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BIOGRAPHIE CARY GRANT : Entre Comique et Dramatique
Extrait de l'Atlas des Stars d'Hollywood "Les acteurs de l'âge d'or"
Un charme incomparable et un humour irrésistible ont fait de ce merveilleux comédien un personnage clé de la comédie américaine. Mais il y avait en lui, une part de mystère dont Alfred Hitchcock a du tirer un parti prodigieux. Sa filmographie est sans conteste l’une des plus riches d’Hollywood.
Archie et Pender
Elégant, fantaisiste, drôle, fascinant, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le charme mythique de Cary Grant. Ce séducteur, qui pourtant s’ignore, a tourné avec les plus belles actrices et les cinéastes les plus réputés. Il se maria cinq fois, dont quatre de ses divorce furent prononcés à ses torts.
Tout aurait pu tourner au mélodrame pour ce prince d’Hollywood. C’est dans une famille pauvre de Bristol endeuillée par la mort d’un premier né, que voit le jour, le 18 janvier 1904, Cary Grant, alias Archibal Alexander Leach. Entre un père alcoolique, repasseur dans une fabrique de vêtements et une mère tyrannique qui se fera interner quelques années plus tard, le jeune Archie mène une vie plutôt morne. Seules les pantomines du music-hall où le conduit son père lui offre quelques distractions.
Archie rejoint ensuite le monde du cirque, plusieurs versions se contredisent. Il aurait selon la thèse officielle voulu de lui-même se consacrer au cirque, mais d’autres sources admettent que c’est son père, Elias Leach qui aurait "vendu" Archie à une troupe de danseurs acrobates de sa connaissance en représentation à l’Empire et l’Hippodrome de Bristol. Archie, alors âgé de six ans, trouve ainsi sa place parmi les petits Dandys de Pender, qu’il suivra à Berlin, à l’Olympia de Paris et jusqu’au Folies-Bergère de New-York.
Deux ans plus tard, il est de retour à Bristol. L’attend alors le destin bien terre à terre de tous les enfants de son âge : il prendra les chemins de l’école, sans pouvoir s’y adapter vraiment. Renvoyé pour des raisons demeurées obscures en 1918, il s’empresse de rejoindre Pender qui va se produire dans toute l’Angleterre.
Son envol
En 1920, New York, les accueille dans la revue Good Times sur la scène gigantesque de l’Hippodrome ; Après une tournée triomphale, la troupe décide de regagner le pays, Archie ne les accompagne pas. Il préfère rester à New York, quitte à accepter des jobs plus ou moins reluisants pour survivre. On peut ainsi le croiser arpentant sur des échasses à Time Square ou Coney Island. Puis, il retrouve sa vraie famille, la troupe Lomas, avec d’anciens membres de pender. C’est Jean Dalrympe, devenue une des grandes dames du théatre New-Yorkais, qui lui fera abandonner le goût pour les échasses et le cirque. Elle lui apprend à se tenir sur une scène et à assouplir sa démarche, raidie par la pratique des échasses. Il commence dès lors des seconds rôles dans les comédies musicales, notamment dans Boom-Boom (1929), qui va suggérer à Archie un prénom, celui de son personnage, Cary Lockwood, quand la Paramount exigera un pseudonyme. Le cinéma, en effet, commence à s’intéresser à lui.
La major company en quête de nouveau talents que réclame l’ère du parlant, vient de lui faire tourner dans ses studios de New-York un court métrage intitulé Singapore Sue (1932). Il y apparait en marin américain aux côtés de l’actrice Anna Chang. Le film ne sera distribué que quelques mois plus tard, alors que l’acteur a à son actif trois longs métrages sous le nom, bientôt célébrissime de Cary Grant.
Installé à New-York pour de nouveaux essais avec la Paramount, il entame en 1932 une carrière qui s’annonce prolifique. Il tournera huit films où son physique de jeune premier le place d’emblée à la tête de la distribution.
Remarqué par la très licencieuse Mae West, alors qu’il tourne Madame Butterfly (1932), Cary Grant lui donnera la réplique dans Lady Lou de Lowell Sherman.
Mais même si Cary Grant prouve qu’il peut être autre chose qu’un playboy gominé, il doit son premier grand rôle à George Cukor. Prêté pour la circonstance par la Paramount à la RKO Radio, Cary Grant donne la réplique à la délicieuse Katharine Hepburn. Ils forment un duo étonnant, lui en escroc pittoresque et elle, travestie en jeune garçon pour mieux passer inaperçue ; D’un ton résolument moderne, mêlant drame et comédie, Sylvia Scarlett (1935) ne trouvera malheureusement pas son public dans l’immédiat. Malgré cet accueil peu brillant, Cary vient de faire un pas décisif, "Jusque là, il n’avait été qu’un beau jeune homme, dira Cukor, un jeune premier guindé, quelque peu expérimenté aussi, et durant le tournage, son talent s’épanouit… Il a été magnifique."
Une Star d'exception
L’acteur se montre désormais, plus exigeant. Etre le partenaire de Joan Bennett, Carole Lombard et Jean Harlow ne lui suffit plus. La Paramount s’évertuant à ne voir en lui que de pâles copies de Gary Cooper. A la fin de son contrat, il décide de mener sa carrière à sa guise. Il signe deux contrats avec la RKO et la Columbia Pictures, qui lui permettent de rester libre de ses choix.
L’année 1937, s’annonce sous de meilleurs auspices avec une histoire de fantômes : Topper (Le couple invisible, 1937). Le film remportera un Oscar et apportera la notoriété définitive à Cary Grant. Il rencontre Howard Hawks, pour lequel il tournera cinq films inoubliables. Il est de nouveau le partenaire de Katharine Hepburn, dans Bringing up Baby (L’Impossible monsieur Bébé, 1938), qui malgré une bonne critique ne fera pas exploser le box office. Pas plus que Holiday (Vacances, 1938), un remake de George Cukor, à l’occasion duquel Cary retrouve encore Katharine Hepburn. Mais le charme n’opère pas.
L’année suivante, Cary hérite de manière inattendue d’un superbe rôle dramatique dans l’une des &œlig;uvres les plus personnelles d’Howard Hawks, Only Angels have Wings (Seuls les anges ont des ailes, 1939). Retrouvant un univers qu’il connait bien, celui de l’aviation, le cinéaste renoue avec ses thèmes favoris : danger, amitiés viriles et guerre des sexes. D’un cynisme à toute épreuve, Cary Grant est entouré de Jean Arthur, actrice venue aussi de la comédie et de la toute jeune Rita Hayworth, qui prend ici son envol. C’est un succès.
His girl Friday (La Dame du Vendredi, 1940) offre à Cary, plongé dans le milieu de la presse, une situation classique, habituellement exploitée par Hawks, celle du triangle amoureux. Au sommet de sa gloire, Cary Grant est l’un des acteurs, les mieux payé d’Hollywood.
Echaudée par ses échecs successifs à l’écran, Katharine Hepburn, s’est refait une santé avec la pièce de Philip Barry The Phildalphia Story (Indiscrétions, 1940). Elle cédera ses droits d’adaptation dont elle est détentrice à la MGM, à condition de pouvoir choisir le réalisateur, George Cukor et ses partenaires, Cary Grant et James Stewart. Le film sera un succès. Cary exige un cachet de 175 000 $ , que nonobstant, son avarice légendaire, il versera intégralement aux Fonds de soutien de l’effort de guerre britannique et à la Croix Rouge. C’est à cette période qu’il rencontre Alfred Hitchcock, avec lequel il sympathise.
Il tourne Arsenic and Old Lace (Arsenic et Vieilles dentelles, 1944) de Franck Capra ; Ce film reste aujourd’hui l’un des plus populaires de Cary Grant. Après l’immense succès de Mr. Lucky (1943) de HC Potter, Cary accepte de s’embarquer dans un sous-marin dirigé par le cinéaste débutant Delmer Daves, dans Destination Tokyo (1943). Il n’hésitera pas non plus à accorder sa confiance au scénariste Clifford Odets dans How Green Was My Valley (Qu'elle était verte ma vallée, 1941).
Cary va retrouver Alfred Hitchcock dans Notorious (Les enchaînés, 1946) ; un film qui le met face à Ingrid Bergman sur un terrain particulièrement miné, celui de l’amour et de l’espionnage. Héros romantiques, les deux acteurs ne vont cesser, tout au long de l’intrigue de se mettre à l’épreuve, prouvant en cela leur manque de confiance en eux, en leur partenaire et en leur amour…Ce jeux extrêmement cruel pour eux, s’insère dans le double jeu que mène l’héroine avec des espions.
Ses Adieux
En 1949, Hawks propose à Grant une nouvelle comédie I Was a Male War Bride (Allez coucher ailleurs, 1949). Mais leur fructueuse collaboration ne s’arrêtera pas là, trois ans plus tard, il tournera encore Monkey Business (Chérie, je me sens rajeunir, 1952).
Mais l’heure n’est plus à la comédie et Cary Grant se plaint de la médiocrité des scénarios qu’on lui propose. Il tournera donc pour Alfred Hitchcock To Catch a Thief (La Main au Collet, 1955) avec pour partenaire la jeune Grace Kelly. Ce joli succès, redonnera confiance à Grant, il enchaîne avec North by Northwest (La mort aux trousses, 1959). Il tournera Love Affair (Elle et Lui, 1957) de Leo Mc Carey et se retrouve sous le charme de Deborah Kerr qui sera sa partenaire dans Dream Life (La femme rêvée, 1953).
C’est à cette période que Cary Grant décide de prendre en main la destinée de sa carrière financière, il fonde avec Stanley Donen, la Grandon Productions, qui durera le temps de trois films.
En 1964, Cary a soixante ans et décide de faire ses adieux au cinéma. Il fait quelques ultimes apparitions dans Father Goose (Grand méchant loup appelle, 1964), puis Walk Don't Run (Rien ne sert de courir, 1966). Il rencontrera à Londres, sa dernière épouse, Barbara Harris, une attachée de presse qu’il épouse en avril 1981.
Le 7 Avril 1970, Hollywood lui décerne en grande pompe un oscar spécial pour l’ensemble de sa carrière.
Populaire et séduisant, Cary Grant le restera jusqu’à la fin, honorant de sa présence et de son panache les hommages qui lui sont rendus. Il succombera à une crise cardiaque, le 30 novembre 1986 laissant derrière lui un héritage cinématographique des plus populaires d’Hollywood.
http://cinemaclassic.free.fr/cary/biographie_cary.htm
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