Andrzej Wajda
Cinéaste polonais (Suwałki 1926-Varsovie 2016).
Avec Jerzy Kawalerowicz et Andrzej Munk, il est le principal représentant de la jeune école qui renouvela dans les années 1954-1956 les tendances cinématographiques traditionnelles de la Pologne. À une grande lucidité critique, il allie un art d'esprit baroque et romantique : Kanal (1957), Cendres et Diamant (1958), Samson (1961), Tout est à vendre (1969), Paysage après la bataille (1970), le Bois de bouleaux (1970), les Noces (1973), la Terre de la grande promesse (1975), l'Homme de marbre (1976), l'Homme de fer (1981), Danton (1982), Un amour en Allemagne (1983), Chronique des événements amoureux (1986), les Possédés (1988), Korczak (1990), l'Anneau de crin (1994), Pan Tadeusz (1999).
=============================================================
WAJDA (Andrzej)
cinéaste polonais (Suwałki 1926).
Son père était officier de carrière, sa mère institutrice. Quand la guerre éclate, il a treize ans ; son père est tué dès septembre 1939. Le jeune Wajda doit se mettre au travail ; il est tonnelier, serrurier, il aide à restaurer des fresques d'églises. En 1942, il prend part à la Résistance dans les rangs de l'AK (Armia Krajowa), l'Armée de l'intérieur, que dirige le gouvernement légal à Londres et qui s'opposera vite à l'Armia Ludowa, l'Armée du peuple, contrôlée par les communistes. Il termine ses études en 1946, s'inscrit à l'académie des beaux-arts de Cracovie et fonde, avec le peintre Andrzej Wroblewski, le Groupe des autodidactes, partisans d'une peinture « barbare et brutale », influencée par le néoréalisme et par l'art graphique mexicain ; il entre enfin à l'école de cinéma de Łódź. Son diplôme obtenu en 1952, il est assistant d'Aleksander Ford. En 1954, avec Génération, son premier film, il inaugure l'« école polonaise », qu'il n'a depuis cessé d'illustrer. À partir de 1959, il sera également metteur en scène de théâtre, en Pologne et à l'étranger. Depuis 1972, il dirige l'unité de production « X », et préside l'Union des cinéastes polonais. En 1980, il a pris fait et cause pour les syndicats libres de Solidarité et leur a consacré un film : l'Homme de fer.
Le thème national domine l'œuvre entière de Wajda, inséparable de l'histoire polonaise ancienne et récente. Une nation rayée de la carte du monde durant cent vingt-cinq ans, fasciste six années à peine après sa renaissance, contrainte de combattre en 1939 dans le camp des démocraties et qui s'est vue déchirée entre deux occupations (l'allemande et la soviétique). Deux résistances, deux destins : le socialisme ou l'émigration. Une génération restera écartelée par ces contradictions. Wajda se fait son porte-parole, responsable et grave. Et, de même que l'art et la littérature avaient été, par le passé, la conscience de la Pologne absente, « son seul moyen d'exister », il propose que le cinéma soit la conscience de la Pologne ressuscitée. D'où cette autre originalité : son œuvre est toujours politique. Chacun de ses films vaut pour deux temps, donc est à lire à deux niveaux : celui que date son sujet, celui que désigne le moment de sa réalisation. Les débuts de Wajda coïncident avec l'« Octobre polonais », puissant mouvement pour une déstalinisation difficile. Courageusement, Wajda sera l'homme des transgressions. Le premier, il conteste (dans Génération) la rhétorique héroïque et le manichéisme édictés par le réalisme socialiste. Il aborde les thèmes tabous du rôle efficace de l'Armia Krajowa dans la Résistance (Cendres et Diamant), de l'inaction soviétique devant l'insurrection de Varsovie (Kanal), de l'antisémitisme polonais (Samson), du divorce qui va se creusant entre la vieille et la nouvelle génération (les Innocents charmeurs, l'Amour à vingt ans), des méthodes du stalinisme et de ses mystifications (l'Homme de marbre). Ce procès, jamais abstrait ni théorique, prend corps magnifiquement au travers de destinées, individuelles ou collectives, vouées à l'échec et à la tragédie. Sa plus belle incarnation fut le fait de l'acteur Zbigniew Cybulski, auquel Wajda confia le rôle d'un « desperado » de la Résistance dans Cendres et Diamant. « Il résumait notre génération, dira le cinéaste, et il me ressemblait comme un frère. » Cybulski s'est identifié à Maciek, le héros divisé, ironique et perdu de l'Armia Krajowa, au point de le jouer dans sa vie et dans tous ses films, répétant dix années durant ce personnage (comme Jean Gabin le sien dans les années 30). Avec Wajda, il n'a cependant tourné que trois fois (Génération, Cendres et Diamant, l'Amour à vingt ans). Il est, comme le style de Wajda lui-même, tout à la fois traditionnel — romantique — et, usant d'un jeu dérivé de l'Actors Studio, contemporain. Il est mort en 1967 pour avoir voulu sauter d'un train en marche. Le cinéaste, qui avait songé à lui consacrer un film de son vivant, en a fait le héros absent de Tout est à vendre. Il lui a trouvé un parfait continuateur, mais moins cynique, en la personne de Daniel Olbrychski. Jusqu'aux Noces (1973), l'œuvre de Wajda est habitée par les contradictions et les sarcasmes de l'histoire, entre absurdité et dérision ; par l'ambition, aussi, de démystifier, de « déromantiser » la Pologne « Christ des nations », « pays des vains sacrifices et des illusions faciles ». Par un beau paradoxe, cette mise en cause du romantisme héroïque empruntera les voies esthétiques du romantisme. Dans tous ses films Wajda montre des défaites ; le romantisme est tragique. Ces défaites toutefois demeurent « ouvertes », elles n'appellent pas au renoncement mais à une difficile lucidité dans l'engagement.Un tournant s'opère avec la Terre de la grande promesse(1975) ; l'élégie y fait place au pamphlet. La Ligne d'ombre témoigne qu'il est parfois possible de dompter le destin. Le moine des Portes du paradis, piétiné par les croisés enfants qu'il croyait escorter jusqu'à Jérusalem, pense encore : « Ce n'est pas le mensonge mais la vérité qui tue l'espoir. » À partir de l'Homme de marbre(1976), la vérité entreprend de reconquérir l'espoir. L'écriture turbulente, flamboyante, charge d'antithèses violentes et de symboles cette densité dramatique apparentée à la condensation du rêve. Puis ces éclats, qui sont la marque du cinéaste, sans aucunement s'apaiser, tendent vers plus de transparence. L'histoire, certes, demeure imprévisible, mais elle a cessé d'être une malédiction et de manière plus évidente encore avec l'Homme de fer (1981) qui défend contre le pouvoir politique les thèses de Solidarité.
La situation politique de la Pologne n'octroyant plus aucune liberté — et en premier lieu la liberté de critiquer —, Wajda tourne à l'étranger sans pour autant s'exiler. Il signe en France un Danton (1982) tonique et original et en RFA Un amour en Allemagne (1983). Il semble ensuite plus inspiré par Tadeusz Konwicki (Chronique des événements amoureux, 1986) que par Dostoïevski (ses Possédés en 1987 souffrent d'un casting peu homogène). En 1989, il signe Korczak,l'histoire d'un médecin, écrivain et éducateur juif qui sera exterminé avec les deux cents orphelins qu'il avait pris en charge lors de la liquidation du ghetto de Varsovie.
Films :
CM : Quand tu dors (Kiedy ty śpiesz, 1950) ; Un mauvais garçon (Zly chłopiec, id.) ; la Céramique d'Ilza (Ceramika Ilecka, 1951) ; Varsovie (Warszawa), sketch du film international : l'Amour à vingt ans (1962) ; Méli-Mélo(Przekładaniec, 1968) ; Invitation à l'intérieur(Zaproszenie do wnetrza, 1978). LM : Génération/Une fille a parlé (Pokolenie, 1954) ; Kanal/Ils aimaient la vie(Kanał, 1957) ; Cendres et Diamant (Popiół i diament,1958) ; Lotna (1959) ; les Innocents charmeurs (Niewinni czarodzieje, 1960) ; Samson (1961) ; Lady Macbeth sibérienne (Sibirska Ledi Magbet, YOUG, 1962) ; Cendres (Popioły, 1965) ; les Portes du paradis/la Croisade maudite (Gates to Paradise, GB-YOUG, 1967) ; Tout est à vendre (Wszystko sprzedaż 1969) ; la Chasse aux mouches (Polowanie na muchy, id.) ; Paysage après la bataille (Krajobraz po bitwie, 1970) ; le Bois de bouleaux (Brzezina, id.) ; Pilate et les autres(Pilatus und andere — ein Film für Karfreitag, ALL, TV, 1972) ; les Noces (Wesele, 1973) ; la Terre de la grande promesse (Ziema obiecana, 1975) ; la Ligne d'ombre(Smuga cienia/The Shadow Line, 1976) ; l'Homme de marbre (Człowiek z marmuru, id.) ; Sans anesthésie(Bez znieczulenia, 1978) ; les Demoiselles de Wilko(Panny z Wilka, POL-FR, 1979) ; le Chef d'orchestre(Dyrygent, 1980) ; l'Homme de fer (Człowiek z zelaza,1981) ; Danton (FR, 1982) ; Un amour en Allemagne(Eine Liebe in Deutschland, 1983) ; Chronique des événements amoureux (Kronika wypadków miłosnych, 1986) ; les Possédés (FR, 1987) ; Crime et châtiment(Schuld und Sühne, RFA, TV, id.) ; Korczak (id., POL-RFA-FR, 1989) ; l'Anneau de crin (Pierscionek z orlem w koronie, 1992) ; la Semaine sainte (Wielki tydzien, 1995), Miss Nobody (1996), Pan Tadeusz (id., 1999), la Condamnation de Franciszek Klos (Wyrok na Franciszka Kłosa, 2000).
================================================
================================================
(1926 - 2016)
| ||
40 films | ||
C'est le 6 mars 1926, à Suwalki, au nord-est de la Pologne qu'est né Andrzej Wajda. Il a treize ans lorsque la guerre éclate; après avoir exercé différents emplois, il s'engage dans l'Armée de l'intérieur en 1942. À la Libération, il termine ses études secondaires puis entre à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie, qu'il quitte en 1949 sans avoir obtenu le diplôme. Cette même année, il s'inscrit à la nouvelle école de Cinéma de Lodz, qui formera également Munk, Lipman et Nasfeter. 1954, Andrzej Wajda tourne Une fille a parlé, son premier long-métrage.
En 1957, Kanal est présenté au Festival de Cannes. Parallèlement au cinéma, l'ancien élève de l'École de Lodz assure la mise en scène de plusieurs œuvres théâtrales; tant et si bien que sa réputation ne tarde pas à franchir les limites des frontières polonaises, et en 1962, il tourne l'épisode polonais de L'amour à vingt ans, coproduction internationale réunissant François Truffaut, Renzo Rossellini, Marcel Ophuls et Shintaro Ishihara. Après Les cendres et La croisade maudite qui connaissent un succès mitigé auprès du public et des critiques, Andrzej Wajda, dans Tout est à vendre (1968), rend hommage à l'acteur Zbigniew Cybulski, tragiquement disparu, et qui fut l'un des principaux interprètes de ses premières réalisations.
À partir de 1972, il dirige l'ensemble X, organisme chargé de produire les films des jeunes réalisateurs polonais. C'est avec La terre de la grande promesse, diffusé en 1976, que le public français le découvre véritablement. Il n'acquiert pourtant la renommée internationale qu'en 1978, où L'homme de marbre obtient le Prix de la Critique Internationale au Festival de Cannes. Nouveaux succès internationaux avec Les demoiselles de Wilko et Sans anesthésie. Travaillant pour le théâtre et la télévision, Andrzej Wajda n'en poursuit pas moins son activité cinématographique, comme en témoigne Le chef d'orchestre, présenté au 30e Festival de Berlin 1980.
A partir du début des années 80, Wajda commence à travailler à l'étranger, la situation politique de la Pologne le privant de sa nécessaire indépendance artistique. Il tourne d'abord Danton en France avec Gérard Depardieu (1982), puis Un amour en Allemagne avec Hanna Schygulla ? l'ex-égérie de Fassbinder - en RFA (1983). Son ambitieuse adaptation des Possédés, d'après Dostoievski et avec Isabelle Huppert, est un échec (1987). De plus en plus, Wajda peine à séduire le public. Il renoue néanmoins avec un certain succès grâce à Pan Tadeusz en 2000, La même année, Andrzej Wajda à reçu un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.
Filmographie :
1955 | Une fille a parlé / une génération |
(Pokolenie). Avec : Tadeusz Lomnicki (Stach Mazur), Urszula Modrzynska (Dorota), Tadeusz Janczar (Jasio Krone), Janusz Paluszkiewicz (Sekula), Ryszard Kotys (Jacek), Roman Polanski (Mundek), Ludwik Benoit (Grzesio), Zofia Czerwinska (Lola), Zbigniew Cybulski (Kostek) | |
1957 | Kanal ( Ils aiment la vie) |
(Kanal). Avec : Tadeusz Janczar (Enseigne Jacek Korab), Teresa Izewska (Daisy), Tadeusz Gwiazdowski (Sergent Kula), Stanislaw Mikulski (Smukly), Teresa Berezowska (Tereska), Wienczyslaw Glinski (Lt. Zadra), Emil Karewicz (Lt. Madry), Vladek Sheybal (Michal, le compositeur). 1h37.
Septembre 1944 pendant la Seconde Guerre Mondiale. L'histoire vécue par les insurgés polonais pendant l'insurrection de Varsovie. Encerclés par les Allemands, les derniers résistants polonais sont contraints de fuir par les égoûts de la ville. Un groupe de combattants se retrouve contraint de cheminer pour leur salut dans les canalisations souterraines de la ville
| |
1958 | Cendres et diamant |
(Popol I Diament). Zbigniew Cybulski Rôle : Maciek Chelmicki Zbigniew Skowronski Zbigniew Skowronski Rôle : Slomka Bogumil Kobiela Bogumil Kobiela Rôle : Drewnowski Ewa Krzyzewska Ewa Krzyzewska Rôle : Krystyna. 139.
1945, jour de l'Armistice dans une petite ville polonaise, au cœur des combats entre communistes et nationalistes. Un de ces derniers, Maciek, jeune mais aguerri par la lutte armée, reçoit l'ordre de tuer le nouveau secrétaire général du Parti. Mais un mauvais renseignement lui fait assassiner des innocents… Il attend un nouvel ordre lui permettant d'achever sa mission et au gré de ses déambulations dans cette petite ville, il rencontre une serveuse de bar avec qui il va vivre une liaison fulgurante...
| |
1959 | Lotna, la dernière charge |
(Lotna). | |
1960 | Les innocents charmeurs |
(Nie winni Czarodzieje). | |
1961 | Samson |
(Samson). | |
1962 | Lady Macbeth sibérienne |
(Sibirska Ledi Magbet). Avec : Olivera Markovic (Katerina Lvovna) Ljuba Tadic (Sergueï). 1h33.
Catherina Lvovna, épouse du riche marchand Zinovi, s'ennuie dans leur maison trop grande, perdue dans une province éloignée. Le mari de Catherina est en voyage lorsque Sergueï, un beau vagabond, se présente pour demander s'il y a du travail. Catherina l'embauche comme porcher. Sergueï séduit Catherina. Mais elle est contrainte d'empoisonner son beau-père, qui est au courant de leur liaison. Sergueï s'intéresse beaucoup plus aux avantages matériels que lui procure cette situation qu'à l'aventure amoureuse elle-même. Il redoute le retour du maître des lieux qui risque de lui faire perdre cette position privilégiée. Zinovi Borissovitch revient. Il accuse son épouse de lui avoir été infidèle et soupçonne Sergueï d'être son amant. Une violente dispute s'engage; avec la complicité de Sergueï, Catherina tue son mari d'un coup de chandelier. Ils enterrent le cadavre dans l'enclos de la porcherie.
Sergueï est désormais le propriétaire des biens et l'époux de Catherina. Une situation qu'il vit mal. Avec la venue impromptue d'un petit neveu, héritier légitime de la fortune de Zinovi, Sergueï songe à reprendre sa liberté. Mais Catherina veut garder son amant près d'elle. Elle se débarrasse de l'enfant. Les villageois s'interrogent et découvrent les activités morbides de Catherina et de Sergueï. Ils sont condamnés à la déportation en Sibérie. Parmi les prisonniers, Catherina se sent malgré tout heureuse et libre d'aimer Sergueï. Mais celui-ci tombe amoureux d'une autre captive, la belle Sonja. Pour elle, il quitte sa maîtresse. Folle de rage, Catherina tente une dernière manœuvre en vue de sauver cet amour maudit. Elle pousse Sonja dans la rivière et y saute à son tour. Catherina disparaît finalement dans les eaux glacées en essayant de noyer sa rivale. | |
1962 | Varsovie |
Episode de L'amour à vint ans (Warzawa). | |
1965 | Cendres |
(Popioly). Avec : Daniel Olbrychski (Rafal Olbromski), Boguslaw Kierc (Krzysztof Cedro), Piotr Wysocki (Jan Gintult), Beata Tyszkiewicz (Princess( Elzbieta), Pola Raksa (Helena de With). 3h54.
1797. Sur une route d'Italie, le prince Gintult, jeune aristocrate polonais, rencontre des soldats de la Légion polonaise, aux côtés des Armées de la République. La Pologne est partagée entre trois occupants : la Russie, la Prusse et l'Autriche. Au nord, une partie de la jeunesse continue de vivre comme autrefois. Au cours d'une fête endiablée, Rafal Olbromski tombe amoureux d'Helena, jeune fille de la noblesse. En cachette, ils vivent un court instant d'amour. Chassé par son père, Rafal trouve refuge chez son frère Pierre. De retour d'Italie, le prince Gintult, vieil ami de la famille, leur rend visite. Il ne croit plus à une Pologne libre et indépendante; à Mantoue, la garnison polonaise a été trahie par le commandement français et livrée aux Autrichiens. Malade des poumons, Pierre meurt. Le prince Gintult prend sous sa protection Rafal, ce jeune homme inculte et maladroit. Celui-ci s'éprend d'Elzbieta la sœur du prince... mais la passion n'est pas réciproque. Devenu secrétaire particulier du prince, Rafal côtoie la jeunesse dorée de Varsovie et retrouve un camarade de lycée, Krzysztof Cedro. Initié franc-maçon, lors de la cérémonie, Rafal reconnaît Helena qui est devenue la femme du Grand-Maître de la Loge de With. Ils fuient vers les montagnes. Attaqués par des déserteurs autrichiens, Helena est violée. Elle se suicide. Traumatisé, Rafal est recueilli par Krzysztof.
1806. Avec l'Empire, les Polonais se reprennent à espérer; ils croient toujours que Napoléon leur offrira une patrie. Rafal et Krzysztof s'engagent dans l'armée. A la veille de rejoindre son unité, Rafal retrouve princesse Elzbieta, devenue Madame Olowska. Elle lui offre une brève nuit d'amour. Les chemins des deux jeunes hommes se séparent. Rafal demeure sur le territoire polonais tandis que Krzysztof prend part à la prise de Saragosse, en Espagne. Le prince Gintult meurt au combat sur sa terre natale. Les Autrichiens incendient la maison de Rafal et tuent son père. 1812. Rafal reconstruit la demeure familiale. La Grande Armée marche sur Moscou. Krzysztof, dévoué à l'Empereur, convainc Rafal de se joindre à eux. L'hiver sonne le glas de Napoléon, qui bat en retraite. Quelques cavaliers, parmi lequel Krzysztof, escortent son traîneau. Vêtu de guenilles, Rafal erre, aveugle sur un linceul de neige. | |
1968 | La croisade maudite |
(Bramu Raju / Gates to Paradise). | |
1969 | Tout est à vendre |
(Wszystko Na Sprzedaz). Beata Tyszkiewicz (Beata), Andrzej Lapicki (Andrzej), Daniel Olbrychski (Daniel), Witold Holtz (Witek). 1h34.
Sur le quai d'une gare, un homme court pour monter dans un train en marche. Il manque le marchepied, trébuche et tombe sous les roues du wagon.
"Coupez !" La première séquence du film dont le tournage vient de débuter sous la direction d'Andrzej, le metteur en scène, se termine sur une angoissante interrogation. Où est l'acteur qui devait la jouer et qu'Andrzej a dû doubler ? | |
1969 | La chasse aux mouches |
(Polowanie Na Muchy). | |
1970 | Paysage après la bataille |
(Krajobraz Po Bitwie)
Hiver 1945. Les portes d'un camp de concentration allemand s'ouvrent devant les troupes américaines. Les détenus polonais sont transférés dans une ancienne caserne S.S. Là, ils attendent, désœuvrés, inquiets; se querellent, volent, se vengent, parlent patriotisme et politique : doivent-ils retourner dans leur pays, ou couper définitivement les ponts ? Au cœur de ce chaos, un jeune intellectuel, Tadeusz, à la recherche de la véritable solution, amasse des livres à demi-calcinés. Un jour, lors de l'arrivée de réfugiés civils, il rencontre Nina, une jeune juive polonaise qui vient de fuir son pays, et qui est ivre de liberté. Ils s'aiment. Alors qu'ils reviennent d'une promenade effectuée en dehors des limites surveillées de la caserne, Nina est malencontreusement abattue par une sentinelle. Tadeusz, bouleversé par la mort de son amie, prend sa décision. Il quitte le camp; tirant derrière lui une charrette chargée de livres, il rentre en Pologne.
| |
1970 | Le bois de bouleaux |
(Brzezina). Traversant la forêt couverte de bouleaux, un fiacre attelé de deux chevaux alezans. Sur la banquette, près du cocher, un jeune homme en tenue de voyage, que l'air humide et frais semble griser, n'a d'yeux que pour ce bois de vif argent, vibrant d'arbres emblématiques. Il toussote de temps en temps, et d'un geste machinal, remonte la longue écharpe de laine qui lui entoure le cou. Stanislaw, soigné pendant de longues années dans un sanatorium suisse, revient mourir chez lui. Cette nouvelle, il l'annonce sans ambages à Boleslaw, son frère. Boleslaw est garde forestier, il vit seul avec sa fille, la petite Ola. Sa femme est morte un an plus tôt et repose désormais dans le bois te bouleaux... Une disparition qui la marqué profondément. Lui, le robuste, est devenu ombrageux, vivant dans le culte de son épouse et réprime en lui le moindre signe de vitalité. Un comportement qui contraste et se heurte avec celui de Stanislaw dont les espoirs de guérison évanouis l'ont porté à devenir ce qu'il est : un garçon délicat, fragile mais lucide et bien décidé à vivre pleinement les derniers instants qui lui restent... L'opposition entre les deux frères éclate véritablement lorsqu'apparaît Malina, une fille du village. Paysanne un peu simple d'esprit mais pleine de vie qui intéresse vivement les deux hommes. Boleslaw, toujours fidèle à son épouse, refoule ses plus ardents désirs, contrairement à Stanilaw... Peu de temps après, Stanislaw meurt, Malina est sur le point d'être mariée à l'idiot du village tandis que Boleslaw, qui semble avoir repris goût à la vie, quitte sa demeure avec Ola, ne gardant pour seuls souvenirs que les deux croix plantées dans le bois de bouleaux. | |
1972 | Pilatus und Andere |
(T.V.). | |
1973 | Les noces |
(Wesele). 1900. La Pologne, partagée depuis cent ans entre les empires prussien, russe et austro-hongrois, continue sa vie nationale en émigration, dans le secret de la conspiration et dans le romantisme littéraire. A Cracovie, où s'est réfugiée toute l'intelligentsia malgré l'occupation autrichienne, le poète Lucjan Rydel épouse Jadwiga, une jeune paysanne. Dans un cortège de couleurs chatoyantes et de manifestations de joie, les amis du poète et ses beaux-parents suivent les mariés jusqu'au village de Bronowice, lieu de la noce. Malgré les festivités, apparaît très vite la mésalliance entre. l'élite, politique et artistique, et les paysans; sentiment de culpabilité de ces intellectuels envers le peuple à la recherche d'un sentiment national. Lors de la réception, sous les vapeurs de l'alcool et dans les tourbillons d'une danse folklorique; rêves, fantasmes, visions, apparaissent aux invités. Le poète est fasciné par la belle Rachel et ses sortilèges, Lucjan voit en songe le partage de la Pologne, tandis que les héros et les spectres de l'histoire polonaise semblent se matérialiser devant d'autres. Au petit matin, l'impétueux Czepiec, ivre, a soulevé tout le village. Les paysans, armés de faux, attendent le signal de l'insurrection; puis abandonnant leurs armes, ils demeurent prostrés, comme hypnotisés et bercés par le rythme d'une mélodie monotone. | |
1975 | La terre de la grande promesse |
(Ziemia Obiecana).
Dans le dernier quart du XIXe siècle trois étudiants nourrissent des rêves d'argent et de spéculation. De retour de Riga, les trois arrivistes décident de mener à bien leurs projets en s'installant à Lodz, cité de la laine et du coton, et symbole d'un monde industriel capitaliste en pleine expansion. Karol Borowiecki, représentant la vieille noblesse campagnarde polonaise, le Juif Moryc Welt et l'Allemand Maks Baum, fils d'un misérable entrepreneur hostile à la modernisation de son entreprise, entament leur apprentissage à la dure et inhumaine école des industriels en place. Une école que leur fait découvrir le patron Bucholc, que Karol voit procéder au tri du courrier en jouissant du rejet des suppliques et savourant les lettres d'insultes. Accidents du travail, suicides d'hommes d'affaires ruinés, meurtres d'industriels, paysans contraints à l'exode rural, prêts à se livrer au prêteur sur gages ou se transformer en hommes de main, ouvrières forcées à se prostituer, tout cela forge la mentalité des trois associés...
Karol se heurte à son père en délaissant Anka, sa fiancée, pour conclure un mariage d'argent avec Mada Müller, fille d'un riche industriel. Maks laisse sombrer son père, ruiné, dans la folie, tandis que Moryc tombe dans la débauche. Fruit de leur ardeur et de leur volonté de puissance, les trois arrivistes parviennent à construire leur fabrique... pour une courte durée cependant, car une main criminelle réduit en cendres leur rêve; ce qui ne les décourage que momentanément, car les trois amis décident de repartir à zéro... | |
1976 | La ligne d'ombre |
(Smuga Cienia). | |
1977 | L'homme de marbre |
(Czlowiek Z Marmur). Avec : Jerzy Radziwilowicz (Mateusz Birkut / Maciej Tomczyk), Krystyna Janda (Agnieszka). 2h45.
Agnieszka, vingt ans, choisit, comme exercice de fin d'études cinématographiques : le portrait documentaire d'un travailleur, ayant eu son heure de gloire dans les années 1950, Mateusz Birkut. Ce désir lui vient après qu'elle ait filmé clandestinement, dans une remise cadenassée, d'un coin oublié du musée, une immense statue de marbre à la gloire de cet homme dont elle se propose de reconstituer la destinée...
| |
1978 | Sans anesthésie |
(Bec Znieczulenia). Grand reporter, spécialiste des affaires étrangères, Jerzy Michalowsky a dépassé la quarantaine. Il lui semble que sa position est suffisamment bien assise pour qu'il puisse se permettre d'exprimer assez librement ses convictions; ce qu'il fait lors d'une importante émission de télévision qui lui est consacrée. Au retour d'un voyage à l'étranger, sa femme Ewa lui annonce qu'elle va le quitter. Stupéfait, il ne peut se résigner à cette séparation d'autant plus que sa femme ne lui donne pas d'explications. Alors s'amorce une lente mais conséquente dégradation professionnelle. Les opinions de Jerzy ont déplu et bientôt son activité se voit réduite au minimum. On va même jusqu'à supprimer les cours qu'il donnait à l'école de journalisme. Jerzy découvre que l'amant de sa femme est un jeune journaliste démagogue et un de ses principaux adversaires sur le plan professionnel. Malgré tous ces revers, il essaie de se réconcilier avec sa femme, qui reste inflexible et demande le divorce. Au tribunal l'avocat d'Ewa s'efforce de prouver les torts de Jerzy, dénaturant les faits et produisant de faux témoins. Écoeuré, il quitte la salle d'audience et peu après meurt dans l'explosion de son appartement. | |
1979 | Les demoiselles de Wilko |
(Panny Z Wilka). Avec : Daniel Olbrychski (Wiktor Ruben), Anna Seniuk (Julcia), Maja Komorowska (Jola), Stanislawa Celinska (Zosia), Krystyna Zachwatowicz (Kazia), Christine Pascal (Tunia). 1h58.
Varsovie, 1929. Victor assiste à l'enterrement d'un ami. Épuisé, il s'évanouit. Son médecin lui conseille de prendre du repos et Victor se rend donc chez ses oncle et tante à la campagne. A quelques kilomètres de chez eux, à Wilko, se trouve la maison où, quinze ans plus tôt, il avait passé de merveilleuses vacances avec cinq jeunes filles, cinq sœurs dont il avait sans doute été amoureux. Elles sont devenues maintenant des femmes, mais ne sont plus que quatre. Fela, en effet, est morte et c'est elle, justement, que Victor avait le plus aimée. Jula et Jola sont mariées mais ne paraissent pas heureuses. Kazia est un peu la domestique des autres, déjà vieille fille, résignée à la médiocrité. La plus jeune, Tunia, est celle qui ressemble le plus à Fela. Et Victor va de l'une à l'autre, sous le regard énamouré de Zosia, la bonne, à la recherche des souvenirs de sa jeunesse, suscitant bien des émois chez les épouses frustrées - il passera une nuit avec Jola - et de l'amour de la part de Tunia. Mais rien, en réalité, ne ressemble plus aux sentiments et aux êtres que Victor a connus dans sa jeunesse. Aussi reprend-il le train pour Varsovie, conscient maintenant qu'on ne peut jamais revivre son passé.
| |
1980 | Le chef d'orchestre |
(Dyrygent). Avec : John Gielgud (John Lasocki), Krystyna Janda (Marta), Andrzej Seweryn (Adam Pietrzyk), Jan Ciecierski (Le père de Marta), Maria Seweryn (Marysia). 1h41.
Marta, jeune violoniste polonaise, à l'occasion d'un voyage d'études à New York, rencontre le célèbre chef d'orchestre Jan Lasocki. Personnage quasi légendaire, Lasocki est originaire de la même ville que Marta... Il a été autrefois très amoureux de sa mère. Fascinée par le talent et la personnalité du maestro elle envoie, peu avant son retour, des lettres enthousiastes à Adam, son mari, qui dirige un orchestre de province. Lasocki décide d'annuler le concert de son jubilé à Paris pour retourner en Pologne; là où sa carrière avait commencé. Ce retour au pays, après cinquante ans d'absence, les autorités locales veulent le transformer en un événement international. Le maître interprétera la 5e symphonie de Beethoven à la tête de l'orchestre d'Adam. Ce concert sera retransmis en " Eurovision". Fasciné par Lasocki, Adam ne tarde pas à être en opposition avec lui; le style du maestro, son amour de la musique, son contact avec les musiciens, contrastent avec son propre comportement, autoritaire. D'autre part, Adam accepte très mal l'amitié entre Lasocki et Marta. De nouvelles difficultés naissent lorsque Adam cède devant les autorités qui ont décidé de renforcer son orchestre par les meilleurs musiciens de Varsovie. Furieux de cette décision, Lasocki quitte la dernière répétition. Marchant seul dans la ville - filmé à son insu par la télé-vision - il se joint à la longue queue de ceux qui tentent d'acheter des billets pour son concert. Fatigué, il s'assoupit. Quand Marta et Adam le retrouvent, il a cessé de vivre... Marta reste fidèle à Adam mais l'incite à chercher un métier plus en rapport avec sa haine et son besoin de dominer...
| |
1981 | L'homme de fer |
(Czlowiek Z Zelaza). Avec : Jerzy Radziwilowicz (Maciej Tomczyk / Mateusz Birkut), Krystyna Janda (Agnieszka). 2h33.
La Pologne et ses dirigeants sont en effervescence avec cette grève des chantiers navals de Gdansk qui n'en finit pas. Journaliste à la radio-télévision, Winkiel est chargé par Badecki, responsable politique, de discréditer l'image de l'un des principaux leaders des syndicats indépendants, Maciek Tomczyk.
| |
1982 | Danton |
Avec : Gérard Depardieu (Danton), Wojciech Pszoniak (Robespierre), Anne Alvaro (Eleonore Duplay), Roland Blanche (Lacroix), Patrice Chéreau (Desmoulins), Emmanuelle Debever (Louison), Krzysztof Globisz (Amar), Ronald Guttman (Herman). 2h15.
Inquiet de la nouvelle orientation imprimée à la révolution en 1793, Danton quitte sa retraite et regagne Paris. Il dénonce la "Terreur" qui règne sur la capitale et affronte son ancien compagnon de lutte, Robespierre.
| |
1983 | Un amour en Allemagne |
(Eine Liebe in Deutschland). À Brombach, petit village d'Allemagne de l'Ouest, un étranger, accompagné de son fils, tente de retrouver les témoins d'une affaire survenue il y a quarante ans. Froideur et mutisme les accueillent; tous veulent oublier l'année 1941.
À cette époque, tandis que son mari était sur le point d'être déplacé vers le front, Paulina Kropp, l'épicière du village, mère d'un petit garçon, était tombée amoureuse d'un prisonnier polonais, Stanislaw Zasada. Mais la loi nazie interdit les relations sexuelles entre étrangers et Allemands, et les habitants ont tous des raisons de nuire à Paulina et à cette idylle; Maria Wyler lorgne avec avidité sur la boutique, sa meilleure amie; Elsbeth qui vient de perdre son fiancé tué au combat, est jalouse de son bonheur.
Mise au courant, la Gestapo arrête Stani. Pour protéger Paulina, le SS Mayer veut "aryaniser" Stani, qui refuse vigoureusement. Il ne reste alors qu'une seule solution : Stanislaw Zasada sera pendu. Toujours sous le couvert des lois du Reich interdisant à un Allemand d'exécuter de ses propres mains un Polonais, c'est au prisonnier Wiktorczyk que revient la responsabilité d'appliquer la sentence ! Devant son incapacité, Mayer passe lui-même la corde autour du cou de Stani, devant d'autres prisonniers polonais horrifiés et une assistance de villageois "honnêtes et respectables"...
Paulina demeurera internée au camp de concentration jusqu'à la fin de la guerre.
| |
1986 | Chronique des évènements amoureux |
(Kronika Wypadkow Milosnich). Avec : Paulina Mlynarska (Alina), Piotr Wawrzynczak (Witek), Bernadetta Machala (Greta), Dariusz Dobkowski (Angel). 2h05.
Witeck vient de terminer ses études secondaires. Promis à un bel avenir, il va bientôt se présenter au baccalauréat. Il vient passer quelques semaines de vacances chez lui, à Wilno. Dans le train qui le ramène vers sa ville natale, il rencontre un inconnu qui lui prédit son destin.
Witeck retrouve avec joie Wilno - cette ville de garnison où les régiments de cavalerie sont en effervescence - et ses proches, sa mère et son grand-père, ses amis.
Un jour, venu porter un télégramme à ses parents, Witeck fait la connaissance d'Alina. C'est un véritable coup de foudre. Mais la réalité n'est pas aussi simple... Alina, même si elle n'est pas insensible au jeune homme, semble s'amuser de la situation; et puis ses parents sont hostiles à cette idylle.
Le climat s'obscurcit, les menaces de guerre avec l'Allemagne se précisent. Witeck est pourtant bien loin de tout cela; ses sentiments amoureux et les fréquentes apparitions du mystérieux inconnu qui lui dévoile à chaque fois d'autres parcelles de son avenir, suffisent largement à occuper son esprit. Malgré l'opposition de ses parents, et la violence de son père, médecin-major qui tire au gros-sel dans les fesses de Witeck, Alina finit par succomber. Tourmenté, Witeck manque son baccalauréat. La guerre éclate. Witeck et Alina décident de fuir et de mourir pour sceller leur amour. Mais la Vie l'emporte. Les premières bombes tombent; Witeck et Alina, qui se donnent la main, n'y prêtent guère attention.
| |
1988 | Les possédés |
Avec : Isabelle Huppert (Maria Sjatov), Jutta Lampe (Maria Lebjadkin), Philippine Leroy-Beaulieu (Lisa), Bernard Blier , Jean-Philippe Ecoffey (Peter Verchovenskij), Laurent Malet (Kirillov), Jerzy Radziwilowicz (Sjatov), Omar Sharif (Stepan).1h50.
,Les environs d'une ville de Russie, en 1870. Par une nuit glaciale, Chatov enterre une presse à bras. Un groupe de jeunes révolutionnaires rentre en Russie, bien décidés à faire éclater les structures de l'ordre ancien. A leur tête, Pierre, le fils du professeur Stiépane Verkhovenski. Activiste exalté, il veut faire de l'aristocrate Nicolas Stavroguine le véritable chef du mouvement, le Messie. A l'activité clandestine des révolutionnaires, réunions, grèves, diffusion de tracts, succèdent bientôt les actes à visage découvert. Les révolutionnaires s'appuient sur le monde ouvrier. Grâce à son charisme, Stavroguine ourdit des agissements nihilistes, fait égorger cette boiteuse qui se prétend être son épouse, Maria, pour pouvoir posséder Lisa, la fille du gouverneur. Il refuse de se salir les mains mais suggère l'assassinat de Chatov. En désaccord avec la philosophie et les méthodes terroristes, Chatov entend préserver ses idéaux d'humanisme et de liberté sans pour autant dénoncer ses anciens amis. D'ailleurs Chatov a d'autres préoccupations. Maria, l'épouse infidèle, lui revient. Elle va mettre au monde un enfant. Chatov le considère comme le sien. Cette naissance scelle leur réconciliation. Mais la machine est en marché.
La ville est investie par les révolutionnaires puis mise à feu et à sang, Le gouverneur fait donner l'armée, mais il est trop tard : il périt sous les décombres. Pierre et les activistes viennent chercher Chatov sous prétexte de récupérer la presse. Sur les lieux de la cachette, ils l'assassinent. Pierre fait endosser la responsabilité du crime par Kirilov, athée-mystique qui accepte de se suicider. Les habitants fuient la ville par le fleuve. A bord d'une grande barque, Stiépane Verkhovenski, dénoncé et trahi par son fils, s'éteint.
| |
1990 | Korczak |
Avec : Wojciech Pszoniak (Korczak), Ewa Dalkowska (Stefa), Marzena Trybala (Estera), Piotr Kozlowski (Heniek). 1h55.
On signifie au docteur Korczak que ses causeries à la radio polonaise sont suspendues. Ecrivain, pédagogue de renom, directeur d'un orphelinat, il y traitait avec succès de son sujet de prédilection : les enfants. Mais il est juif et l'antisémitisme se répand. 1939. Varsovie est occupée par les Allemands. Korczak sait que des temps difficiles s'annoncent, même si, par bravade, il se promène avec l'uniforme polonais et refuse de porter l'étoile de David.
| |
1993 | L'anneau de crin |
(Pierscionek Z Orlem W Koronie). Avec : Rafal Królikowski (Marcin), Adrianna Biedrzynska (Janina), Cezary Pazura (Kosior), Jerzy Kamas (Colonel Prawdzic), Miroslaw Baka (Tatar), Piotr Bajor (Steinert), Jadwiga Jankowska-Cieslak (Choinska). 1h44.
Automne 1944. L’insurrection de Varsovie prend fin. Après cent jours de combats héroïques, les soldats de l’Armée de l’Intérieur polonaise, l’A.L., se rendent aux Allemands. Les chars de l’occupant écrasent les derniers nids de résistance. L’Armée Rouge ne bouge pas. Seuls quelques soldats, mêlés à la population, tentent de quitter la ville. Marcin, un lieutenant de dix-neuf ans, est grièvement blessé. Deux jeunes infirmières, Wiska et Janina, lui portent secours. Elles cherchent à fuir elles aussi. Un sentiment profond lie bientôt Marcin et Wiska. L’arrivée d’un détachement ukrainien contrecarre le projet des fugitifs. L’un des soldats force Wiska à le suivre. Janina conduit Marcin dans un petit village des environs de la capitale, où elle panse ses blessures et lui offre son amour. Une nouvelle organisation de Résistance, la N.I.E., se met en place. Elle spécule sur la fin prochaine du nazisme et entend agir contre les Soviétiques. Le supérieur de Marcin, Steinert, tente de convaincre ses troupes, désormais dispersées, de le rejoindre. Marcin refuse : pour lui, il y a eu trop de massacres.
Néanmoins, il se préoccupe du sort des rescapés de sa section, constituée de gamins qui veulent encore en découdre avec les Allemands. Avec l’arrivée de l’hiver, le front de l’Est s’est déplacé. Les chars soviétiques entrent dans le bourg où Marcin et Janina se sont retirés. Le jeune officier est employé comme chauffeur par l’A.L., puis par Kosior, un responsable de la police politique communiste. Une nuit, il assiste impuissant à la déportation vers la Sibérie de soldats de l’A.L. par le N.K.V.D. Il en réfère à Steinert. Démasqué, Marcin est alors considéré comme agent double. Kosior l’interroge et le charge d’une mission auprès de Steinert : celui-ci devra organiser une réunion avec des représentants des deux tendances. Le soir même de la rencontre, tous les participants sont arrêtés. Se sentant responsable, Marcin cherche à contacter Kosior, mais celui-ci s’est volatilisé. Les autorités militaires russes ignorent même son existence. Laissé libre, Marcin refuse toute nouvelle collaboration. Janina le quitte car elle sait que Wiska est de retour. Celle-ci n’accepte pas la trahison de son bien-aimé et le laisse seul. Désespéré, Marcin se suicide. | |
1994 | Nastasya |
(Nastazja) Avec : Tamasaburô Bandô (Prince Myshkin / Nastasya Filippovna),Toshiyuki Nagashima (Parfyon Rogozhin). 1h40.
Version expérimentale de l'Idiot, tourné au Japon.
| |
1995 | La semaine sainte |
(Wielki Tydzien). Avec : Beata Fudalej (Irena Lilien), Wojciech Malajkat (Jan Malecki), Magdalena Warzecha (Anna Malecka), Bozena Dykiel (Mrs. Piotrowska), Cezary Pazura (Piotrowski), Wojciech Pszoniak (Zamojski). 1h37.
Les environs de Varsovie en 1943. Les Allemands se préparent à exterminer les Juifs du ghetto. Irena et son père sont juifs. Ils se cachent dans la forêt pour fuir les Nazis. Dissimulés dans les fourrés, ils regardent passer des prisonniers portant l’Étoile de David. Comme attiré par une force invisible, son père rejoint le sombre cortège. Pétrifiée, impuissante, Irena les regarde marcher vers une destination inconnue. Le temps de revenir à la réalité et Irena s’enfonce dans les bois. Elle est arrêtée par deux hommes qui prétendent travailler pour les Allemands. Ils la ramènent à Varsovie et menacent de la livrer. En fait, ils en veulent au peu d’argent qu’elle possède. Terrorisée, elle se sépare de sa maigre fortune.
Au début de la Semaine Sainte, l’insurrection éclate dans le ghetto. Les Nazis rencontrent une résistance qu’ils ne soupçonnaient pas. Seule dans cette ville en effervescence, Irena ne sait où aller. Par bonheur, elle rencontre Jan, un ancien copain de faculté. Il l’invite à venir chez elle. Malgré la guerre, Jan mène une existence aussi paisible que possible. Jan et son épouse Anna attendent un enfant dans les semaines à venir. Ils vivent dans un petit immeuble de la banlieue entouré d’arbres et de verdure. La présence de la fugitive perturbe le vie du couple. Jan se demande s’il a bien fait de lui donner asile. Anna, catholique dont la famille a déjà été cruellement frappée par la guerre, le rassure et se montre solidaire. Irena trouve d’ailleurs en elle une véritable amie. Le danger vient cependant du voisinage, qui se montre très méfiant. Les Allemands donnent l’assaut du ghetto. Julek, le jeune frère d’Anna, va donner un coup de main aux insurgés. Une nuit, les SS poursuivent un fuyard jusqu’aux abords de l’immeuble des Malecki. La méfiance des voisins fait place à l’hostilité. Jan y voit le reflet de comportements qu’il rencontre également en ville. Si des catholiques polonais dénoncent avec véhémence l’antisémitisme, d’autres, en revanche, l’encouragent ou font preuve de passivité tout aussi coupable. Une nuit, depuis la fenêtre de sa chambre, Irena peut voir les flammes embraser le ciel de Varsovie. Alerté par de “courageux” locataires et face aux agissements de la concierge, le très respectable M. Zamojski prie Jan de trouver une solution. Le Vendredi Saint, Jan part en ville récupérer les affaires d’Irena. Il tombe dans un piège et est abattu par les SS. Anna se rend à l’église. Elle est victime d’un malaise. Demeurée seule, Irena affronte la haine des occupants de l’immeuble : elle doit partir. Irena se dirige vers le ghetto… | |
1999 | Pan Tadeusz 'quand Napoléon traversait le Niémen' |
(Pan Tadeusz). Avec : Boguslaw Linda (le prêtre Robak), Daniel Olbrychski (Gerwazy), Grazyna Szapolowska (Telimena), Andrzej Seweryn (le juge), Marek Kondrat (le Comte), Krzysztof Kolberger (Adam Mickiewicz), Sergei Shakurov (Rykow), Jerzy Binczycki (Maciej Królik-Rózeczka), Alicja Bachleda-Curus (Zosia Horeszkowna).2h05.
Lituanie, 1793. Deux grandes familles s'affrontent, les Soplica, aliés des Russes, et les Horeszko, partisans de l'indépendance. Le dernier grand seigneur Horeszko est tué par Jacek Soplica qui reçoit en récompense des mains de l'occupant russe le château familial des Horeszko. Vingt ans plus tard, le meurtrier a endossé la bure d'un moine bernardin. Il se fait appeler Robak. Il a fait éduquer à ses frais Sophie, descendante des Horeszko, par son frère le juge Soplica, dans l'intention de la marier à son fils, Tadeusz...
| |
2002 | La revanche |
(Zemsta). Avec : Roman Polanski (Papkin), Janusz Gajos (Czesnik Raptusiewicz), Andrzej Seweryn (Rejent Milczek), Agata Buzek (Klara Raptusiewic), Daniel Olbrychski (Dyndalski), Rafal Królikowski .(Waclaw Milczek), Lech Dyblik (Smigalski), Cezary Zak (Perelka). 1h40.
Une journée d'hiver dans un château polonais, détenu à moitié par un notaire fataliste et à moitié par la nièce d'un vieux soldat. Le vieux soldat, Cupbearer et le notaire sont des ennemis jurés, ce qui peut condamner l'amour entre la nièce, Klara, et le fils du notaire, Waclaw. Ce jour-là, Rejent Milczek demande à un prétentieux fanfaron, Papkin, de demander en son nom la main de la veuve Hanna. Papkin réussit et le mariage est prévu pour le lendemain. En réponse, le notaire complote de faire épouser Waclaw à la veuve pour contrecarrer les plans de Cupbearer. Lorsque Cupbearer découvre cette perfidie, il répond par son propre complot. Y aura-t-il poison, duel, enlèvement et emprisonnement? ou, le destin apportera-t-il une autre solution?
| |
2005 | Solidarnosc, Solidarnosc |
(segment « Man Of Hope ») | |
2007 | Katyn |
Avec : Artur Zmijewski (Andrzej), Maja Ostaszewska (Anna), Andrzej Chyra (Jerzy), Danuta Stenka (Róza). 1h58.
Septembre 1939, la Pologne est envahie par les Allemands et les Russes. 1941. Anna attend le retour de son mari, Andrzej, capitaine du 8ème régiment des Uhlans retenu prisonnier des Russes avec tous les officiers polonais dont son ami le lieutenant Jerzy...
| |
2009 | Tatarak |
Avec : Krystyna Janda (Marta / l'actrice), Pawel Szajda (Bogus), Jadwiga Jankowska-Cieslak (l'ami de Marta), Julia Pietrucha (Halinka), Jan Englert (le médecin), Roma Gasiorowska (la concierge), Krzysztof Skonieczny (Stasiek),1h25.
Dans une chambre d'hôtel, Krystyna Janda, actrice, parle des derniers moments de la vie de son mari, le chef-opérateur Edward Klosinski. Elle s'apprête à tourner le nouveau film d'Andrzej Wajda : Tatarak. Elle y joue le rôle de Marta, une femme d'âge mûr réapprend à aimer la vie aux côtés de Bogus, un jeune homme qui lui rappelle ses fils disparus. Ces deux histoires, celle de Krystyna et celle de Marta, se fondent autour d'une même douleur : la perte de l'être aimé.
| |
2010 | Krec! Jak kochasz, to krec! |
Documentaire | |
2013 | L'homme du peuple |
(Walesa. Czlowiek z nadzie). Avec : Robert Wieckiewicz (Lech Walesa), Agnieszka Grochowska (Danuta Walesa), Iwona Bielska (Ilona), Zbigniew Zamachowski (Nawislak). 2h08.
Lech Walesa est un travailleur ordinaire, un électricien qui doit composer avec une vie de famille, et sa femme Danuta. Alors que les manifestations ouvrières sont durement réprimées par le régime communiste, il est porté par ses camarades à la table des négociations. Son franc-parler et son charisme le conduisent vite à endosser un rôle national. Il ne se doute pas encore que sa vie va basculer, en même temps que la grande Histoire.
| |
2016 | Les fleurs bleues |
(Powidoki). Avec : Boguslaw Linda (Władysław Strzemiński), Aleksandra Justa (Katarzyna Kobro), Bronislawa Zamachowska (Nika Strzeminska), Zofia Wichlacz (Hania). 1h38.
Dans la Pologne d’après-guerre, le célèbre peintre Wladyslaw Strzeminski, figure majeure de l’avant-garde, enseigne à l’École Nationale des Beaux Arts de Lodz. Il est considéré par ses étudiants comme le grand maître de la peinture moderne mais les autorités communistes ne partagent pas cet avis. Car, contrairement à la plupart des autres artistes, Strzemiński ne veut pas se conformer aux exigences du Parti et notamment à l’esthétique du « réalisme socialiste ». Expulsé de l'université, rayé du syndicat des artistes, il subit, malgré le soutien de ses étudiants, l’acharnement des autorités qui veulent le faire disparaître et détruire toutes ses œuvres.
| |
2017 | Andrzej wajda my inspirations |
Posthume, coréalisé avec Marek Brodzki | |
2019 | Marek Edelman... I byla milosc w getcie |
Posthume, coréalisé avec Jolanta Dylewska |
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu