Howard Hawks

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Howard Hawks
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Howard Hawks et sa « découverte », Lauren Bacall.
Nom de naissanceHoward Winchester Hawks
Naissance
GoshenIndianaÉtats-Unis
NationalitéDrapeau des États-Unis Américaine
Décès
Palm SpringsCalifornie
États-Unis
ProfessionRéalisateurscénariste et producteur
Films notablesScarface
Seuls les anges ont des ailes
Le Port de l'angoisse
Le Grand Sommeil
La Captive aux yeux clairs
Les hommes préfèrent les blondes
Rio Bravo
Howard Hawks [ˈhaʊəɹd hɔks]1, né le  et mort le , est un réalisateurproducteur et scénariste américain. Il appartient à la période classique de Hollywood.
Réalisateur à la production riche et éclectique, il est l'auteur de plusieurs films d'importance tels ScarfaceL'Impossible Monsieur BébéSeuls les anges ont des ailesLe Grand SommeilLes hommes préfèrent les blondesRio Bravo, etc2.
Cinéaste de la morale, ses personnages sont souvent caractérisés par une grande rigueur d'esprit et un fort sens du devoir. Jacques Rivette qualifiera son œuvre de « cinéma à hauteur d'homme3 »4 par sa mise en scène frontale et le refus de diminuer ses personnages. En 1954, François Truffaut écrivait à son sujet : « Son œuvre se divise en films d’aventures et en comédies. Les premiers font l’éloge de l’homme, célèbrent son intelligence, sa grandeur physique et morale. Les seconds témoignent de la dégénérescence et de la veulerie de ces mêmes hommes au sein de la civilisation moderne5 ».

Biographie

Howard Winchester Hawks6, naît, le , à Goshen dans l'Indiana. Il est l’aîné des cinq enfants16 de Frank W. Hawks, industriel de l'Indiana et de Helen Brown Hawks, née Howard17, 13 issue d'une riche famille d'industriels du papier dans le Wisconsin à Neenah. En 1910 sa famille s'installe définitivement à Pasadena en Californie18 où l'air, plus chaud, plus sec, convient mieux à sa mère qui souffre de l'asthme. Il fait des études à Pasadena jusqu'en 1912 puis rentre à l'Université Cornell (dans l'État de New York) où il obtient un diplôme d'ingénieur qui lui sera remis en 1918 alors qu'il sert sous les drapeaux. En 1916, il pilote une voiture de course mais un accident le détourne de cette activité alors en 1917, il commence à travailler comme accessoiriste dans la Famous Players-Lasky pour des films dont certains joués par Mary Pickford avant de rejoindre, pendant la Première Guerre mondiale, l'armée où on l'utilise comme instructeur dans l'aviation militaire. Aussi ses films mettant en scène des aviateurs et des pilotes de course ont un cachet d'authenticité.
Après la guerre, il exerce divers petits métiers, monteur, assistant, et s'installe à Hollywood19 où il est colocataire d'une maison où logent Allan Dwan et Irving Thalberg qui le recommande à Jesse Lasky en 1923. Ce dernier recherchait quelqu'un pour diriger l'écriture des scénarios: Hawks signe le contrat qui le rend directeur littéraire pendant deux ans de la Famous Players-Lasky qui s'appellera ensuite Paramount20. Il écrit son premier scénario, Tiger Love en 1924 mais en 1926 rejoint la Twentieth Century Fox où il dirige son premier film The Road to Glory. Après huit films muets, il passe au parlant avec le film La Patrouille de l'aube21 en 1930.
Parmi ses films22, nombreux sont ceux qui ont fait date dans l'histoire du cinéma23, comme L'Impossible Monsieur Bébé24,25 avec Cary GrantLe Grand Sommeil26, 27, 28 avec Humphrey Bogart et Lauren BacallLes hommes préfèrent les blondes29 avec Marilyn Monroe, ou Rio Bravo30, 31 avec John Wayne.
Il meurt32 le  à Palm Springs en Californie, des séquelles d'une chute, le lendemain du décès de Charles Chaplin.
Ses cendres furent dispersées dans le désert autour de Calimesa (Californie)33.
Le  1960, il obtient son étoile sur le Walk of Fame au 1708 Vine Street34.

Carrière

Influences

À ses débuts, il est très influencé par L’Aurore de Friedrich Wilhelm Murnau à cause des mouvements d'appareil. Il a d'ailleurs tenté de faire un film avec beaucoup de mouvements de caméra, Princesse sans amour (1927), dont, selon lui, le succès est dû au fait qu'alors « le public était très facile à impressionner », mais il ne pense pas, en 1956, qu'il était nécessaire de poursuivre dans cette voie. Les meilleurs réalisateurs sont, selon lui, John FordErnst Lubitsch et Leo McCarey35.

Genres abordés

Très gros plan de Howard Hawks dans les années 1940.
Sa filmographie touche à tous les genres36 : western37, comédie38, film noir, comédie musicalepéplum39, action. On peut d'ailleurs remarquer qu'il déclare considérer la comédie et la tragédie comme des récits très proches : « la seule différence est une question de point de vue. » De même, une histoire d'aventure et une comédie sont pour lui l'un comme l'autre des scénarios où on voit comment les gens se comportent lorsque leur vie s'écarte de sa routine. Dans un récit d'aventure, on voit comment les personnages réagissent face à la violence et au danger et « une comédie c'est exactement la même chose qu'un récit d'aventure, c'est simplement la réaction humoristique au fait d'être mis dans une situation embarrassante35. » Il déclare d'ailleurs aimer essayer de mélanger ces deux genres. Il tente de le faire en plaçant une scène de comédie dans La Rivière rouge40, 41 mais se heurte à l'opposition de John Wayne. Il se rattrape en le faisant dans La Captive aux yeux clairs42 avec la scène où on coupe le doigt de Kirk Douglas35 (à la suite de quoi John Wayne l'a appelé pour lui dire qu'il avait eu tort de refuser.)

Rapport au dialogue et à la parole

Concernant son passage au cinéma parlant en 1930 il a expliqué aux Cahiers du cinéma en 195635 qu'il n'avait pas travaillé depuis les débuts du parlant parce que, n'ayant jamais fait de théâtre d'une quelconque façon, on ne savait pas s'il était capable d'écrire des dialogues. Le scénario de The Road to Glory, dont il est l'auteur, était considéré pendant le tournage comme allant « dans le sens de l'affadissement », souffrant de mauvais dialogues qui n'étaient pas assez dramatiques. « On n'aimait pas le film parce que les personnages ne pleuraient pas, ne criaient pas. » Le studio ne fit même pas d'avant-première et sortit le film discrètement. Le film, toujours selon Hawks, fut le plus grand succès de son année de sortie : « et ils prirent l'habitude de le projeter aux autres cinéastes en leur disant « Voilà ce que c'est, un bon dialogue ! »
Par la suite Howard Hawks a trouvé que le parlant « ralentissait les films. » Il a donc tenté de faire parler ses acteurs plus vite que leur débit habituel, trouvant que le jeu en devient plus naturel et moins forcé. C'était en outre un souci de réalisme : il constatait que, dans la vie, les gens parlent vite et se coupent la parole. Ce système atteint son paroxysme avec La Dame du vendredi43, où tous les acteurs parlent encore plus vite que dans ses autres films et il estime que c'est ce qui en a fait le succès. Il a déclaré que de façon générale, quand une scène ne semble pas très bonne au tournage, il faut accélérer le jeu et elle sera meilleure à l'écran35.

Scarface

En 1931, Hawks tourne Scarface44, d'après le livre d'Armitage Trail. À cette date, plus de 50 films de gangsters sont mis en chantier par les studios hollywoodiens. Juste après la grande dépression de 1929 et en pleine prohibition (1919-1933), la figure du gangster est magnifiée par la presse et de nombreux spectateurs la perçoivent comme une alternative possible à leur vie terne et miséreuse. Certes, les metteurs en scène prennent en général grand soin de décrire les gangsters comme des psychopathes : ainsi Edward G. Robinson dans Le Petit César (1930) de Mervyn LeRoy ou James Cagney qui écrase un demi-pamplemousse sur le visage de sa compagne dans L'Ennemi public (1931) de William Wellman mais leur intelligence et leur débrouillardise passent tranquillement au travers des mailles de la censure[réf. souhaitée].
Quoi qu'en dise Jacques Lourcelles[Où ?], qui s'est très peu intéressé à Hawks, Scarface décrit bien dans les neuf dixièmes de son récit l'ascension d'un caïd aussi décidé et téméraire que dépourvu de scrupules. Tony Camonte (Paul Muni) cherchant dans ses patrons successifs les signes de l'accession au raffinement social fait souvent penser à Frank (Henry Fonda) dans Il était une fois dans l'Ouest[réf. souhaitée].
Rien d'étonnant donc que Scarface, dont le personnage principal est calqué sur Al Capone ait eu beaucoup d'ennuis avec la censure[réf. souhaitée]. Hawks dut concevoir trois fins. La première, interdite, montrait Scarface abattu par une bande rivale (fin réaliste et moderne mais qui avait l'inconvénient de montrer l'impuissance de la police). Hawks dut même rajouter les scènes où le commissaire compare les gangsters à des rats et celle où le directeur de l'Evening Record indique aux représentants du gouvernement des méthodes pour combattre le gangstérisme. La deuxième, où Scarface après avoir supplié les policiers de lui donner une chance puis, essayant de fuir, est abattu comme un chien sur le trottoir, est celle que nous connaissons. Dans la troisième, distribuée dans certains pays comme le Brésil, Scarface est jugé par un tribunal où il est qualifié de honte de la nation, expression qui servit d'abord de sous-titre au film avant d'être abandonnée. Il est ensuite traîné à la potence.
Hawks a souligné que son scénariste Ben Hecht et lui-même avaient pris les Borgia comme référence pour dépeindre le héros, en particulier sa jalousie incestueuse vis-à-vis de sa sœur35. Cette référence historique ne confère au récit une dimension tragique qu'à la toute fin du film après le retour de Californie et l'éloigne de tout sentimentalisme ou lyrisme qui s'exprimeront bientôt quand les gangsters apparaîtront aux yeux de tous comme des perdants destinés à toujours être pourchassés par la police ou des gangsters plus gros qu'eux (Les Fantastiques années 20 (1939) ou L'enfer est à lui (1949) de Walsh jusqu'à Scarface (1983) et Les Incorruptibles (1987) de Brian De PalmaLes Affranchis (1990) de Scorsese ou Le Parrain III (1990) de Coppola).
Le sujet est plutôt osé : un gangster, amoureux de sa sœur, voulant prendre le contrôle de la ville. Le scénario à peine rédigé fait scandale, et le film va mettre deux ans avant de sortir sur les écrans[réf. souhaitée]. C'est l'époque du code de censure de William Hays. Le producteur du film, l'extravagant Howard Hughes, se charge de régler les problèmes juridiques et demande à Hawks de ne se soucier que de la réalisation. Après de multiples coupes, et un carton moralisateur en guise d'introduction, Hawks doit encore modifier le titre qui devient Scarface, la honte d'une nation.

La relation hommes-femmes

Son cinéma se caractérise aussi par la faiblesse, voire le ridicule des hommes, face à des femmes très déterminées. Jean Tulard observe[Où ?] que Rio Bravo est caractéristique de ce rapport de séduction où la femme est dominante au point de « laisser croire qu'elle est choisie ».Galerie

Filmographie

Réalisateur

Directeur de production

Bibliographie
  • Todd McCarthyHawks, Grove Press47, 1997 ; traduction française, Paris, Actes Sud, 1999
  • Joseph MacBride, Hawks par Hawks, University of California Press, 1982 ; traduction française, Paris, Ramsay, 1999
  • Jean-Michel Durafour, Hawks, cinéaste du retrait, Lille, Presses universitaires du Septentrion-Université Lille-3 Charles-de-Gaulle, 2007
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HAWKS (Howard)

cinéaste américain (Goshen, Ind., 1896 - Los Angeles, Ca., 1977).
Il passe son enfance en Californie, avant d'acquérir à Cornell un diplôme d'ingénieur en mécanique industrielle. Ses vacances lui permettent de travailler au service des accessoires de la Famous Players Lasky. En même temps, il s'initie à la course automobile et au pilotage des avions. Pendant la Première Guerre mondiale, il servira dans la chasse. À son retour, il construit des avions et des bolides. En 1936, une de ses voitures gagnera à Indianapolis. Mais le cinéma garde sa préférence : on dit qu'il a dirigé quelques séquences de The Little Princess (M. Neilan, 1917), mais il excerce après la guerre les fonctions de monteur, d'assistant, de responsable du service des scénarios à la Paramount, de scénariste et de producteur. En 1926 enfin, il met en scène une histoire qu'il a écrite. Il sera désormais le producteur de presque tous ses films et collaborera, que le générique le mentionne ou non, à leurs scénarios.
Ses ouvrages muets ne laissent guère prévoir son originalité : le premier est perdu ; Sa Majesté la femme,avec beaucoup de verve, esquisse le motif de la guerre à l'intérieur du couple, mais Si nos maris s'amusent, en partie détruit, est une œuvre de commande quoique Hawks soit resté fier de son rythme vif ; Prince sans amour subit l'influence de Murnau, tandis que Poings de fer, cœur d'or met en place l'argument de l'amitié masculine troublée par une rencontre féminine ; l'Insoumise, fantaisie orientale qui doit au style de Sternberg, est reniée par son auteur, comme les Rois de l'air, film perdu ; Trent's Last Case, enfin, n'a guère été montré qu'en Angleterre et laisse Hawks insatisfait.
L'œuvre parlante, par contraste, possède une étonnante unité. Le génie de Hawks a besoin du langage, et il restera attentif aux accents (la Captive aux yeux clairs),au mélange de la parole et du cri (l'Impossible Monsieur Bébé), à la voix (Les hommes préfèrent les blondes), au point de faire de l'un de ses héros un linguiste (Boule de feu). Nul n'a mieux compris que l'expression du personnage doit venir du personnage lui-même ; nul ne s'est plus défié des possibilités suggestives de l'image. Le style de Hawks repose sur des cadrages particulièrement sobres, horizontaux, le plus souvent bien équilibrés ; la caméra n'a pas de mouvements autonomes ; les gros plans sont singulièrement rares. De plus, le parti pris conscient du conteur étant de traiter tous les sujets par la comédie, il ne pouvait guère se passer de la vivacité d'un dialogue, sauf à se limiter à des sujets en eux-mêmes burlesques.

Si la Patrouille de l'aube joue déjà sur l'alternance des séquences d'action pure, traitées dans le mouvement, et des scènes de rencontre, plus statiques, le modèle esthétique de l'œuvre ne sera complet qu'avec Seuls les anges ont des ailes, qui résume définitivement une formule que les autres films reprendront plus ou moins. La motivation narrative souligne le jeu du combat et de la rivalité : un groupe d'hommes (ou de femmes : Les hommes préfèrent les blondes) affronte un danger anonyme et indéterminé, le plus souvent naturel ; au sein de ce groupe, un lien d'amitié, que le dialogue suit avec beaucoup de délicatesse et de pudeur, va unir deux hommes d'âge différent ; une étrangère, cependant, cristallise leur émulation et accroît involontairement le péril qu'ils courent. La femme, dans la relation amoureuse, prend l'initiative, tandis que l'homme résiste au sentiment ; elle introduit un désordre dans la règle que les héros se sont fixée pour la réussite de leur entreprise. Ce dispositif a donné lieu à beaucoup de psychanalyse sauvage : on l'a cru misogyne, on y a vu une apologie implicite de la pédérastie, virile fraternité de l'éphèbe et du briscard. Ces interprétations sont inutiles ; l'armature de la fable possède d'abord une vertu esthétique, et les paradoxes qu'elle met en œuvre ont pour fonction première de souligner plaisamment sa clarté. Esprit moderne, Hawks admet sans peine la nécessité rafraîchissante du désordre, et que ses protagonistes masculins perdent leur dignité du fait de ses héroïnes n'ajoute qu'un charme supplémentaire à celles-ci. Au reste, si les hommes sont souvent prisonniers d'un code, les femmes apparaissent d'autant plus libres dans leur fantaisie. Avant tout, les perturbations qu'elles introduisent sont drôles, et les spectateurs auraient tort, devant le ridicule de ces mésaventures, de faire preuve de moins d'humour que les personnages qui en sont les victimes (Allez coucher ailleurs). Les comédies présentent d'ailleurs le procédé sous sa forme la plus pure : dédaignant toute nuance, elles se contentent d'énumérer à grande vitesse les humiliations désopilantes d'un monsieur grave, confit en compétence : le paléontologiste de l'Impossible Monsieur Bébé, à cause d'une femme, finira par savoir affronter un animal vivant, et c'est cela qui donne toute sa signification à l'écroulement d'un squelette de brontosaure, épilogue du film.
L'organisation méthodique ne saurait exclure définitivement la vie. Cette maxime devient aussi le principe de la mise en scène de Hawks. S'il définit avec précision ses personnages par des gestes, des costumes, des allures, si l'espace cinématographique peut se découper avec tant de netteté selon les fonctions de lieux divers, c'est bien parce que cette clarification ne saurait nuire au sentiment du vécu. L'intelligence de Hawks ne l'entraîne pas à dominer l'action, mais à la suivre avec la plus grande précision, l'effet de surprise ou de comique provenant toujours de ce que cette démarche n'atteint pas tout à fait son but : il y a un supplément, et l'ours ne renverse pas seulement le cycliste, il prend sa place (le Sport favori de l'homme).Bien loin que le récit exagère les actes, comme le veut une figure de l'épopée, il laisse les actes différer, et le surprendre ; la violence échappe (Rio Bravo), le stratagème tarde à se révéler (Rio Lobo), le pittoresque dissimule la souffrance physique (la Captive aux yeux clairs), comme le laconisme insolent cache la douleur morale (Seuls les anges ont des ailes).
Ainsi l'action n'est-elle exaltée, selon une figure qui n'est pas moins épique, que dans ses aspects techniques les plus minutieux. Elle n'a pour mission que de manifester la maîtrise spirituelle, qui n'exclut pas le sentiment, mais est incompatible avec tout sentimentalisme. La vision que Hawks donne de l'humanité n'obéit donc à aucun réalisme. Elle définit un style éthique. Si l'amitié y joue un rôle fondamental, c'est précisément parce qu'elle interdit toute complaisance.
Revenant inlassablement sur les mêmes motifs, voire sur les mêmes prétextes (la chasse, la course automobile, les savants, l'instauration du droit), cette œuvre n'est pourtant pas dépourvue de diversité. L'image, d'abord, y est plus ou moins simple, plus ou moins riche : le Port de l'angoisse et le Grand Sommeilpossèdent une densité concrète qu'on chercherait en vain dans la Rivière rouge. Quant à ses westerns, les premiers sont plus méditatifs que les derniers. L'accent tragique de Scarface et le tour mélancolique de la Terre des Pharaons leur sont bien propres. En revanche, Hawks a également bien réussi dans tous les genres, sauf la comédie musicale, peu propice à son ironie.

Films  :

l'Ombre qui descend (The Road to Glory, 1926) ; Sa Majesté la femme (Fig Leaves, id.) ; Si nos maris s'amusent (The Cradle Snatchers, 1927) ; Prince sans amour (Paid to Love, id.) ; Une fille dans chaque port/ Poings de fer, cœur d'or (A Girl in Every Port, 1928) ; l'Insoumise (Fazil, id.) ; les Rois de l'air (The Air Circus,id., terminé et cosigné par Lewis Seiler, responsable des scènes parlantes) ; Trent's Last Case (1929) ; la Patrouille de l'aube (The Dawn Patrol, 1930) ; le Code criminel (The Criminal Code, 1931) ; La foule hurle (The Crowd Roars, 1932) [il existe une version française, La foule hurle, dirigée par Jean Daumery, avec Jean Gabin] ; Scarface (id., id.) ; le Harpon rouge (Tiger Shark, id.) ; Après nous le déluge (Today We Live,1933) ; Viva Villa ! (1934, achevé par Jack Conway et signé par lui seul) ; Train de luxe (Twentieth Century,id.) ; Ville sans loi (Barbary Coast, 1935) ; Brumes(Ceiling Zero, id.) ; les Chemins de la gloire (The Road to Glory, id.) ; le Vandale (Come and Get it, id., terminé et cosigné par W. Wyler) ; l'Impossible Monsieur Bébé(Bringing Up Baby, 1938) ; Seuls les anges ont des ailes(Only Angels Have Wings, 1939) ; la Dame du vendredi(His Girl Friday, 1940) ; le Banni (The Outlaw,  1941) [repris par le producteur H. Hughes, le film sortira sous sa seule signature en 1950]  ; Sergent York (Sergeant York, 1941) ; Boule de feu (Ball of Fire, 1942) ; Air Force(1943) ; Corvette K 225 (id., PR seulement, Hawks a revu le scénario, choisi les acteurs et supervisé la réalisation, confiée à Richard Rosson) ; le Port de l'angoisse (To Have and Have Not, 1944) ; le Grand Sommeil (The Big Sleep, 1946) ; la Rivière Rouge (Red River, 1948) ; Si bémol et fa dièse (A Song is Born, id.) ; Allez coucher ailleurs (I Was a Male War Bride, 1949) ; la Chose d'un autre monde (The Thing from Another World / The Thing, 1951 [Hawks a travaillé au scénario et contrôlé de près la mise en scène, signée Christian Nyby]) ; la Captive aux yeux clairs (The Big Sky, 1952) ; O. Henry's Full House (id.), l'histoire intitulée The Ransom of Red Chief, coupée du film montré en France, la Sarabande des pantins) ; Chérie, je me sens rajeunir(Monkey Business, id.) ; Les hommes préfèrent les blondes (Gentlemen Prefer Blondes, 1953) ; la Terre des Pharaons (Land of the Pharaohs, 1955) ; Rio Bravo (id., 1959) ; Hatari  ! (1962) ; le Sport favori de l'homme(Man's Favourite Sport, 1964) ; Ligne rouge 7000 (Red Line 7000, 1965) ; El Dorado (1967) ; Rio Lobo (1970).