duminică, 21 iunie 2020

Wojciech Has / Le Manuscrit trouvé à Saragosse (film)




L'HISTOIRE

Le jeune Alfonse Von Worden, capitaine au service du Roi d’Espagne, doit se rendre à Madrid. Dans une auberge, il fait la rencontre de deux étranges jeunes femmes, Emina et Zibelda. Elles lui font une révélation : il est promis à un destin de grand seigneur mais il devra d’abord se soumettre à une série d’épreuves pour prouver son courage. La frontière entre les rêves et la réalité commence alors à se briser entraînant Alfonse Von Worden dans une série d’aventures toutes plus surprenantes les unes que les autres…

ANALYSE ET CRITIQUE

Cela commence en 1797, lorsqu'un comte polonais - Jan Potocki - publie en langue française un étrange roman à tiroirs nommé Le Manuscrit Trouvé à Saragosse... Cet homme à la vie tumultueuse – tel un aventurier, il parcourra l’Europe et la Russie, pratiquant plusieurs métiers, multipliant les femmes et semant les enfants – s’inspira de ces diverses rencontres et des nombreuses histoires qu’on lui raconta pour écrire son fameux livre.

Le Manuscrit Trouvé à Saragosse relate ainsi, dans un seul et même mouvement, plus de cent histoires différentes : histoires de pirates, de bandits, de guerres, récits semi- autobiographiques, légendes surnaturelles… Potocki, lui, se suicidera en 1815 à l’aide d’une balle d’argent dans la tête ; balle qu’il avait pris soin de faire bénir par un prêtre ! Et son manuscrit – livre total, incroyable mélange de modernité et de culture populaire - fera désormais l’objet d’un culte de plus en plus grandissant…
 
L’histoire se poursuit 150 ans plus tard lorsqu’un cinéaste polonais – Wojciech Has – décide de se lancer dans l’adaptation évidement impossible du manuscrit. Il y parvient pourtant, et c’est en 1965 que le film sort sur les écrans. Mais jugé trop long, Le Manuscrit Trouvé à Saragosse est amputé de presque 30 minutes pour sa courte exploitation américaine (le métrage passe de 180 à 152 minutes). Ainsi charcuté le film devient bancal et paraît trop farfelu. D’autres coupes sont alors effectuées (surtout dans la deuxième partie) et Le Manuscrit Trouvé à Saragosse de devenir Adentures of the Nobleman, un film de 120 minutes !

Pourtant, quelques rares personnes découvrent la version de 152 minutes, et s’en trouvent marquées à tout jamais. Parmi eux : Jerry Garcia, futur membre des Grateful Dead. Il n’hésitera par ailleurs jamais à rendre hommage au film de Has, soulignant l’influence considérable que ce dernier avait eue sur sa musique. Et c’est au début des années 90 qu’il se mettra (avec l’aide de la Pacific Film Archive) en quête du Saint Graal : la fameuse version de 180 minutes. L’histoire du Manuscrit Trouvé à Saragosse est loin d’être terminée…
 
Ironie du sort (et encore une histoire pour le manuscrit…), c’est le lendemain de la mort du guitariste que Pacific Film met la main sur la version longue. Désillusion : il s’agit là de la version de 152 minutes ! Plus tard, il s’avérera que Wocjiech Has a précieusement gardé une copie de sa version longue mais la restauration de son matériel semble malheureusement trop coûteuse. C’est alors que Saint Martin Scorsese entre en scène et décide de financer cette entreprise d’exhumation…

1997, soit tout juste 200 ans après la parution du livre de Potocki… Le film, présenté par Martin Scorsese et Francis Ford Coppola, ressort dans le circuit des salles arts et essais d’Amérique. C’est un triomphe critique…
 
1797, 1815, 1965, 1997… Les histoires entourant la conception du Manuscrit Trouvé à Saragosse sont presque aussi tortueuses que les histoires du film lui-même. Renforçant ainsi son caractère fascinant et le vertige que l’on est en droit de ressentir à sa vision. Car si Le Manuscrit Trouvé à Saragosse est bel et bien un film unique, il n’en est pas pour autant une bizarrerie bis réservée à une poignée d’allumés. Non, c’est un véritable grand film qui allie la puissance visuelle et universelle des meilleurs films de Kurosawa aux audaces narratives d’un Bunuel (Don Luis n’a d’ailleurs jamais caché sa profonde admiration pour ce film allant jusqu’à le citer dans son autobiographie : "J’ai vu ce film trois fois. Ce qui, dans mon cas, est absolument exceptionnel"). C’est simple, à la première vision, on se demande comment une telle œuvre n’a jamais pu dépasser son statut culte pour accéder au titre de classique incontournable ! Le Manuscrit Trouvé à Saragosse c’est littéralement le mythe du chef d’œuvre inconnu qui prend forme sous nos yeux ahuris… Comment alors expliquer la joie de découvrir un tel film et la passion que l’on peut mettre à le faire découvrir ? Comment définir en quelques mots la puissance d’une œuvre à la fois si complexe dans sa structure et si simple dans son évidente beauté ?
 
 
Le Manuscrit Trouvé à Saragosse fait partie de ces rares films monde qui semble posséder ses propres lois et fonctionne de manière autonome. Empruntant aussi bien aux films fantastiques qu’aux films d’aventures, et même au Vaudeville, s’inspirant des expériences scénaristiques avant-gardistes de l’époque tout en abordant des genres populaires dans une forme classique, le film de Has trouve, malgré tout, une cohérence qui semble relevée du tour de force tant le récit est foisonnant (c’est le moins que l’on puisse dire !). Loin de ressembler à un film à Sketchs, Le Manuscrit Trouvé à Saragosse est sauvé du n’importe quoi qui le guette à chaque instant, par la rigueur absolue du filmage (l’auberge où se retrouve plusieurs fois Von Worden est toujours introduite avec le même plan, seul quelques éléments dans le cadre changent, pour signifier un autre degré de réalité ou d’histoire…) et la construction quasi-mathématique de son scénario. Si le film est absolument impossible à résumer (tout du moins après une première vision) il ne semble jamais pour autant illisible : le fil conducteur qui relie les histoires entre elles est tortueux mais miraculeusement limpide. Le spectateur n’est donc jamais largué et ressent au contraire une jubilation de tous les instants face à ce spectacle labyrinthique et infiniment ludique. Les multiples récits s’enchaînent à vitesse grand V, les protagonistes de chaque histoire ne cessent de se croiser et de se recroiser (surveillez bien les arrières-plans et tendez l’oreille…), le ton passe de franchement drôle à franchement inquiétant… Bref, un véritable film de fou orchestré par un savant et un esthète.
   
Cette version de trois heures (ce n’est jamais long) se compose en deux parties bien distinctes et équilibrées (1h30 chacune). La première se structure de la manière suivante : deux soldats trouvent un manuscrit dans lequel on raconte l’histoire de Alfonse Von Worden. Ce dernier vit une aventure picaresque où il multiplie les rencontres étranges et semble envoûté par une force mystérieuse qui décuple la portée onirique de ses expériences (tel épisode s’avère être un rêve mais à partir de quel moment a-il rêvé ?). Tout cela jusqu’à ce qu’il trouve lui-même un manuscrit dans lequel on raconte sa propre histoire…

La deuxième partie narre la rencontre de Von Worden avec un gitan nommé Avadoro, peu avare en récits étranges. Le gitan raconte donc, jusqu’à ce que ses histoires finissent par atteindre des niveaux narratifs proprement hallucinants, le le récit se trouvant ainsi enfoncé à un moment sous 6 degrés différents !
1. L’histoire des deux soldats ayant trouvés le manuscrit…
2. L’histoire de Von Worden…
3. Les histoires du Gitan dont l’une d’elles met en scène…
4. Lopez Suarez qui elle-même raconte l’histoire de…
5. Don Roque qui à un moment narre l’étrange aventure de…
6. Fraquista !
 
Cette deuxième partie qui abandonne pour un temps son personnage principal (fil conducteur du film) n’est en rien gratuite. Les récits du gitan Avadoro semblent en effet faire écho aux aventures que vient de vivre le jeune Von Worden. Ainsi, certains lieux, personnages ou signes se répondent d’une partie à l’autre. Si bien que la frontière séparant la fiction de la réalité devient de plus en plus floue.
C’est que Le Manuscrit Trouvé à Saragosse est avant tout un récit initiatique. Il s’agit là de mettre Von Worden à l’épreuve en maltraitant le réel, en le tordant jusqu’à ce qu’il plie sous les assauts du fantasme (rêves, mensonges, légendes…). Et Von Worden de trouver sa vérité dans ce tourbillon d’aventures grotesques et/ou terrifiantes…Le retournement final qui n’en est pas vraiment un (puisque apparemment aussitôt démenti) se garde bien de lui donner une réponse… Le spectateur, lui, est K.O et n’a qu’une envie : revoir le film afin de délier les nombreux fils du vrai et du faux. Mais finalement peu importe car Le Manuscrit Trouvé à Saragosse semble nous avoir déjà livré ce joli secret : les histoires que l’on invente permettent de mieux comprendre notre vie.

A moins que ce ne soit l’inverse…


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(1925-2000)



Wojciech Has naît le 1er avril 1925, et grandit à Cracovie, et cette ville marquera profondément toute sa création. Ses études sont interrompues au début de la guerre, les Allemands ayant fermé lycées et universités. Le jeune "Wojtek" a quatorze ans. Il doit travailler et devient mineur de fond. Il arrive cependant à se faire admettre dans une école technique où les professeurs dispensent un enseignement artistique clandestin.

Dès la fin de la guerre, l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie rouvre ses portes, et Has, qui veut devenir peintre, s'y inscrit. Il s'inscrit en même temps à l'Atelier Cinématographique des Jeunes, la première école de cinéma polonaise, qui vient d'être créé à Cracovie. Il obtient son diplôme de cinéma en 1946 et, deux années plus tard, celui de l'Académie des Beaux-Arts. Alors que ses professeurs lui proposent de poursuivre ses études de peinture à Paris, il décide de rester en Pologne. Entre peinture et cinéma, son choix est fait, il sera cinéaste.

Il lui faudra beaucoup de patience et d'obstination pour y parvenir. Ni son premier film d'auteur, le moyen-métrage Harmonia, réalisé en 1948, ni le documentaire La Rue Brzozowa, qu'il réalise avec Rózewicz un an plus tard, ne sont distribués. Has travaille alors au Studio du Film Documentaire de Varsovie. Mais pas pour longtemps : la réalisation de Ma ville (1950), court-métrage personnel et intimiste sur Cracovie, lui vaut d'être relégué au Studio du Film Éducatif de Lodz. Ce n'est qu'après la libéralisation du milieu des années cinquante et la réorganisation de la cinématographie polonaise qu'il peut enfin rejoindre le cinéma de fiction.

La réalisation en 1957 du Noeud coulant marque le début d'une période de travail intense : jusqu'en 1962, Has peut réaliser un film par an. L'accueil réservé à son premier long-métrage lors de sa sortie donne une idée assez juste de la place qui sera la sienne tout au long de sa carrière. Ce film provocateur, qui n'obtient pas le visa pour l'étranger, sa noirceur risquant de ternir l'image d'un pays socialiste, est très durement attaqué par une grande partie de la critique polonaise. Mais, dans le même temps, tous s'accordent à reconnaître que Has est un cinéaste avec qui il faut dorénavant compter.

Après le succès international de l'Art d'être aimée (1962), Has entreprend, sur la suggestion de Tadeusz Kwiatkowski, l'adaptation du roman de Potocki, Manuscrit trouvé à Saragosse. Le film, terminé en décembre 1964, ne sort que plusieurs semaines après les fêtes de fin d'année. Et le rythme de tournage du cinéaste ralentit, jusqu'à l'arrêt total qui suit La clepsydre (1973), alors même que ce film obtient le prix du jury au festival de Cannes.

Has gagne dorénavant sa vie en enseignant à l'Ecole de cinéma de Lodz. En 1981, pendant le bref "printemps de Solidarnosc", a lieu la première élection par les représentants de la profession des directeurs des "Zespoly" (Ensembles de production), jusque-là nommés par le pouvoir. Has, qui devient pour la première fois directeur artistique d'un "Zespol", peut recommencer à tourner.

Mais les conditions économiques rendent plus difficile la production de films exigeants, et la situation empire à partir de 1990. Pendant des années, Has attend de pouvoir tourner L'Âne qui joue de la lyre. Cédant à la demande unanime des enseignants, il assume la charge de recteur de l'école de cinéma de Lodz de 1990 à 1996. En 1997, Martin Scorsese et Francis Ford Coppola resortent dans sa version longue de trois heures Manuscrit trouvé à Saragosse.

Il meurt le 3 octobre 2000, sans avoir pu réaliser son quinzième long-métrage.
Texte repris de :
Longs-métrages :
Documentaires réalisés entre 1948 et 1955 :
1948 : Harmonie (Harmonia)
1949 : Rue Brzozowe (Ulica Brzozowa), Locomotive Pt-47 ( Parowoz Pt-47)
1950 : Ma ville (Moje Miasto), Première Récolte (Pierwsky Plon) , La revue culturelle (Przeglad kulturalny), Musée des instruments musicaux (Muzeum instrumentow muzycznych), Livres de la Renaissance (Ksiazka polskiego odrodznia)
1951 : Scentralizowana kontrola przebiegu produkcji, Mécanisation des travaux de terre (Mechanizacja robot ziemnych).
1952 : Herboristes de Kamienne Dolina (Zierlarze z Kamiennej Doliny), Karmik Jankowy, Les Eclaireurs (Harcerze na zlocie),
1955 : Nasz zespól

1958
Le noeud coulant
(Petla). D'après le roman "Les Premiers pas dans les nuages" de Marek Hlasko. : Avec Gustaw Holoubek (Kuba), Aleksandra Slaska (Krystyna), Tadeusz Fijewski (Le saxophoniste), Stanislaw Milski, Emil Karewicz, Roman Klosowski, Ignacy Machowski. 1h45.
Les dernières vingt-quatre heures d'un alcoolique invétéré.
1958Les adieux
(Pozegnania). Avec : Maria Wachowiak (Lidka), Tadeusz Janczar (Pawel), Gustaw Holoubek (Mirek), Stanislaw Jaworski ( Janowski), Stanislaw Milski (Le professeur), Zdsislaw Mrozewski (Le père de Pawel). 1h45
Pawel, jeune étudiant révolté contre son milieu, rencontre une danseuse, Lidka. Ils passent quelques jours dans une auberge près de Varsovie, puis se retrouvent des années plus tard, lorsque pawel sort d'un camp de concentration. Mais, pendant ce temps, Lidka a épousé le comte Mirek, cousin de Pawel.
1960
Chambre commune
(Wspolny pokoj). Mieczyslaw Gajda (Salis), Gustaw Holoubek (Dziadzia), Adam Pawlikowski (Zygmunt Stukonis), Anna Lubienska (Madame LÈopard), Beata Tyszkiewicz (Teodozja). 1h32.
La vie des habitants locataires d'un appartement dans un immeuble de la ville de Varsovie au début des années trente. Un chômeur, un étudiant, un poète qui chercher leur place dans la société.
1961Adieu jeunesse
(Rozstanie). Avec : Lidia Wysocka (Magdalena), Wladyslaw Kowalski (Aleksander), Gustaw Holoubek (le cousin de Magdalena). 1h17.
Pour l'enterrement de son grand-pere, une actrice, Magdalena, revient dans la petite ville de son enfance. Elle y retrouve sa famille, ses amis d'autrefois, et rencontre un jeune garcon, Olek.
1962
L'or de mes rêves
(Zloto). Avec : Wladyslaw Kowalski (Le jeune homme), Krzysztof Chamiec (Piotr), Adam Pawlikowski (L'ingénieur), Barbara Krafftowna (La barmaid), Tadeusz Fijewski (Edzio), Aleksander Fogel (Le vieil homme). 1h39.
Un jeune chauffeur de poids lourds, croyant avoir tué un passant, tente de fuir la Pologne. Ill se réfugie dans une localité proche de la frontière, où l'on construit un complexe industriel. Recueilli par un ingénieur et attiré par la jeune barmaid du camp, il décide de rester. Il apprend finalement qu'il n'est pas coupable.
1963L'art d'être aimée
(Jak Image Kochana). Avec : Barbara Krafftowna (Felicja), Zbigniew Cybulski (Wiktor Rawicz), Arthur Mlodnicki (Tomasz), Wienczyslaw Golas (l'officier SS), Zdzislaw Makalkiewicz (le journaliste), W. Kwasniewska (la photographe). 1h41.
Dans un avion à destination de Paris, Felicia, une célèbre actrice polonaise, se remémore les dernières années de sa vie. Elle se rappelle de la Seconde guerre mondiale pendant laquelle elle a dû, au prix de nombreux sacrifices, cacher l’homme qu’elle aimait de la Gestapo. Sa lutte acharnée pour le sauver l’a conduit jusqu’à collaborer avec l’ennemi, ce dont elle devra répondre une fois la guerre terminée.
1965
Manuscrit trouvé à Saragosse 
(Rekopis znaleziony w Saragossie). Avec : Zbigniew Cybulski (Alfonse Van Worden), Iga Cembrzynska (Princesse Emina). 3h00.
Dans l'Espagne du XVIIIe siècle, durant les guerres napoléoniennes, un officier découvre un vieux livre qui concerne l'histoire de son grand-père, Alphonse van Worden, capitaine dans la garde wallonne. Un homme d'honneur et de courage. Il cherche le chemin le plus court à travers la Sierra Morena. Dans une auberge, la Venta Quemada, il soupe avec deux princesses islamiques. Elles l'appellent leur cousin et le séduisent. Il se réveille à côté de cadavres sous un gibet. Il rencontre un prêtre ermite et un chevrier, chacun raconte son histoire, il se réveille à nouveau par la potence. Il est sauvé de l'Inquisition, répond à un cabaliste et entend diverses histoires d'amour.
1966
Les codes
(Szyfry). Avec : Jan Kreczmar (Tadeusz), Zbigniew Cybulski (Maciek), Ignacy Gogolewski (Le docteur Gross), Irena Horecka (Tante Helena), Janusz Klosinski (L'antiquaire). 1h24.
Tadeusz, qui pendant la dernière guerre mondiale a combattu avec les alliés en Afrique du Nord, puis a habité Londres, revient à Cracovie après vingt d'absences, pour percer le mystère de la disparition de son fils cadet. Où est la réalité des événements, que s'est-il vraiment passé ? Qui a tué son fils, la Gestapo ou les résistants qui craignaient la trahison ? Pourra-t-il encore trouver un langage commun avec sa femme et son fils aîné ?
1968
La poupée
(Lalka). Avec : Mariusz Dmochowski (Stanislaw Wokulski), Beata Tyszkiewicz (Izabela Lecka), Tadeusz Fijewski (Ignacy Rzecki), Jadwiga Gall (Zaslawska), Wieslaw Golas (Krzeszowski), Kalina Jedrusik (Wasowska). 2h19.
Les stratagèmes de Stanislaw Wokulski, un brillant homme d'affaires, pour conquérir Isabella Lecka, une belle aristocrate ruinée. Les jeux de l'amour et de l'ambition dans les années soixante dix du siècle précédent, époque de grandes découvertes et de la montée de la bourgeoisie.
1973
La clepsydre 
(Sanatorium pod klepsydra). Avec : Gustaw Holoubek, Tadeusz Kondrat, Halina Kowalska, Jan Nowicki, Irena Orska, Mieczyslaw Voit. 2h04.
Jozef vient rendre visite à son père dans un étrange sanatorium. Peu à peu, il se perd dans le bâtiment, il s'égare dans ses souvenirs, ses rêves d'enfants, son passé et ses fantasmes.
1983Une histoire banale
(Nieciekawa Historia). Avec : Gustaw Holoubek (le professeur), Hanna Mikuc (Catherine), Anna Milewska (Véronique, la femme du professeur), Elwira Romanczuk (Liza, la soeur du professeur), Marek Bargielowski (Michel), Janusz Michalowski (Piotr, l'assistant du professeur). 1h53.
Vers une cinquantaine bien sonnée, confronté à la monotonie et la vanité de son existence, un professeur de médecine fait le bilan de sa vie et des valeurs morales qui l'ont gouverné. Seule étincelle d'espoir, sa jeune pupille Katarzyna. Le professeur se lance dans une aventure amoureuse, sans espoir de la voir aboutir.
1985L'écrivain
(Pismak). Avec : Wojciech Wysocki (Rafal), Gustaw Holoubek (le juge d'instruction), Janusz Michalowski (le médecin de la prison), Jan Peszek (Sykstus), Zdsislaw Wardejn (Kasiarz), Hanna Mikuc (la maîtresse de Sykstus), Gabriela Konwacka (Maria), Marzena Trybula (la maîtresse de Kasiarz). 2h33.
Au commencement de la guerre de 1914, Rafal, jeune journaliste polonais, accusé d'avoir publié un article "blasphématoire", se retrouve en prison russe. Il y écrit un roman. La réalité sert de déclic à son imagination, se transforme sous nos yeux d'une manière inattendue et souvent cocasse.
1986
Journal intime d'un pécheur
(Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany). Avec Piotr Bajor (Robert), Maciej Kozlowski (L'étranger), Janusz Michalowski (Le pasteur), Hanna Stankówna (Rabina), Ewa Wisniewska (Laura). 2h05.
Ecosse, XVIIIème siècle. Les conflits de religion dévastent le pays. Un jeune homme vend son âme au diable. Convaincu que les mauvaises actions ne sont pas un obstacle à la rédemption finale, il s'enfonce dans le péché.
1988Les tribulations de Balthazar Kober
(Niezwykla podróz Baltazara Kobera). Avec : Rafal Wieczynski (Balthasar Kober), Michael Lonsdale (Le maître), Adrianna Biedrzynska (Rosa), Gabriela Kownacka (Gertrude), Emmanuelle Riva (La mère). 1h55.
Balthasar est un jeune orphelin bègue qui voyage à travers l'Allemagne des années 1580, secouée par la peste et les guerres de religion. Cet adolescent doté d'une vaste imagination cherche à percer le mystère de l'existence. Il va rencontrer au fil de ses pérégrinations des personnages a la fois rebelles et sages qui l'aideront à échapper à l'Inquisition et lui ouvriront les voies de la connaissance, à la lisière du réel et du rêve.

Manuscrit trouvé à Saragosse 

Wojciech Has (1925-2000)


(Rekopis znaleziony w Saragossie). D'après le roman éponyme de Jan Potocki. Avec : Zbigniew Cybulski (Alfonse Van Worden), Iga Cembrzynska (Princesse Emina), Elzbieta Czyzewska (Donna Frasquetta Salero), Gustaw Holoubek (Don Pedro Velasquez), Stanislaw Igar (Don Gaspar Soarez). 3h00

 Dans l'Espagne du XVIIIe siècle, durant les guerres napoléoniennes, un officier français découvre un manuscrit. Il est tellement fasciné par les gravures, une potence et surtout deux jeunes femmes lascives, qu'il ne voit pas approcher un groupe d'ennemis espagnols. L'officier qui les commande est tout aussi fasciné par les gravures. Mieux même, il découvre que le mansucrit parle de son grand-père, le comte d'Olavidez.
Celui-ci n'est encore que le jeune Alfonse Van Worden. Il traverse la sierra Morena entre l'Andalousie et La Manche. Le roi Philippe V l'a nommé capitaine des gardes wallonnes et il doit rejoindre Madrid au plus vite. Il dédaigne les mises en garde de ses deux serviteurs au sujet des bandits et fantômes qui hantent cette région et décide de prendre au plus court entre le puits des deux chênes verts et l'auberge la Venta Quemada. Aux chênes verts, il fait tomber le seau du puits et s'aperçoit que non seulement Moschito, qui avait déjà fuit, mais son second serviteur qu'il vient de quitter, sont pendus sur une potence sous laquelle s'accumulent crânes et serpents. C'est donc seul qu'il rejoint la Venta Quemada. Il se précipite sur une amphore dont il boit le contenu avant de somnoler. Il est réveillé par une servante noire qui lui indique que deux étrangères souhaitent l'inviter à diner. Elle le conduit alors dans un somptueux palais islamique caché au creux de la caverne. Là, deux sœurs, les princesses Emina et Zibelda de Tunis qui n'ont jamais connu d'hommes l'appellent leur cousin et s'offrent à lui. Elles ne pourront l'épouser que s'il devient musulman.
Au matin, Alfonse se réveille à l'extérieur de l'auberge où ont été conduits les deux corps de ses serviteurs, déjà mangés par les corbeaux. L'auberge ne contient plus dans sa grotte souterraine que des squelettes et des rats. Alfonse poursuit sa route jusqu'à une église où il est accueilli par un ermite et un possédé qu'il tente de guérir, Pascheco. Alfonse raconte l'histoire de son père, colonel aux gardes wallonnes, gentilhomme fort courtois et féru d'honneur.
Apres un duel perdu, il s'était dit prêt à vendre son âme contre un peu d'eau. Une femme lui en avait apporté. Elle devint sa femme. Lors de son mariage à Saragosse, il apprend que le maire de Bouillon l'invite à rejoindre les Ardennes, prendre possession de son héritage. Il quitte alors l'Espagne pour ce rendre dans ce pays pluvieux où fut conçu Alphonse. Celui-ci devenu adulte, son père décide de le renvoyer en Espagne pour y devenir officier dans les gardes wallonnes. C'est ainsi qu'Alphonse débarqua à Grenade, à la veille du début du récit, pour se rendre à Madrid.
Pascheco, moins possédé qu'il n'en avait d'abord l'air, raconte son histoire. Son père avait épousé Camille qui était venue vivre à Cordoue avec Inesille, sa jeune sœur qui ne laissait pas son mari insensible et surtout pas Pascheco qui voulait sa main. Son père refusa que son fils devienne son beau-frère. Camille se proposa d'aider Pascheco à devenir l'amant d'Inesille. Elle lui demanda de l'attendre à la Vanta Quemada alors qu'elle rentrait de Madrid avec son mari et Inesille.....
... Alfonse est sauvé de l'Inquisition, répond à un cabaliste et entend diverses histoires d'amour. Von Worden rencontre, Avadoro,un gitan peu avare en récits étranges. Sa vie en est un mais aussi celle de Lopez Suarez, Don Roque ou Fraquista....
 Manuscrit trouvé à Saragosse (Rekopis znaleziony w Saragossie), réalisé en 1965, est une adaptation du roman fleuve du même nom, écrit par le Comte Jean Potocki, grand seigneur polonais d'éducation française, né en 1761. Il fut savant, artiste et homme politique. Fondateur des études de langues et civilisations slaves, il publia une série de travaux importants étayés par des recherches ethnologiques, historiques et linguistiques effectuées "sur le terrain". Les récits de ses voyages en Europe, en Afrique du Nord et en Asie nous montrent un observateur extrêmement attentif à la condition humaine et aux systèmes de gouvernement. En 1789, il fonde à Varsovie un club politique progressiste et une "imprimerie libre". En 1804, la situation politique ayant profondément changé et le partage de la Pologne étant consommé, il offrira ses services au tsar, préconisant la conquête, dans un but civilisateur et commercial, d'une grande partie de l'Asie (dont l'Afghanistan).
Après avoir dans sa jeunesse écrit un Recueil de Parades, une opérette (Les Bohémiens d'Andalousie) et quelques contes et apologues, il travaille dès 1797 au Manuscrit trouvé à Saragosse, son chef-d'oeuvre, achevé peu avant sa mort, mais resté inédit. Il se suicida en 1815 dans des circonstances entourées de légendes. Du vivant de Potocki, seules furent imprimées les Journées 1 à 13, sous forme de placards non mis dans le commerce, et des extraits (Avadoro et Dix journées de la Vie d'Alphonse Van Worden) dont l'authenticité est controversée, en tout environ la moitié du texte. En 1847, Edmond Chojecki publia à Leipzig une traduction intégrale en polonais, d'après un manuscrit qu'il tenait des archives de la famille Potocki et qu'il aurait ensuite détruit. Cette version connut quelques réimpressions. Le public français ne découvrira l'auteur qu'en 1958, grâce à la publication par Roger Caillois d'une partie (un quart environ) du roman. L'édition de José Corti en 1992 basée sur la totalité des sources accessibles (les imprimés, les autographes et copies manuscrites de fragments de l'oeuvre et la traduction de Chojecki), restitue l'ensemble de l'oeuvre dans sa langue originale, le français.

Roman à tiroirs où s'accumulent plus de cent histoires différentes : histoires de pirates, de bandits, de guerres, récits semi-autobiographiques, légendes surnaturelles, il est jugé inadaptable... sauf par Has. Le film sort en 1965 sur les écrans. La version initiale, prévue pour être projetée en deux parties séparées par un entracte, dure 178 minutes. C'est cette version qui est projetée en Pologne lors de la sortie du film. Elle est également projetée le 23 mai 1965 à Cannes, en marge du festival, le film n'ayant pas eu l'honneur d'être retenu pour représenter la Pologne puis à Paris au Ranelagh. Après ces deux projections, un distributeur français qui se dit intéressé par le film demande qu'il soit raccourci. Has se met aussitôt au travail et monte une version de 124 minutes avec une majorité de coupes dans la deuxième moitié du film. C'est cette version courte qui est envoyée dans les festivals internationaux et distribuée hors de Pologne. Le film sort en salle à Paris en 1966. Malgré le peu d'enthousiasme de la critique, le bouche-à-oreille fonctionne si bien que les séances sont prolongées. Il n'y a qu'en France que le film obtient cette adhésion du public ordinaire du cinéma et la version courte, qui ne reste jamais très longtemps absente des écrans français, est diffusée en 1977 à la télévision.
Au début des années 90, aux Etats-Unis, Jerry Garcia, futur membre des Grateful Dead, qui n'hésitera jamais à rendre hommage au film de Has, soulignant l'influence considérable que ce dernier avait eue sur sa musique se met en quête avec l'aide de la Pacific Film Archive de la fameuse version intégrale. Il croit l'avoir decouverte et fait éditer une copie de 152 minutes qui, selon Anne Guérin-Castell, n'est qu'une seconde version courte, censurée, avec des raccords laborieusement travaillés à la manière de Has, afin que les coupes passent inaperçues, faite en 1984, sur ordre du Ministère de la Culture. Par chance, une "lavande" – contretype peu contrasté du négatif –, dont les mutilateurs ignoraient l'existence, est retrouvée. La restauration de ce matériel semble malheureusement trop coûteuse. C'est alors que Martin Scorsese décide de restaurer le film. Présenté en 1997 par Martin Scorsese et Francis Ford Coppola pour la première fois au New York Film Festival en 1997 , le film ressort dans le circuit des salles arts et essais en France en 2004 puis en DVD.
"Manuscrit" vs "Le manuscrit"
Anne Guérin-Castell note que, dès la projection du film en marge du festival de Cannes 1965, une certaine confusion règne quant à son titre français. On trouve aussi bien "Le Manuscrit trouvé à Saragosse" que "Manuscrit trouvé à Saragosse". Pourtant, selon elle, seul ce dernier titre peut être attribué au film de Wojciech Has. C'est d'ailleurs le titre qui figure sur les copies de la version courte avec sous-titres français, dans la version établie en 1966 par Anna Posner comme dans celle établie en 1987 par Gilberte Crépy et Zygmunt Szymanski.

Et comment pourrait-il en être autrement ? Chaque film du cinéaste, à l'exception de "Zloto" ('L'or de mes rêves"), est une adaptation d'une œuvre littéraire, et Has a chaque fois donné à son film le titre exact de l'œuvre adaptée. Certes, la traduction du polonais au français autorise quelques modifications, d'autant plus qu'il n'y a pas d'article, défini ou indéfini, en langue polonaise. Oui, mais le roman a été écrit directement en français, une langue que Potocki connaissait admirablement. Ce n'est donc pas par hasard qu'il a intitulé son œuvre "Manuscrit trouvé à Saragosse", titre que l'on retrouve dans l'édition de la version intégrale du roman publiée chez Corti.
Manuscrit trouvé à Saragosse allie la puissance visuelle du surréalisme aux audaces narratives d'un Bunuel. Celui-ci dira dans son autobiographie : "J'ai vu ce film trois fois. Ce qui, dans mon cas, est absolument exceptionnel". La fin des épisodes réelle souvent qu'il s'agissait en partie d'un rêve mais à partir de quel moment ?
La deuxième partie abandonne pour un temps son personnage principal mais les récits du gitan Avadoro semblent faire écho aux aventures que vient de vivre le jeune Von Worden. Ainsi, certains lieux, personnages ou signes se répondent d'une partie à l'autre. Si bien que la frontière séparant la fiction de la réalité devient de plus en plus floue. C'est que Manuscrit trouvé à Saragosse est avant tout un récit initiatique. Il s'agit là de mettre Von Worden à l'épreuve en maltraitant le réel, en le tordant jusqu'à ce qu'il plie sous les assauts du fantasme (rêves, mensonges, légendes…).
Source : L'indispensable site de Anne Guérin-Castell, spécialiste de Wojciech Has.
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Manuscrit trouvé à Saragosse

Manuscrit trouvé à Saragosse
Image illustrative de l’article Manuscrit trouvé à Saragosse

AuteurJan Potocki
PaysPologne
GenreRoman
Version originale
Languefrançais
Manuscrit trouvé à Saragosse est un roman fantastique de l'écrivain polonais francophone Jean Potocki (1761-1815), composé initialement sur le modèle du Décaméron. Potocki en a écrit trois versions différentes : une de 1794, une autre en 1804, composée de quarante-cinq journées et abandonnée, puis une dernière en 1810, composée de soixante-et-une journées achevées se terminant par un épilogue.

Le roman
Personnages
Alphonse van Worden, le narrateur
Cheik Gomelez, mystérieux conspirateur
Émina et Zibeddé, sœurs jumelles et princesses mauresques.
L’ermite
Pascheco, domestique démoniaque de l’ermite
Don Pedro Uzeda, cabbaliste
Donna Rébecca Uzeda, sœur du cabbaliste
Ahasuerus, Juif errant
Don Pedro Velasquez, géomètre
Don Avadoro, chef gitan
Don Toledo, chevalier amoureux
Busqueros, méchant
Les frères de Zoto, bandits à la potence. Zoto lui-même se cache quelque part dans les montagnes voisines.

Sujet
Pendant les Guerres napoléoniennes, lors du siège de Saragosse (1809), un officier français prisonnier fait la lecture à son geôlier d'un étrange manuscrit découvert dans une maison abandonnée.

Ce récit raconte l'arrivée du jeune Alphonse Van Worden en Espagne avec le grade de capitaine des Gardes wallonnes. Il se voit entraîné dans une étrange aventure, qui prendra l’allure d’une épreuve initiatique. Pendant les deux mois qu’il va passer dans la chaîne des Alpujarras de la Sierra Morena, plusieurs personnes vont ainsi lui raconter l’histoire de leur vie. À l'intérieur de ces récits, d'autres narrations faites par d’autres personnes qui relatent à leur tour des histoires qu’elles ont entendues, survenues des années auparavant, viendront s'intercaler, jusqu'à créer une quintuple mise en abîme.

Le texte comprend soixante-six « journées », à la manière de L'Heptaméron de Marguerite de Navarre ou du Décaméron de Boccace, chacune d'entre elles renfermant plusieurs nouvelles qui s'emboîtent les unes dans les autres.

Sort du texte et révélation tardive
Le texte du Manuscrit demeura presque inconnu au xixe siècle. Seule une traduction en polonais, faite en 1847, donnait le texte dans son intégralité. Ce n'est qu'en 1958 que Roger Caillois fait redécouvrir ce livre et publie une première édition en français (langue originale du roman), mais qui ne représente alors qu'environ un quart du texte. Il faut attendre 1989 pour que René Radrizzini donne une version complète de ce roman baroque, une des merveilles de la littérature de langue française des années 1750-1850.

Des publications partielles, faites du vivant de l'auteur, mais longtemps attribuées à Charles Nodier, sont parues sous les titres Avadoro, histoire espagnole (1813) et Dix journées de la vie d'Alphonse Van Worden (1814). Elles sont en leur temps tellement peu remarquées que la seconde fait en outre l'objet, en 1841-1842, d'un plagiat manifeste, qui fait scandale, sous le titre Mémoires inédits de Cagliostro1,2.

Commentaires

Dans la dixième journée de la vie d'Alphonse van Worden, le héros trouve sur la table un gros volume, écrit en caractères gothiques, dont le titre était Relations curieuses de Hapelius et ouvert au début d'un chapitre où est relatée l'Histoire de Thibaud de la Jacquière. Or, en 1822, Charles Nodier publia un récit dans Infernaliana (Éd. Sanson) sous le titre Les Aventures de Thibaud de la Jacquière. Dans ses notes accompagnant l'édition des Contes de Charles Nodier aux Éditions Garnier, Pierre-Georges Castex observe que la formulation « publié par Ch. N. » ne signifie nullement que Charles Nodier en soit, à proprement parler, l'auteur. En fait on retrouve l'origine de cette histoire dans Les Histoires tragiques de nostre temps de François de Rosset, qui avaient connu dès leur publication, en 1614, un succès exceptionnel (Histoire X : D'un démon qui apparaissait en forme de damoiselle au lieutenant du chevalier du guet de la ville de Lyon. De leur accointance charnelle, et de la fin malheureuse qui en succéda).

Éditions

Roger Caillois (éd.), Manuscrit trouvé à Saragosse (version tronquée), Paris, Gallimard, 292 p. , 1958 (notice BnF no FRBNF41674902) ; réédition sous le titre La Duchesse d'Avila (Manuscrit trouvé à Saragosse), avec une préface originale de Roger Caillois (Destin d'un homme et d'un livre), illustration de couverture de Jean-Pierre Sénamaud, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 215, 1972, 312 p. (ISBN 2-07-036215-9)
Compagnie des bibliophiles du livre d'art et de l'Amérique Latine (éd.), Manuscrit trouvé à Saragosse, eaux-fortes originales de Leonor Fini, 1961
René Radrizzani (éd.), Manuscrit trouvé à Saragosse, Paris, Corti, 1989 (ISBN 2-7143-0314-5) ; édition corrigée et augmentée en 1992 ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 9649, 1993, 766 p. (ISBN 2-253-06353-3)
François Rosset, Dominique Triaire (éd.), Manuscrit trouvé à Saragosse :
version de 1804, Paris, GF-Flammarion, no 1342, 2007, 769 p. (ISBN 978-2-08-121143-8)
version de 1810, Paris, GF-Flammarion, no 1343, 2007, 862 p. (ISBN 978-2-08-121144-5)
Adaptations
Au cinéma
1965 : Le Manuscrit trouvé à Saragosse (Rękopis znaleziony w Saragossie), film polonais réalisé par Wojciech Has, adaptation cinématographique avec Zbigniew Cybulski
2017 : Agadah, film italien réalisé par Alberto Rondalli, avec Pilar López de Ayala
À la télévision
1973 : La Duchesse d'Avila, mini-série français en 4 épisodes réalisé par Philippe Ducrest pour la 2e chaîne de l'ORTF. Cette adaptation du Manuscrit trouvé à Saragosse est interprétée par José Luis de Vilallonga (Alphonse Van Worden), Jean Blaise (Alphonse Van Worden Y Gomelez), Evelyne Eyfel (la duchesse d'Avila), Jacqueline Laurent (Emina) et Jacques Morel (Tolède). Cette mini-série en quatre parties d'une durée totale de presque six heures a été tournée en grande partie dans la Sierra Nevada et à l'Alhambra de Grenade. Elle a nécessité un an de tournage et deux ans de montage. À cette occasion, le roman a été réédité sous ce titre3.
À l'opéra
2001 : Manuscrit trouvé à Saragosse, opéra du compositeur hispano-canadien José Evangelista (en), livret d'Alexis Nouss d'après Potocki.
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Le Manuscrit trouvé à Saragosse (film)

Le Manuscrit trouvé à Saragosse
Titre originalRękopis znaleziony w Saragossie
RéalisationWojciech Has
ScénarioTadeusz Kwiatkowski
Pays d’origineDrapeau de la Pologne Pologne
Durée182 minutes
Sortie1965

Le Manuscrit trouvé à Saragosse (Rękopis znaleziony w Saragossie) est un film polonais de Wojciech Has sorti en 1965 sur un scénario de Tadeusz Kwiatkowski d’après Manuscrit trouvé à Saragosse, roman de Jan Potocki

Synopsis
Au début du xixe siècle, en Espagne, pendant les guerres napoléoniennes, un soldat et un officier découvrent un vieux manuscrit qui, curieusement, relate l’histoire d’Alfonse van Worden, capitaine de la garde wallonne et grand-père de l’officier. Le récit commence alors qu’Alfons cherchait un raccourci pour traverser une redoutable montagne : la Sierra Morena. Voici la trame du manuscrit:

« Un soir, Alfonse soupe dans une auberge, la « Venta Quemada », avec deux princesses maures, Emina & Zibelda. Elles l’appellent cousin et font tout pour le séduire, mais après une nuit d’amour absolu, il se réveille seul, au petit matin, au beau milieu d'unamoncellement de cadavres sous un gibet des plus patibulaires.

Le jour suivant, après qu’un ermite et un chevrier mi-gitan, mi-paysan lui ont raconté chacun une histoire; il se réveille de nouveau sous un gibet...

Peu après, échappant de peu à l’Inquisition, il rencontre un cabaliste  et entend mille nouvelles histoires imbriquées comme des poupées russes.. .
De retour à Venta Quemada, les 2 femmes l’attendent avec d’étonnantes nouvelles...
Dans chaque histoire des histoires
Le récit semble se nourrir de lui-même, si tant est qu’on puisse analyser le manuscrit, une trame s’y fait jour en filigrane :L’histoire des deux soldats ayant trouvé le manuscrit qui raconte…
Parmi celles-ci, l'histoire d’un savant égoïste qui passe toute sa vie à écrire sa propre Encyclopédie. Tout sur tout ! Il termine dans son extrême vieillesse alors qu'il a passé toute sa vie seul à travailler, remplissant des piles d'énormes manuscrits qui s'entassent au grenier. Il est si heureux de cet accomplissement qu'il décide de fêter l’événement. Alors qu’il s’enivre dans un cabaret, un grand orage éclate. Il se précipite de rentrer chez lui, pour découvrir le grenier sans toit mais plein d'eau. La pluie a effacé irrémédiablement les forts nombreux tomes de son encyclopédie. Il gémit: « Une vie pour rien » et se jette par la fenêtre du grenier. Dans sa chute, le vieil homme s’écrie : "Dieu, si tu existes, sauve mon âme, si j'en ai une".

Commentaires
Finalement, Le Manuscrit trouvé à Saragosse serait avant tout le récit d’un voyage initiatique. Le réel met van Worden à l’épreuve, en le distordant jusque dans l’irréel, afin qu’il plie sous les assauts des fantasmes (rêves, mensonges, légendes…) au travers d'aventures picaresques, érotiques, terrifiantes et envoûtantes.

Commentaires

Finalement, Le Manuscrit trouvé à Saragosse serait avant tout le récit d’un voyage initiatique. Le réel met van Worden à l’épreuve, en le distordant jusque dans l’irréel, afin qu’il plie sous les assauts des fantasmes (rêves, mensonges, légendes…) au travers d'aventures picaresques, érotiques, terrifiantes et envoûtantes.

Fiche technique

Titre original : Rękopis znaleziony w Saragossie

Titre anglais : The Saragossa Manuscript

Musique originale de Krzysztof Penderecki

Photographie : Mieczysław Jahoda

Décorateur : Leonard Mokicz

Costumes : Lidia Skarżyńska, Jerzy Skarżyński

Coiffures : Zofia Chec

Pays de production : Pologne

Genre : dramatique, fantastique

Langage de production : polonais

Durée : 182 min / France : 175 min (coupures du réalisateur) Sortie en France en complément de programme. 55minutes

Format : noir et blanc

Son : mono.

Distribution

Zbigniew Cybulski : Alfonse van Worden

Iga Cembrzyńska : Princesse Emina

Elżbieta Czyżewska : Donna Frasquetta Salero

Gustaw Holoubek : Don Pedro Velasquez

Stanisław Igar : Don Gaspar Soarez

Joanna Jędryka : Princesse Zibelda

Liens externes

Ressources relatives à l'audiovisuel : Allociné [archive]Centre national du cinéma et de l'image animée [archive](en) AllMovie [archive](en) Internet Movie Database [archive](en) LUMIERE [archive](en) Movie Review Query Engine [archive](en) Rotten Tomatoes [archive]

(fr) Dvdclassik : critique du film https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Manuscrit_trouv%C3%A9_%C3%A0_Saragosse_(film)



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