Les 100 meilleurs films de l'histoire selon “Télérama”
Service cinéma
Publié le 16/11/2016.Mis à jour le 06/11/2018 à 17h31.
Après de nombreux débats, la rédaction a réussi à établir sa liste. Hitchcock y figure, mais à quelle place ? Et Chabrol, Bergman, Antonioni, Pixar… en sont-ils ? Découvrez les 100 chefs-d'œuvre du cinéma selon les critiques de “Télérama”.
Dans Le Guide du cinéma en 15 000 films publié en 2009 par Télérama, chaque rédacteur du service Cinéma avait répondu à un questionnaire sur sa cinéphilie – son film « un peu au-dessus de tous les autres », celui qu’il « ne cesse de revoir », etc. Restait à établir notre palmarès des cent meilleurs films de l’histoire, depuis la première projection du cinématographe Lumière en 1895 jusqu’à nos jours.
Un top 100 qui, pour les journalistes votants, a viré au casse-tête, comme Pierre Murat vous le raconte ici. Quand on adore un réalisateur, on voudrait citer tous ses films. C’était évidemment impossible – mais alors, lequel choisir ? Pour que la liste soit la plus pertinente possible, il ne fallait pas se limiter aux films hollywoodiens et français – vous verrez que l’Italie, le Japon, et la Russie autres grandes terres de cinéma, mais aussi la Turquie ou Hong-Kong sont également représentés. Nous devions aussi couvrir le plus possible les cent vingt ans de création du 7e art : impossible d’établir un top 100 sans au moins un classique du muet, ni un film réalisé au cours des cinq dernières années. Il ne fallait pas négliger les documentaires, ni le cinéma d’animation. Et ne pas oublier que cinéaste s’écrit aussi au féminin. Un casse-tête, on vous dit !
Alors chacun s’est longuement interrogé, a beaucoup douté, a corrigé ses choix jusqu’au dernier moment. Avec des regrets, sinon des remords. Le résultat, le voici : la liste de nos cent films préférés. Forcément partiale – c’est à notre connaissance, la première fois que Vertigo d’Hitchcock est considéré comme le meilleur film de l’histoire du cinéma. Forcément incomplète – des pans entiers de la cinématographie mondiale (Amérique du Sud, Afrique, Inde…) sont ignorés. Forcément polémique – pour ne prendre qu’un exemple, Les Enfants du paradis, invariablement cité depuis des décennies comme l’un des meilleurs films français de tous les temps, ne figure même pas dans notre top 100. Mais elle est animée d’une passion intacte, et, nous l’espérons, communicative pour le cinéma. Bonne lecture !
Le chignon de Kim Novak s'enroule en une spirale hypnotique. James Stewart le traque dans les rues de San Francisco. Bouleversant film d'amour, authentique chef-d'œuvre.
Crise conjugale et mise en abyme au soleil de Capri. Inspirée de Moravia, c'est la double histoire d'un film qui se fait et d'un couple qui se défait. Chef-d'œuvre.
L'amour rayonnant d'un couple de paysans est menacé par une vamp venue de la ville. Murnau donne une magnifique ampleur à ce drame conjugal éternel. Un film muet d'une modernité à couper le souffle.
De Betty, la blonde ingénue, ou Rita, la brune amnésique, qui est l'élue des dieux hollywoodiens ? Qui est la fille perdue ? Un grand film schizo et parano, grisant et vénéneux.
Description clinique des non-rapports entre un couple de provinciaux et leurs enfants, débordés ou cupides, installés à Tokyo. Un constat radical sur le Japon d'après-guerre, par Ozu au sommet de son art.
Des boucles d'oreilles en forme de cœur, et celui de Louise, brisé par la passion, sentiment inconnu jusqu'alors de cette coquette mondaine. Le chef-d'œuvre français de tous les superlatifs.
Scénario de rêve, Gene claquette dans les flaques, Donald O'Connor troue le décor, et les jambes de Charisse sont à jamais révélées. La paire Donen-Kelly touche la perfection.
Au fil des années, cela reste un monument d'une intransigeance folle et démesurée. Derrière les petits faits quotidiens qui remplissent la vie d'un dandy pris entre deux femmes se cache la beauté d'une vampirisation.
Unique réalisation de Laughton, pépite scintillante au noir et blanc soyeux pour illustrer la peur et le courage de deux orphelins traqués par un prédicateur criminel. Magique.
Le chef-dœuvre de Cimino, avec un De Niro tout en retenue et une scène qui nous hante à jamais : Christopher Walken, suicidaire, jouant à la roulette russe. Terrifiant.
Cinéaste visionnaire et moraliste, Fellini fait de son héros, Marcello, le témoin d'une société qui ne croit plus en rien. Une fresque inoubliable, grandiose et tragique.
Noël 1907. Helena reçoit sa famille… Ni testament ni autobiographie, un film-somme où Bergman rassemble ses interrogations majeures. Visuellement somptueux.
Un fervent catholique hésite entre une femme rencontrée à l’église et une libre penseuse. Le style unique de Rohmer : densité des dialogues, sobriété, grâce.
Chef-d’œuvre : western post-classique, lyrique et désenchanté, où Cimino s’inspire d’un épisode méconnu de l’histoire de l’Ouest, opposant grands éleveurs et immigrés.
Un écrivain en crise arpente les couloirs d’un maléfique hôtel. Dehors, la neige étouffe tous les cris. Kubrick adapte Stephen King et réalise une brillante symphonie de la terreur.
Viscéral, impulsif, ce film « où soignant et malade deviennent aussi proches que nerf et chair » est plein d'allusion à la thérapie jungienne. Avec l'aide de ses deux comédiennes, stupéfiantes, Bergman avoue avoir fait acte de survie.
La passion, maladie incurable, même des années après. Grâce à son ardente Fanny, évanouie sous le baiser de Depardieu, Truffaut réalise son film le plus incandescent.
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