) et quelques sketches pour des films collectifs jalonnent le chemin qui conduit à Femmes entre elles (1955), film tiré d'une nouvelle du romancier Cesare Pavese, où se manifestent, dans une admirable mise en scène, les thèmes de l'incommunicabilité, de la mésentente des couples et de la solitude humaine dans la société contemporaine. Ces thèmes, après un détour dans le monde ouvrier du Cri (1957), aboutissent à L'Avventura où apparaît Monica Vitti, désormais son inspiratrice. Avec L'Avventura, grande bataille du festival de Cannes 1960, il apparait comme l'inventeur d'un art cinématographique égal à la littérature.
Antonioni épure de plus en plus son style et affirme sa conception d'un cinéma de la «durée » littéraire, non psychologique avec La Nuit (1960), L'Éclipse (1961) et Le désert rouge (1964), son premier film en couleurs, peinture de la névrose existentielle. Internationalement reconnu comme un maître de la modernité, Antonioni va tourner à Londres Blow Up (1966), aventure énigmatique d'un photographe de mode, dont le succès lui vaut un contrat avec la Metro Goldwyn Mayer aux États-Unis.
Mais Zabriskie Point (1969), exploration de la contestation étudiante, déplaît au public américain. Invité officiellement en Chine, le cinéaste y réalise Chung Kuo (1972), point de vue documentaire d'un Occidental sur un pays indéchiffrable puis retourne aux Etats-Unis tourner Profession:reporter en 1975 avec Jack Nicholson. Antonioni rentre ensuite en Italie, reste cinq ans sans tourner, puis réalise pour la télévision une adaptation de L'Aigle à deux têtes de Cocteau, essai d'écriture électronique. En 1982 vient la surprise fulgurante de Identification d'une femme. Antonioni a réinventé son langage pour examiner, avec lucidité, les nouveaux rapports de couples dans une société (romaine) transformée.
On a pu croire ce film le dernier de Michelangelo Antonioni, très handicapé par une attaque qui en 1985 le prive presque totalement de la parole le paralyse du côté droit.
Pourtant, grâce à Wim Wenders, qui accepta d'être son assistant, il peut encore tourner, en France et en Italie, Par-delà les nuages (1995) : réflexion sur le cinéma et sur la vie. En 2005, il tourne Eros, moyen métrage que vient compléter ceux de deux de ses admirateurs Soderbergh, et Wong Kar-wai.
Michelangelo Antonioni décède le 30 juillet 2007, le même jour qu'Ingmar Bergman.
Sources :
  • Gilles Deleuze : L'image-temps (Chapitre 8 : Cinéma, corps et cerveau, pensée, puis, Chapitre 1 : Au delà de l'image-mouvement). 1985
  • Entretien avec Antonioni par Jean-luc Godard, in La politique des auteurs, Cahiers du cinéma, éditions de l'étoile
  • Saymour Chatman et paul Duncan, Michelangelo Antonioni, Taschen, 2004
  • René Prédal, Michelangelo Antonioni ou la vigilance du désir, ed. Cerf 7eArt, 1991
Filmographie :
1950Chronique d'un amour 
(Cronica di un amore). Avec : Lucia Bose (Paola Molori), Massimo Girotti (Guido), Ferdinando Sarmi (Enrico Fontana). 1h36.
Industriel milliardaire de Milan, Fontana charge un détective privé d'enquêter sur le passé de son épouse Paola. Le détective se rend à Ferrare où Paola a vécu et fait ses études. Il apprend que la jeune femme a quitté la ville, sept ans auparavant, juste après l'accident mortel dont fut victime la fiancée de Guido, l'homme qu'elle aimait...
1952Les vaincus
(I vinti). Avec : Etchika Choureau (Simone), Jean-Pierre Mocky (Pierre), Franco Interlenghi (Claudio), 1h50
Trois moyens-métrage sur la délinquance juvénile de Rome, Paris et Londres.
1953La dame sans camélias 
(La signora senza camelie). Avec : Lucia Bosè (Clara Manni), Andrea Checchi (Gianni), Alain Cuny (Lodi), Ivan Desny (Nardo). 1h24
C'est dans la boutique milanaise où elle vend des tissus avec ses parents que Clara Manni est dénichée par le producteur de cinéma Gianni Franchi. Elle est engagée immédiatement pour jouer, à Cinecitta, un petit rôle dans un film commercial puis se retrouve la vedette, aux côtés du célèbre acteur Lodi..
1953Suicides manqués ( sketch de L'amour à la ville)
(Tentato suicido). Ce documentaire se compose essentiellement d'un entretien avec trois femmes qui ont tenté de se suicider à cause de problèmes sentimentaux. Le décor est inexistant : ces femmes ainsi que d'autres candidats au suicide se tiennent debout, en manteau, devant un mur blanc. On entend l'interwiever en voix off.
1955Femmes entre elles 
(Le Amiche). Avec : Eleonora Rossi Drago, Madeleine Fischer, Yvonne Furneaux.
Clelia a quitté Rome pour Turin, où elle doit installer une succursale d'une maison de couture. Son séjour à l'hôtel est perturbé par la tentative de suicide de Rosetta, sa voisine de chambre. C'est ainsi que Clelia rencontre Momina, une femme élégante qui cherche à comprendre le geste désespéré de son amie.
Arrivée sur les lieux de son futur travail, Clelia constate que les travaux n'ont guère avancé malgré l'optimisme désinvolte de l'architecte Cesare....
1957Le cri 
(Il grido). Avec : Alida Valli (Irma), Steve Cochran (Aldo), Betsy Blair (Elvia), Gabriella Pallotta (Edera). 1h45.
A Goriano, un petit village de la campagne toscane, non loin de Ferrare, un ouvrier chauleur, Aldo, vit en concubinage avec Irma, dont il a une petite fille, Rosina. Le mari. Emigré, est mort à Sydney. Après bien des tergiversations. Ima décide de rompre. Aldo quitte Goriano et part sur les routes avec sa fille...
1960L'avventura 
Avec : Gabriele Ferzetti (Sandro), Monica Vitti (Claudia), Lea Massari (Anna). 2h19.
Anna, accompagnée de son fiancé Sandro et de son amie Claudia, participe à une croisière en yacht au large de la Sicile. Elle fait part à Sandro de l'acuité de la crise sentimentale qu'elle traverse : leur amour se dégrade dans la lassitude. Les passagers accostent sur la petite île de Lisca Bianca. Anna s'éloigne et ne reparaît plus...
1961La nuit 
(La notte). Avec : Jeanne Moreau, Marcello Mastroianni, Monica Vitti.
Lydia et Giovanni Pontano, mariés depuis une dizaine d'années, rendent visite à leur ami Tomaso qui agonise dans une clinique milanaise de grand luxe. Ils prennent conscience que leur amour est en train de mourir...
1962L'éclipse 
(L'eclisse). Avec : Alain Delon, Monica Vitti, Francisco Rabal.
A Rome, l'été. Une jeune femme de condition modeste, Vittoria, insatisfaite d'une liaison sans amour, rompt avec son ancien amant, un attaché d'ambassade, Ricardo. Elle retrouve sa mère, une joueuse enragée, à la Bourse, en compagnie d'un jeune et séduisant agent de change, Piero, dont elle tombe amoureuse...
1964Le désert rouge 
(Il deserto rosso). Avec : Monica Vitti (Giuliana), Richard Harris (Corrado Zeller), Carlo Chionetti (Ugo). 1h55.
Giuliana s'est mal remise d'un récent accident de voiture. Son attitude est souvent étrange : elle semble perpétuellement mal à l'aise, surtout dans l'usine que dirige Ugo, son mari, où elle erre souvent seule au milieu des machines. C'est là qu'elle rencontre pour la première fois Corrado Zeller, ami d'enfance d'Ugo...
1965Le bout d'essai
(I provino). Episode du film à sketches Les trois visages. Avec : Saroya, Ivano Davoli, Giogio Sartarelli. 0h35.
Pseudo documentaire sur les débuts au cinéma de Saroya, l'épouse de l'ancien Shah d'Iran.
1966Blow up 
Avec : David Hemmings (Thomas), Vanessa Redgrave (Jane). 1h52.
À Londres, Thomas, un photographe de mode, se rend dans un parc où un couple qui s'embrasse attire son attention. Il prend des clichés, mais la jeune femme, Jane, exige les négatifs, allant jusqu'à s'offrir à lui pour les obtenir. Thomas lui donne une autre pellicule et il développe les photos du parc. En agrandissant celles-ci, il découvre un crime, ce qu'il vérifie dès la nuit suivante, en découvrant la présence du cadavre dans le parc. Désemparé, il cherche conseil auprès de ses amis, en vain. Pendant ce temps, les bobines ont été volées dans son atelier. De retour au parc, il s'aperçoit que le corps a disparu. Tout près de là, une troupe de clowns mime une partie de tennis, se renvoyant une balle invisible.
1970Zabriskie Point 
Avec : Mark Frechette (Mark), Daria Halprin (Daria), Rod Taylor (Allen). 1h45.
Tandis que la contestation grandit dans les milieux universitaires de Los Angeles, Mark achète un revolver et accompagne un de ses amis vers l'entrée du campus. Il est témoin d'une fusillade au cours de laquelle un étudiant noir est abattu par un policier. Mark s'apprête à riposter, mais quelqu'un tire avant lui. Le policier est tué. Craignant d'être poursuivi pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Mark s'enfuit en volant un petit avion de tourisme....
1972La Chine, Chung kuo 
(Chung kuo cina). 3h40. La place Tien An Men à Pékin, centre symbolique d'une expérience révolutionnaire vers laquelle se sont tournés les regards des observateurs les plus attentifs du monde entier, est le point de départ d'un périple au coeur de la Chine de Mao.
1975Profession : reporter 
(Professione : reporter). Avec : Jack Nicholson (David Locke), Maria Schneider (la jeune fille), Jenny Runacre (Rachel, l'épouse de Locke). 2h06.
Le reporter David Locke tente vainement d'interviewer les chefs d'un groupe révolutionnaire en Afrique. De retour à son hôtel, il trouve un homme qui lui ressemble, Robertson, mort. Echangeant les photos sur les passeports, il prend son identité. Suivant le carnet de rendez-vous du défunt, il part à Munich où il découvre un catalogue d'armes dans une consigne automatique. Contacté par Achébé, un révolutionnaire noir, il reçoit une forte somme d'argent et le lieu du prochain contact, Barcelone. Rachel, la femme de Locke, veut éclaircir le mystère de la mort de son mari. Elle persuade un ami commun, Martin, d'aller à Barcelone où Robertson, le dernier à avoir vu David vivant, a été signalé. Se trouvant face à face avec Martin, David disparaît dans la foule. Il part à San Ferdinando, lieu suivant de l'itinéraire de Robertson avec une jeune fille qu'il a rencontrée et qui veut le suivre. Mais Rachel a découvert la substitution d'identité et elle prévient la police. David et la fille lui échappent à Almeria où elle les a poursuivis. A Ouna, prochain rendez-vous inscrit sur le carnet, David éloigne la jeune fille qu'il ne veut plus entraîner dans son aventure, et reste seul dans sa chambre d'hôtel. Plus tard, Rachel arrive avec la police : David est mort, assassiné.
1980Le mystère d'Oberwald 
(Il mistero di Oberwald). Avec : Monica Vitti, Franco Branciaroli, Luigi Diberti.
Le jour de leurs noces, la reine a vu assassiner son mari, qu'elle aimait. Jeune veuve, épouse vierge, elle vit retirée dans l'un des nombreux châteaux de son défunt mari. Le pays est ébranlé par une très vive contestation de la part du peuple, lequel reprochait au roi ses dépenses fastueuses et couvre de calomnies cette reine qu'il ne connaît pourtant pas. Sebastian, un jeune poète anarchiste, a décidé de l'assassiner....
1982Identification d'une femme 
(Identificazione di una donna). Avec : Tomas Milian (Niccolo Farra), Daniela Silverio (Mavi), Christine Boisson (Ida), Marcel Bozzuffi (Mario), Lara Wendel (la fille de la piscine), Veronica Lazar (Carla Farra). 2h08.
Niccolo Farra, cinéaste renommé que son récent divorce ne semble pas perturber, travaille à un projet de film qui n'est pour l'instant qu'un sentiment qui prend des formes féminines ; il n'a aucune idée du scénario ni même du personnage. Pour l'"identifier", il découpe dans la presse des photos de célébrités ou d'inconnues qu'il épingle au mur...
1995Par-delà les nuages 
(Al di la delle nuvole). Avec : John Malkovich, Inès Sastre, Fanny Ardant, Sophie Marceau, Marcello Mastroianni, Jeanne Moreau
Durant un voyage en avion puis lors de repérages qu'il effectue avec son appareil photo, un cinéaste rêve aux histoires qu'il voudrait mettre en images…
2004Le périlleux enchaînement des choses 
Premier épisode de Eros coréalisé avec Steven Soderbergh (Equilibre) et Wong kar-wai (La Main). Avec : Christopher Buchholz (Christopher), Regina Nemni (Cloe), Luisa Ranieri (Linda).
Sortant de l'improbable décor d'une tour mi-bourgeoise mi-Kmer sur les rives du Pô, un homme emmène sa compagne en ballade dans une voiture de luxe. Ils se disputent et constatent qu'ils n'aiment ni ne voient la même chose : l'une étant sensible à l'eau du marécage l'autre à la boue qu'il contient....

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