joi, 23 ianuarie 2020

Moartea unui poet: Orphée et Le testament d'Orphée de Jean Cocteau


Orphée (film)Imagini pentru orphee Orphée, Gustave Moreau (1865).

Sauter à la navigationSauter à la recherche

Orphée
RéalisationJean Cocteau
ScénarioJean Cocteau
Acteurs principaux
Pays d’origineDrapeau de la France France
Durée96 min
Sortie1950
Série
(1930)

(1959)


Orphée est un film français réalisé par Jean Cocteau, sorti en 1950.

    Synopsis

    Orphée a voulu suivre sa femme qui vient d'être mordue par un serpent et Hadès lui a dit : si tu veux la retrouver il faudra qu'elle te suive hors des Enfers sans que tu te retournes. Orphée respecte cet ordre mais il finit par regarder en arrière au dernier moment et Eurydice disparaît à jamais.
    Orphée est un poète reconnu. Un jour, alors qu'il est au café des poètes de sa ville, il voit arriver un jeune poète saoul, Cégeste, accompagné d'une femme élégante. Ce dernier provoque une bagarre générale dans le café, et lors de cette altercation générale, il se fait renverser par deux motards qui prennent la fuite. La femme (qui est la Princesse) fait transporter le jeune poète dans sa voiture et ordonne à Orphée de l'accompagner. Arrivé chez la Princesse, le jeune poète est mort. Son spectre se réveille, et reconnaît la Princesse comme étant sa propre mort. Il la suit à travers un miroir, pour passer dans l'autre monde.
    Orphée assiste à la scène et devient obsédé par la Mort, incarnée par le personnage de la Princesse. Il en tombe amoureux. Il se réveille dans la campagne, et le chauffeur de la Princesse, Heurtebise, le reconduit chez lui. La femme d'Orphée, Eurydice, l'a attendu avec inquiétude. On apprend qu'Orphée et Eurydice sont un ménage exemplaire, et que l'amour qui les unit fait l'objet de l'admiration de leur entourage. Mais le comportement d'Orphée se modifie complètement à la suite de sa rencontre avec la mort.
    Il passe ses journées dans la voiture d'Heurtebise, à écouter la radio : elle seule peut capter une fréquence inconnue, où sont diffusées des phrases poétiques, qu'Orphée note et reprend à son compte. C'est en réalité le spectre du jeune poète mort qui diffuse ces messages pour maintenir Orphée à l'écart de sa femme.
    Eurydice, qui est enceinte, est désespérée par le comportement d'Orphée. Elle passe le plus clair de son temps avec Heurtebise. Un jour, elle reçoit la visite de la Mort d'Orphée, qui la tue par jalousie. Heurtebise tente en vain de prévenir Orphée du grand risque couru par sa femme, mais Orphée ne l'écoute pas et reste dans la voiture à noter les phrases poétiques.
    Lorsqu'il se rend compte qu'Eurydice est morte, Orphée est sous le choc. Heurtebise lui propose alors de le suivre dans l'autre monde, à travers le miroir, pour retrouver sa femme. Orphée accepte, après avoir dit qu'il souhaite retrouver sa femme, et la Mort.
    Arrivé dans le monde souterrain, Orphée se retrouve au procès de la princesse : les autorités de l'autre monde lui reprochent d'avoir fait preuve d'initiative en tuant Eurydice. La mort d'Orphée reconnaît être tombée amoureuse d'Orphée. Heurtebise quant à lui, avoue être tombé amoureux d'Eurydice.
    Le verdict des juges tombe : Orphée et Eurydice peuvent retourner dans le monde des vivants, mais plus jamais Orphée ne pourra poser les yeux sur sa femme, sans quoi elle disparaîtra à tout jamais.
    De retour dans le monde des vivants, la vie d'Orphée et d'Eurydice devient un enfer, tant il est difficile d'éviter de se regarder. Eurydice a compris qu'Orphée est tombé amoureux de sa mort, et souhaite le délivrer en le forçant à la regarder, mais elle n'y arrive pas.
    C'est finalement par hasard, un jour où Eurydice vient rendre visite à Orphée dans la voiture d'Heurtebise, qu'Orphée la voit dans le rétroviseur : elle disparait instantanément. À ce moment-là, les amis du jeune poète décédé viennent attaquer la maison d'Orphée, car ils veulent savoir où a disparu leur jeune ami, après qu'on l'a vu monter en voiture avec la Princesse et Orphée. Lors de l'altercation, Orphée reçoit une balle perdue et meurt.
    À nouveau dans le monde souterrain, il retrouve la Princesse, à qui il jure un amour éternel. Cette dernière décide de se sacrifier, afin de rendre Orphée immortel : Heurtebise remonte le temps avec Orphée, et change le cours des événements. Orphée et Eurydice se retrouvent dans leur chambre, ayant oublié ce qu'ils ont vécu, et s'aimant comme au premier jour.

    Fiche technique

    Distribution

    Commentaires
    Le film est directement inspiré du mythe d'Orphée, transposé dans le monde contemporain. Cocteau, qui explique avoir voulu « mêler des mythes et les entrecroiser » (Cahiers du cinéma), y développe une riche symbolique : « Les miroirs sont les portes par lesquelles entre la mort. Regardez-vous toute votre vie dans un miroir et vous verrez la mort travailler sur vous »« La mort d'un poète doit savoir se sacrifier pour le rendre immortel ».
    Le film est aussi une adaptation de la pièce de théâtre de Cocteau Orphée créée en 1926.
    La Mort, personnage incarné par Maria Casarès, est accompagnée dans ses œuvres par deux motocyclistes, qui interviennent là où elle doit opérer. Ses ordres de mission lui sont transmis par des « messages personnels » du style de ceux utilisés sur Radio Londres pendant la guerre. Si elle garde son aura et son mystère dans le monde des vivants, elle n'est plus considérée dans l'au-delà que comme un agent de service, aux ordres de la bureaucratie céleste.

    Effets spéciaux

    Le film est riche d'effets spéciaux :
    • Séquences tournées à l'envers pour l'enfilage des gants, ainsi que pour la levée du corps de Jacques Cégeste
    • Miroirs « liquides » (en fait, des plans de mercure, d'où l'utilisation des gants, avec une caméra tournée sur le côté)
    • Paysages en négatif photographique lors du passage vers la zone administrative des défunts
    • Transparences lorsque Orphée est conduit dans cette zone par l'ange Heurtebise (lui-même hors transparence). Permettant à celui-ci de marcher immobile contre un vent violent qui n'existe pas pour Orphée, elle permet également de repasser rigoureusement la scène à l'envers (avec cette fois-ci Heurtebise de dos)
    • Plan tourné à la verticale d'un plateau au sol, lorsque Orphée et Heurtebise retournent pour la deuxième fois dans le monde des morts
    • Des miroirs qui se brisent à plusieurs reprises
    • Dans quelques séquences (notamment lorsque la princesse -- la Mort -- vient chercher Eurydice) où la caméra est censée se trouver face à un miroir, le spectateur peut se demander où celle-ci se cache ; en fait, le miroir n'en est pas un mais une scène réelle où des acteurs jouent à l'envers de ceux face à la vraie caméra; cela se remarque au moment où la princesse pousse les battants du miroir et baisse les bras : sa doublure est plus rapide que Maria Casarès (la princesse). Lorsqu'Orphée tend les mains gantées vers le miroir, les deux mains au premier plan sont celles d'une doublure.

    Autour du film

    • Le tournage s'est déroulé du 12 septembre au 16 novembre 1949 à Saint-Cyr-l'École, dans la vallée de Chevreuse, aux Lilas, place Stalingrad (actuelle place Ch.de Gaulle) pour la scène d'ouverture au café des poètes, et à Paris, notamment Place des Vosges lorsque Orphée cherche à rattraper la princesse qui apparaît et disparaît entre les arcades.
    • À noter, les apparitions des réalisateurs Jean-Pierre Melville en directeur de l'hôtel et Jean-Pierre Mocky en acolyte, assis à côté du chef de bande debout à la terrasse du bar.
    • En 1960, soit dix ans plus tard, Jean Cocteau s'est livré à une nouvelle interprétation du mythe, dans le film le Testament d'Orphée, où il ajoute des considérations sur l'interférence des médias et du monde de l'art. (W.fr.)
    • =============================================================================
    Orphée, 1959. Avec : Jean Marais (Orphée), François Périer (Heurtebise), María Casares (La Princesse/ La mort), Marie Déa (Eurydice), Henri Crémieux (L'éditeur), Juliette Gréco (Aglaonice), Roger Blin (Le poète), Edouard Dermithe (Jacques Cégeste). 1h52. Dans une ville idéale et sans nom où ce qui compte en littérature se réunit le soir au Café des Poètes. De ce lieu où souffle l'esprit, le célèbre poète Orphée voit arriver à bord d'une somptueuse voiture noire une femme étrange, belle et froide, intouchable princesse, qui paraît protéger un jeune homme appelé Cégeste. À l'issue d'une bagarre que Cégeste, ivre, a déclenchée, deux motocyclistes surgissent et écrasent ce rival d'Orphée. La princesse demande à celui-ci de servir de témoin et la Rolls se referme comme un piège sur Orphée. Le poète croit poursuivre un rêve qui s'accentue encore lorsque, dans une chambre lointaine, il retrouve les motocyclistes, messagers de la mort et qu'il les voit disparaître avec la princesse dans un miroir. À son réveil, Heurtebise le chauffeur de l'inquiétante voiture le ramène à son domicile où Eurydice, sa femme, tendre et aimante, l'attend, éperdue d'angoisse. Orphée bouleverse alors sa vie; il essaye de capter des messages qu'il croit énoncés par la princesse. Il poursuit ce fantôme qui s'échappe sans cesse. Mais les deux motocyclistes reparaissent et renversent Eurydice. Accablé, Orphée a recours à Heurtebise devenu son ami pour pénétrer dans le royaume de la Mort. Il va pouvoir ramener sa femme sur terre, à condition de ne plus la regarder en face. Il n'y parvient pas et le couple est à nouveau désuni. À son tour, Orphée succombe, tué par les admirateurs de Cégeste. Dans l'au-delà, un tribunal siège et rend justice. Oui, la princesse aime Orphée, oui Heurtebise aime Eurydice, mais tous deux consentent à se sacrifier pour que les deux objets de leur amour vivent.
    https://www.cineclubdecaen.com/materiel/ctfilms.htm
    ========================================================================

    Le testament d'Orphée

     
       
     
    1960
    Genre : Fantastique
    Avec : Jean Cocteau (Le poète), Jean Marais (OEdipe), Maria Casarès (La Princesse), Edouard Dermit (Cégeste), Henri Crémieux (Le savant), Yul Brynner (L'huissier), Jean-Pierre Léaud (Dargelos), Françoise Christophe (L'infirmière), Claudine Auger (Minerve), Charles Aznavour (Le curieux), Nicole Courcel (La mère maladroite), Alice Sapritch (La reine des gitans), Francine Weisweiller (L'élégante), Marie-Josèphe Yoyotte (Une gitane), Brigitte Morisan (Antigone), Michèle Comte (La petite fille), Alice Heyliger (Eurydice), Michèle Lemoig (L'amoureuse), Lucia Bosè (L'amie d'Orphée), François Périer (Heurtebise), Pablo Picasso (un ami d'Orphée). 1h20.
     
     
    Sur un tableau noir apparait petit à petit, un visage dessiné à la craie alors que off, Jean Cocteau déclare : "Le privilège du cinématographe, c'est qu'il permet à un grand nombre de personnes de rêver ensemble le même rêve et de montrer en outre, avec la rigueur du réalisme, les fantasmes de l'irréalité, bref c'est un admirable véhicule de poésie. Mon film n'est pas autre-chose qu'une séance de strip-tease consistant à ôter peu à peu mon corps et à montrer mon âme toute nue. Car il existe un considérable public de l'ombre, affamé de ce plus vrai que le vrai qui sera un jour le signe de notre époque. Voici le lègue d'un poète aux jeunesses successives qui l'ont toujours soutenu"
    Le poète en habit du XVIIIe apparait sur un plateau de théâtre et effraie un jeune garçon à son pupitre puis, plus tard une femme qui, épouvantée, laisse tomber le bébé qu'elle tenait dans ses bras. "Ce fut ma deuxième rencontre avec un personnage dont je venais d'embrouiller l'existence contre toute logique" dit le poète... qui croise, cette fois, une infirmière promenant sur un fauteuil roulant un vieux professeur rendu sourd par une chute dans l'enfance. Il meurt et laisse tomber une boite dont s'empare le poète, heureux de la tenir enfin.
    Le poète apparait une quatrième fois au professeur âgé cette fois d'une cinquantaine d'années qui se souvient avoir été effrayé par lui à treize ans. Il aimerait comprendre mais le poète lui dit qu'"il est certainement la seule personne au monde à ne pas chercher à comprendre et capable aussi de comprendre l'incompréhensible". Il est lui même perdu dans l'espace-temps, ici en 1959 alors qu'il vient de 1770, du temps du professeur Langevin. La boite qu'il remet au professeur est son invention future : elle contient des balles capables, pour ceux qu'elles atteignent, de déplier les plis du temps et ainsi de le supprimer.
    Frappé par une balle, tirée à sa demande par le professeur, le poète rebondit dans un no man's land intemporel où il retrouve ses propres créations : le jeune poète Cégeste, la Princesse toujours belle et inaccessible, le fidèle Heurtebise. Accusé, le poète se défend mal devant ceux qui le condamnent à la vie pour crime d'innocence. Portant en guise de talisman une fleur d'hibiscus, Cocteau reprend sa route et va explorer la " Zone Intermédiaire". Là, continuent de vivre ses divinités et ses symboles favoris. Ayant dépassé un camp de gitans, le poète arrive auprès de la déesse de la Sagesse, Minerve. Celle-ci perce le poète de sa lance et le fait ensevelir dans un tombeau. Il en sort avec les yeux de l'initié : il ignore alors le sphinx et ne s'attendrit pas en croisant Œdipe ensanglanté : il continue de cheminer dans la campagne où des motards l'interrogent et lui demandent un autographe. C'est alors que Cégeste le fait disparaître. Seuls, demeurent sur le chemin les papiers d'identité, bientôt transformés en fleurs d'hibiscus
     
    C'est en premier lieu le testament de Cocteau puisque, jouant lui-même son propre rôle, le poète se promène dans le film et à travers le temps. Le temps anéanti par un revolver, invention d'un savant dont le poète vient troubler la vieillesse, lui permet de juxtaposer ces propres créations à celles qu'il a toujours admirées provenant de la mythologie.

    https://www.cineclubdecaen.com/materiel/ctfilms.htm

    =================================================

    Niciun comentariu:

    Trimiteți un comentariu