Par alexandre clement dans Accueil le 5 Octobre 2017 à 08:50
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La mort aux trousses, North by northwest, Alfred Hitchcock, 1959
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La Mort aux trousses
Titre original | North by Northwest |
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Réalisation | Alfred Hitchcock |
Scénario | Ernest Lehman |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Metro-Goldwyn-Mayer Loew's Incorporated |
Pays d’origine | États-Unis |
Genre | Espionnage Thriller Aventure |
Durée | 136 minutes |
Sortie | 1959 |
La Mort aux trousses (North by Northwest) est un film américain réalisé par Alfred Hitchcock et sorti en 1959. En 1995, le film est sélectionné par le National Film Registry pour être conservé à la bibliothèque du Congrès des États-Unis pour son « importance culturelle, historique ou esthétique ».
Synopsis
Un patron d’une société de publicité new-yorkaise, Roger Thornhill (Cary Grant), a un rendez-vous d'affaires au Plaza Hotel. Mais il y est enlevé à la suite d'un malentendu : ses ravisseurs le prennent pour un certain George Kaplana. Thornhill est amené dans la somptueuse maison de M. Townsend à Glen Cove. Il y fait la rencontre de ce dernier, qui est bien persuadé d'avoir enlevé George Kaplan et cherche à obtenir de lui des renseignements. Thornhill refusant de coopérer, l'assistant de M. Townsend, Leonard, le saoule de force en lui faisant avaler une bouteille de whisky. Puis, aidé d'un autre sbire, il le met au volant d’une voiture garée sur une route de bord de mer surplombant une falaise, et la fait rouler afin de faire croire à un accident. Mais Roger Thornhill, qui réussit à reprendre légèrement ses esprits, évite de peu la chute mortelle du haut de la falaise puis parvient à rouler, jusqu'à ce qu'il se fasse arrêter par une patrouille de la police de Glen Cove, qui l'a pris en chasse, alertée par sa conduite « à tombeau ouvert ». Comme il est toujours en état d'ébriété, il passe la nuit dans une cellule du poste de police, tout en ayant réussi à appeler sa mère chargée de prévenir son avocat. Le lendemain, personne ne croit à son histoire, pas même sa mère. Les enquêteurs se rendent à la maison de M. Townsend : la femme de celui-ci les informe que son mari tient l'après-midi même un discours aux Nations unies. Les enquêteurs sont alors persuadés que Thornhill ment. Mais le publicitaire, bien déterminé à prouver son innocence, retourne à l'hôtel Plaza : après avoir interrogé le personnel, il constate que personne n'a jamais vu le mystérieux Kaplan. Après avoir réussi une fois de plus à échapper aux sbires de Townsend, Roger Thornhill rejoint le siège des Nations unies. Il y demande à rencontrer M. Townsend, mais quelle n'est pas sa surprise : ce n'est pas le même homme que la veille au soir ; en outre Townsend indique que, en raison de son travail à New York, il ne réside pas actuellement dans sa maison de Glen Cove (laissée à la garde de son jardinier), mais dans un appartement en ville ; il précise aussi que sa femme est morte depuis plusieurs années. Au moment où Thornhill comprend que l'homme qui occupait la maison de Townsend n'était pas celui-ci, le dangereux malfaiteur Philip Vandamm (James Mason), un sbire de Vandamm, lance un poignard dans le dos du véritable Townsend qui s'effondre devant Thornhill, lequel apparaît immédiatement comme étant le meurtrier.
Poursuivi par la police, Thornhill s'enfuit à la gare et monte dans un train pour Chicago, prochaine destination de Kaplan selon ses ex-ravisseurs. Une séduisante blonde, Eve Kendall (Eva Marie Saint), l'aide alors à échapper aux policiers en indiquant à ces derniers qu'il est descendu du train. Le train part et Thornhill la retrouve au wagon-restaurant : les deux tombent sous le charme l'un de l'autre. Des inspecteurs de police montent à bord du train lors d’un arrêt inopiné et Eve Kendall protège à nouveau Thornhill en le cachant dans son compartiment, où elle l'embrasse langoureusement. Mais un petit mot arrivant dans les mains de Vandammb, qui se trouve également dans le train, fait comprendre au spectateur qu'elle est en fait liée aux malfaiteurs. Au matin, le train arrive en gare de LaSalle à Chicago. Thornhill, qui a « emprunté » la tenue d’un porteur, descend incognito en portant les bagages d’Eve, puis va se changer aux toilettes de la gare pendant qu'Eve téléphone à George Kaplan dans le but de lui faire rencontrer Thornhill. La jeune femme remet à Thornhill les prétendues instructions de Kaplan, que le New-yorkais suit à la lettre pour prendre un bus et descendre à un arrêt isolé en rase campagne, « Prairie Stop » dans l’Indiana voisin, au milieu de terres agricoles. Mais personne n'est au rendez-vous… C'est alors qu'un petit avion en train d’épandre des pesticides dans un champ voisin se met à attaquer Thornhill en rase-mottes et en le mitraillant. Les rares voitures qui passent refusent de s'arrêter. Thornhill se réfugie dans un champ de maïs : l'avion largue alors des produits chimiques, ce qui le contraint à se remettre à découvert. Par hasard, un camion transportant de l'essence s'approche (un White Freightliner), Thornhill lui barre la route : malgré un freinage d’urgence, Thornhill est projeté au sol, sans gravité. L'avion, qui s'apprêtait de nouveau à foncer sur Thornhill, ne peut éviter le camion qu'il percute : c’est l'embrasement. Deux véhicules s'arrêtent : leurs passagers descendent et se dirigent prudemment vers le lieu de l’accident ; Thornhill en profite pour voler l'un des véhicules et retourner à Chicago. Il se rend à l'hôtel Ambassador en comptant y trouver Kaplan, mais le réceptionniste lui dit qu'il a quitté l'hôtel le matin. Néanmoins, il aperçoit Eve Kendall près de la réception qui prend un ascenseur ; il la retrouve dans sa chambre : elle semble surprise de le voir vivant puisqu'elle l'avait orienté vers un guet-apens. Kendall est appelée pour aller à un rendez-vous. Thornhill parvient à connaître le lieu de celui-ci en déchiffrant les notes qu'elle a prises alors qu'elle conversait au téléphone : il s'agit d’une salle des ventes. Il s'y rend et la retrouve en compagnie de Vandamm, et comprend que le malfaiteur s'est servi d'elle pour tenter de le faire tuer. Mais cette fois Vandamm est bien décidé à ne pas laisser partir Thornhill vivant : ce dernier, pour se sortir de ce guêpier, déclenche un esclandre pendant la vente aux enchères et parvient à se faire arrêter par la police. Dans la voiture qui l’emmène au poste, Thornhill dévoile son identité aux policiers qui reçoivent alors l'instruction de l'emmener à l'aéroport, où les attend le « Professeur », chef d'une agence gouvernementale de renseignements. Ce dernier révèle à Thornhill qu'Eve Kendall travaille en fait pour l'agence et qu'elle a infiltré le réseau de Vandamm ; il indique aussi que le personnage de George Kaplan n’est qu'un leurre pour tromper Vandamm et que des agents fédéraux simulent ses déplacements en transportant ses bagages d’hôtel en hôtel. Afin d'aider Eve Kendall à sauver sa couverture, Thornhill accepte de collaborer avec l'agence. Il obtient en outre l'assurance qu'il pourra se lier avec Eve après cette mission. Les deux hommes prennent un vol de la « Northwest » pour Rapid City, dans le Dakota du Sud, prochaine destination fictive de Kaplan, où Vandamm a également prévu de se rendre.
À une cinquantaine de kilomètres de Rapid City, dans une cafétéria en contrebas du monument du mont Rushmore, Thornhill, qui continue à personnifier Kaplan, a donné rendez-vous à Vandamm et Kendall ; mais celle-ci abat Thornhill de deux coups de feu dans le but de lever les soupçons qui pesaient sur elle. Tandis que Kendall s'enfuit, Thornhill donné pour mort est emmené en ambulance en compagnie du Professeur. En réalité, Thornhill a simulé sa mort car le pistolet de Kendall était chargé à blanc. Peu après, l’ambulance rejoint la voiture de Kendall en forêt, et Thornhill est autorisé à la retrouver pour un bref entretien. Après s'être excusé de l'avoir soupçonnée, il apprend qu'Eve va accompagner Vandamm dans sa fuite en avion le soir-même. À l'annonce de cette nouvelle, Thornhill se sent trahi de la promesse de l'agence, et se rebelle en tentant de dissuader Eve de rejoindre Vandamm. Frappé par le chauffeur de l’ambulance sur ordre du Professeur, Thornhill se retrouve dans un hôpital, d'où il s'enfuit avec pour objectif de rejoindre la maison de Vandamm puis d'empêcher Eve de partir.
Arrivé à la maison qui se trouve isolée en montagne, il s'approche précautionneusement d’une fenêtre et surprend une conversation entre Vandamm et Leonard. Ce dernier a tout compris car il s'est rendu compte que le pistolet d’Eve était chargé à blanc : le rôle d'agent double d’Eve et la supercherie du meurtre de Thornhill. Vandamm maintient néanmoins sa décision d'emmener Eve avec lui car il souhaite maintenant profiter du survol de l'océan pour s'en débarrasser… Thornhill réussit à la prévenir, et au moment de monter dans l'avion, celle-ci s'empare d'une statuettec enfermant des microfilms que Vandamm souhaite livrer à une puissance ennemie, en cette période de guerre froide ; Thornhill récupère Eve dans une voiture et ils s'enfuient tous deux. Mais ils n'ont pas le temps d’ouvrir la grille de la propriété car les sbires de Vandamm les suivent de près. Ils n'ont d'autre choix que de continuer à pied dans la montagne, ce qui les mène au sommet du mont Rushmore voisin. Ils sont ainsi contraints de se réfugier sur les statues sculptées à flanc de montagne et risquent des chutes vertigineuses. Dans une lutte à mort, Thornhill parvient à précipiter Vandamm dans le vide, puis la police, alertée par le Professeur, intervient à temps pour tuer Leonard qui s'apprêtait à faire mourir Thornhill et Eve, les sauvant ainsi in extremis d’une mort certaine. La dernière scène montre les deux « désormais fiancés » rentrant à New York en wagon-lit, s'apprêtant à s'allonger sur leur couchette ; le dernier plan du film est un train qui entre dans un tunnel.
Récompense
- 1959 : coquille d'argent pour Alfred Hitchcock au Festival international du film de Saint-Sébastien
- 1960 : prix Edgar-Allan-Poe du meilleur scénario pour Ernest Lehman
Production
Genèse
Le scénario est en partie inspiré d'une histoire vraie : l'affaire dite « Galindez », un professeur enlevé en plein milieu de New York[réf. nécessaire].
Distribution
Cary Grant ne voulait plus tourner et disait avoir pris sa retraite lorsque Hitchcock le supplia de venir faire le film. Il accepta mais fut quelque peu déboussolé par un tournage qui lui semblait ne pas avoir de sens, et demanda à plusieurs reprises à Hitchcock s'il savait exactement ce qu'il faisait. Après l'immense succès du film, Cary Grant, rencontrant par hasard Hitchcock à la cafétéria des studios MGM, se prosterna à ses pieds devant tout le monde et se répandit en salutations à l'orientale, remerciant ainsi le maître du suspense de lui avoir donné un si beau rôle.
Le caméo de Hitchcock dans ce film est son apparition à la deuxième minute, dans le rôle d'un homme tentant de monter dans un bus de la ville de New York qui lui ferme la porte au nez.
Tournage
La Mort aux trousses contient quelques scènes d'anthologie, dont l'une des plus connues est celle où Thornhill (Cary Grant) pense avoir rendez-vous avec l'agent « fantôme » Kaplan en rase campagne. Au lieu de la rencontre qu'il prévoyait, il se retrouve être la proie d'un petit avion dont les occupants le mitraillent. La séquence entière constitue un condensé de l'art et du génie du réalisateur.
La maison de Vandamm, censée être située dans la nature près du mont Rushmore, que l'on voit à la fin du film n'est pas une maison créée par l’architecte Frank Lloyd Wright. Elle a été conçue par l'équipe des décorateurs du film à la demande du cinéaste. En effet, à la suite d'une mauvaise expérienced, Wright refusait désormais de travailler pour le cinéma. La maison vue dans le film n'a jamais existé en réalité : il s'est agi d'un décor partiel construit dans la campagne près des studios et inséré en matte painting dans les plans de paysages. Une légende tenace a pourtant voulu que l'on attribuât cette maison à Wright qui était âgé de 90 ans au moment du tournage. Elle est néanmoins inspirée d'une des maisons de cet architecte : la Maison de la cascade4.
L'une des dernières séquences ayant pour décor les visages géants sculptés dans la montagne est censée se dérouler au sommet du mont Rushmore, dans le Dakota du Sud : les acteurs y évoluent avec une centaine de mètres de vide sous eux. Évidemment, la majeure partie de cette séquence a été tournée en studio et les détails des sculptures ont été reconstitués à cet effet.
La scène finale, dans laquelle les deux héros, Thornhill et Kendall, se retrouvent dans le train entrant dans un tunnel et consomment leur amour dans un compartiment-couchette est une des plus célèbres du cinéma, grâce à l'ultime plan du film symbolisant par une ellipse visuelle l'acte sexuel, ce dans le but de contourner le code Hays en vigueur à l'époque. D'après Bill Krohn, devant l'insistance des producteurs à mettre dans la bouche de Thornhill une réplique indiquant qu'il allait épouser Eve Kendall (« Come on, Mrs Thornhill! »), Hitchcock, légèrement irrité par ce respect des convenances, décida d'introduire ce plan symbolique — le seul de sa carrière, avoua-t-il à François Truffaut6.
Nouvelle sortie du film dans les années 2010
Restauré en 8 K en , le film est ressorti en salles en France sur grand écran à cette occasion.
Influence dans la culture
- Dans le film Arizona Dream d'Emir Kusturica (1993), le personnage Paul Leger (Vincent Gallo) passe une audition devant un jury d'amateurs, il mime le personnage de Cary Grant dans la célèbre scène de l'avion de La Mort aux trousses. Plus tard dans le film, Paul Leger rejoue pour de bon la scène lorsque Faye Dunaway teste son cadeau d'anniversaire : un avion.
- Depuis l'année scolaire 2007-2008, La Mort aux Trousses d'Alfred Hitchcock est au programme du baccalauréat littéraire français option « cinéma audiovisuel » et aux autres baccalauréats en option « musique ».
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LUNDI 22 JUILLET 2013
La Mort aux trousses - North By Northwest, Alfred Hitchcock (1959)
Le publiciste Roger Thornhill se retrouve par erreur dans la peau d'un espion. Pris entre une mystérieuse organisation qui cherche à le supprimer et la police qui le poursuit, Thornhill est dans une situation bien inconfortable. Il fuit à travers les Etats-Unis et part à la recherche d'une vérité qui se révèlera très surprenante.Après l'échec commercial de Vertigo (1958) et avant de faire sa révolution avec le glaçant Psychose (1960), Alfred Hitchcock s'offrait avec North by Northwest à la fois un condensé et une apogée du thriller "hitchcockien" tel qu'il avait contribué à le définir. Tout le projet naît d'ailleurs de cette idée de livrer le Hitchcock ultime et définitif, le réalisateur collaborant au départ avec le scénariste Ernest Lehman sur une adaptation du roman de Hammond Innes The Wreck of the Mary Deare (finalement réalisé par Michael Anderson avec Gary Cooper sous le titre Cargaison dangereuse en vf). Lehman peu inspiré avoue à Hitchcock qu'il piétine sur le script mais ce dernier satisfait de leur travail en commun lui propose de travailler sur une autre histoire à l'insu de la MGM à laquelle ils proposeront le nouveau scénario entamé. Lehman a ainsi l'ambition de signer "the Hitchcock picture to end all Hitchcock pictures".Plutôt qu'un script classique, Lehman doit au départ broder son intrigue autour de morceaux de bravoure rêvé d'Hitchcock vers laquelle la future intrigue devra mener, une approche moderne qui fera des émules (les 2 premiers Indiana Jones se sont fait de la même manière). On trouvera tout d'abord l'idée d'un meurtre commis aux Nations Unies et le fameux final sur le Mont Rushmore auxquels s'ajoutera le périlleux rendez-vous en rase campagne où le héros sera pourchassé par un avion. Sur ses bases Lehman écrira une brillante histoire d'espionnage qui constitue un digest parfait de grande réussites Hitchcockienne passée : l'innocent accusé à tort pourchassé et cherchant à prouver son innocence (Les 39 Marches, Le Faux coupable, La Loi du silence et bien d'autres...), l'espionne fragile plongée dans la fosse aux lions (Les Enchaînés), sans parler des péripéties renvoyant à des œuvres antérieures (l'alternance suspense/séduction dans le train façon Une femme disparait, le découpage du vertigineux final renvoyant autant à Vertigo qu'à La Cinquième colonne entre autres).Tout cela tournerait au vide auto référentiel si ces personnages et situations archétypaux du Maître du Suspense n'étaient si brillamment incarnés. Cary Grant en quidam plongé dans la tourmente est absolument parfait de charme, d'aisance et de bagout avec cette maturité en plus estompant son côté clownesque et en faisant un solide héros d'action (Ian Fleming pensait à lui en créant le personnage de James Bond -la série devant énormément à La Mort aux trousses au passage- et lui proposera même le rôle que Grant refusera car s'estimant trop vieux).Suave et menaçant, James Mason en dépit d'une présence espacée est un méchant mémorable formidablement secondé de Martin Landau, bras armé glacial et possiblement amoureux de son patron comme le suggérera subtilement un dialogue.Quant à Hitchcock, il allie l'assurance du vieux briscard sûr de sa force et de ses effets avec la fraîcheur des premières fois. Le sens du rythme est bluffant (Les 39 marches la frénésie en moins, voir l'a longue attente lourde de menace avant l'attaque d'avion) avec un montage percutant mettant bien en valeur une intrigue rebondissant avec inventivité d'une situation, d'un cadre à un autre et faisant ainsi ressentir cette écriture faite autour de moments forts tout en parvenant toujours à les justifier et à les rendre impliquant émotionnellement.Ce miracle s'accomplit grandement grâce au personnage d'Eva Marie Saint, pivot émotionnel du récit. Hitchcock en fait une de ses blondes glaciales et séductrices typique lors de l'échange dans le train, les dialogues à double sens, les regards provocants et assurés laissent place à des scènes à l'élégante sensualité où la complicité avec Grant est palpable (tout en laissant une délicieuse ambiguïté sur la nature de la nuit commune pour l'encombrant Code Hays).Cette froideur calculée s'effrite progressivement grâce à la prestation subtile de l'actrice où un geste, une moue ou un regard trahira la duplicité, le regret et les sentiments naissants (les retrouvailles dans la chambre d'hôtel, la scène de vente aux enchères). La figure de la blonde séductrice devient ainsi peu à peu incarnée et poignante dans son destin cruel (révélé par un brillant rebondissement), le personnage reflétant en fait le film entier.L'horlogerie suisse à suspense savamment calculée devient une histoire d'amour aussi belle que celle des Enchaînés, le fugitif Cary Grant ne cavale plus seulement pour nourrir le simple plaisir de la péripétie et l'haletante séquence du Mont Rushmore ne s'admire pas seulement pour sa virtuosité (maîtrise du matte painting, découpage au cordeau, décor studio impressionnant) mais parce que l'on vibre pour les personnages.Hitchcock l'a bien compris, ne s'embarrassant pas d'explications et d'un épilogue superflu pour seulement réunir son couple par une merveille d'ellipse finale et une ultime provocation avec ce plan de train s'engouffrant dans un tunnel dont le sens n'aura échappé à personne. Après nous avoir offert son thriller classique définitif, le Maître de Suspense allait pouvoir nous secouer dans une approche plus novatrice avec le plus rugueux Psychose.
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