joi, 18 iunie 2020

Serguei M. Eisenstein (1898-1948)--8 films






(1898-1948)
8 films
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Histoire du cinéma : école soviétique
Metteur en scène soviétique, Serguei Mikhaïlovitch Eisenstein est né le 23 janvier 1898, à Riga (Lettonie). Son père était architecte et sa mère appartenait à la petite bourgeoisie. Il fait des progrès rapides à l'école et apprend plusieurs langues avec facilité. Il se passionne pour tous les arts. En 1915, il entre à l'Institut des Ingénieurs Civils de Petrograd. En 1918, abandonnant ses études, il s'engage dans l'Armée Rouge et part, volontaire, pour le front.
Démobilisé en 1920, il devient metteur en scène et décorateur de théâtre (" Le Mexicain", d'après Jack London). Il fait ses débuts au cinéma en 1923, avec Le Journal de Gloumov, un petit film burlesque inséré dans une représentation théâtrale et publie, la même année, ses premiers écrits théoriques sur le "montage-attraction".
En 1924, Eisenstein travaille au montage de la version russe du Docteur Mabuse, de Fritz Lang et réalise son premier long métrage, La Grève. Eisenstein y pone le montage d'attractions, entendu au au sens du cirque : des moments forts, de rupture pour labourer le psychisme du spectateur, pour le changer. Il ne s'agit plus d'un ciné-œil de Vertov qui n'a pas aimé son film, mais d'un ciné poing.
L'année suivante, à l'âge de vingt-sept ans, il met en scène Le Cuirassé Potemkine (qui sera classé dans le top10 des meilleurs films de la critique). En 1928-29, c'est Octobre et La Ligne générale.
Il part pour le Mexique en 1930, pour y tourner Que Viva Mexico mais le film ne devait pas aboutir (et on en retrouvera des images dans des montages tels que Tonnère sur le Mexique ou La kermesse funèbre dont il n'est pas l'auteur). De retour en U.R.S.S., Eisenstein entreprend alors son premier film parlant, Le pré de Bejine, d'après Tourgueniev, qui demeurera malheureusement inachevé.
Après une musique de Serge Prokofiev, il réalise en 1938 Alexandre Nevski, avec Nikolaî Tcherkassov et prépare en 1941, Ivan le Terrible - avec de nouveau ' Tcherkassov - dont la seconde partie, comprenant des séquences en couleurs, terminée en 1946, ne sera présentée qu'en 1958.

S.M. Eisenstein souligne : "La disproportion de l'intensité de mon intérêt pour les différents éléments de la composition et de la structure est patente et flagrante. Mais je préfère un tel "desequilibrium" à une rigueur classique qui contrebalance équitablement tous les éléments ; et je suis prêt à payer le charme de l'excessif et du suraigu dans un domaine par des manques et des défaillances dans un autre. Toutefois, cela ne signifie aucunement que dans mes oeuvres, la primauté audio-visuelle exprime une préférence donnée à la forme au détriment du... contenu, comme le pourrait s'imaginer quelque idiot." (Extrait de "L'Histoire du gros plan", notes autobiographiques, 1942-1946 et de " Stéréo-cinéma, 1947 - in: " S.M. Eisenstein ", Editions du Chêne, 1972 - Paris).
Alité depuis plusieurs mois à la suite de troubles cardiaques, Eisenstein meurt à Moscou, le 11 février 1948.
BIBLIOGRAPHIE :

S.M. Eisenstein :
  • Ma conception du Cinéma, Éd. Buchet-Chastel, Paris 1971.
  • Le Film : sa forme, son sens, Éd. Christian Bourgois, Paris 1976.
  • La non-indifférente nature (Tomes 1 et 2, coll. 10/ 18, Paris 1976 et 1978).
Barthélemy Amengual :
  • Que viva Eisenstein, Ed. L'Age d'Homme-Lausanne, 1981.
FILMOGRAPHIE:
1924La grève 
(Stachka). Avec : Alexandre Antonov (grèviste), Gregori Alexandrov (chef des grévistes), Maxime Chtraukh (indicateur). 1h22.
Une usine de la Russie tsariste, en 1912. Les conditions, les cadences de travail y sont insupportables, les salaires misérables. La révolte gronde chez les ouvriers. Les patrons, la police, les contremaîtres des premiers, les indicateurs de la seconde s'emploient à en connaître les meneurs. Un ouvrier est accusé à tort d'avoir volé un micromètre. Il se pend. Immédiatement, la grève est déclenchée..
1925Le cuirassé Potemkine 
(Bronenosets Potyomkin). Avec : Alexandre Antonov (marin Vakoulintchouk), Grigori Alexandrov (lieutenant Guliarovsky).1h10.
1905. L'année de la première révolution russe. La capitulation de Port-Arthur a symbolisé la défaite de la Russie dans sa guerre contre le Japon. Le 9 janvier, le Tsar fait tirer sur la foule qui se dirigeait vers le Palais d'Hiver. Au large d'Odessa mouillent plusieurs unités de l'escadre tsariste, notamment le "Cuirassé Prince Potemkine" dont des marins se tiennent en liaison avec des ouvriers grévistes d'Odessa. Le 14 juin, les marins du "Potemkine" découvrent que les quartiers de viande apportés à bord du navire sont pourris...
1928Octobre 
(Oktyabr). Avec : E. Nikandrov, Vladimir Popov, Boris Livanov
Ce qui se passa à Pétrograd de février à octobre 1917, de la première révolution conduite par les Mencheviks, ou socialistes modérés, et leur leader Kerenski, jusqu'aux journées au terme desquelles, le 26 octobre, les Bolcheviks, socialistes révolutionnaires, soutenus par les ouvriers, les marins, les soldats, s'emparent du pouvoir. Ce jour-là, à la tribune du Congrès des Soviets, Lénine déclare : "La révolution ouvrière et paysanne s'est accomplie. "
1929La ligne générale 
(Staroye i novoye). Avec : Marfa Lapkina (Marfa), Vasili Buzenkov (le secrétaire de la coopérative), Chukamaryev (le Kulak). 2h11.
Marfa habite un village encore soumis aux coutumes ancestrales et à l'obscurantisme religieux. La terre est morcelée en de nombreuses parcelles et les paysans sont traités comme des bêtes par les riches koulaks. Il n'y a plus de dialogue possible entre les esclaves au visage creusé par la faim et les maîtres au corps envahi par la graisse. La paysanne Marfa en fait l'humiliante expérience lorsqu'elle trouble la sieste d'un koulak pour réclamer en vain le prêt d'un cheval...
1931Que viva Mexico ! 
(Da zdravstvuyet Meksika!). Textes de Eisenstein lus par Sergei Bondarchuk. 1h30.
C'est l'histoire du Mexique éternel, tel que le présent le reflète. C'est aussi celle du Mexique de demain que préparent les luttes populaires d'aujourd'hui. Un prologue fait revivre les pierres, les dieux, les hommes du Yucatan, terre de ruines et de pyramides, terre des Mayas.
1937Le pré de Béjine 
(Bezhin lug). Avec : Viktor Kartashov (Stepok) , Nikolai Khmelyov (paysant), Pyotr Arzhanov (commissaire politique). 0h31 restauré.
Un épisode de la lutte des classes dans les campagnes soviétiques lors de la collectivisation de l'agriculture.
1938Alexandre Nevski 
(Aleksandr Nevskiy). Avec : Nicolaï Tcherkassov (Alekandre Newski), Nicolaï Okhlopkov (Vasili Buslai). 1h52.
La Russie au XIIIe siècle. Le prince Alexandre vit retiré sur ses terres, au milieu de ses amis pêcheurs. Une troupe de Tartares commet des exactions non loin de là, mais Alexandre juge qu'il y a un ennemi plus urgent à combattre : l'Allemand. Pskov vient de tomber sous les coups des hordes teutonnes, lesquelles sèment sur leur passage la désolation et la ruine. A Novgorod, c'est la colère et le désespoir. Des traîtres infiltrés dans la population poussent les Russes à capituler. On décide d'aller trouver Alexandre, qui se distingua naguère à la bataille de la Neva (d'où son surnom de Nevski), afin qu'il organise la résistance à l'envahisseur. Il accepte, à condition qu'on lui accorde les pleins pouvoirs. Galvanisé, le peuple se prépare au combat dans l'enthousiasme. Mais l'armée teutonne progresse. Une avant-garde russe est prise en embuscade. Une histoire racontée par un de ses soldats donne à Alexandre l'idée de prendre l'ennemi en tenaille, en l'attirant sur le lac gelé de Tchoudski et en se rabattant sur ses flancs au moment propice. Le 5 avril 1242, la victoire est longue à se dessiner. Plus agiles avec leurs légères côtes de mailles, les Russes doivent faire face à une armée se retranchant derrière ses boucliers et ses lances. Finalement, c'est Alexandre qui défie à cheval le grand maître de l'ordre teutonique en combat singulier et le met à terre. Le chef ennemi vaincu, Alexandre proclame la victoire et ses troupes enfoncent les lignes ennemies démoralisées. Les prêtres sont bastonnés ainsi que les fuyards qui cherchent à se cacher ou se déguiser. Le gros de l'armée teutonne se rassemble à la nuit tombée à l'extrémité du lac pour affronter les Russes dans un dernier combat mais la glace cède et les engloutit jusqu'au dernier. Deux guerriers se sont particulièrement distingués au combat : Gavrilo et Bouslaï : de retour à Novgorod, ils trouvent chacun une femme fidèle qui les attend. Alexandre donne le signal de la liesse populaire, châtie les traîtres et lance un avertissement solennel à ceux qui songeraient désormais à envahir la terre russe : "Qui viendra avec l'épée chez nous, périra par l'épée".
1944Ivan le terrible 
(Ivan Grozny). Avec : Nicolaï Tcherkassov (Ivan IV), Ludmilla Tzelikovskaia (la tsarine Anastasia Romanovna). 1h43 et 1h23.
En l'an 1547, le Grand Duc de Moscovie est couronné tsar de toutes les Russies. Le sacre a lieu dans une atmosphère de complot : les boyards craignent pour leurs privilèges, les ambassadeurs étrangers s'inquiètent de la puissance grandissante du nouveau souverain, ses proches eux-mêmes jalousent son pouvoir. Ivan a heureusement l'appui du peuple et la prise de Kazan conforte son règne...
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Ivan le terrible, Serguei M. Eisenstein, 1944


(Ivan Grozny). Avec : Nicolaï Tcherkassov (Ivan IV), Ludmilla Tzelikovskaia (la tsarine Anastasia Romanovna), Séraphina Birman (Efrosinia Staritskaya), Mikhail Nazvanov (Le prince Andrei Kurbsky),
Mikhail Zharov (Malyuta Skuratov, garde), Amvrosi Buchma (Aleksei Basmanov, garde), Mikhail Kuznetsov (Fyodor Basmanov), Pavel Kadochnikov (Vladimir Andreyevich Staritsky), Andrei Abrikosov (Fyodor Kolychev), Aleksandr Mgebrov (Archevêque de Novgorod). 1h43 et 1h23.

1e partie - En l'an 1547, le Grand Duc de Moscovie est couronné tsar de toutes les Russies. Le sacre a lieu dans une atmosphère de complot : les boyards craignent pour leurs privilèges, les ambassadeurs étrangers s'inquiètent de la puissance grandissante du nouveau souverain, ses proches eux-mêmes jalousent son pouvoir. Ivan a heureusement l'appui du peuple et la prise de Kazan conforte son règne. Mais il tombe malade. Sa tante, la perfide Euphrosina, monte les boyards contre lui et empoisonne la tsarine, Anastasia. Ivan, accablé, se retire sur ses terres. Le peuple en délégation immense vient l'y chercher.
2e partie - Pour briser le complot des boyards et du traître Kourbsky, Ivan crée un corps de miliciens, les Opritchnicks, dirigés par le fidèle Maliouta, et, se souvenant de son enfance déjà entourée de complots, fait régner la terreur. Nommé métropolite, Kolytchev accuse Ivan d'être un suppôt de Satan : le tsar le fait arrêter. Puis au cours d'un banquet, sachant que l'on projette de l'assassiner, il feint de céder son trône au fils d'Euphrosina, le simple d'esprit Vladimir : grâce à cette substitution, c'est ce dernier qui sera poignardé à sa place. Désormais, Ivan est le maître absolu.

"Ce film conte, la lutte du Tsar Iva qui fonda un état unique de Moscou contre les adversaires de l'unité de la terre russe".
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Ivan le Terrible (1944)Ivan GroznyUn homme seul est en mauvaise compagnie
Il y a peu d’exemples de réalisateurs ayant tourné aussi peu qu’Eisenstein qui aient laissé dans la mémoire collective une empreinte pareillement intense, alors même que la moitié des films est de l’ère du muet et que les thèmes et les sujets abordés sont tout aussi étrangers à nos habitudes et à nos regards que la façon très construite et très flamboyante du metteur en scène. Je réserve l’appréciation de chef-d’œuvre à Alexandre Nevski, mais je ne trouve pas qu’Ivan le...
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Avatar Jean-François Sturm 
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 Jean-François Sturm
Ivan est terrible
Avec le succès d'"Alexandre Nevski", voilà Eisenstein réhabilité au sein du parti communiste. On lui promet alors d'avoir les mains "libre" pour un nouveau projet. Ce sera la vie d'Ivan IV dit "le terrible", qui unifia la Russie au 16° siècle. Le film est écrit sous la forme d'une trilogie, mais la troisième partie restera inachevée et jamais monté, suite à la censure du deuxième film par Staline. Il n'en reste aujourd'hui que quelques bribes connue. Ce premier épisode glorifie le tsar...Lire la critique de Ivan le Terrible
Critiques : avis d'internautes (26)
 Ivan le Terrible
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Le jour où Shakespeare a rencontré Staline
IVAN (VASSILIEVITCH) EST LA Tout commence par une procession, l’imposant défilé accompagnant le sacre d’Ivan, jeune prince de Moscou, désormais tsar de toutes les Russies. La progression est solennelle, rituelle, conforme aux exigences très codifiées de la liturgie orthodoxe – et à ses ors. Chaque image est travaillée, sur-travaillée, reprise et encore reprise, ponctuée par la musique,...Lire l'avis à propos de Ivan le Terrible
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pphf · 


L’ascension d'Ivan
C'est à la demande de Staline que Serguei M. Eisenstein s'attaqua à la vie de Ivan IV de Russie, surnommé Ivan le Terrible qui régna durant une quarantaine d'années au XVIème siècle en Russie et crée la dynastie des Tsar. Eisenstein décide d'en faire une trilogie mais le troisième film ne se fera jamais du à sa mort et le deuxième sera censuré pendant une dizaine d'années car Staline y voyait...Lire l'avis à propos de Ivan le Terrible
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Docteur_Jivago · 
Critique de Ivan le Terrible par essen_ko
Le pouvoir est lourd comme une courrone d'or massif. Les russes aiment le pouvoir et aiment aussi parler du pouvoir. Ivan le Terrible, c'est simplement un des meilleurs film d'intrigue politique. Eisenstein met tout son talent au service de la trame et de l'intrigue. L'image dans ces couloirs sombres accentue la paranoia, tout peut se dire, tout peut se passer. Il y a beaucoup de moyen, et c'est...Lire l'avis à propos de Ivan le Terrible
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essen_ko · 
Critique de Ivan le Terrible par Eric31
Ivan le Terrible est une superbe fresque soviétique réalisé (en deux partie (1944-46) par Sergueï Eisenstein, qui retrace l'ascension au pouvoir, du tsar Ivan IV de Russie (1530-1584), dit Ivan le Terrible (considéré comme un prophète de la révolution dans le film).... Mais en réalité, Ivan IV de Russie, surnommé Ivan le Terrible (joué par Erik Pyriev (jeune... sur la seconde partie) et...Lire la critique de Ivan le Terrible
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Eric31 · 
 Découverte
La cérémonie
Aboutissement des recherches plastiques de S.M. Eisenstein, "Ivan le Terrible" est la preuve ultime de combien le cinéma était pour lui un "art total" : architecture (on remarquera particulièrement les écrasantes voûtes de la cathédrale au moment du meurtre), peinture (composition de véritables tableaux à dimension liturgique et utilisation symbolique de la couleur)...
https://www.senscritique.com/film/Ivan_le_Terrible/critique/33367370=======================================================

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