Cultura cinefila in franta
DVDclassik.com / Erick Maurel - le 29 octobre 2005
JULES DASSIN FILMS NOIRS
IMAGE
Somptueux coffret comprenant un très intéressant livret de 60 pages, un DVD uniquement composé de bonus et deux autres avec un film sur chaque accompagné d’encore quelques suppléments. L’interactivité, comprenant le chapitrage et les menus animés et musicaux, mérite une nouvelle fois tous nos applaudissements : le design est absolument remarquable tout en restant d’une grande sobriété. Le traitement de Brute Force et de The Naked City, que ce soit concernant l’image et le son, est quasi identique. Mais voyons tout ceci plus en détails.Pour les deux films, Wild Side a ici récupéré des copies très propres malgré quelques inévitables stries, points blancs, lignes verticales ou rayures qui ne sont néanmoins pas légion. Un noir et blanc bien contrasté, une belle définition... des conditions presque idéales si ce n’était une compression qui, bien que de qualité, se révèle néanmoins visible surtout sur les arrière-plans. Toujours concernant la compression, pas trop de grain numérique mais quelques fourmillements et une certaine mouvance de l’image qui ne sont certes pas du tout gênantes sur un écran de taille standard mais qui risquent peut-être de l’être en vidéo projection. Un bilan néanmoins globalement très positif.
SON
Les deux versions originales ont été parfaitement restaurées, se révèlent d’une clarté remarquable et ne souffrent d’aucun souffle intempestif. Les versions françaises, quant à elles, accusent un peu leur âge, mais sont tout à fait "écoutables". Saturées, stridentes et chuintantes mais pas catastrophiques, loin de là même si le souffle est cette fois très présent ! Encore une fois du très bon travail surtout concernant la version plus importante, la version originale. A signaler que les sous-titres ne sont pas amovibles sur cette dernière.
SUPPLÉMENTS
Cerise sur le gâteau, un autre supplément de taille rattaché au DVD de The Naked City : le commentaire audio de Marvin Wald, l’un des deux scénaristes et l’auteur de l’histoire originale. Au risque de choquer les amoureux du film, j’ai trouvé The Naked City plus attrayant à regarder avec ce commentaire passionnant. Le scénariste manque quelque peu de modestie (à l’entendre, les plus grandes qualités du film lui sont redevables) mais reste captivant durant toute la durée de cet exercice peu évident qu’est un commentaire audio. Superbe !
Le DVD Bonus contient :
Burt Lancaster, panorama en noir : écrit et réalisé par Jean-Claude Missiaen (13’) : Jean-Claude Missiaen, avec sa voix monocorde, nous parle de la carrière de l’acteur dans les films noirs. Catalogue des films noirs dans lesquels l’acteur a tourné, vite expédié et entrecoupé en son milieu par quasiment quatre minutes d’extraits de Brute Force. Il ne reste pas grand-chose pour parler des autres films. Franchement très peu intéressant et manquant singulièrement de passion surtout quand on sait que Burt Lancaster était, avec Jean Gabin, l’un des acteurs préférés du journaliste.
Jules Dassin par... Claude Chabrol : entretien avec Claude Chabrol (13’) : Le cinéaste débonnaire et jovial revient sur les deux films contenus dans ce coffret. Avec beaucoup d’humour et maîtrisant parfaitement son sujet, Claude Chabrol nous parle avec passion de ces films noirs, poussant même jusqu’à critiquer brièvement l’ensemble de la carrière de Jules Dassin.
Jules Dassin vu par... Patrick Brion (13’) : entretien avec l’historien du cinéma : Intéressant supplément à mettre en parallèle avec le précédent car il s’agit du même exercice mais dans un ton totalement différent, plus sérieux mais tout aussi passionnant. A son tour, Monsieur "Cinéma de Minuit" analyse avec forces anecdotes les deux films de Jules Dassin qui composent le coffret Wild Side.
Livre de 60 pages rédigé par Philippe Garnier, journaliste à Libération et grand spécialiste du cinéma américain. Intéressant hommage au producteur Mark Hellinger et vision assez complète de la genèse et des tournages de Brute Force et The Naked City. Nous apprenons entre autres que Mark Hellinger n’était pas un employé de Universal. Une fois ses projets acceptés par le studio, il obtenait un prêt de la Bank of America, avec hypothèque sur les bénéfices à venir ; ceci explique que les deux films contenus dans ce coffret ont été récupérés par la banque dans les années 1950, une fois leur exploitation terminée, le prêt n’ayant pas été totalement remboursé. Ils ne font en tout cas pas partie du fond Universal même si le logo du studio apparaît au générique. Où l’on explique aussi que la musique de George Bassman, déjà mise en boîte, fut jugée inadéquate et remplacée par des compositions de Miklos Rozsa et Frank Skinner... J’en passe et des meilleures ! Bref, un document très fouillé et joliment fait contenant en outre de magnifiques photos de tournage inédites.
En conclusion un coffret qui, malgré quelques minimes imperfections niveau image, s’avère indispensable pour tout amoureux du film noir hollywoodien.
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu