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Casablanca (1942) de Michael Curtiz
Si Casablanca est maintenant considéré comme un classique du cinéma et l’un des films les plus aimés par les américains, on peut dire qu’il revient de loin. Le scénario eut bien du mal à trouver preneur : cette histoire de personnes fuyant la guerre et se retrouvant bloqués à Casablanca était tout d’abord destinée à n’être qu’une production moyenne avec Ronald Reagan et Ann Sheridan. Si Humphrey Bogart fut rapidement pressenti, ce n’est qu’après avoir européanisé l’héroïne qu’Ingrid Bergman fut choisie. Ni l’un, ni l’autre n’étaient alors de grandes stars… Même la fameuse chanson « As time goes by », devenue l’emblème du film, revient de loin, elle aussi : elle n’était que provisoire et devait être remplacée par une autre chanson ; si elle est restée, ce n’est que parce que la scène ne put être retournée, Ingrid Bergman s’étant coupé les cheveux un peu prématurément (1)… Le scénario fut bricolé, modifié au jour le jour. Dans son autobiographie, Ingrid Bergman décrit les conditions de tournage comme étant désastreuses, tout le monde travaillant dans le vague. Elle dit avoir à peine fait la connaissance d’Humphrey Bogart que ces conditions de travail rendaient fou et qui s’isolait dans sa loge. Tous les acteurs étaient très tendus.
Et pourtant, de cette apparente confusion a émergé un film qui trouve un équilibre parfait entre une superbe histoire d’amour et le drame de la guerre qui se rapproche. Malgré les extérieurs de carton-pâte, on se croit parfaitement à Casablanca (en revanche, les scènes du flash-back à Paris sont franchement ratées et relèvent du plus mauvais Hollywood). Michael Curtiz a su créer une ambiance parfaite, jouant beaucoup avec la lumière à la fois sur les décors et sur les personnages (les gros plans d’Ingrid Bergman sont fabuleux). Le film est parsemé de scènes assez fortes, s’appuyant sur de très beaux seconds rôles. Et il y a bien entendu cette histoire d’amour, l’une des plus belles du cinéma, l’amour fidèle et atemporel, celui qui vous arrache des larmes. Cette femme, écartelée par son amour profond pour deux hommes, est parfaitement interprétée par Ingrid Bergman et le fait que l’actrice était déboussolée pendant le tournage y a probablement contribué (2).
Rick : « If that plane leaves the ground and you’re not with him, you’ll regret it. Maybe not today. Maybe not tomorrow, but soon and for the rest of your life. »
Et, bien entendu, Casablanca repose beaucoup sur un Humphrey Bogart magistral qui n’est pas étranger au succès que le film a connu dès sa sortie : dans ce personnage dur mais intègre, libre et refusant de plier sous le joug, toute l’Amérique de 1943 s’est reconnue, une Amérique qui s’apprêtait alors à intervenir plus activement en Europe. Son personnage fonctionne tout aussi bien encore maintenant d’ailleurs. Et il y a cette scène finale, mythique (3), avec cette tirade émouvante et déchirante de Bogart qui renvoie Ingrid Bergman vers son rival. Oui, c’est bien l’une des plus belles fins de cinéma.
Si, techniquement parlant, ce n’est pas le plus grand film de l’histoire du cinéma et s’il faut bien reconnaître qu’il souffre d’imprécisions, ne boudons pas notre plaisir : 65 ans après son tournage, la magie de Casablanca est bel et bien toujours là. Elle semble être, elle aussi, atemporelle.
(1) Dès le lendemain du dernier jour de tournage de Casablanca, Ingrid Bergman s’est coupé les cheveux : elle devait tourner un essai pour le rôle de Maria dans « Pour qui sonne le glas », un rôle qui lui tenait bien plus à cœur.
(1) Dès le lendemain du dernier jour de tournage de Casablanca, Ingrid Bergman s’est coupé les cheveux : elle devait tourner un essai pour le rôle de Maria dans « Pour qui sonne le glas », un rôle qui lui tenait bien plus à cœur.
(2) Dans son autobiographie « Ma Vie », elle rapporte : « Je ne cessais de demander de qui je devais être amoureuse : de Paul Henreid ou de Humphrey Bogart ? Quand je posais la question, Curtiz me répondait : On ne sait pas encore… joue entre les deux ! »
(3) Woody Allen rend un amusant hommage à Casablanca en débutant son film Play it again Sam (1972) par la scène finale de Casablanca. De plus, Play it again Sam est bien entendu cette phrase célèbre de Bogart au pianiste du Rick’s Café (phrase qu’il ne prononce pas d’ailleurs… en réalité il dit « If she can stand it, I can! Play it! » mais certains mythes ont la vie dure…)
12 réflexions sur « Casablanca (1942) de Michael Curtiz »
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Casablanca chef-d’oeuvre d’un cinéaste méconnu ?
Critique : Curtiz
"Casablanca" : vie et légende du film le plus aimé d'Hollywood
Par François Forestier / Publié le 21 septembre 2018 à 12h30
Suite des opérations: Ann Sheridan est trop sexy, et des noms d'actrices défilent, Michèle Morgan, Edwige Feuillère, Hedy Lamarr. Quand Ingrid Bergman est engagée (elle ne coûte pas cher), le scénario n'est pas terminé. Elle demande au metteur en scène, Michael Curtiz, un Hongrois colérique (il tire des coups de feu en l'air quand il est mécontent): «Je pars avec qui, à la fin? Mon amant ou mon mari?», Curtiz répond: «Euh... Je sais pas». Elle: «Mais je joue le rôle comment, alors? - Jouez-le... entre deux».
Sans le savoir, Curtiz a donné un chef d'œuvre
Dooley Wilson, le musicien qui chante «As Times goes by», ne sait pas jouer du piano. Il propose de jouer de la batterie (c'est sa spécialité). Les soixante-quinze acteurs du film sont presque tous des immigrants, personne ne parle la même langue (Dalio, Bergman, Henreid, Rains, Peter Lorre, Madeleine Lebeau etc.), le scénario reste en panne, et la censure s'en mêle. Ingrid Bergman devient une femme adultère, si elle reste avec Bogart à la fin. Pas question, vous allez me gommer cette immoralité. Et puis elle est plus grande que Bogart, ça va faire bizarre s'ils s'embrassent, elle doit se pencher. On monte Bogart sur une petite caisse. Finalement, c'est dans la boîte, une production Warner parmi tant d'autres. Mais non: sans le savoir, Curtiz a donné un chef d'œuvre.
Casablanca, de Michael Curtiz (1942): l'héroïsme selon les Américains
Casablanca (1942) : La construction d’un mythe
De quoi ça parle ?
Il était une fois… Casablanca
Casablanca de Michael Curtiz : nous aurons toujours le cinéma
https://newstrum.wordpress.com/2017/06/05/casablanca-de-michael-curtiz-nous-aurons-toujours-le-cinema/
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