duminică, 14 iunie 2020

La jeunesse éternelle / Gerard Philipe (1922-1959)

Gérard Philipe

Sauter à la navigationSauter à la recherche
Gérard Philipe
Description de cette image, également commentée ci-après
Gérard Philipe en 1955.
Nom de naissanceGérard Albert Philip1
Naissance
CannesAlpes-MaritimesFrance
NationalitéDrapeau de France Français
Décès (à 36 ans)
ParisFrance
ProfessionActeur
Films notablesL'Idiot
Le Diable au corps
La Chartreuse de Parme
La Beauté du diable
Fanfan la Tulipe
Les Orgueilleux
Monsieur Ripois
Le Rouge et le Noir
Les Grandes Manœuvres
Les Liaisons dangereuses
Gérard Philip2dit Gérard Philipe, né le  à Cannes et mort le  à Paris, est un acteur français. Actif au théâtre comme au cinéma, il fut en France, jusqu'à sa mort prématurée, l'une des principales vedettes de l'après-guerre. Le public garde de lui une image juvénile et romantique, qui en fait l'une des icônes du cinéma français.

Biographie

Enfance et jeunesse

Cadet de son frère Jean, Gérard naît à Cannes (Alpes-Maritimes), dans une famille aisée, de Marcel Philip (1893-1973) et de Marie Elisa Villette (1894-1970), dite « Minou », fille d'un pâtissier beauceron établi à Chartres et d'une émigrée tchèque directement venue de Prague3.
Son père, riche hôtelier (propriétaire de divers établissements sur la Côte d'Azur et à Paris) et avocat dans un cabinet de contentieux juridique cannois, appartenait en 1936 à la ligue nationaliste des Croix-de-Feu, puis s'enthousiasma pour Jacques Doriot et son rêve de national-socialisme à la française, adhéra au Parti populaire français (PPF) et devint secrétaire de la fédération de Cannes4. Propriétaire-gérant du Parc palace-hôtel à Grasse, il y abrita l'état-major mussolinien en 1940 puis l'état-major nazi en 1942. Il fut condamné à mort après la guerre pour ses crimes de collaboration et il s'est réfugié en Espagne.
Gérard suit toute sa scolarité au lycée de l'Institut Stanislas de Cannes tenu par les marianistes où il est bon élève. Il y obtient, au début de la guerre, son baccalauréat. Inscrit à la faculté de droit à Nice en 1942, son père le destine à une carrière de juriste, mais, rencontrant de nombreux artistes réfugiés sur la Côte d’Azur, alors en zone libre depuis 1940, il décide de devenir comédien. Sa mère le soutient dans ce choix5.

La guerre, les débuts d’acteur

En 1941Marc Allégret, réfugié sur la Côte d’Azur, se laisse entraîner chez madame Philip qui pratique des séances de voyance et de spiritisme au Parc Hôtel Palace à Grasse, propriété de son mari. Sachant que son fils veut faire du théâtre, « Minou » persuade Allégret de l'auditionner. Au terme de cet essai, le cinéaste lui conseille de s’inscrire au Centre des jeunes du cinéma à Nice puis l’envoie prendre les cours d’art dramatique de Jean Wall et Jean Huet à Cannes. Le comédien Claude Dauphin le fait jouer au théâtre à partir de 1942 avec Une grande fille toute simple d’André Roussin au casino de Nice6.
En 1942, Marc Allégret l'engage pour une silhouette dans le film La Boîte aux rêves, réalisé par son frère Yves. En novembre de la même année, la zone libre est occupée par l’armée allemande.
En 1943, la famille Philip s’installe rue de Paradis, dans le 10e arrondissement de Paris. Gérard s’inscrit au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, suit les cours de Denis d'Inès puis de Georges Le Roy et obtient le second prix de comédie.
En 1943, Gérard Philipe obtient son premier succès et la célébrité à l’âge de vingt ans, en pleine Seconde Guerre mondiale, dans le rôle de l’ange du Sodome et Gomorrhe de Jean Giraudoux.
Gérard Philippe refuse de rejoindre le S.T.O (Service du travail obligatoire), fin 1943, et de ce fait, il devra vivre quelques mois dans la clandestinité, ou il rencontrera des résistants.
Membre des FFI, il participe à la Libération de Paris en 1944. Il contribue notamment à la libération7 de l'Hôtel de Ville de Paris, en , en compagnie de trente personnes sous les ordres de Roger Stéphane.
Sur les conseils de « Minou », Gérard ajoute un « e » à son nom pour obtenir treize lettres avec son nom et son prénom, chiffre porte-bonheur8.
Son père, Marcel, est condamné à mort par contumace le  pour intelligence avec l'ennemi et appartenance à un groupe antinational. Il s'enfuit alors en Espagne et devient professeur de français à Barcelone9. Gérard, Anne et leurs enfants lui rendront de fréquentes visites. Marcel bénéficie de la loi d'amnistie de 1968 et peut alors rentrer en France.

Amour et famille

En 1942, Gérard rencontre Nicole Navaux, une ethnologue épouse du diplomate François Fourcade. Ils se lient en 1946, se marient le  à la mairie de Neuilly-sur-Seine après le divorce de Nicole. Il demande à son épouse de reprendre son premier prénom, Anne, qu'il trouve plus poétique. Ils ont deux enfants : Anne-Marie Philipe, née le , devenue écrivain et comédienne elle aussi, et Olivier Philipe, né le . Installés boulevard d'Inkermann à Neuilly, puis rue de Tournon à Paris en 1956, Anne et Gérard avec leurs enfants passent leurs vacances d’été à Ramatuelle, en Provence, dans une propriété de la famille d'Anne.

L’après-guerre : gloire et engagement

Gros plan sur un panneau rectangulaire à la base d'une colonne où il est écrit en noir sur fond blanc la citation : "Le théâtre est un problème social comme toutes les questions artistiques. Gérard Philipe"
Citation de Gérard Philipe sur une colonne du Théâtre des Abbesses aux pieds de la butte Montmartre à Paris18e arrondissement.
La notoriété de Gérard Philipe au théâtre et en tournée grandit encore grâce à la création de Caligula d’Albert Camus en 1945. Le film Le Diable au corps de Claude Autant-Lara en 1947, où il est le partenaire de Micheline Presle, lui apporte la gloire au cinéma.
Anne et Gérard Philipe deviennent tous deux compagnons de route du Parti communiste français. Acteur engagé, il est l'un des premiers à signer l'appel de Stockholm, en 1950, contre l’armement nucléaire en pleine guerre froide. Il effectue plusieurs tournées dans les pays socialistes, où il jouit d'une grande notoriété. Président du Syndicat français des artistes-interprètes (SFA) à partir de 1958, il se révèle un grand responsable syndical pour les métiers artistiques du cinéma et du théâtre. Toutefois, durant ces mêmes périodes, ces engagements ne l’empêchent pas de visiter très régulièrement Paul Marion, l’ancien ministre de l’Information de Vichy, à la prison centrale de Clairvaux où ce dernier purge sa peine.

Le « jeune premier »

Gérard Philipe en 1954 dans le costume de Don Rodrigue.
En 1951Jean Vilar, qui vient de prendre la direction du Théâtre national populaire, l'invite à intégrer sa troupe et à jouer Le Prince de Hombourg de Kleist et Le Cid de Pierre Corneille, ce qu'il accepte avec enthousiasme. Gérard assure ainsi un immense succès populaire au répertoire classique, à Paris, en tournée, au Festival d'Avignon. Il met lui-même en scène plusieurs pièces de Musset et d'auteurs contemporains comme Henri Pichette et Jean Vauthier. De cette troupe composée de comédiens prestigieux, Philippe NoiretJeanne MoreauDaniel Sorano entre autres, il dit : « [...] pour moi le TNP c'est chez moi, c'est ma maison10 ».
Gérard Philipe ne délaisse pas le cinéma pour autant et joue en 1952 le Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque avec Gina Lollobrigida, qui lui vaut de devenir une « idole des jeunes » à travers le monde. En 1956, il réalise en coproduction avec l'Allemagne de l'Est, et avec l'aide de Joris Ivens, le long métrage Les Aventures de Till l'espiègle. Production ambitieuse mais mal maîtrisée, le film ne rencontre pas le succès en France.
Sa jeunesse, sa beauté et son charisme dans les films d'Yves Allégret, Christian-Jaque, Marcel Carné, Claude Autant-Lara, René Clair, René Clément, Luis Buñuel ou Roger Vadim lui valent une renommée internationale mais pas celle des « jeunes turcs », les futurs cinéastes de la Nouvelle Vague, qui rejettent l'acteur même si ce dernier souhaitait prendre part à ce nouveau mouvement11.

Tombe de Gérard et Anne Philipe à Ramatuelle

Une fin brutale

Le , en pleine gloire et à l’apogée de sa popularité, alors qu'il vient de finir le tournage du film La fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel au Mexique, il est emporté par un cancer du foie foudroyant12 à Paris (17, rue de Tournon, où un panneau Histoire de Paris lui rend hommage), quelques jours avant son 37e anniversaire, plongeant dans la tristesse ses nombreux admirateurs. La mort de Gérard Philipe entraînera une profonde émotion en France, où le comédien était très populaire. Conformément à ses dernières volontés, il est enterré vêtu du costume de Don Rodrigue (Le Cid), dans le petit cimetière de Ramatuelle (Var).
Quelques jours plus tard décédera à son tour un autre « jeune premier », lui aussi en pleine gloire et à la fleur de l'âge, son confrère acteur Henri Vidal.

Hommages

Le nom de Gérard Philipe a été donné à de très nombreuses rues, plusieurs théâtres, des maisons de la culture, ainsi qu'à de nombreux établissements d'enseignement.
Un timbre postal d’une valeur de 50 centimes, le représentant dans le rôle du Cid, est émis le  avec une oblitération premier jour le 10 à Cannes13.
Dans les années qui suivent le décès de son mari, Anne Philipe publie deux biographies intitulées Souvenirs (1960) et Le Temps d’un soupir (1964).
Soixante ans après sa mort, son gendre Jérôme Garcin publie Le dernier hiver du Cid14, récit de ses dernières semaines (Gallimard, 2019)15.

Œuvre

Filmographie

Théâtre

Discographie

Gérard Philipe est l'un des acteurs français qui ont le plus enregistré de disques en aussi peu de temps, en l'occurrence entre 1952 et 1959, année de sa mort.
Le contenu en est très éclectique, du très célèbre Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry (enr. en 1954) à Pierre et le Loup de Serge Prokofiev, en passant par de grands poètes tels Victor HugoFrançois VillonJean de La FontaineGuillaume Apollinaire, ou encore Louis Aragon et Paul Éluard, en collaboration avec Jean-Louis Barrault. Il enregistre également une vie de Mozart, en débutant l'enregistrement par "Mes enfants, mes amis, mes camarades… Vous aimez la musique, puisque vous avez disposé ce disque sur votre appareil".
Il fit de nombreuses adaptations discographiques ou radiophoniques de pièces de théâtre que souvent il avait jouées avec succès sur la scène du TNP que son ami Jean Vilar, acquis comme lui aux idées communistes, dirigeait depuis 1951.
Il enregistra, en relation avec ses idéaux politiques, des disques de lectures de textes de Karl Marx : un 30 cm titré Les Pensées de Karl Marx, forgeron d'un instrument moderne de la connaissance - Le Philosophe matérialiste de l'histoire - L'Analyse implacable de la réalité capitaliste - Le Briseur de chaînes ; trois disques 18 cm intitulés Le Monde de 1715 à 1870 (La Lutte des classes selon Marx dit par Gérard Philipe) et la lecture d'extraits du Manifeste du Parti communiste.

Publicité

Gérard Philipe n'a accepté de faire de la publicité que pour les livres Gallimard, en 1950, en posant devant l'objectif de Lucien Lorelle, pour le publicitaire Henri Sjöberg. Cette affiche au slogan « Dévorez les livres comme Gérard Philipe » sera affichée sur tous les murs, pendant des années. Un des clichés est repris sur la couverture de Mon libraire de Patrick Cloux, paru en 2007.

Voir aussi

Récompenses

  • Prix d'interprétation au Festival international de Bruxelles en 1947 pour Le Diable au corps ;
  • Victoire du meilleur acteur du cinéma français en 1948 ;
  • Victoire du meilleur acteur du cinéma français en 1952 avec Daniel Gélin ;
  • Victoire du meilleur acteur du cinéma français en 1953 ;
  • Victoire du meilleur acteur du cinéma français en 1954 ;
  • Victoire du meilleur acteur du cinéma français en 1955 avec Jean Gabin ;
Il est dès lors hors concours et fait partie du jury d'honneur.

Hommages par la presse

  • Point de vue - Images du monde no 599 : « Adieu Gérard Philipe »,  ;
  • Paris Match no 556 : « La mort du Cid »,  ;
  • Regards no 450 : « Gérard Philipe, son dernier film et ses dernières photos »,  ;
  • Paris Match no 561 : « En hommage à Gérard Philipe »,  ;
  • Cinémonde no 1330, numéro spécial : « Hommage à Gérard Philipe »,  ;
  • Cinémonde no 1371 : « Gérard Philipe nous quittait voici un an »,  ;
  • Jours de France no 781 : « Gérard Philipe - Il y a dix ans déjà... »,  ;
  • Historia no 313 : « Gérard Philipe aurait 50 ans », 1972 ;
  • Jours de France no 1299 : « Vingt ans déjà, inoubliable Gérard Philipe »,  ;
  • Regard Magazine no 7 : « Gérard Philipe », 1994.

Iconographie

  • 1955 - Portrait photographique de Gérard Philipe dans sa loge, par Willy Maywald.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Niciun comentariu:

Trimiteți un comentariu