duminică, 13 septembrie 2020

Kurosawa Akira (Tokyo 1910-Tokyo 1998) /


Kurosawa Akira


Cinéaste japonais (Tokyo 1910-Tokyo 1998).
Il signe son premier film en 1943 (la Légende du Grand Judo), puis réalise l'Ange ivre (1948), Chien enragé (1949). En 1951, il reçoit le grand prix du festival de Venise pour Rashomon. Il adapte l'Idiot (1951), puis Vivre (1952). Après un nouveau triomphe public avec les Sept Samouraïs (1954), Kurosawa réalise successivement le Château de l'araignée (ou le Trône de sang, ou Macbeth, 1957), les Bas-Fonds (1957), la Forteresse cachée (1958), Yojimbo (1961), Sanjuro (1962), Barberousse (1965), Dodes'-Kaden (1970), Dersou Ouzala (1975), Kagemusha (1980, Palme d'or à Cannes), Ran (1985), Rêves (1990), Rhapsodie en août (1991), Madadayo (1993).
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Dictionnaire du cinéma Larousse

KUROSAWA (Akira)

cinéaste japonais (Tokyo 1910 - id. 1998).
Dernier fils d'une famille de sept enfants issue d'une authentique lignée de samouraïs, Akira Kurosawa, encore très jeune, est marqué par le suicide d'un de ses frères, Heigo, qui consacre ainsi sa révolte contre le père. Il termine ses études secondaires, puis s'inscrit dans une école de beaux-arts de Tokyo, l'académie Dushuka. Il y étudie surtout la peinture, classique et moderne, dont l'influence sera primordiale dans son œuvre (il dessinera d'ailleurs presque toujours les plans de ses films, notamment pour Kagemusha et Ran). Il pense alors faire une carrière de peintre, mais, en 1936, à la suite d'une annonce, il passe un concours aux studios PCL (qui allaient être absorbés par la Toho immédiatement après), et devient assistant réalisateur de Kajiro Yamamoto, tout en écrivant des scénarios pour d'autres réalisateurs de la Toho. En 1941, il travaille avec Yamamoto pour le film les Chevaux (Uma), dont il réalise lui-même certaines séquences en extérieurs. Il tourne ses premiers films en pleine guerre avec la Légende du Grand Judo (1943), qui, malgré certaines tendances nationalistes, fut amputé par la censure de plusieurs séquences jugées « trop sentimentales ». La séquence finale, un combat de judo à peine entrevu dans les hautes herbes battues par le vent, demeurera célèbre. Après le Plus Beau (1944), où l'auteur faisait preuve d'un regard personnel sur un sujet de commande (l'attitude morale d'ouvrières dans une usine d'optique de guerre), et une suite à son premier film, la Nouvelle Légende du Grand Judo (1945), Kurosawa adapte, avec des moyens très réduits, une pièce du répertoire kabuki et kyogen, les Hommes qui marchent sur la queue du tigre (id.), dont les séquences de la forêt préfigurent celles de Rashomon. Le premier film où Kurosawa exprime véritablement ses idées, et un sens généreux de l'humanisme, est Je ne regrette rien de ma jeunesse / Rien à regretter de ma jeunesse (1946), où l'actrice Setsuko Hara fait une composition remarquable en épouse fidèle aux idéaux de son mari jugé comme espion pendant la guerre : on y trouve déjà ce sens du rythme et du montage court qui marquera les films suivants. Après un mélodrame lyrique tourné dans le Tokyo d'après-guerre, Un merveilleux dimanche (1947), il réalise l'Ange ivre (1948), où, dans les bas-fonds de Tokyo, s'affrontent un « bon » médecin alcoolique (Takashi Shimura) et un « mauvais » gangster atteint de tuberculose (Toshiro Mifune) qu'il soigne contre sa volonté, sur fond de corruption. C'est le véritable début de la célèbre collaboration Kurosawa-Mifune, ce dernier volant la vedette à Takashi Shimura. Il le retrouvera dans presque tous les films de Kurosawa, jusqu'à Barberousse (1965). Dans Chien enragé (1949), Mifune incarne un policier cherchant à retrouver son pistolet volé, et l'on a comparé ce film au Voleur de bicyclette de De Sica. Mais c'est surtout pour le cinéaste l'occasion de peindre un tableau de Tokyo après la guerre, pendant un été torride, tout en imposant sa maîtrise technique (le combat final, comme celui de l'Ange ivre). Mifune devient alors l'acteur fétiche de Kurosawa et atteint à la célébrité en interprétant le rôle du bandit Tajomaru dans Rashomon (1950), film charnière de l'œuvre de l'auteur, qui remporte de façon inattendue le Lion d'or de la Mostra de Venise en 1951. Adapté de deux nouvelles de l'écrivain Ryunosuke Akutagawa, le film, construit en flash-back successifs, propose une vision pirandellienne du monde, où chaque personnage, y compris le mari mort, donne sa version des événements dans une affaire de viol située dans le Japon médiéval. La virtuosité de l'opérateur Kazuo Miyagawa et les audaces du montage n'y sont que les instruments d'une conception éthique résumée à la fin par un bonze reprenant espoir dans l'humanité après avoir trouvé un enfant abandonné sous la porte de Rasho (qui donne son titre original au film). En outre, le public occidental y découvrait, à part Mifune, certains des plus grands acteurs japonais de l'époque : Machiko Kyo, Masayuki Mori, et Takashi Shimura dans le rôle du bûcheron.

KUROSAWA (Akira) (suite)

Après ce film, qui obtient un succès mondial (Oscar du meilleur film étranger aux États-Unis) et ouvre un temps les portes du marché occidental au cinéma japonais encore ignoré, Kurosawa obtient toute liberté pour réaliser des projets ambitieux, souvent longs et coûteux dans le contexte de l'industrie japonaise, et dont plusieurs sont devenus des « classiques » : des adaptations de littérature étrangère transposées au Japon, comme l'Idiot (1951, d'après le roman de Dostoïevski), le Château de l'araignée (1957, d'après le Macbeth de Shakespeare) ou les Bas-Fonds (id., d'après la pièce de Gorki), dans une théâtralité symbolique assumée ; mais aussi des sujets originaux exprimant une foi dans l'Homme assez caractéristique d'une époque : Vivre (1952, Ours d'argent à Berlin), où Takashi Shimura interprète avec conviction le rôle d'un fonctionnaire apprenant qu'il est atteint du cancer, et cherchant à donner un sens aux derniers actes de sa vie, ou Chroniques d'un être vivant/Vivre dans la peur(1955), film méconnu en Occident, où Mifune incarne un industriel hanté par l'angoisse atomique.
Mais c'est surtout grâce à ses jidai-geki (films historiques) que Kurosawa a construit sa réputation à l'Ouest : le plus célèbre est sans conteste les Sept Samouraïs (1954, Lion d'argent à Venise), ample fresque située dans le Japon des guerres civiles, où les paysans sont les véritables vainqueurs du combat opposant des brigands aux samouraïs qu'ils ont engagés pour les défendre. À noter que, amputé de la moitié lors de sa première sortie en France, ce film, peut-être le plus ambitieux de l'auteur, a finalement été exploité dans sa version intégrale (3 h 20) après le succès de Kagemusha. Dès la Forteresse cachée (1958), magnifique divertissement jugé parfois superficiel, les jidai-geki de Kurosawa imposent de plus en plus l'image d'un héros solitaire et supérieur, qui se joue de ses ennemis et propose un modèle éthique à ses contemporains : ainsi du personnage de Sanjuro Kuwabatake dans Yojimbo et la suite, Sanjuro, adaptée d'une œuvre de Shugoro Yamamoto, écrivain de prédilection du cinéaste, dont il adaptera ensuite Barberousse et Dodes'kaden (1970), son premier film en couleurs. Mais l'on retrouve cette perception dans ses œuvres plus récentes, comme Les salauds dorment en paix (1960) ou Entre le ciel et l'enfer (1963, tiré d'un thriller d'Ed McBain), où un conflit social est résolu en termes moraux.
Après 1965, Kurosawa, surnommé au Japon, non sans quelque ironie, « l'empereur du cinéma japonais », traverse la période la plus déprimante de sa vie : des projets inaboutis à Hollywood, dont le plus avancé fut Tora, Tora, Tora (1969, repris par Richard Fleischer), et l'échec commercial de son Dodes'kaden, une parabole amère sur l'envers du Japon actuel, le conduisent en 1971 à une tentative de suicide dont il réchappe cependant. Ce n'est qu'en 1973 que les Soviétiques lui proposent de tourner en URSS Dersou Ouzala (1975), dont le grand prix de Moscou et le succès inattendu dans plusieurs pays lui valent une nouvelle notoriété. Pourtant, il lui faudra encore l'apport des Américains (F. F. Coppola, G. Lucas et la 20th Century Fox) pour qu'il puisse mener à bien Kagemusha (1980), dont la somptueuse mise en scène lui vaudra une Palme d'or à Cannes. Sur le thème d'un voleur (Tatsuya Nakadai) jouant le double du seigneur Shingen Takeda au XVIe siècle, Kurosawa a signé son premier film véritablement historique, en soulignant les ambivalences du pouvoir et de sa représentation. En 1984, il tourne Ran, une adaptation très libre et japonisée du Roi Learde Shakespeare, et, grâce à G. Lucas et S. Spielberg, met en scène avec une belle jeunesse d'inspiration en 1989-1990 Rêves, film-testament d'un vieil homme écartelé entre le souvenir du paradis perdu (l'innocence et la poésie de l'enfance, la simplicité harmonieuse de la nature) et l'agressivité des cauchemars (l'horreur de la guerre, la menace des catastrophes nucléaires). Grâce à une nouvelle participation américaine, il tourne encore un film sur l'obsession du trauma atomique, avec Rhapsodie en Août (Hachigatsu no kokyogaku, 1991), où apparaît l'acteur Richard Gere. Son dernier film, sorte de testament spirituel incarné par la figure de l'écrivain Hyakken Uchida, sera Madadayo (1993). Parmi ses nombreux scénarios inédits, Après la pluie (Ame agaru) sera porté à l'écran par son assistant Takashi Koizumi en 1999, avec sa fidèle équipe, en hommage au maître disparu, qui demeure l'une des plus imposantes personnalités du cinéma mondial.

Films  :

la Légende du Grand Judo (Sugata Sanshiro, 1943) ; le Plus Beau (Ichiban utsukushiku, 1944) ; la Nouvelle Légende du Grand Judo (Sanchiro Sugata II, Zoku Sugata Sanshiro, 1945) ; les Hommes qui marchent sur la queue du tigre (Tora no o o fumu otokotachi, id.) ; Ceux qui bâtissent l'avenir (Asu o tsukuru hitobito ; CO : Kajiro Yamamoto, Hideo Sekigawa, 1946) ; Je ne regrette rien de ma jeunesse / Rien à regretter de ma jeunesse (Waga seishun ni kui nashi, id.) ; Un merveilleux dimanche (Subarashiki nichiyobi, 1947) ; l'Ange ivre (Yoidore tenshi, 1948) ; le Duel silencieux(Shizukanaru ketto, 1949) ; Chien enragé (Norainu, id.) ; Scandale (Shubun, 1950) ; Rashomon (id., id.) ; l'Idiot(Hakuchi, 1951) ; Vivre (Ikiru, 1952) ; les Sept Samouraïs (Shichinin no samurai, 1954) ; Chronique d'un être vivant/Vivre dans la peur/ Si les oiseaux savaient (Ikimono no kiroku, 1955) ; le Château de l'araignée / le Trône sanglant / Macbeth (Kumonosu-Jo,1957) ; les Bas-Fonds (Donzoko, id.) ; la Forteresse cachée (Kakushi toride no san akunin, 1958) ; Les salauds dorment en paix (Warui yatsu hodo yoku nemuru, 1960) ; Yojimbo/le Garde du corps (Yojimbo,1961) ; Sanjuro (Tsubaki Sanjuro, 1962) ; Entre le ciel et l'enfer (Tengoku to jigoku, 1963) ; Barberousse (Akahige,1965) ; Dodes'kaden (Dodesukaden, 1970) ; Dersou Ouzala / l'Aigle de la Taïga (Dersu Uzala, 1975) ; Kagemusha (id., 1980) ; Ran (id., FR-JAP, 1985) ; Rêves(Dreams / Konna yume o mita, US, 1990) ; Rhapsodie en août (Hachigatsu no kokyogaku, 1991) ; Madadayo(1993).
===============================================================Akira Kurosawa (w.fr.)
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(1910-1998)
31 films  714histoire du cinéma : L'image-action
I - Mise en scène
Le cinéma d'Akira Kurosawa  est longuement analysé par Gilles Deleuze dans l'avant-dernier chapitre de L'image-mouvement. Le dernier chapitre est consacré à la crise de l'image-action qui fait d'Alfred Hitchcock le précurseur du cinéma moderne, analysé dans L'image-temps. Le onzième chapitre, intitulé Transformation des formes, marque donc déjà un brouillage des formes, une exigence particulière envers la forme de l'image-action dont fait preuve Akira Kurosawa.  Parallèlement, Mizoguchi,  fera subir une transformation aussi radicale à l'image-situation.
L'œuvre de Kurosawa appartient à l'image-action, celle où l'action répond par un duel à une situation dégradée afin de la magnifier. Mais Kurosawa fait subir à l'image-action un élargissement qui vaut pour une transformation sur place : avant d'agir, il faut connaitre ce qui se cache sous la situation. Il faut connaître toutes les données avant d'agir et pour agir.
Kurosawa dit que le plus difficile, pour lui, c'est "avant que le personnage ne commence à agir : pour en arriver là, il me faut réfléchir pendant plusieurs mois (Entretien avec Shimizu, Etudes cinématographiques Kurosawa, p. 7)". Mais, justement, ce n'est difficile que parce que cela vaut pour le personnage lui-même : il lui fallait d'abord toutes les données. C'est pourquoi les films de Kurosawa ont souvent deux parties bien distinctes, l'une qui consiste en une longue exposition, l'autre où l'on commence à agir intensément, brutalement (Chien enragéEntre le ciel et l'enfer). C'est pourquoi aussi l'espace de Kurosawa peut-être un espace théâtral contracté, où le héros a toutes les données sous les yeux, et ne les quitte pas des yeux pour agir (Le garde du corps). C'est pourquoi enfin l'espace se dilate, et constitue un grand cercle qui joint le monde des riches et le monde des pauvres, le haut et le bas, le ciel et l'enfer ; il faut une exploration des bas-fonds en même temps qu'une exposition des sommets pour dessiner ce cercle de la grande forme, traversé latéralement par un diamètre où se teint et se meurt le héros (Entre le ciel et l'enfer). La technique et la métaphysique de Kurosawa sont finalement assez proches de la peinture chinoise et japonaise qui invoque les principes du vide primordial et du souffle vital qui imprègne toute chose en un, les réunit en un tout et les transforme suivant le mouvement d'un grand cercle ou d'une spirale organique.
Mais s'il n'y avait rien d'autre, Kurosawa serait seulement un auteur éminent qui aurait développé l'image-action, et se laisserait comprendre d'après des critères occidentaux devenus classiques. Son exploration des bas-fonds correspondrait bien au film criminel et misérabiliste ; son grand cercle du monde des pauvres et du monde des riches renverrait à la conception humaniste libérale que Griffith avait su imposer, à la fois comme donnée de l'Univers et comme base de montage (et, en effet cette vision griffithienne existe chez Kurosawa : il y a des riches et des pauvres, et ils devraient se comprendre, s'entendre…). Bref, l'exigence d'une exposition, avant l'action, répondrait tout à fait à la formule SA : de la situation à l'action. Pourtant, dans le cadre de cette grande forme, Kurosawa témoigne d'une originalité profonde, qu'on peut certainement rattacher à des traditions japonaises, mais qui sont aussi redevables à son génie propre.
Les données dont il faut faire l'exposition complète ne sont en effet pas simplement celles de la situation. Ce sont les données d'une question qui est cachée dans la situation, enveloppée dans la situation, et que le héros doit dégager, pour pouvoir agir, pour pouvoir répondre à la situation. La réponse n'est donc pas seulement celle de l'action à la situation, mais, plus profondément, une réponse à la question ou au problème que la situation ne suffisait pas à dévoiler. S'il y a une affinité de Kurosawa avec Dostoïevski, elle porte sur ce point précis : chez Dostoïevski, l'urgence d'une situation, si grande soit-elle, est délibérément négligée par le héros, qui veut d'abord chercher qu'elle est la question plus pressante encore. C'est ce que Kurosawa aime dans la littérature russe, la jonction qu'il établit entre Russie-Japon. Il faut arracher à une situation la question qu'elle contient, découvrir les données de la question secrète qui seules, permettent d'y répondre, et sans lesquelles l'action même ne serait pas une réponse.
II - Biographie
Kurosawa naît le 23 mars 1910 dans le quartier d'Ōmori (arrondissement de Shinagawa) à Tokyo. Son père, Isamu, descendant d'une famille de samouraïs de la préfecture d'Akita, est directeur de l'école secondaire de l'Institut d’Éducation Physique de l'Armée, tandis que sa mère vient d'une famille de marchands d'Osaka. Il est le benjamin d'une lignée de sept enfants. Deux d'entre eux étaient déjà grands à sa naissance, et une de ses sœurs décéda peu de temps après. Kurosawa ne grandit alors qu'avec trois de ses frères et sœurs.
En plus de promouvoir l'exercice physique, son père Isamu Kurosawa considère la culture occidentale - et plus particulièrement le cinéma et le théâtre - comme un point essentiel de l'éducation : le jeune Akira découvre alors le cinéma à l'âge de six ans. Sous l'influence d'un de ses professeurs d'école élémentaire, M. Tachikawa, il se passionne également pour la peinture et le dessin. Il étudie également la calligraphie et le kendo
L'enfance d'Akira Kurosawa est très influencée par son frère Heigo, de quatre ans son aîné. Kurosawa rapporte qu'à la suite du séisme du Kantō de 1923, Heigo l'emmena dans les quartiers les plus détruits de la capitale et que lorsqu'il tenta de détourner les yeux des cadavres jonchant les rues, son frère l'en empêcha pour l'obliger à affronter ses peurs.  Heigo est un élève brillant, mais échoue à son examen d'entrée au lycée. À la suite de cet échec, il se détache peu à peu de sa famille, et se concentre sur la littérature étrangère. À la fin des années 1920, Heigo devient benshi (commentateur de films muets) et se fait connaître sous le nom de Suda Teimei. Akira, qui veut alors devenir peintre à l'occidentale, emménage avec son frère. Grâce à Heigo, Akira découvre non seulement le cinéma, mais également le théâtre et le cirque. Dans le même temps, il expose ses toiles et travaux dans le cadre des expositions de la Ligue des Artistes Prolétariens. Mais il n'arrive pas à vivre de sa peinture et finit par s'en lasser. Il se détourne aussi de la politique alors que la répression policière s'est accentuée.
Avec l'arrivée du cinéma parlant au début des années 1930, Heigo connaît des problèmes d'argent et Akira retourne chez ses parents. En juin 1933, Heigo se suicide avec sa compagne. Kurosawa décrit cette mort comme un sentiment durable de perte. Seulement quatre mois après la mort de Heigo, son frère aîné meurt également.
En 1935, le nouveau studio de cinéma Photo Chemical Laboratories - abrégé P.C.L, et qui deviendra par la suite le studio Tōhō - recherche des assistants-réalisateurs. Bien qu'il n'ait jamais envisagé de travailler dans le cinéma et qu'il ait déjà un travail d'illustrateur de livres, Kurosawa répond à l'annonce du studio, qui demande aux candidats de rédiger un essai sur les défauts fondamentaux des films japonais et les moyens d'y remédier. Kurosawa explique dans son papier que si ces défauts sont fondamentaux, alors il n'y a aucun moyen de les corriger. Cette lettre au ton moqueur lui permet de passer les examens suivants. Le réalisateur Kajirō Yamamoto, qui fait partie des recruteurs, insiste pour que Kurosawa soit recruté. En février 1936, à l'âge de 25 ans, Kurosawa entre chez P.C.L.
Au cours de ses cinq années en tant qu'assistant, Kurosawa travaille pour un nombre important de réalisateurs différents, mais celui qui lui apporte le plus reste Kajirō Yamamoto. Sur ses vingt-quatre films en tant qu'assistant-réalisateur, dix-sept sont réalisés par Yamamoto, la plupart étant des comédies jouées par l'acteur Kenichi Enomoto, plus connu sous le non de Enoken. Yamamoto cultive le talent de Kurosawa, et en une année, il le fait passer directement de troisième assistant à assistant-réalisateur en chef. Les responsabilités de Kurosawa augmentent, et son travail va de l'élaboration des scènes et du développement du film aux repérages des lieux de tournage, en passant par la finition du scénario, les répétitions, l'éclairage, le doublage, le montage et la direction de la seconde équipe.  Dans son dernier film en tant qu'assistant-réalisateur, Uma/ Les chevaux (1941), Kurosawa s'occupe de l'essentiel de la production, Yamamoto étant déjà occupé par le tournage d'un autre film. Yamamoto confie à Kurosawa qu'un bon réalisateur doit avant tout être un excellent scénariste. Kurosawa réalise alors qu'il peut gagner davantage en écrivant des scénarios qu'en étant assistant-réalisateur. Il publie et vend plusieurs scénarios, mais n'obtient pas de son studio d'en assurer la mise en scène.
Durant les deux années suivant la sortie de Uma en 1941, Kurosawa est en quête d'une histoire qui pourrait lancer sa carrière de réalisateur. Vers la fin de l'année 1942, environ un an après le début de la guerre entre le Japon et les États-Unis, le romancier Tsuneo Tomita publie Sugata Sanshirō, un roman sur la naissance du judo dans la veine des récits héroïques et moralisateurs de Eiji Yoshikawa . À la lecture de ce livre, Kurosawa demande immédiatement à la Tōhō d'acquérir les droits d'adaptation et obtient d'être le réalisateur du film. Le tournage de La légende du grand Judo débute à Yokohama en décembre 1942. La production du film ne pose pas de problème, mais la censure, qui avait donné son accord en aval conformément à la Loi sur le cinéma de 1938, juge le résultat du tournage trop "anglo-saxon". La légende du grand Judo doit finalement sa sortie le 25 mars 1943 au réalisateur Yasujirō Ozu qui défendit le film. Néanmoins, 18 minutes de la version initiale furent censurées. La plupart de ces coupures sont aujourd'hui considérées comme définitivement perdues. La légende du grand Judo est un film caractéristique de l'idéologie de l'époque. Il exalte les vertus morales et l'abnégation du petit peuple, par opposition à l'égoïsme et à la méchanceté des bourgeois occidentalisés représentés par le personnage de Gennosuke.
Kurosawa s'intéresse ensuite au sujet des femmes ouvrières en temps de guerre dans Le plus dignement, un film de propagande tourné dans un style semi-documentaire au début de l'année 1944. Le scénario, écrit par Kurosawa, met en scène un groupe de jeunes ouvrières dans une usine de lentilles optiques à usage militaire qui fait tout son possible malgré les difficultés pour augmenter sa productivité. Au cours de la production, Yōko Yaguchi, l'actrice interprétant la meneuse du groupe d'ouvrières, est choisie par ses collègues pour présenter à Kurosawa leurs exigences. Paradoxalement, alors qu'ils s'opposent en permanence, Yaguchi et Kurosawa se rapprochent. Ils se marient le 21 mai 1945, alors que Yōko est enceinte de deux mois. Ils restent mariés jusqu'à la mort de Yōko en 1985. Ils ont ensemble deux enfants.
Juste avant son mariage, Kurosawa est pressé par le studio de donner une suite à La Légende du grand judo. La nouvelle légende du grand judo, film de propagande, sort en mai 1945. Dans le contexte de pénurie des derniers mois de la guerre, Kurosawa décide d'écrire le scénario d'un film moins cher à produire que les précédents. Les hommes qui marchèrent sur la queue du tigre, basé sur la pièce de kabuki Kanjinchō, avec Enoken, est terminé en septembre 1945. Après la capitulation du Japon en septembre de cette même année, le gouvernement d'occupation américain (SCAP) assimile le bushido, code d'honneur des samouraïs, aux kamikazes et au nationalisme japonais, et décide ainsi pendant un temps de limiter la production de jidai-geki, genre cinématographique historique au Japon. Les hommes qui marchèrent sur la queue du tigre, est ainsi interdit à cause de son histoire féodale et n'obtient son visa d'exploitation qu'en 1952.
Au lendemain de la guerre, Kurosawa s'inspire des idéaux démocratiques de l'occupation. Le premier film résultant de cette inspiration est Je ne regrette rien de ma jeunesse, sorti en 1946, inspiré par l'incident de Takigawa de 1933 et l'affaire de l'espion Hotsumi Ozaki, et dans lequel le réalisateur critique le régime japonais d'avant-guerre. Le personnage central du film est une femme, Yukie (interprétée par Setsuko Hara), qui cherche sa place dans un contexte de crise politique. Le scénario original dut être revu et corrigé de façon importante. Le film, chef d'eouvre de Kurosawa, divise pourtant la critique car son sujet politique et son féminisme sont controversés. En revanche, le succès auprès du public est présent, et le titre du film devient une phrase culte d'après-guerre.
Son film suivant, Un merveilleux dimanche, est présenté en juillet 1947 à une presse mitigée. Il s'agit d'une histoire d'amour relativement simple d'un couple appauvri par la guerre qui souhaite profiter de son jour de repos.
En 1947 sort La Montagne un film de Senkichi Taniguchi et écrit par Kurosawa. Ce film marque les débuts du jeune acteur Toshirō Mifune. C'est Kurosawa, à l'aide de Yamamoto, qui insista pour que le studio Tōhō engage Mifune. L'année suivante sort L'ange ivre. Bien que le scénario doive être réécrit à cause de la censure de l'occupation, Kurosawa a le sentiment de pouvoir enfin s'exprimer librement. Le film raconte l'histoire d'un médecin tentant de sauver un yakuza de la tuberculose. Il s'agit de la première collaboration entre le réalisateur et Mifune. Cette collaboration se poursuit durant les 16 films suivants du cinéaste (hormis Vivre), où Mifune joue les premiers rôles. À l'origine Mifune n'est pas censé jouer le personnage principal de L'Ange ivre, mais sa prestation de yakuza est telle qu'il domine le film et éclipse le rôle du docteur alcoolique tenu par Takashi Shimura. Kurosawa décide alors de ne pas gêner la montée en puissance du jeune acteur. Le jeu de rebelle de Mifune conquiert aussitôt le public. L'avant-première a lieu en avril 1948, et le film est élu meilleur film de l'année par la prestigieuse revue Kinema Junpō.
Avec le producteur Sōjirō Motoki et les réalisateurs Kajirō Yamamoto, Mikio Naruse et Senkichi Taniguchi, Kurosawa fonde l'Association artistique cinématographique (Eiga Geijutsu Kyōkai). Pour les débuts de cette organisation, et pour son premier film pour Daiei Motion Picture Company, Kurosawa adapte avec Taniguchi une pièce contemporaine de Kazuo Kikuta. Le duel silencieux (1949) a pour tête d'affiche Toshirō Mifune en jeune médecin idéaliste luttant contre la syphilis. Il s'agit d'une tentative délibérée de Kurosawa de sortir Mifune des rôles de gangsters.
Son second film de l'année 1949, également produit par l'Association artistique cinématographique et distribué par la Shintōhō, est Chien enragé, l'un des films les plus célèbres de Kurosawa. Ce film policier raconte l'histoire d'un jeune détective (interprété par Mifune) obsédé par son pistolet volé par un démuni qui s'en sert pour commettre des crimes. Adapté d'un roman de Kurosawa lui-même, il s'agit avant tout de sa première collaboration avec le scénariste Ryuzō Kikushima. L'une des séquences les plus célèbres du film, d'une durée de 8 minutes et sans dialogues, représente le jeune détective déguisé en pauvre vétéran errant dans les rues à la recherche de son arme.
Scandale produit par la Shōchiku et sorti en avril 1950, est inspiré d'une expérience personnelle du réalisateur avec la presse à scandale. Le film mêle drame judiciaire et problèmes sociaux sur fond de liberté d'expression et de responsabilités personnelles. Mais Kurosawa juge le travail flou et peu satisfaisant, rejoignant ce que s'accorde à dire la majorité des critiques.
Cependant, c'est avec son second film de 1950, Rashômon, que Kurosawa finit par gagner un tout nouveau public. Après la sortie de Scandale, Kurosawa est approché par les studios Daiei, afin qu'il réalise un deuxième film pour eux après Le Duel silencieux. Le réalisateur choisit alors le script d'un jeune scénariste, Shinobu Hashimoto, basé sur la nouvelle de Ryūnosuke Akutagawa intitulée Dans le fourré  qui narre le meurtre d'un samouraï et le viol de sa femme. Kurosawa voit dans cette nouvelle un potentiel cinématographique, et décide de la développer avec l'aide de Hashimoto. Daiei accueille le projet avec enthousiasme, tant le budget requis est faible. Le tournage de Rashômon se déroule du 7 juillet au 17 août 1950 dans les grands espaces de la forêt de Nara. La post-production du film dure une seule semaine, et est gênée par un incendie dans les studios. L'avant-première a lieu le 25 août au Théâtre Impérial de Tokyo, la sortie nationale le lendemain. Les critiques sont partagées, intriguées par le thème unique du film. Il s'agit néanmoins d'un succès financier modéré pour la société Daie.
Le film suivant de Kurosawa, pour Shochiku, est L'idiot une adaptation du roman de Fiodor Dostoïevski. Le cinéaste délocalise l'histoire de la Russie à Hokkaidō, mais reste très fidèle à l’œuvre originale, ce que de nombreuses critiques jugeront dommageable pour le film. Jugé trop long, le film de Kurosawa est raccourci, passant de 265 minutes (près de 4h30) à 166 minutes, ce qui rend l'histoire difficilement compréhensible. À sa sortie, les critiques sont très mauvaises, mais le film rencontre un succès modéré auprès du public, essentiellement grâce à la présence de Setsuko Hara.
Pendant ce temps, à l'insu de Kurosawa, Rashômon est sélectionné à la Mostra de Venise grâce aux efforts de Giuliana Stramigioli, une représentante basée au Japon d'une société de production italienne. Le 10 septembre 1951, Rashōmon reçoit la plus haute distinction du festival, le Lion d'or. Cette récompense surprend l'ensemble du monde du cinéma, qui à l'époque ignorait quasiment tout de la tradition cinématographique du Japon. Daiei exploite alors brièvement le film à Los Angeles jusqu'à ce que RKO rachète les droits de distribution sur le sol des États-Unis. Le risque est grand pour RKO : à l'époque, un seul film sous-titré est sur le marché américain, et le seul film japonais ayant été distribué à New York, une comédie de Mikio Naruse en 1937, fut un véritable flop. Pourtant, l'exploitation de Rashōmon est un succès, aidée par de nombreux critiques dont Ed Sullivan : lors des trois premières semaines, le film engrange 35 000 $, et ce dans un seul cinéma de New York. L'intérêt du public américain pour le cinéma japonais grandit alors dans les années 1950, éclipsant le cinéma italien. D'autres sociétés de distribution diffusent le film en France, en Allemagne de l'Ouest, au Danemark, en Suède et en Finlande. Grâce à cette renommée, d'autres cinéastes japonais commencent à recevoir des récompenses et à diffuser leurs travaux en Occident, comme Kenji Mizoguchi, et un peu plus tard Yasujiro Ozu, reconnus au Japon mais totalement inconnus en Occident.
Sa carrière gonflée par sa reconnaissance internationale, Kurosawa retourne chez Tōhō et travaille sur son prochain film, Vivre. Le film met en scène Watanabe (Takashi Shimura), un fonctionnaire atteint d'un cancer qui cherche à donner un dernier sens à sa vie. Pour le scénario, Kurosawa s'allie à Hashimoto et à l'écrivain Hideo Oguni, avec qui il coécrit 12 films.. Vivre sort en octobre 1952, Kurosawa est récompensé de son deuxième « meilleur film » de Kinema Junpō, et le succès au box-office est énorme.
En décembre 1952, Kurosawa s'isole durant 45 jours avec les deux scénaristes de Ikiru, Shinobu Hashimoto et Hideo Oguni. Ensemble, ils écrivent le scénario du prochain film du cinéaste, Les sept samouraïs. Il s'agit du premier véritable chanbara de Kurosawa, genre pour lequel il est aujourd'hui le plus connu. L'histoire, celle d'un pauvre village de l'époque Sengoku qui fait appel à un groupe de samouraïs afin de se défendre des bandits, est traitée par Kurosawa d'une manière totalement épique, et l'action est méticuleusement détaillée durant les trois heures et demie. Le film s'appuie sur une distribution d'ensemble impressionnante, composée notamment d'acteurs ayant déjà tourné avec Kurosawa. Trois mois sont nécessaires pour la préproduction, un mois pour les répétitions. Le tournage dure 148 jours étalés sur près d'un an, interrompu entre autres par des difficultés de production et d'ordre financier, ainsi que par les problèmes de santé de Kurosawa. Le film sort finalement en avril 1954, soit 6 mois après la date prévue. Le film coûte trois fois plus que prévu, et devient alors le film japonais le plus cher jamais réalisé. Les critiques sont positives, et le succès au box-office permet de rentrer rapidement dans les frais. Après de nombreuses modifications, il est distribué sur le marché international. Au fil du temps, et grâce aux versions non modifiées diffusées par la suite, le film accroît sa notoriété. En 1979, un vote parmi des critiques japonais le classe comme étant le meilleur film japonais de tous les temps.
En 1954, des tests nucléaires dans le Pacifique causent des retombées radioactives au Japon, et créent des incidents aux conséquences désastreuses, comme le Daigo Fukuryū Maru. C'est dans cette anxiété ambiante que Kurosawa conçoit son prochain film, Vivre dans la peur. Le propos porte sur un riche industriel (Toshirō Mifune) terrifié à l'idée d'une attaque nucléaire, et qui décide d'emmener sa famille dans une ferme au Brésil pour être en sécurité. La production est moins chaotique que lors du film précédent, mais à quelques jours de la fin du tournage, Fumio Hayasaka, compositeur et ami de Kurosawa, meurt de la tuberculose. La bande originale est alors achevée par l'assistant de Hayasaka, Masaru Satō, qui travaillera sur les huit prochains films de Kurosawa. Vivre dans la peur sort en novembre 1955, mais l'accueil des critiques et du public est timide et réservé. Le film devient alors le premier de Kurosawa à ne pas rentrer dans ses frais durant son exploitation en salle.
Le projet suivant de Kurosawa, Le château de l'araignée est une adaptation du Macbeth de William Shakespeare, dont l'histoire est transposée en Asie à l'époque Sengoku. Kurosawa donne pour instruction aux acteurs, et notamment à l'actrice principale Isuzu Yamada, d'agir et de jouer comme s'il s'agissait d'un classique de la littérature japonaise et non occidentale. Le jeu des acteurs s'apparente alors aux techniques et styles du théâtre nô. Le film est tourné en 1956 et sort en janvier 1957. Le succès en salle est légèrement moins mauvais que pour Vivre dans la peur. À l'étranger, le film devient rapidement une référence parmi les adaptations cinématographiques de Shakespeare.
La production d'une autre adaptation d'un classique européen suit immédiatement celle du Château de l'araignéeLes bas-fonds, adapté de la pièce du même nom de Maxime Gorki, est réalisé en mai et juin 1957. Bien que l'adaptation soit très fidèle à la pièce de théâtre russe, l’exercice de transposition à l'époque d'Edo est considéré comme une réussite artistique. La première a lieu en septembre 1957, et le film reçoit un accueil partagé, similaire à celui reçu par Le château de l'araignée.
Les trois films suivant Les sept samouraïs n'ont ainsi pas connu le même succès auprès du public japonais. Le travail de Kurosawa est de plus en plus sombre et pessimiste, et le réalisateur aborde les questions de la rédemption. Kurosawa, qui s'aperçoit de ces changements, décide délibérément de retourner à des films plus légers et divertissants. À cette même époque, le format panoramique devient très populaire au Japon. En résulte La forteresse cachée, film d'action-aventure mettant en scène une princesse, son fidèle général et deux paysans devant traverser les lignes ennemies pour pouvoir rejoindre leurs foyers. Sorti en 1958, La Forteresse cachée est un énorme succès au box-office et reste très populaire pour ses nombreuses influences, notamment sur le Star wars de George Lucas sorti en 1977.
Depuis Rashômon, les films de Kurosawa atteignent un public plus large, et la fortune du réalisateur augmente. Toho propose alors au réalisateur de financer lui-même une partie de ses films, et ainsi de limiter les risques financiers pour la société de production, en échange de quoi Kurosawa aurait davantage de liberté artistique en tant que coproducteur. Kurosawa accepte, et la Kurosawa Production Company naît en avril 1959, avec Toho comme actionnaire principal. Alors qu'il met maintenant en jeu son propre argent, Kurosawa choisit de réaliser un film critiquant ouvertement - et bien plus que ses précédentes œuvres - la politique et l'économie japonaise. Les salauds dorment en paix, basé sur un scénario de Mike Inoue, neveu de Kurosawa, raconte la vengeance d'un jeune homme grimpant dans la hiérarchie d'une entreprise corrompue afin de démasquer les responsables de la mort de son père. Le film colle au mieux à l'actualité de l'époque : pendant la production, de grandes manifestations ont lieu pour dénoncer le Traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon. Ce traité est considéré - notamment par la jeunesse - comme une menace pour la démocratie du pays car il donne plus de pouvoir aux entreprises et aux politiciens. Le film sort en septembre 1960 sous une critique positive mais le succès au box-office est modeste
Le garde du corps, le second film de Kurosawa Productions, est centré sur le samouraï Sanjūrō qui pousse à s'entretuer deux clans se disputant violemment le contrôle d'une ville du xixe siècle. Le réalisateur joue avec les conventions de genre, en particulier le western, et se permet un portrait artistique de la violence sans précédent au Japon. Sanjurō est parfois perçu comme un personnage fantaisiste qui renverse par magie le triomphe historique des marchands corrompus sur les samouraïs. Le film sort en avril 1961 et obtient un immense succès au box-office, rapportant plus d'argent que tous les films précédents de Kurosawa. Le film démontre une influence importante du genre au Japon, et inaugure une nouvelle ère pour les zankoku eiga, films de samouraïs ultra-violents. Le film et son humour noir ont largement été imités à l'étranger - Pour une poignée de dollars de Sergio Leone en est par exemple un remake scène-par-scène non autorisé -

À la suite du succès de Yōjimbō, Kurosawa se retrouve sous la pression de la Tōhō qui désire une suite. Il s'oriente alors vers un scénario qu'il écrivit avant Yōjimbō et le retravaille pour y inclure le héros. Sanjuro est le premier des trois films de Kurosawa à être adapté des travaux de l'écrivain Shūgorō Yamamoto (les deux autres sont Barberousse et Dodes'kaden). Le film est plus léger et plus conventionnel que Yōjimbō, bien que l'histoire de lutte de pouvoir au sein d'un clan de samouraïs est décrite avec des nuances très comiques. Le film sort le 1er janvier 1962 et surpasse rapidement Yōjimbō au box-office.
Pendant ce temps, la Tōhō acquiert à la demande de Kurosawa les droits d'adaptation de Rançon sur un thème mineur, roman policier de la série 87e District d'Ed McBain. Kurosawa veut en effet un film dénonçant le kidnapping, qu'il considère comme l'un des pires crimes. Le thriller Entre le ciel et l'enfer est tourné fin 1962 et sort en mars 1963 sous des critiques élogieuses. Le film explose une nouvelle fois les records d'audience de Kurosawa, et devient le plus gros succès de l'année au Japon. Toutefois, le film est blâmé pour une vague d'enlèvements ayant lieu peu après la sortie du film. Kurosawa lui-même reçoit des menaces d'enlèvement visant sa fille Kazuko.
Kurosawa enchaîne rapidement avec son prochain film Barberousse. Il se base pour cela sur des nouvelles de Shūgorō Yamamoto ainsi que sur Humiliés et offensés de Dostoïevski. Ce film d'époque qui se déroule dans un hospice du milieu du xixe siècle permet à Kurosawa de mettre en avant les thèmes humanistes qui lui sont chers. Yasumoto, un jeune médecin formé à l'étranger, vaniteux et matérialiste, est contraint de devenir interne dans la clinique pour pauvres du docteur Niide, surnommé Akahige  et interprété par Mifune. Au début réticent, Yasumoto finit par admirer Barberousse et à respecter les patients qu'il méprisait à son arrivée. Yūzō Kayama, l'interprète du personnage de Yasumoto, est à l'époque une star de films et de musiques populaires. Cette célébrité permet à Kurosawa de garantir un certain succès à son film. Le tournage, le plus long jamais effectué par le réalisateur, s'étale sur près d'une année après 5 mois de pré-production, et s'achève au printemps 1965. Barberousse sort en avril 1965, devient le plus grand succès de l'année au Japon et remporte le trophée du meilleur film de Kinema Junpo, le troisième et dernier pour Kurosawa.
Barberousse marque la fin d'une ère pour Kurosawa. Le réalisateur lui-même le reconnaît à la sortie du film, et déclare au critique Donald Richie qu'un cycle vient de se terminer, et que ses films à venir et ses méthodes de production seront différents. À la fin des années 1950, la télévision se développe et domine les audiences du cinéma. Les revenus des studios de cinéma chutent et ne sont plus investis dans des productions coûteuses et à risques comme celles de Kurosawa. Barberousse marque aussi chronologiquement la moitié de la carrière du cinéaste. Au cours de ses 29 premières années dans l'industrie du cinéma il réalise 23 films, tandis que lors des 28 années suivantes il n'en réalisera que 7 de plus, et ceci pour diverses raisons complexes.
Aussi, pour des raisons jamais réellement exposées, Barberousse est le dernier film de Kurosawa avec Toshirō Mifune. Quand le contrat d'exclusivité entre Kurosawa et Toho arrive à son terme en 1966, le réalisateur, alors âgé de 56 ans, s'apprête à prendre un virage important dans sa carrière. Les problèmes rencontrés par l'industrie cinématographique japonaise et les douzaines d'offres émanant de l'étranger l'incitent en effet à travailler hors du Japon, une première dans sa carrière.
Pour son premier projet étranger, Kurosawa s'inspire d'un article du magazine Life. Ce thriller produit par Embassy Pictures, qui aurait dû être tourné en anglais et titré Runaway Train, aurait été le premier film en couleur de Kurosawa. Mais la barrière de la langue est un problème majeur pour cette production, et la traduction en anglais du scénario n'est pas achevée à l'automne 1966, alors que le tournage est censé débuter. Le tournage nécessitant de la neige, il est reporté à l'automne 1967, puis annulé en 1968. Près de vingt ans plus tard, Andreï Kontchalovski, un autre étranger à Hollywood, réalise finalement Runaway Train, un film au scénario totalement différent des travaux de Kurosawa.
Malgré cet échec, Kurosawa est par la suite impliqué dans un projet hollywoodien beaucoup plus ambitieux. Tora ! Tora ! Tora !, produit par la 20th Century Fox et Kurosawa Production, est une description de l'attaque de Pearl Harbor des points de vue américain et japonais. La partie japonaise du film est initialement confiée à Kurosawa, la partie américaine à un réalisateur anglophone. Kurosawa passe plusieurs mois à travailler sur le scénario en compagnie de Ryuzo Kikushima et Hideo Oguni, mais rapidement le projet commence à se désagréger. Le réalisateur choisi pour les passages américains n'est pas comme prévu le célèbre anglais David Lean, ce que les producteurs avaient fait croire à Kurosawa, mais Richard Fleischer, un expert en effets spéciaux beaucoup moins connu que Lean. Le budget initial subit également des coupes, et la durée de film allouée aux séquences japonaises ne doit pas excéder 90 minutes, ce qui se révèle être un gros problème pour Kurosawa, dont le script dépasse les 4 heures. En mai 1968, après une multitude de modifications, un scénario tronqué plus ou moins fini est convenu. Le tournage débute en décembre, mais Kurosawa reste à peine trois semaines en tant que réalisateur. Son équipe et ses méthodes de travail sont peu familières aux exigences d'une production hollywoodienne et laissent perplexes les producteurs américains, qui en concluent que Kurosawa est un malade mental. Au Noël 1968, les producteurs annoncent que Kurosawa quitte la production, officiellement pour « fatigue ». Officieusement, il en est congédié. Finalement, il est remplacé par les deux réalisateurs Kinji Fukasaku et Toshio Masuda. Tora ! Tora ! Tora ! sort finalement en septembre 1970 sous des critiques peu enthousiastes, et reste une véritable tragédie dans la carrière du cinéaste. Kurosawa consacra en effet plusieurs années de sa vie sur un projet à la logistique cauchemardesque, pour finalement ne pas réaliser un seul mètre de film. Puis son nom est enlevé des crédits, alors que le script des séquences japonaises reste celui qu'il a coécrit. Par la suite, il se détache de son collaborateur de longue date, l'écrivain Ryuzo Kikushima, et ne travaillera plus jamais avec lui. Le projet met également au grand jour une affaire de corruption au sein de sa propre société de production. Sa santé mentale fut remise en question. Enfin, le cinéma japonais commence à le suspecter de vouloir mettre un terme à sa carrière cinématographique.
Sachant que sa réputation est en jeu après la débâcle du très médiatisé Tora ! Tora ! Tora !, Kurosawa passe rapidement à un nouveau projet. Keisuke Kinoshita, Masaki Kobayashi et Kon Ichikawa, trois amis de Kurosawa, viennent épauler le réalisateur. En juillet 1969, ils créent à eux-quatre une société de production qu'ils nomment le Club des Quatre Chevaliers (Yonki no kai). Bien que l'idée de base de cette société est de permettre aux quatre réalisateurs de créer un film chacun, il est parfois évoqué que la véritable motivation des trois autres réalisateurs est d'offrir plus facilement à Kurosawa la possibilité de mener à terme un film, et ainsi de signer son retour dans l'industrie du cinéma. Le premier projet proposé est un film historique appelé Dora-Heita, mais il est jugé trop coûteux et Kurosawa se tourne alors vers Dodes'kaden, nouvelle adaptation d'une œuvre de Yamamoto portant à nouveau sur les pauvres et les démunis. Kurosawa voulant démontrer qu'il est toujours capable de travailler rapidement et efficacement avec un budget restreint, le film est rapidement tourné en neuf semaines. Pour son premier travail en couleur, il laisse de côté le montage dynamique et les compositions complexes et se concentre davantage sur la création d'une palette de couleurs primaires audacieuse, quasi surréaliste, afin de mettre en valeur la toxicité de l'environnement des personnages. Le film sort au Japon en octobre 1970, où il rencontre un succès limité auprès des critiques et une totale indifférence du public. L'échec financier important cause la dissolution du Club des Quatre Chevaliers. À sa sortie à l'étranger, le film est relativement bien accueilli par la critique.
Incapable d'obtenir des financements pour les projets à venir et souffrant de problèmes de santé, Kurosawa semble atteindre un point de rupture : le 22 décembre 1971, il se tranche la gorge et les poignets à plusieurs reprises. Cette tentative de suicide échoue, et Kurosawa guérit assez rapidement. Il décide alors de se réfugier dans sa vie privée, ne sachant pas s'il réalisera de nouveau.
Au début de l'année 1973, le studio soviétique Mosfilm souhaite travailler avec le réalisateur. Kurosawa leur propose alors l'adaptation d'une autobiographie de l'explorateur russe Vladimir Arseniev, intitulée Dersou Ouzala, qu'il souhaite réaliser depuis les années 1930. Le roman traite d'un chasseur Hezhen vivant en harmonie avec la nature avant qu'elle ne soit détruite par la civilisation. En décembre 1973, Kurosawa, alors âgé de 63 ans, part s'installer un an et demi en Union Soviétique avec quatre de ses plus proches collaborateurs. Le tournage commence en mai 1974 en Sibérie dans des conditions naturelles extrêmement difficiles, et se termine en avril 1975. Kurosawa, alors épuisé et nostalgique, retourne au Japon dès le mois de juin. La première mondiale de Dersou Ouzala a lieu le 2 août 1975. Alors que la critique japonaise reste muette, le film est chaleureusement accueilli à l'étranger, remportant le Prix d'Or du Festival international du film de Moscou ainsi que l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Le succès au box-office est également au rendez-vous.
Bien qu'il reçoit des propositions de projets pour la télévision, Kurosawa ne manifeste aucun intérêt à sortir du monde du cinéma. Néanmoins, en 1976, il accepte d'apparaître dans une série de publicités télévisées pour le whisky Suntory. Craignant qu'il ne puisse plus réaliser de nouveau film, le réalisateur continue néanmoins de travailler sur divers projets, d'écrire de nouveaux scénarios, et crée des illustrations détaillées de ses travaux dans l'intention de laisser derrière lui une empreinte visuelle de ses plans, au cas où il ne pourrait les filmer.
En 1977, le réalisateur américain George Lucas sort le premier épisode de la saga Star Wars, un film de science-fiction au succès planétaire influencé par La Forteresse cachée de Kurosawa. Lucas, qui vénère Kurosawa et le considère comme un modèle, est choqué d'apprendre que le Japonais est incapable de trouver les fonds nécessaires pour un nouveau film. En juillet 1978, Lucas et Kurosawa se rencontrent à Los Angeles pour évoquer le projet le moins risqué du réalisateur japonais : Kagemusha, l'Ombre du guerrier, une épopée racontant l'histoire d'un voleur qui devient le double d'un seigneur japonais. Lucas est passionné par le scénario et les illustrations de Kurosawa et use alors de son influence pour convaincre la 20th Century Fox de produire le film, dix ans après l'échec de Tora ! Tora ! Tora !. Lucas parvient également à engager Francis Ford Coppola — un autre fan de Kurosawa — en tant que coproducteur.
La production de Kagemusha débute en avril 1979 avec un Kurosawa de bonne humeur. Le tournage s'étale de juin 1979 à mars 1980 et n'est pas épargné de problèmes, avec notamment le renvoi de l'acteur principal Shintaro Katsu. Katsu est alors remplacé par Tatsuya Nakadai, qui joue alors le premier de ses deux rôles principaux avec Kurosawa. Le film est terminé avec quelques semaines de retard et sort à Tokyo en avril 1980. Kagemusha devient rapidement un succès au Japon. Il s'agit également d'un succès à l'étranger, tant au niveau des critiques qu'au box-office. Le film remporte la Palme d'or au Festival de Cannes 1980 en mai. Kurosawa passe le reste de l'année 1980 à promouvoir son film, à recevoir des récompenses et à exposer ses peintures, qui ont servi de storyboards.
Le succès international de Kagemusha permet à Kurosawa d'entamer son projet suivant, Ran, une autre épopée. Le scénario, en partie fondé sur la tragédie Le Roi Lear de William Shakespeare, dépeint un sanguinaire daimyō (interprété par Tatsuya Nakadai) qui, après avoir banni son seul fils loyal, lègue son royaume à ses deux autres fils qui ne tardent pas à le trahir, plongeant alors le royaume tout entier dans une guerre fratricide. Les studios japonais sont réticents pour produire un des films les plus coûteux de l'histoire du pays, et un financement étranger est une nouvelle fois nécessaire. Cette fois-ci, c'est le producteur français Serge Silberman qui vient en aide à Kurosawa. Le tournage ne commence qu'en décembre 1983, et dure plus d'un an. En janvier 1985, la femme de Kurosawa, Yōko, tombe malade, et la production de Ran est stoppée. Yōko meurt le 1er février à l'âge de 64 ans. La première du film a lieu le 31 mai 1985 au Festival international du film de Tokyo. Le film est un succès financier modeste au Japon, mais beaucoup plus important à l'étranger. Comme précédemment pour Kagemusha, Kurosawa commence un tour d'Europe pour la promotion de son film jusqu'à la fin de l'année.
Ran remporte plusieurs récompenses au Japon, mais n'est pas aussi acclamé que d'autres travaux de Kurosawa des années 1950 et 1960. Le monde du cinéma est très surpris lorsque le Japon décide de ne pas sélectionner le film pour l'Oscar du meilleur film étranger en 1986. Mais Kurosawa et les producteurs attribuent ce choix à une incompréhension : à cause de la complexité du règlement de l'Academy, personne ne sait si le film peut concourir pour le Japon, pour la France (par son financement), ou bien pour les deux.
Pour son film suivant, Kurosawa choisit un sujet très différent de ce qu'il a pu aborder tout au long de sa carrière. Rêves, un film profondément personnel, est entièrement basé sur les propres rêves du réalisateur. Pour la première fois depuis près de quarante ans, Kurosawa s'attelle seul à l'écriture du scénario. Bien que le budget prévisionnel soit plus faible que Ran, les studios japonais restent réticents à produire un nouveau film de Kurosawa. Le cinéaste se tourne alors vers un autre de ses admirateurs célèbres, le réalisateur américain Steven Spielberg, qui persuade la Warner Bros de racheter les droits du film. Ce rachat permet à Hisao Kurosawa, le fils d'Akira, coproducteur et futur dirigeant de Kurosawa Productions, de négocier plus facilement un prêt au Japon permettant de couvrir les frais de production. Le tournage dure plus de huit mois, et Rêves est projeté pour la première fois en mai 1990 au Festival de Cannes. L'accueil au Festival est poli mais discret, et il en sera de même lors de sa diffusion internationale.
Kurosawa se tourne ensuite vers une histoire plus conventionnelle, Rhapsodie en août, qui s'intéresse aux cicatrices du bombardement nucléaire de Nagasaki à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le scénario est une adaptation du roman de Murata Kiyoko, mais les références au bombardements viennent du réalisateur et non du livre. Le film, le premier entièrement produit au Japon depuis Dodes'kaden, est également le premier film de Kurosawa dans lequel apparaît une star du cinéma américain, en l’occurrence Richard Gere dans le petit rôle du neveu de l'héroïne. Le tournage a lieu début 1991 et sort le 25 mai de la même année. Les critiques sont très mauvaises, notamment aux États-Unis où Kurosawa est accusé d'antiaméricanisme.
Kurosawa ne perd pas de temps et passe très rapidement à son projet suivant, Madadayo. Basé sur les essais autobiographiques de Hyakken Uchida, le film suit la vie d'un Japonais professeur d'Allemand durant la Seconde Guerre mondiale et l'après-guerre. Le récit est centré sur les célébrations d'anniversaires avec ses élèves, au cours desquelles le protagoniste répète son refus de mourir tout de suite - un thème de plus en plus récurrent dans les travaux du réalisateur alors âgé de 81 ans. Le tournage débute en février 1992 et se termine en septembre. Le film sort le 17 avril 1993, mais récolte des critiques décevantes.
Cet échec n'empêche toutefois pas Kurosawa de continuer à travailler. En 1993, il écrit le scénario original de La Mer regarde, suivi en 1995 du script de Après la pluie. Alors qu'il finalise ce dernier en 1995, Kurosawa chute et se brise la base de la colonne vertébrale. À la suite de cet accident, il doit utiliser un fauteuil roulant pour le reste de sa vie, mettant fin aux espoirs de le revoir un jour réaliser un nouveau film. Son souhait de toujours - mourir sur le tournage d'un film- ne se réalisera jamais.
Après cet accident en 1995, la santé d'Akira Kurosawa commence à se détériorer. Alors que son esprit est toujours vif et fort, son corps l'abandonne, et pour les six derniers mois de sa vie, le cinéaste reste chez lui, au lit, à écouter de la musique et regarder la télévision. Le 6 septembre 1998, Akira Kurosawa meurt d'une attaque cérébrale à Setagaya (Tokyo) à l'âge de 88 ans.
Sources : Gilles Deleuze, L'image-mouvement, chapitre 11 et Wikipedia.
FILMOGRAPHIE:
1943La légende du grand Judo 
(Sugata Sanshiro). Avec : Susumu Fujita (Sanshiro Sugata), Denjiro Okochi (Shogoro Yano, maître de judo). 1h40.
En 1882, dans un port japonais, arrive Sanshiro Sugata, un jeune homme qui veut apprendre le "jujitsu" auprès du maître Momma. Au cours d'une réunion, les adeptes du jujitsu parlent avec mépris d'une nouvelle technique appelée "judo", dont les émules pensent détrôner le jujitsu comme principal art martial. Pourtant Sugata assiste sur un quai à un duel nocturne où le maître Shogoro Yano fait la preuve éclatante de la supériorité du judo, en envoyant tous ses adversaires dans l'eau. Subjugué, Sugata jete ses sandales, qui sont emportées doucement par la pluie et suit Yano...
1944Le plus dignement 
(Ichiban utsukushiku). Avec : Takashi Shimura (Goro Ishida), Sôji Kiyokawa (Soichi Yoshikawa), Ichirô Sugai (Ken Shinda). 1h25.
Le quotidien de jeunes ouvrières dans une usine fabriquant des lentilles de précision pour les viseurs de canons
1945La nouvelle légende du grand Judo 
(Zoku Sugata Sanshiro). Avec : Denjirô Ôkôchi (Shogoro Yano), Susumu Fujita (Sanshiro Sugata). 1h23.
Yokohama 1887, deux ans ont passé depuis les premières aventures de Sanshiro Sugata. Le vaillant judoka perfectionne son art du judo au près de Yano, son maître vénéré. Il est toujours autant épris de Sayo, la fille de l'un de ses anciens adversaires.Mais c'est un autre vieil ennemi qui lui cause plus de soucis. Les deux frères de Gennosuke Hikagi ne rêvent que de vengeance et menacent dangereusement Sanshiro. Ce dernier devra d'abord vaincre un boxeur venu d'Amérique avant de relever l'ultime défi lancé par les deux frères : un combat pieds nus au sommet d'une montagne enneigée.
1945Qui marche sur la queue du tigre... 
(Tora no o wo furmu otokotachi). Avec : Denjirô Ôkôchi (Benkei), Susumu Fujita (Togashi), Kenichi Enomoto (le porteur). 0h59.
Au XIIe siècle, les guerres de clans font rage au Japon. Le prince Yoshitsune est pourchassé par son frère aîné, jaloux de sa récente victoire sur le clan Heike. Yoshitsune prend alors la fuite, aidé par six fidèles vassaux déguisés en moines pour tromper leurs poursuivants.
1946Ceux qui batissent l'avenir
(Asu o tsukuru hitobito). Co-réalisé avec Kajiro Yamamoto et Hideo Sekigawa. Avec : Susumu Fujita (Fujita), Hideko Takamine (Takamine), Kenji Susukida (Gintaro Okamoto). 1h22.
Deux sœurs, l'une danseuse et l'autre script dans un grand studio de cinéma, se trouvent mêlées à grève de solidarité vis à vis des travailleurs des chemin de fer en grève...
1946Je ne regrette rien de ma jeunesse 
(Waga seishun ni kuinashi). Avec : Setsuko Hara (Yukie Yagihara), Susumu Fujita (Noge), Denjirô Ôkôchi (Professor Yagihara). 1h50.
Kyoto, 1933. Alors qu’un régime militaire est instauré au Japon, le professeur d’université Yagihara est démis de ses fonctions car jugé trop démocrate. Il est soutenu par un petit groupe d’étudiants progressistes auquel appartiennent Noge et Itokawa. Yukie, la fille du professeur, tombe amoureuse du fougueux Noge qui se lance bientôt corps et âme dans la lutte contre le régime. Après avoir passé quatre ans en prison, il est libéré sur parole. Il semble s'être assagi et part en Chine où il milite pour la paix. De retour à Tokyo en 1941, il retrouve Yukie, décidée à suivre son grand amour quoi qu’il advienne. Ils se marient mais Noge est arrêté en décembre 1941. Traité d'espion, il est torturé à mort. Yukie choisit d'aller vivre à la campagne chez les parents de son défunt mari qui ne s'était jamais réconcilié avec eux pour leur prouver la grandeur de leur fils. Mais les parents sont traités par les autres villageois comme les parents d'un traitre. Yukie est elle-même en butte aux insultes des paysans qui la considèrent comme une espionne. Néanmoins, Yukie persévère et, en dépit de ses origines citadines, les aide aux travaux des champs, même quand la rizière est saccagée. A la fin de la guerre, justice est rendue à Noge. Yukie choisit de retourner vivre à la campagne, dans le village des beaux-parents où elle est dorénavant respectée et où il y a encore tant à faire.
1947Un merveilleux dimanche 
(Subarashiki nichiyobi). Avec : Isao Numasaki (Yuzo), Chieko Nakakita (Masako), Atsushi Watanabe (Yamamoto). 1h48.
Dans Tokyo ravagé par la guerre, Yuzo et sa fiancée Masako passent leur dimanche après-midi ensemble, en essayant de passer un bon moment avec seulement 35 yens. A l'occasion d'une publicité pour une maison à louer et de la visite de la maison modèle, ils rêvent de leur installation future. Ils jouent avec des enfants, puis recherchent un ami devenu directeur d'une boite de nuit. Après la visite du zoo, ils décident d'aller écouter en concert La symphonie inachevée de Shubert, mais les places sont trop chères. Après des consommations dans un café que le jeune homme doit payer avec son imperméable, ils se retrouvent dans le lieu du concert maintenant désert. Pour elle, seule spectatrice, il "dirige" La symphonie inachevée. Peu après, ils doivent se quitter à la gare, là où ils s'étaient retrouvés le matin.
1948L'ange ivre 
(Yoidore tenshi). Avec : Takashi Shimura (le Dr. Sanada), Toshiro Mifune (Matsunaga), Michiyo Kogure (Nanae). 1h38.
Le vieux docteur Sanada exerce ses fonctions dans un quartier pauvre, au bord d'un étang-poubelle. Il passe pour le bienfaiteur du quartier, car il est bon et sévère, mais c'est aussi un ivrogne invétéré. Une nuit, il reçoit la visite inattendue d'un jeune truand blessé d'une balle, et le soigne durement, sans anesthésie. Mais il découvre en même temps que Matsunaga est atteint de tuberculose, et celui-ci refuse d'abord violemment de se laisser soigner. Une étrange amitié va bientôt lier ces deux hommes que tout oppose. Matsunaga accepte d'être soigné et veut changer de vie, mais le "boss" Okada s'y oppose, et lui prend en outre sa maîtresse, Nanae. C'est le début de la fin, et Matsunaga trouve la mort lors de l'affrontement avec Okada. Une fille du bar qui était amoureuse de lui arrange ses funérailles, et le docteur Sanada, qui voit dans la mort du bandit comme la disparition d'une seconde jeunesse, retrouve l'espoir auprès d'une jeune fille qu'il a guérie de la tuberculose.
1949Le duel silencieux
(Shizukanaru ketto). Avec : Toshirô Mifune (Kyoji Fujisaki), Takashi Shimura (Konosuke Fujisaki), Miki Sanjô (Misao Matsumoto). 1h35.
1944, dans un hôpital de l'armée, le jeune docteur Kyoji Fujisaki opère un soldat touché d'une balle dans le ventre. Débordé par son travail, et ayant retiré ses gants durant l'opération, il se coupe au doigt avec un scalpel. Le lendemain, il apprend que son patient était atteint de la syphilis...
1949Chien enragé 
(Norainu). Avec : Toshiro Mifune (l'inspecteur de police Goro Murakami), Takashi Shimura (le commissaire Sato). 2h02.
Un été torride dans le Tokyo d'après-guerre : dans un tramway bondé, le jeune policier Murakami s'aperçoit qu'on lui a volé son revolver, ce qui est considéré comme un fait très grave. Terriblement culpabilisé, il présente sa démission à son chef. Il se pose en effet des questions d'éthique : son pistolet contenant 7 balles, combien de meurtres aura-t-il sur la conscience s'il ne retrouve pas l'arme avant qu'elle ait servi ? Son chef, loin d'accepter la démission, demande au contraire au jeune policier d'effectuer lui-même l'enquête sur ce vol, avec l'aide d'un policier beaucoup plus âgé, le commissaire Sato. Grâce aux fichiers de la police, Murakami finit par retrouver une fille, " voleuse à la tire ", qui était auprès de lui dans le tram. Elle commence par nier, mais, comme il la suit toute une journée, finit par lui donner une indication pour contacter les revendeurs d'armes dans les bas-fonds. Il poursuit alors seul son enquête, ce qui l'amène à fréquenter les milieux les plus divers : déguisé en ancien combattant, il s'introduit peu à peu dans les couches les plus marginales d'une population qui survit difficilement à la défaite. Murakami et le commissaire Sato sont enfin sur la piste d'un suspect, Honda, qu'ils coincent à l'occasion d'un match de base-ball. Mais il s'avère que ce n'est pas lui le coupable, et, pendant ce temps, le revolver tue deux fois, et blesse un policier qui collaborait avec Murakami. Celui-ci, sous le coup de la honte et du sentiment de responsabilité personnelle, décide de retrouver le voleur coûte que coûte. Traquant son amie, la danseuse Harumi, il finit par surprendre le voleur, Yusa, dans une gare, à l'aube. Une poursuite s'ensuit dans la nature, et Murakami se bat sauvagement avec Yusa dans un champ de fleurs, au son d'un piano voisin... Finalement, il lui met les menottes, et les deux hommes s'écroulent, épuisés.
1950Scandale
(Shubun). Avec : Toshirô Mifune (Ichirô Aoye), Shirley Yamaguchi (Miyako Saijo), Yôko Katsuragi (Masako Hiruta). 1h44.
Au cours d'une excursion à la montagne, un peintre, Ichiro Aoye, rencontre par hasard une jeune chanteuse à la mode, Miyako Saijo, et, après un violent orage, ils partagent une chambre dans une auberge voisine. Mais des photographes d'un journal à scandales avaient suivi Miyako, et le journal en question publie des photos du couple comme s'il s'agissait d'une "idylle secrète"...
1950Rashomon 
Avec : Toshiro Mifune (le bandit Tajômaru), Machiko Kyo (la femme), Masayuki Mori (le samouraï), Takashi Shimura (le bûcheron). 1h28.
Le corps d'un samouraï a été retrouvé mort, tué vraisemblablement par le bandit Tajomaru. On va assister à quatre témoignages, tous sensiblement différents, sur le déroulement de l'affaire : tout d'abord celui du bandit, puis celui de la femme du samouraï tué, qui était présente. Une chamane invoque l'esprit du samouraï mort, qui raconte sa propre version des faits. Enfin, le bûcheron, seul témoin direct de l'affaire, donnera la version qu'il considère comme la seule objective.
1951L'idiot 
(Hakuchi). Avec : Setsuko Hara (Taeko Nasu), Masayuki Mori (Kinji Kameda), Toshirô Mifune (Denkichi Akama). 2h46.
Après sa démobilisation, Kinji Kameda retourne dans l'île septentrionale de Hokkaido, frappé d'une sorte "d'idiotie" qui l'a rendu excessivement naïf et altruiste. Sur le ferry-boat, il fait la connaissance de Denkichi Akama qui rentre pour assister aux funérailles de son père, un notable local. Il lui avoue avoir quitté Hokkaido après qu'on l'a accusé d'avoir volé de l'argent à son père pour acheter une bague à une fille nommée Taeko Nasu...
1952Vivre 
(Ikiru). Avec : Takashi Shimura (Kanji Watanabe), Shinichi Himori (Kimura), Haruo Tanaka (Sakai), Minoru Chiaki (Noguchi). 2h15.
Kanji Watanabe, chef de la "Section des Citoyens" dans une administration publique, découvre qu'il est atteint d'un cancer et qu'il n'a que trois mois à vivre, et en même temps que son fils n'a pas d'affection pour lui...
1954Les sept samouraïs 
Avec : Takashi Shimura (Kanbei, le chef des samouraïs), Toshiro Mifune (Kikuchiyo, le paysan samouraï), Yoshio Inaba (Gorobei).2h59.
En 1586, au Japon. Las des incursions répétées des brigands qui s'emparent de leurs récoltes et de leurs femmes, les paysans d'un petit village décident, sur les conseils de l'ancien Gisaku, de faire appel à des samouraïs. Il leur faudra trouver des samouraïs suffisamment pauvres pour accepter de combattre pour de la nourriture. Quatre villageois sont chargés de les rechercher. Ils réussissent à convaincre le samouraï Kanbei de les aider : celui-ci va recruter ses compagnons. C'est finalement six samouraïs et Kikuchiyo, un jeune paysan qui veut se faire passer pour tel, qui arrivent dans le village. Là, ils vont apprendre aux villageois à se battre, à fortifier leur village. Après plusieurs escarmouches, un combat d'une extrême violence et sous une pluie torrentielle opposera villageois et samourais aux bandits, une quarantaine d'hommes montés sur des chevaux, armés d'arquebuses et protégés par des casques et des cuirasses. Les bandits sont tués et les paysans sont finalement vainqueurs : ils pensent à nouveau vivre en paix sur leurs terres. Les samourais, qui ont perdu quatre des leurs, s'apprêtent de nouveau à mettre leurs sabres au service d'une nouvelle cause.
1955Vivre dans la peur 
(Ikimono no kiroku). Avec : Toshirô Mifune (Kiichi Nakajima), Takashi Shimura (Docteur Harada), Minoru Chiaki (Jiro Nakajima). 1h43.
Un vieil homme, Kiichi Nakajima, propriétaire d'usine, est obsédé par la menace atomique qui, croit-il, pèse encore sur le Japon après Hiroshima et Nagasaki. Pour échapper à cette menace, il fait construire un abri souterrain, puis pense à émigrer au Brésil avec toute sa famille. Mais celle-ci le croit fou, et se tourne vers les médecins et la justice pour le faire reconnaître irresponsable....
1957Le chateau de l'arraignée 
(Kumonosu-Jo). Avec : Toshirô Mifune (Taketori Washizu), Isuzu Yamada (Lady Asaji Washizu), Akira Kubo (Yoshiteru Miki). 1h39.
Au Moyen Age japonais, deux généraux, Washizu et Miki, sont perdus dans les brumes et la forêt, au retour d'une bataille victorieuse. Ils rencontrent une sorcière qui leur prédit que Washizu deviendra commandant du Fort Septentrional, et succédera à son seigneur Tsuzuki, mais que ce sera pourtant le fils de son ami Miki qui régnera..
1957Les bas-fonds 
(Donzoko). Avec : Toshiro Mifune (Sutekichi, le voleur), Isuzu Yamada (Osugi), Ganjiro Nakamura (son mari). 2h07.
Dans les bas fonds d'Edo, vers 1860, sous un mur d'enceinte où l'on déverse les ordures, vit un petit monde de déshérités dans un misérable asile tenu par Rokubei et sa femme Osugi, couple de propriétaires avares et impitoyables. On y trouve entre autres un acteur déchu et alcoolique, qui pense qu'il va remonter sur scène, un ex-samurai se vantant d'exploits improbables, un ferrailleur et sa femme moribonde, un joueur invétéré, une prostituée de bas étage, et un voleur qui n'a pas froid aux yeux, ni peur de la police, Sutekichi.
1958La forteresse cachée 
(Kakushi toride no san akunin). Avec : Toshiro Mifune (le général Rokurota Makabe), Misa Uehara (la princesse). 2h19.
Au cours des guerres civiles dans le Japon du XVI, siècle, deux paysans avides, Tahei et Matashichi, rencontrent par hasard des samouraïs poursuivant un soldat, et apprennent que la Princesse Yukihime, héritière du clan Akiz'uki qui vient d'être vaincu, se cache avec le trésor de guerre du clan, constitué de barres d'or....
1960Les salauds dorment en paix 
(Warni yatsu hodo yoku nemuru). Avec : Toshirô Mifune (Koichi Nishi), Masayuki Mori (Vice President Iwabuchi). 2h31.
Au moment où Iwabuchi, vice-président de l'office pour la mise en valeur des terrains inutilisés, marie sa fille Yoshiko à son secrétaire, Koichi Nishi, le sous-directeur Wada est arrêté par la police. Wada et le comptable Miura sont accusés d'avoir reçu des pots de vin d'une compagnie de construction. Mais la police ne réussit pas à leur tirer le moindre renseignement et les relâche. Miura se suicide, et l'on pense que Wada a suivi son exemple, en trouvant un message près d'un volcan. En fait, Wada a été sauvé par Nishi, le gendre d'Iwabuchi, mais on le croit mort. Nishi séquestre Wada et se sert de lui pour obtenir de Shirai et de Moriyama une confession sur la mort de son père, qui s'était suicidé en se jetant d'une fenêtre. Quand Nishi décide de s'attaquer à Iwabuchi, il découvre qu'il est très amoureux de Yoshiko. Un fâcheux concours de circonstances l'empêche de mener à bien la tâche qu'il s'était assignée : rendre justice à son père. Et Iwabuchi, pour qui il est devenu une menace permanente, le fait tuer par des hommes de main au volant de sa voiture. Il rédige un rapport destiné à un supérieur mystérieux, sans doute un politicien.
1961Le garde du corps 
(Yojimbo). Avec : Toshiro Mifune (Sanjuro Kuwabatake, ronin), Eijiro Tono (vendeur de saké), Kamatari Fujiwara (Tazaemon, marchand de soie), Takashi Shimura (Tokuemon, brasseur de saké). 1h50.
Sanjuro, un samouraï sans maître arrive dans le village de Manomedivisé par une lutte impitoyable entre deux clans, celui d'un brasseur de saké, Tokuemon, et celui d'un marchand de soie, Tazaemon. Sanjuro va comprendre le bénéfice qu'il peut tirer de la situation. Il va vendre alternativement ses talents aux deux bandes rivales.
1962Sanjuro 
(Tsubaki Sanjuro). Avec : Toshiro Mifune (Sanjuro Tsubaki, ronin), Tatsuya Nakadai (Hanbei Muroto). 1h36
Sanjuro Tsubaki, alias Sanjuro Kuwabatake du précédent Yojimbo, surprend une réunion secrète de jeunes samouraïs, qui veulent lutter contre la corruption du clan dont ils rendent responsable le chambellan Kurofuji. Le chef des samouraïs, Iiro Izaka, n'est autre que le neveu du chambellan, et il a obtenu l'appui de Kikui, le chef de la police. Sanjuro leur explique (sans qu'ils aient rien demandé) qu'à son avis, l'accord de Kikui était trop beau pour être honnête...
1963Entre le ciel et l'enfer 
(Tengoku to jigoku). Avec : Toshiro Mifune, Kyoko Kagawa, Tatsuya Mihashi, Yutaka Sada.
Dans un luxueux appartement qui domine Tokyo, a lieu une réunion entre Kingo Gondo, fondé de pouvoir d'une importante fabrique de chaussures, et les membres du conseil d'administration, qui tentent d'imposer une nouvelle politique de " chaussures bon marché ", à laquelle s'oppose Gondo, hypothéquant ses biens pour pouvoir racheter la majorité des parts. Soudain, on annonce que son jeune fils a été enlevé, ce qui sème la panique, car le kidnapper demande une rançon de 30 millions de yens. Mais un délicat dilemme survient lorsqu'on apprend que le ravisseur s'est trompé et a en fait enlevé le fils du chauffeur de Gondo. Après une longue hésitation, et sous la surveillance secrète de la police, menée par l'inspecteur Tokuro, il décide de payer la rançon, qui doit être jetée par les fenêtres du super-rapide japonais, le " Shinkansen". Après quoi, l'enquête pour retrouver le kidnapper commence, avec tous les moyens possibles de la police. Au bout d'une longue investigation, l'inspecteur Tokuro découvre les cadavres de deux complices, et finit par traquer le ravisseur dans les bas fonds de Tokyo, où se retrouvent drogués et pourvoyeurs de drogue. Il arrête le kidnapper, Takeuchi, un jeune étudiant en médecine, qui, au cours d'une entrevue avec Gondo en prison, dénonce sa richesse insultante...
1965Barberousse 
(Akahige). Avec Toshiro Mifune (Kyojo Niide, dit Barberousse, chirurgien), Yuzo Kayama (Noboru Yasumoto). 3h05.
En 1820, à Edo, le jeune médecin Yasumoto est nommé interne à la clinique du docteur Kyojo Niide, surnommé Barberousse, le médecin des pauvres. Au terme d’expériences parfois éprouvantes, Yasumoto découvre ainsi la misère des quartiers et s’ouvre au monde par l’intermédiaire de Barberousse, devenu son mentor.
1970Dodes' kaden
Avec : Yoshitaka Zushi (Rokkuchan), Kin Sugai (Mère de Rokkuchan), Kazuo Kato (Peintre), Junzaburo Ban (Yukichi Shima)
Un jeune garçon un peu " attardé " conduit un tramway sorti de son imagination, dont il reproduit le bruit par une onomatopée locale : "Dodes'kaden, dodes'kaden". Il part ainsi à la découverte d'un quartier déshérité, reflet négatif du Japon industriel, où cohabitent divers personnages tous plus fous les uns que les autres,où le rêve est la seule façon d'échapper à la dureté du quotidien, au manque d'argent, au manque d'avenir...
1975Dersou Ouzala 
(Dersu Uzala). Avec : Maxime Munzuk (Dersou Ouzala), Yuri Solomine (Vladimir Arseniev), Svetania Danilchenko (Anna, son épouse). 2h21.
En 1902, en compagnie d'un petit groupe Vladimir Arseniev procède à des relevés topographiques de la région d'Oussouri. Ils rencontre un chasseur, un mongol, qui vient les voir dans leur campement. Au départ, les militaires ne savent que penser de ce vieil homme bizarre mais ils tombent vite sous le charme : Dersou connaît la taïga comme sa poche, leur fait éviter les pièges, trouver de la nourriture, gagner du temps...
1980Kagemusha 
Avec : Tatsuya Nakadai (Shingen Takeda et son double, le Kagemusha), Tsutomu Yamazaki (Nobukado Takeda, frère de Shingen). 2h59.
En 1572, le Japon est en proie aux guerres incessantes entre clans rivaux. Le plus puissant de ses clans est commandé par Shingen Takeda, qui voudrait agrandir son terrritoire (le domaine de Kai), mais se heurte à plusieurs autres chefs de clans prestigieux, notamment Ieyasu Tokugawa et Nobunaga Oda, qui lui barrent la route au sud et à l'ouest.
Lors du siège du puissant château de Noda, Shingen Takeda est blessé à mort par un tireur embusqué. La nouvelle se répand vite chez ses ennemis, mais aucun n'a la preuve que Shingen est vraiment mort. Fort de ce doute, celui-ci fait promettre à ses généraux de garder le secret de sa mort pendant trois ans, période durant laquelle il sera remplacé par un "Kagemusha" (littéralement : "Ombre du guerrier" ou "Double"). C'est son frère cadet, Nobukado, qui avait lui-même tenu ce rôle pendant un certain temps, qui choisit un sosie "parfait", un voleur qu'il avait sauvé de la mort à cause, précisément, de cette étonnante ressemblance.
Les conseils de Nobukado et ses propres qualités font du Kagemusha un seigneur aussi efficace et respecté que le vrai, ce qui lui vaut la jalousie du prince héritier, Katsuyori. Mais le stratagème est bientôt éventé. Le double, renvoyé, assiste, impuissant et à demi fou, à la défaite du clan Takeda lors de la grande bataille de Nagashino, en 1575, où il se jette au devant des balles ennemies. Le Japon sera alors unifié et vivra en paix, et fermé au monde, pendant l'ère Tokugawa, jusqu'en 1868, année de la Réforme de l'empereur Meiji.
1985Ran 
Avec : Tatsuya Nakadai (Hidetora Ichimonji, le seigneur) Akira Terao (Taro Takatora Ichimonji, son fils aîné) Jinpachi Nezu (Jiro Masarora Ichimonji, son fils cadet). 2h40.
Dans le Japon féodal du XVIème siècle en proie aux guerres de clans, le vieux seigneur Hidetora Ichimonji, flanqué de son "fou" Kyoami et de toute sa suite, décide soudain, après une partie de chasse, de donner son fief et ses trois châteaux à ses trois fils, Taro (l'aîné), Jiro et Saburo. Pourtant, ce dernier est hostile au projet, pensant que cela précipitera la division, puis la perte du clan Ichimonji : il est banni pour avoir osé braver l'autorité du patriarche...
1990Rêves 
(Konna yume o mita). Avec : Akira Terao ("Moi"), Mitsunori Isaki ("Moi" jeune garçon"),Toshihiko Nakano ("Moi" à 5 ans). 2h00.
Recréation filmée de huit des rêves que Kurosawa a faits à diverses époques de sa vie.
1991Rhapsodie en août 
(Hachi-gatsu no kyôshikyoku). Avec : Sachiko Murase (Kané), Hisashi Igawa (Tadao), Richard Gere (Clark). 1h38.
L'été 1990, quatre des petits-enfants de Kané vont passer leurs vacances chez elle, dans la région de Nagasaki, au sud du Japon. Ce sont des vacances un peu inhabituelles, car la grand-mère a reçu au début de cet été-là une lettre de son frère émigré à Hawaii. Celui-ci, très malade, a exprimé le désir de revoir sa vieille sœur avant de mourir. Mais Suzujiro est mort, et c'est son fils Clark qui vient à sa place pour leur rendre visite...
1993Madadayo 
(Le maître). Avec : Tatsuo Matsumura (Hyakken Uchida), Kyôko Kagawa (sa femme), Hisashi Igawa (Takayama). 2h14.
En 1943, après trente ans d'enseignement de l'allemand, le professeur Hyakken Uchida annonce à ses élèves qu'il prend sa retraite pour mieux se consacrer à sa carrière d'écrivain. Il est ovationné par ses jeunes élèves, qui lui donnent le titre respectueux de Sensei (Maître), et vont continuer à lui témoigner une attentive affection...

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