luni, 20 iulie 2020

DEADLINE (1952) cu Humphrey (+THE BAREFOOT CONTESSABogart (+

Film – Ediție Specială – Deadline – U.S.A. (1952)


Ediție Specială

poster Deadline - U.S.A. (1952)Deadline – U.S.A., crima drama, film american aparut in 1952, regia Richard Brooks.
In rolurile principale:  Humphrey Bogart, Ethel Barrymore, Kim Hunter.
Caseta film Deadline – U.S.A.
Titlul original: Deadline – U.S.A.
Titlul alternativ: The Newspaper Story, Die Maske runter, La hora de la venganza, L’ultima minaccia, Bas les masques
Regia: Richard Brooks
Scenariul: Richard Brooks
Distributia: Humphrey Bogart (Ed Hutcheson), Ethel Barrymore (Margaret Garrison), Kim Hunter (Nora Hutcheson), Ed Begley (Frank Allen), Warren Stevens (George Burrows), Paul Stewart (Harry Thompson), Martin Gabel (Tomas Rienzi), Joe De Santis (Herman Schmidt), Joyce MacKenzie (Katherine Garrison Geary), Audrey Christie (Mrs. Willebrandt), Fay Baker (Alice Garrison Courtney), Jim Backus (Jim Cleary), James Dean (Copyboy)
Durata: 87 minute
An: 1952
Gen: Crima/Drama
Filmul – Editie speciala
Ed Hutcheson, redactorul șef al ziarului The Day, află că ziarul va fi închis și vîndut proprietarului de la tabloidul The Herald.
O afacere criminală în care este implicat un personaj veros, Tomas Rienzi, va schimba lucrurile.

L'HISTOIRE

Devant la commission sénatoriale de New York, le gangster Tomas Rienzi (Martin Gabel) est blanchi de tous les crimes qu’on lui impute ; il peut ainsi reprendre ses activités illégales sans inquiétudes. Ce même jour, le journal The Day, qui a suivi le dossier Rienzi de très près, est sur la sellette ; son rédacteur en chef, Ed Hutcheson (Humphrey Bogart), apprend qu’il est sur le point d’être vendu à un concurrent sans scrupules qui ne fera que précipiter sa chute après avoir licencié ses salariés. Très proche du fondateur décédé depuis maintenant plus de dix ans, Ed est désappointé par cette décision et par le fait que sa veuve (Ethel Barrymore) capitule devant l’exigence de ses filles. Il reste néanmoins quinze jours de répit au journal : Ed décide alors de ne pas lâcher le cas Rienzi, souhaitant faire tomber ce caïd de la pègre et son groupe de pression afin que son quotidien disparaisse dignement après un dernier coup d’éclat. Par "chance", un cadavre de jeune femme est découvert et il se pourrait bien que le coupable soit justement Rienzi. Ed va tout mettre en œuvre pour que son équipe de reporters fasse un efficace travail d’investigation sur cette affaire. Dans le même temps, il va essayer de reconquérir Nora (Kim Hunter), son ex-femme sur le point de se remarier, et tenter de faire changer d’avis les héritières du journal quant à sa vente...
 

ANALYSE ET CRITIQUE

Réputé pour son progressisme et son goût pour les sujets "qui fâchent", le réalisateur Richard Brooks fut d’abord journaliste sportif avant de se lancer dans l’écriture de scénarios et de romans puis enfin de passer derrière la caméra dès 1950. Libéral rempli de bonnes intentions et de concepts généreux, il va passer une bonne partie de sa carrière à traiter avec talent, force et sincérité des sujets à caractères sociaux ou politiques ainsi qu'à dénoncer les abus et les idées qu’il ne tolérait pas. Tout au long des années 50 et 60, il nous aura ainsi gratifié de très belles réussites dans des genres différents comme, pour n’en citer que quelques-unes, Cas de conscience (Crisis), son premier film sur un médecin qui se demande s’il doit sauver ou non la vie d’un dictateur, Le Cirque infernal (Battle Circus), qui conte une romance se déroulant sur le front de la Guerre de Corée, La Dernière chasse (The Last Hunt), un pamphlet virulent contre le massacre des bisons et de la nation indienne, Le Carnaval des Dieux (Something of Value), qui aborde le colonialisme et la ségrégation raciale, ou encore le fulgurant Graine de violence (Blackboard Jungle) en 1955, toujours aujourd’hui l’un des films les plus puissants et tendus sur la difficulté d’enseigner face à la violence d’une certaine jeunesse livrée à elle-même. Sa passionnante et éclectique filmographie comprendra également des adaptations de pièces de Tennessee Williams (La Chatte sur un toit brulantDoux oiseau de jeunesse), de violentes diatribes contre les dérives de la religion (Elmer Gantry), des westerns sévèrement "burnés" (Les Professionnels) ou encore une adaptation glaçante de In Cold Blood de Truman Capote.
 
A signaler - ce qui était à l’époque extrêmement rare à Hollywood (et même plus globalement dans le milieu du cinéma) - qu’après avoir écrit les audacieux scénarios des Démons de la liberté (Brute Force) pour Jules Dassin, de Storm Warning pour Stuart Heisler ou de Key Largo pour John Huston, Brooks fut également le scénariste de presque tous ses propres films (les plus importants tout du moins). Auteur complet, il fut réhabilité en France grâce surtout à Patrick Brion qui écrivit le premier ouvrage à son sujet, le reste de la critique étant toujours restée assez frileuse envers le cinéaste, l’accusant souvent (parfois - mais pas toujours - à bon escient) de faire preuve de naïveté, de manquer de subtilité et de s'avancer avec des gros sabots. On a d’ailleurs souvent fait la fine bouche dans l’Hexagone devants les réalisateurs "engagés" qui se mouillent politiquement et socialement parlant. Le cinéma "de gauche" de Richard Brooks n’est certes pas toujours d’une grande finesse mais la force de conviction et l’efficacité qui en découlent sont presque toujours de mise. La même année que Bas les masques (qui n’était alors que le troisième film de son jeune réalisateur), Samuel Fuller payait lui aussi son tribut au journalisme avec le fulgurant Violences à Park Row (Park Row). 1952, une année faste pour la liberté de la presse au cinéma ! Car en plein maccarthysme, le film de Richard Brooks est avant tout une œuvre courageuse et passionnée en faveur de cette liberté d’expression ainsi que de l’intégrité du journaliste, en même temps qu’une dénonciation caustique de la corruption, du "journalisme populiste" et du capitalisme galopant.
 
L’intrigue de ce très bon Deadline - USA se développe, au sein d’un scénario parfaitement bien charpenté, sur quatre niveaux imbriqués. Malgré tout (évacuons d'emblée dans ce paragraphe les plus gros griefs que je ferais au film), ces seulement 85 minutes nous aurons semblé un peu trop courtes, chacun de ces "points de vue" n’ayant pas le temps d’être développés comme il l’aurait fallu pour rendre le film encore plus attachant et puissant ; d’où une légère insatisfaction dans le ressenti final, due à ce trop-plein de pistes et d’aspects insuffisamment menés à bout. Bas les masques, c’est évidemment tout d’abord la peinture de ce monde foisonnant que représente le quotidien d’un grand journal américain. Richard Brooks connaissait parfaitement bien son sujet pour avoir débuté sa carrière en tant que journaliste, mais ne dispose cependant pas d’assez de temps pour s’y plonger plus avant, nous rendre encore plus vivant ce diligent microcosme ; au vu de la superbe séquence des "funérailles" du journal, nous ne pouvons que le regretter. C’est principalement le segment "enquête" qui phagocyte un peu cet aspect documentaire, qui se révélait donc pourtant bien plus passionnant que les investigations que mènent les reporters en se substituant en quelque sorte à la police. Ayant parfaitement compris dès le départ de quoi il en retournait, persuadés de connaitre l’identité du criminel de la "jeune femme au vison", les spectateurs que nous sommes en arrivent à la conclusion qu’il n’était peut-être pas nécessaire de s’appesantir autant sur cet aspect "policier" alors que l’on aurait préféré voir plus longuement s’agiter les journalistes au sein de l’immeuble qui concentre leur bouillonnement, un milieu bien moins souvent abordé que celui de la pègre ou des forces de l’ordre. Quoi qu’il en soit, cet aspect film noir permet de nous offrir quelques séquences puissantes comme l’interrogatoire du frère de la victime ou encore la réjouissante scène de la Cadillac entre Bogart et Martin Gabel.
 
En plus de cet côté documentaire et de cette incursion dans le film criminel, nous assistons également à une romance, la tentative par le rédacteur en chef de reconquérir son ex-femme. A priori inutile pour de nombreux commentateurs, c’est paradoxalement à ce niveau que Richard Brooks se montre le plus subtil, le plus moderne. C’est également cet aspect du film qui rend le personnage interprété par Bogart encore plus humain, lors notamment d’une des plus belles séquences du film, celle le voyant arriver éméché chez Kim Hunter pour opérer à une énième tentative de séduction alors que cette dernière, a priori habituée, tout en écoutant ses jérémiades et ses demandes à peine voilées prépare un couchage sur le canapé, sachant très bien qu’elle devra laisser à Ed le lit conjugal sur lequel il finira assez vite par s’écrouler. Le rédacteur en chef veut tellement récupérer celle qu’il estime toujours être sa femme qu’il va ébrécher pour elle son armure d’homme probe et sans reproches. En effet, immensément jaloux de son futur rival ("Encore un patron !"), il va demander à son staff de monter un dossier sur l'amant de Nora en espérant trouver une faille pour pouvoir l’attaquer et ainsi le faire baisser dans l'estime de son ex-épouse au point de faire capoter les noces à venir. Le fait d'apprendre après enquête qu’il s’agit lui aussi d’un homme parfaitement honnête, fera concevoir à Ed un peu de colère et pas mal de frustration ! Très bonne idée de la part de l’auteur à part entière qu’est Richard Brooks de montrer de telles failles chez son héros, autrement pur et dur lorsqu’il s’agit de sa profession et d’un point de vue éthique. Avec le mésestimé Battle Circus l’année suivante, Richard Brooks prouvera à nouveau de la plus belle des manières qu’il était un auteur très sensible lorsqu’il s’agissait d’histoires d’amour et de descriptions psychologiques, peut-être même bien plus rigoureux que lorsqu’il s’emploiera à ruer dans les brancards.
 
Malgré les quelques défauts et ambigüités de comportement qui ne rendent Ed qu’encore plus humain, c’est grâce à l'honnêteté, la déontologie, l'extrême résolution et la persévérance de son personnage principal que le film trouve son angle d’attaque le plus réputé, la défense de la liberté de la presse et d’opinion. Richard Brooks a très bien connu cette situation car il s’est basé pour écrire son film sur sa propre expérience, ayant vécu dans les mêmes conditions le rachat du journal pour lequel il travaillait. Ici, c’est pour une raison purement financière, les héritières du fondateur ayant décidé de vendre le journal pour toucher le gros lot. L’acheteur est le directeur d’un groupe de presse très puissant qui a dans l’idée non pas d’en faire l'un de ses quotidiens mais de le couler une fois entre ses mains, éliminant par la même occasion une partie de la concurrence. Pour Richard Brooks, qui n’a pas arrêté de le marteler durant ses multiples interviews, la disparition d’un grand journal est dans le même temps une immense perte pour la démocratie ; les différents discours du personnage tenus par Humphrey Bogart dans le courant du film, que ce soit au tribunal ou devant ses employés, iront dans ce sens. Selon cet apôtre un peu naïf du journalisme éthique qu'est Richard Brooks, la toute-puissance du quatrième pouvoir sera même capable de faire tomber un homme aussi influent que le gangster Rienzi : "That's the Press, baby, the Press... and there's nothing you can do about it. Nothing" dira-il au mafieux à la toute dernière séquence alors que les rotatives se mettent en route pour la dernière fois, accomplissant une ultime action d’éclat avant d’être mises définitivement au placard. The Day sera désormais devenu une voix bâillonnée au profit d’un quotidien qui n’aura pas autant de scrupules concernant la véracité des informations, quant aux répercussions que tel ou tel fait raconté, telle ou telle image imprimée pourront avoir sur l’entourage des personnes incriminées dans leurs colonnes ; une presse plus "putassière" que Brooks s’active également ici à violemment critiquer.
 
La démonstration de Richard Brooks est certes naïve et pas toujours finaude mais cependant d’une grande efficacité grâce entre autres, comme ce sera souvent le cas tout au long de sa carrière, à la sincère croyance de l'auteur dans le fait qu’une œuvre puisse arriver à faire évoluer les choses et les mentalités. Pour l’aider à convaincre les spectateurs, évoluent ici quelques excellents comédiens dont - à la place de Gregory Peck ou de Richard Widmark, souhaités au départ par Darryl F. Zanuck - un immense Humphrey Bogart dans un de ses rôles les plus marquants, Kim Hunter dans celui touchant de son ex-épouse, ou encore Ethel Barrymore également parfaite dans celui de la veuve du fondateur du quotidien, n’ayant pas la langue dans sa poche lorsqu’il s’agit de critiquer ses harpagons de filles : "Stupidity isn't hereditary, you acquire it by yourself." Paul Stewart, Ed Begley et Martin Gabel viennent compléter ce beau casting. Bas les masques est ne œuvre salutaire pour sensibiliser le public à l’indispensable intégrité et à l'indépendance journalistique, aux dérives gouvernementales qui mettent en danger les libertés fondamentales de la démocratie ainsi que la libre concurrence par l’acceptation de la mise en place de monopole et ainsi du contrôle de l’information. La liberté d’opinion doit être défendue sans réserves : un discours qui parcourt le film de Brooks et qui est plus que jamais d’actualité.


C'est peut-être le meilleur film sur la presse ècrite et le seul mètrage qu'à fait Richard Brooks - en dehors de la Metro-Goldwyn-Mayer - pendant huit ou neuf ans! Le rèalisateur a fait "Deadline - U.S.A" pour la Fox, une histoire fondèe sur des faits rèels produite par Sol C. Siegel dont l'immense Humphrey Bogart joue le rôle principal du rèdacteur en chef intègre du Day! Le film raconte la mort d'un journal, une belle histoire qui intèressait beaucoup Brooks, basèe sur la mort du New York World! Ce monde de la presse dècrit ici, avec l'idèalisme libèrale de l'Hollywood des annèes 50, Brooks le connait admirablement puisqu'avant de travailler pour la station de radio WNW, il ètait à vingt deux ans reporter sportif au Philadelphia Record! Ce qu'a voulu Brooks ici, c'est que les journaux qui achètent d'autres journaux èliminent la concurrence, crèant une situation qui met en danger la libertè de la presse! C'est à la fois une ode à la libertè de la presse et le portrait d'un homme intègre n'hèsitant pas à se mettre en pèril pour offrir la vèritè à ses lecteurs! "Deadline - U.S.A" serait èvidemment diffèrent sans l'interprètation èblouissante de Bogart! En costard sombre et noeud papillon, Bogey apporte à son personnage son romantisme personnel superbement en accord avec celui-ci! Film brillant à la mise en scène superbe, "Deadline - U.S.A" est à ranger au côtè des oeuvres les plus rèussies du cinèma amèricain...
2,5
 Publiée le 2 mars 2007
Pas de quoi crier au chef d’œuvre, sous prétexte que c’est un vieux film en noir et blanc et vu en VO, qui date d’un demi siècle. Notre Bogey y campe le patron justicier d’un journal qui vient d’être racheté par la concurrence dans le seul but de l’éliminer. Pour son dernier numéro, l’équipe de journalistes incorruptibles va se livrer à une enquête plus policière que journalistique pour démontrer à quel point le politicien en cours de réélection est véreux. C’est terriblement bien pensant. En cas de remake, je verrais bien Clooney dans le rôle !
2,5
 Publiée le 8 octobre 2018
Le démarrage est assez fabuleux aussi bien du point de vue scénaristique que du point de vue de la réalisation. Viens ensuite se greffer un épisode conjugal dont on se demande l'utilité (même si Kim Hunter est très mignonne) Puis ensuite c'est l'enlisement, avec une accumulation de situations improbables, Bogart qui accepte d'entrer dans la voiture d'un mec véreux, les journalistes qui se prennent pour des flics, une rencontre entre Bogart et la vielle héritière qui se transforme en apologie gnangnan du journalisme d'investigation, et le pompon, Bogart qui en dépit de toutes les règles se met à débiter un prêche en plein tribunal alors qu'il n'est pas directement concerné. Et à la fin, quand le gentil a vaincu le gros méchant, il ne manque plus que les violons N'en jetez plus ou l'art de gâcher ce qui aurait pu être un excellent film sur un sujet intéressant.
4,0
 Publiée le 25 mai 2015
Alors au début de sa carrière, Richard Brooks réalise avec "Bas les masques" une belle ode à la liberté de la presse, nous plongeant au cœur d'un journal allant être racheté et qui décide, sous l'impulsion de l'intègre rédacteur en chef Ed Hutcheson (campé par un excellent Humphrey Bogart) de dénoncer les agissements d'un caïd jusqu'à présent lavé de tous soupçons. Sachant de quoi il parle, Richard Brooks se sert de cette intrigue solide pour déclarer son amour au métier de journaliste, nous offrant un point de vue qui n'a pas perdu de sa force aujourd'hui et qui reste d'actualité. L'intégrité, la liberté de la presse, l'importance de livrer aux lecteurs de véritables informations, aucun détail ne nous est épargné et c'est tant mieux. Il en résulte un divertissement diablement intelligent, prenant de bout en bout et porté par un Bogart bourré de charisme.
4,5
 Publiée le 9 juillet 2015
C'est à 38 ans, après un parcours assez éclectique de journaliste sportif, romancier et scénariste (Pour Huston, Siodmak et Dassin) que Richard Brooks aborde la carrière de réalisateur. "Bas les masques" est son troisième long métrage. Clairement engagé à gauche sans être communiste, Brooks a bizarrement échappé aux foudres de la commission des activités anti-américaines du sénateur McCarthy. Alors que les procès publics battent leur plein, Brooks écrit cette histoire qu'il propose à Zanuck le patron de la Fox pour rappeler à tous les censeurs sur quels piliers se fondent les démocraties. Une essentielle à ses yeux étant bien sûr la liberté de la presse. Celle-ci est bien sûr menacée par la constitution de trusts qui uniformisent l'information et la relèguent au second plan derrière les faits divers et scandales. Le Day est un de ses journaux sur le point d'être racheté après la mort de son fondateur pour que ses filles puissent en tirer de substantiels gains. Humphrey Bogart dans un de ses meilleurs rôles campe Ed Hutcheson, rédacteur en chef ancien bras droit du fondateur garant d'une ligne éditoriale rigoureuse basée sur la vérification des faits avancés et sur la recherche de l'élévation intellectuelle du lecteur afin qu'il puisse jouir pleinement de son statut de citoyen. C'est le combat d'Hutcheson pour tomber les armes à la main que Brooks nous propose. Véritable âme du journal, il a sacrifié sa vie personnelle à cette recherche de l'information vraie qui sera , il le sait, remise en cause par les futurs acquéreurs. Autour de lui toute l'équipe s'anime pour faire encore durer un peu ce plaisir d'être ensemble réunis autour d'une tâche noble. Le tout magnifiquement agencé, s'orchestre autour d'une intrigue policière qui manque plusieurs fois de diluer un peu la force du message. Mais Brooks et Bogart avec lui tiennent bon la barre. Bogart justement qui prend ici la place de Gregory Peck ou Richard Widmark envisagés avant lui, casse son image de dur inflexible notamment dans ses rapports avec son ex-femme Nora ( Kim Hunter) qu'il tente par tous les moyens de reconquérir, sachant pertinemment que les dès sont jetés. Un Bogart attendrissant qui se prépare à aborder un autre grand rôle à contre-emploi de sa carrière dans "Ouragan sur le Caine" d'Edward Dmytryk (1954). A t'on jamais parler mieux de la vie d'un journal que dans "Bas les masques" ? Sans doute pas, même si "Le journal" de Ron Howard en 1994 avec l'immense Robert Duvall emprunte la même veine. La présence d'Ethel Barrymore et d'Ed Begley aux côtés de Boggie fait encore monter d'un cran le niveau du film. Les bonus du DVD sorti chez Rimini sont illuminés par un Patrick Brion en très grande forme qui nous parle du film et de Richard Brooks avec verve, très fier d'être un des rares biographes et exégètes de ce grand réalisateur un peu oublié.




anonyme

Un visiteur
2,0
 Publiée le 1 mai 2011
J'ai eu du mal à me passionner pour ce film classique et sans surprise.Eventuellement j'aurai pu mettre une étoile en plus au bénéfice de l'age.
3,5
 Publiée le 18 janvier 2016
Un journal est sur le point d'être vendu. Un des rédacteurs en chef utilisera un fait divers pour faire durer la parution, et aussi il réussira à dénoncer la corruption d'un grand patron de la mafia. Malgré tout, le journal sera vendu. Bon film d'action, à la fois sociologique (vie d'un grand journal américain) et policier (meurtre d'une femme, corruption et mafia locale). Bogart est parfaitement à son aise dans ce récit passionnant et très instructif sur la presse américaine. Réalisation très efficace, pas trop de temps morts, c'est toujours intéressant même si le récit comporte quelques clichés de film de gangster. Originalité du scénario, efficacité de la mise en scène, un sujet de société : la presse écrite. Une réussite de Brooks.
5,0
 Publiée le 11 septembre 2018
Bas les masques (Deadline U.S.A., 1952 Richard Brooks) est la matrice de tous les films politiques. Costa Gavras, Sydney Lumet, Pakula, Pollack, Oliver Stone etc sortent de ce moule : tout pour le message. On peut ne pas être d'accord avec le message ("La presse américaine est le pilier de la Grande Démocratie grâce à ses journalistes courageux" - quand on voit par exemple les incertitudes de l'assassinat de Kennedy) mais on ne peut qu'admirer l'exercice : un héros d'une grande stature incarné par un homme plein de contradictions comme sait les incarner Bogart, des capitalistes avides, une héritière généreuse que joue l'une des plus grandes et des plus belles actrices américaine (âgée alors de 63 ans) Ethel Barrymore, une ex-épouse qui va se remarier à qui donne un charme irrésistible la géniale Kim Hunter qui sort de son couple avec Marlon Brando dans Un tramway nommé désir (Kazan-Tennessee Williams, 1951). Va-t-il arriver à dénoncer le méchant pourri de la ville avant que le journal ne ferme ? Cette question tient tout le film (1h30 pas une minute plus). Faire passer la tension cinématographique avant le message, justement pour porter plus efficacement le message : telle est la leçon de ce film fondateur que doivent méditer tous les cinéastes engagés.
4,0
 Publiée le 27 mars 2011
Une belle démonstration de l'intégrité journalistique, valeur de plus en plus rare, et une belle interprétation d'Humphrey Bogart qui prouve qu'il pouvait jouer autre chose que les privés désabusés.




anonyme

Un visiteur
4,5
 Publiée le 19 octobre 2013
Comme d'habitude, Humprey Bogart nous sort le grand jeu. Cette fois-ci, il se retrouve dans la peau d'un journaliste, Ed Hutcheson, directeur d'un quotidien dont les héritiers du propriétaire ont décidé la mise en vente, ce qui entraînerait le licenciement de tout le personnel au grand dam de Hutcheson. Ce dernier a envoyé un reporter enquêter sur les agissements d'un dénommé Rienzi, un mafieux qui trempe dans un certain nombre d'affaires dont le trafic d'influences dans les élections sénatoriales. La justice n'est jamais parvenue à le faire tomber. Parallèlement, Hutcheson essaie de raccommoder son mariage avec son ex-femme Nora Hutcheson (Kim Hunter). Richard Brooks aborde avec brio un sujet sensible : la liberté de la presse face à une puissante organisation criminelle. Ne serait-ce pas le reflet des éternelles interdépendances politico-journalistiques resurgissant de nos jours ? Le journalisme d'investigation est un métier dangereux car il déterre ou tente d'extirper des affaires louches qui peuvent mettre en cause des personnalités importantes. Brooks met également en relief les conflits d'intérêts familiaux face aux récurrentes histoires d'argent. L'ensemble constitue une description corrosive du monde politico-financier et lui oppose le courage de la vérité face à un système corrompu. Les dialogues sont clairs et incisifs. La fin se suffit à elle-même.
4,0
 Publiée le 2 août 2007
Un des meilleurs films traitant de la presse écrite. Dans son rôle de patron de journal sans peur et sans reproches, Humphrey Bogart excelle. Portant une bonne partie du film sur ses épaules, le grand Humphrey a le don de rendre les autres meilleurs. Pour l'aider, la sobriété et la maîtrise de Richard Brooks font le reste. Le scénario, sans atteindre des hauteurs de complexité ou d'intensité reste solide. Un très bon moment de cinéma.
4,0
 Publiée le 19 juillet 2010
Un très bel éloge sur la liberté de la presse et sur le métier de journaliste. Le scénario est extremêment bien écrit, les dialogues sont d'une intelligence remarquable et la réalisation aussi soignée que percutante. Ce qui veut dire c'est un des meilleurs films de l'excellent Richard Brooks. Mais côté interprétation, le film est loin d'être en reste, les seconds rôles sont très brillants en particulier Ethel Barrymore et Kim Hunter et Humphrey Bogart n'a aucun mal à imposer son immense charisme à ce personnage inoubliable de rédacteur en chef réaliste et idéaliste en même temps. Un des meilleurs films de journalisme de toute l'Histoire du cinéma.
4,0
 Publiée le 31 décembre 2006
Humphrey dans toute sa splendeur, chapeau et imper de circonstance, en justicier intègre et incorruptible. Un charme certain, même si l'insistance sur la défense de la liberté de la presse (qui atteint son paroxysme dans le plaidoyer final) manque un peu de subtilité. Histoire d'amour parallèle intéressante (surtout au moment où l'homme intègre utilise les moyens d'investigation du journal pour enquêter sur le futur époux de son ex-femme...)
Le 24 mai 2015


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