vineri, 16 iulie 2021

A MAN FOR ALL SEASONS / 1966 / Fred Zinnemann

  

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     le bon plaisir du roi

    Avis sur Un homme pour l'éternité

    L'humaniste contre le bon plaisir du roi

    Critique publiée par le 

    Fred Zinnemann, surtout connu pour le western le Train sifflera trois fois, plonge dans les arcanes de la politique anglaise du XVIème siècle et parvient à rendre passionnant ce qui n'aurait pu être qu'une terne et ennuyeuse reconstitution historique, plus axée sur la politique et le bon plaisir d'un roi capricieux et autoritaire. En effet, le film décrit et analyse avec intelligence et mesure le conflit à la fois moral, philosophique et politique qui opposa le roi Henry VIII à l'humaniste Thomas More, en laissant de côté la vie amoureuse tumultueuse du souverain.
    Cet événement permet de dresser un intéressant parallèle dans l'Histoire de la monarchie britannique, entre Henri II Plantagenêt et Thomas Becket qui avait été son compagnon de beuverie, et qui une fois devenu archevêque de Canterbury, se retourna contre son roi ; ici, Thomas More fait à peu près la même chose, à la différence qu'il mena une vie pieuse et tranquille.
    Le film évoque un fait historique majeur du règne d'Henry VIII, mais ne donne pas dans la fresque ou les scènes d'action et de batailles, c'est une opposition de couloirs et de salons, où l'on sent vivre cette cour d'Henrv VIII dans laquelle règnent l'ambition, la jalousie et la frénésie du pouvoir. Thomas More, Cromwell, Wolsey, Norfolk, Cranmer...autant de figures historiques qui en plus de celle du roi, prennent une dimension un peu shakespearienne. Habitués du théâtre de Shakespeare ou de Marlowe, les acteurs sont tous fabuleux dans leurs actes et leur diction, ils semblent s'être effacés derrière leur grands personnages et nous entraînent au sein de cette cour fastueuse soudain confrontée à des problèmes politiques, moraux et religieux. C'est un plaisir de les voir évoluer dans ces décors naturels de châteaux anglais et ces intérieurs bien reconstitués, on y reconnaîtra John Hurt alors très jeune qui incarne l'ambitieux Richard Rich.
    Le film, étonnamment financé par la Warner et la Columbia, tourné en Angleterre par un Américain et employant un prestigieux casting presque exclusivement britannique (si l'on excepte Orson Welles dans le rôle de Wolsey), fut le grand triomphateur des Oscars en 1966, en raflant l'Oscar du meilleur film, meilleur acteur (Paul Scofield), meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleure photo, meilleurs costumes. Un beau drame, soigné et ambitieux.-

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    Thomas More ou l'homme libre

     Critique publiée par Tonto le 31 août 2017

    Au début du XVIe siècle, en Angleterre, le roi Henry VIII (Robert Shaw) décide de répudier sa femme afin d’épouser la jeune Anne Boleyn (Vanessa Redgrave, dans un tout petit caméo muet). Il s’appuie sur le cardinal Wolsey (Orson Welles) afin d’obtenir une dispense de l’Eglise. Mais le successeur de Wolsey et ami du roi Thomas More (Paul Scofield, impressionnant) refuse de cautionner le divorce royal, maintenant sa position au péril de sa vie.


    Inspiré de la pièce, non de Jean Anouilh, plus connue de par chez nous, mais de celle du britannique Robert Bolt, le film de Fred Zinnemann (Le train sifflera trois fois, Tant qu’il y aura des hommes) doit d’abord sa réussite à ses dialogues brillants, parfois amusants, toujours très justes, qui illustrent parfaitement la pensée de Thomas More, l’honnêteté et la droiture de sa conscience, ainsi que l'étonnante synthèse entre humanisme et christianisme que l'homme incarne, dans sa fidélité conjointe à son roi et à sa foi, y compris lorsque les deux entrent en conflit.

    Car c’est ici le récit d’un dilemme que fait Zinnemann. Si More prend parti pour l’Eglise contre le roi, et maintient sa position envers et contre tout, il n’oblige personne à le suivre, non par faiblesse ou crainte de se tromper, mais par souci de n’engendrer aucune opposition au roi, souverain légitime et protecteur de la loi, loi qui structure la société de manière fondamentale, comme le rappelle Thomas More, magistralement interprété par Paul Scofield, dans ce brillant dialogue, qui n'est qu'une des perles que nous offre le film :


    William Roper: “So, now you give the Devil the benefit of law !”

    Sir Thomas More: “Yes! What would you do? Cut a great road through the law to get after the Devil?”

    William Roper: “Yes, I'd cut down every law in England to do that!”

    Sir Thomas More: “Oh? And when the last law was down, and the Devil turned 'round on you, where would you hide, Roper, the laws all being flat? This country is planted thick with laws, from coast to coast, Man's laws, not God's! And if you cut them down, and you're just the man to do it, do you really think you could stand upright in the winds that would blow then? Yes, I'd give the Devil benefit of law, for my own safety's sake!”

    Scofield rend parfaitement le déchirement du chancelier qui voudrait rappeler son roi à l’ordre et le soumettre au jugement de l’Eglise, mais sans entamer son autorité.

    On ne peut qu’être fasciné par l’abnégation, la soumission exemplaire, ainsi que l’éloquence de More, qui le poussent à clore son procès par un plaidoyer poignant dans lequel il dénonce les traîtrises dont il a fait l’objet, rendant éloquente l’absence de réaction de ses adversaires. Bien mis en photographie par Ted Moore (qui a fait un beau travail sur les premiers James Bond), et superbement interprété, ce film constitue un magnifique hommage à cet homme au destin tragique qui devait devenir l’un des plus grands saints pour le XVIe siècle, et pour l’éternité.

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    Tant qu'il y aura des Hommes

     Critique publiée par blig le 15 novembre 2013

    Le film revient sur la non-validité du mariage du roi Henri VIII d'Angleterre avec Catherine d'Aragon (veuve de son frère aîné) et son annulation, principales causes du schisme avec Rome et de l'avènement de l'Anglicanisme.

    On suit la mésaventure de Tomas More (l'auteur de L'Utopie), alors chancelier du Roi, qui désavoua ledit divorce et fut pour cela accusé de Haute Trahison avant d'être condamné à mort par décapitation.

    Voilà un biopic comme Hollywood n'en a que très peu fait : modeste, grave et redoutablement intelligent.

    Les performances sont toutes à louer, celle de Scofied en premier lieu (Oscar à moitié mérité, Burton jouant cette année là Qui a peur de Virigina Woolf?).

    Longtemps considéré comme un simple, mais bon, faiseur de film, Zinnemann devrait être à mon sens réévalué à sa juste valeur tant sa filmographie regorge de bons voire très bons films et paraît cohérente dans son ensemble ; qu'il s'agisse de High Noon, La Septième Croix, celui-ci, voire même Les Révoltés d'Alvarado, tous suivent un homme révolté, digne et héroïque refusant de se compromettre à la facilité et contre ses valeurs.

    Comme le dit More dans la bouche de Scofield, dans sa cellule à sa famille : "Si on vivait dans un état où la vertu était profitable, le bon sens nous rendrait sain. Mais puisque l'avarice, la colère, la vérité et la stupidité sont bien plus profitables que la charité, la modestie, la justice et la raison, peut-être doit-on persévérer un peu, même au risque d'être des héros."

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    Casting : acteurs principauxUn homme pour l'éternité

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    Un homme pour l'éternité (film, 1966) 

    Données clés

    Titre original A Man for All Seasons

    Réalisation Fred Zinnemann

    Scénario Robert Bolt

    Acteurs principaux

    Paul Scofield, Leo McKern, Robert Shaw, Orson Welles, Susannah York

    Pays d’origine

    Royaume-Uni

    Genre Film historique

    Durée 120 min

    Sortie 1966

    Un homme pour l'éternité (A Man for All Seasons) est un film britannique réalisé par Fred Zinnemann, sorti en 1966.

    Synopsis

    En 1529, Thomas More, juriste britannique, succède au cardinal Wolsey comme chancelier d'Henri VIII. D'amis que sont le roi et son ministre, ils vont devenir ennemis du fait du refus de Thomas de consentir au remariage du roi. Thomas ira jusqu'au martyre, avec prudence et sans fanatisme.



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