joi, 16 ianuarie 2020

GRETA GARBO & INGRID BERGMAN

Fise de dictionar

Dictionnaire Larousse du cinéma



GARBO (Greta Lovisa Gustafsson, dite Greta)
actrice américaine d'origine suédoise (Stockholm 1905 - New York 1990).
Naturalisée américaine en 1951, elle est, avec Chaplin sans doute, la personnalité la plus universellement célèbre du cinéma. « Garbo » demeure l'archétype absolu de cet étonnant phénomène sociologique que fut la star, si exactement définie par André Malraux : une star est « une personne dont le visage exprime, symbolise, incarne un instinct collectif », « une femme capable de faire naître un grand nombre de scénarios convergents... comme les créateurs de mythes inventèrent l'un après l'autre les travaux d'Hercule ». Sa beauté fut légendaire (on vérifia sur ses traits le nombre d'or) et sa « mythologie », issue de ses films, alimentée tant par la publicité des studios, les rêves des admirateurs, les fables des journalistes, que par le soin farouche qu'elle mit à tenir secrète sa vie privée, fit d'elle aussi une figure de légende, un symbole vivant : « Sphinge du nord », « Divine », « Femme fantôme », « Mademoiselle Hamlet ». Son éloignement volontaire des écrans, à trente-six ans, en pleine lumière, a préservé jusqu'à nous l'aura magique de son personnage. Magie d'autant moins contestable que, trois fois sur quatre, elle transfigure des scénarios, et parfois des mises en scène, qui sans Garbo seraient au bord de l'inepte.
Troisième enfant d'une famille pauvre (le père est journalier, la mère coud pour les gens), Greta Gustafsson est orpheline à quatorze ans. Elle quitte l'école, se met au travail. D'abord assistante de barbiers-coiffeurs, elle est bientôt vendeuse au rayon des chapeaux de dames dans les grands magasins PUB de Stockholm. Promue « modèle », elle présente les chapeaux sur le catalogue de la maison puis intervient dans le film publicitaire que son patron a commandé à la firme Ragnar Ring. Encore un film publicitaire de Ring pour une Coopérative de consommateurs puis un petit rôle dans une comédie burlesque, Peter le vagabond (1922). Elle prépare alors le concours d'entrée à l'Académie royale d'art dramatique. Elle y est admise et, après deux semestres d'études sous la direction de Gustav Molander, Mauritz Stiller lui confie le rôle de la comtesse italienne Élisabeth Dohna dans la Légende de Gösta Berling(1924). Le cinéaste s'éprend d'elle. Il prophétise solennellement qu'elle deviendra une grande actrice internationale si elle lui obéit en tout, et, effectivement, il la modèlera comme Pygmalion sa Galathée. Fascinée, Greta Gustafsson rebaptisée Garbo lui abandonne son destin. Le film est un succès, spécialement en Allemagne, pour Garbo, superbe, qui révèle déjà cette mélancolie lointaine, ce romantisme distant qui la caractériseront toujours. À Berlin, Stiller négocie avec la Trianon la réalisation de l'Odalisque de Smolna qui doit être tourné sur le Bosphore. Malgré le voyage à Istanbul, le film ne se fait pas. Stiller, désargenté, endetté auprès de la Svensk Filmindustrie, « loue » sa vedette à Georg Wilhelm Pabst pour la Rue sans joie. Il lui fait travailler toutes ses scènes mais n'a pas accès au plateau. Pabst pose sur la beauté de Garbo comme un voile funèbre, donne à sa pureté menacée un air de somnambulisme. Pour effacer les effets du trac, d'une trop grande mobilité du visage qui en rendent la photographie difficile, Guido Seeber, l'opérateur, filme ses gros plans au ralenti, expédient technique qui ne va pas sans retentir sur le style futur de l'actrice. De passage à Berlin en 1925, Louis Mayer engage Stiller pour le compte de la MGM et aussi, sans conviction, seulement parce que ce dernier l'exige, Greta Garbo. À Hollywood, première déception : Garbo tourne son premier film sans Stiller, le Torrent (1926), mélodrame flamboyant adapté de Blasco Ibañez (mais, cette fois encore, Stiller la prépare et la dirige « clandestinement », hors du studio). Le film plaît et rapporte. La deuxième interprétation, la Tentatrice(1926), encore d'après Ibañez, répète presque le premier. La Metro commence à croire en l'étoile de Garbo, laquelle exige que le film soit confié à Stiller. Mais, au bout de dix jours difficiles, ce dernier, qui ne s'adapte pas aux méthodes d'Hollywood, est remplacé par Fred Niblo. C'est dans la Tentatrice que Garbo apparaît plus radieusement charnelle qu'elle ne le sera jamais. La Metro semble avoir très tôt arrêté sa politique vis-à-vis de sa vedette. D'abord l'exotisme, et, puisqu'elle vient du Nord, on l'affrontera, comme Stiller déjà dans la Légende, au charme latin. Elle est blonde et espagnole dans le Torrent. Brune et parisienne dans la Tentatrice, elle y torture les cœurs dans un ranch argentin. Ensuite, elle sera, chronologiquement, russe dans une Anna Karenine actualisée (la révolution soviétique n'a pas eu lieu !), comtesse hongroise (la Chair et le Diable), espionne russe (la Belle Ténébreuse), parisienne encore (la Femme divine) puis lyonnaise (le Baiser), américaine pour finir. Cet exotisme s'avère un parfait révélateur de la personnalité et des moyens de l'actrice. Et, comme pour s'assurer qu'aucune facette de son talent ne sera oubliée, la MGM diversifie ses metteurs en scène : 24 films, quinze réalisateurs différents. Privilégié, Clarence Brown la dirigera sept fois. Rentré en Suède malade et aigri, Stiller meurt en novembre 1928, laissant Garbo désemparée. Elle s'enferme dans l'anonymat et la solitude. La Metro redoute que le sonore ne soit fatal à l'actrice, star du muet. Elle met les bouchées doubles : quatre films en 1929. Mais Anna Christie (1930) impose aussi « la voix de contralto profond » de Garbo. Le réalisme poétique du film ne contredit pas le mythe, il le nourrit de pouvoirs nouveaux. La légende peut flamber de plus belle. Une féconde compétition commence bientôt entre la MGM et la Paramount, Greta Garbo et Marlene Dietrich, Gilbert Adrian et Travis Banton, leurs costumiers respectifs. Entre la Courtisane (1931) et Blonde Vénus (J. von Sternberg, 1932), Mata-Hari(1931) et X 27 (Von Sternberg, id.), l'Inspiratrice (1931) et Cantique d'amour (R. Mamoulian, 1933), Romance(1930) et la Femme et le Pantin (Von Sternberg, 1935), la Reine Christine (1933) et l'Impératrice rouge (Von Sternberg, 1934), le Voile des illusions (1934) et le Jardin d'Allah (R. Boleslawsky, 1936) s'engage un passionnant jeu d'échos, de correspondances et de symétries. Dans ses premiers rôles américains (muets), Garbo incarne une « mauvaise femme », vamp que le destin châtie à la fin, encore que, dès la Chair et le Diable, la fatalité de l'amour lui soit une circonstance atténuante. Aussi bien les studios, hésitants, tournent-ils deux fins, une tragique et une heureuse, pour la Tentatrice et Anna Karenine. Puis c'est de l'égoïsme masculin et du puritanisme dominant que Garbo devient la victime trop aimante, amoureuse perdue par l'amour. De là, la dimension authentiquement féministe de ses films (qui s'annonce parfois dès le titre, tel A Woman of Affairs). Pour finir, et c'est la plus haute période, son impossibilité d'être aimée se révèle impossibilité de vivre, nostalgie de l'absolu, une sorte d'exil au sein de la condition humaine. À partir de 1939, le phénomène parareligieux du « divisme » décline. Bientôt la guerre privera Hollywood du marché européen sur lequel les films de Garbo font l'essentiel de leurs recettes. L'« Étrangère » doit être convertie en Américaine, l'étoile inaccessible ramenée sur la terre commune. Ernst Lubitsch trouve en elle une merveilleuse actrice comique pour Ninotchka, comédie ouvertement antisoviétique, pleine de sel. « Garbo rit », affiche la publicité. Ce n'était pas si nouveau mais cette fois elle fait rire, désinvolte, élégante et suprêmement digne. Deux années encore, et son « humanisation » est accomplie. Dans la Femme aux deux visages, dont l'humour s'essouffle vite, elle incarne « la femme américaine type », gaie, sportive, conquérante épanouie. On l'y voit en costumes succincts et dessous transparents. Le mythe agonise : pour ramener à elle son mari, l'ex-star doit se dédoubler en sa sœur jumelle plus séduisante qu'elle ! Garbo se plie mal à l'entreprise, persuadée qu'il s'agit d'« un complot pour la couler ». Adrian (son costumier habituel), révolté, quitte la MGM. Le film n'a guère de succès ; il soulève en revanche l'indignation de la National Legion of Decency, qui l'accuse d'immoralité. Garbo décide d'abandonner l'écran, « jusqu'à la fin de la guerre », disent certains. Mais elle n'y reviendra plus, scellant ainsi sa légende dans la jeunesse et la beauté.
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BERGMAN (Ingrid)

actrice suédoise (Stockholm 1915 -Londres 1982).
Ingrid Bergman débute à dix-sept ans au Théâtre royal de Stockholm, où elle décroche rapidement des rôles de premier plan. Prise sous contrat par la Svenskfilmindustri en 1933, elle fait sa première apparition à l'écran dans ‘ le Comte de Munkbro ’ et s'impose comme vedette dès son cinquième film, ‘ Du côté du soleil ’. Elle cultive les genres les plus divers, avec une préférence marquée pour la comédie sentimentale et le mélodrame, qui exaltent son aura de jeune première fraîche et spontanée. Dès 1935, elle est considérée comme une des découvertes les plus prometteuses du cinéma suédois et mène l'essentiel de sa première carrière sous l'égide de Gustav Molander, qui la dirige dans le Visage d'une femme et Intermezzo.
Alerté sur sa réputation, David O. Selznick l'appelle à Hollywood en 1939, pour lui faire tourner, aux côtés de Leslie Howard, un fidèle remake de ce dernier film. Pygmalion ambitieux, éminent découvreur d'actrices, il mise avec intelligence sur son image établie : naturel, probité, pureté, énergie. L'essai s'avère concluant. Ingrid Bergman s'établit à Hollywood, où sa carrière se poursuivra durant six ans, modelée de façon directe ou occulte par Selznick, et largement influencée par le curieux mélange de romantisme et de puritanisme propre au producteur d'Autant en emporte le vent. Ingrid Bergman s'insurge cependant très tôt contre les goûts et les exigences de son mentor. Elle réclame des rôles plus âpres, dont le premier est celui d'Ivy, la barmaid de Docteur Jekyll et Mr. Hyde (1941). Elle alterne dès lors systématiquement les rôles pervers et vertueux, passant de l'Intrigante de Saratoga aux Cloches de Sainte-Marie, de la Maison du Dr Edwardes aux Enchaînés,d'Arc de triomphe à Jeanne d'Arc. Elle révèle son côté noir dans la Proie du mort, Docteur Jekyll et Mr. Hyde, Arc de triomphe et les Amants du Capricorne, qui tissent autour d'elle des univers piégés, en font la victime de longs cauchemars, une hédoniste apathique, vouée à la déchéance.
À l'inverse, Pour qui sonne le glas, la Maison du DrEdwardes et les Cloches de Sainte-Marie éclairent le pôle positif du personnage bergmanien, en célèbrent l'idéalisme et le caractère solaire, qui séduisait Selznick. (Notons ici la passion de Bergman pour Jeanne d'Arc, figure clé qu'elle incarnera deux fois à la scène et autant à l'écran.)
Refusant le partage entre la noirceur gothique et un angélisme sans nuance, Casablanca et les Enchaînésassument avec une subtilité plus européennel'indécision morale du personnage bergmanien. L'héroïne est ici écartelée entre deux antagonistes masculins, déracinée, jetée dans un contexte cosmopolite trouble. Elle est le jouet de forces qui la dépassent, la protagoniste ambivalente de drames historiques, où l'égoïsme et la raison politique ne sont jamais clairement distincts, où sacrifice ne signifie plus nécessairement rédemption.
À la fin des années 40, Ingrid Bergman est l'actrice européenne la plus populaire d'Hollywood. Moins mythique que ses rivales immédiates, Garbo et Dietrich, sa malléabilité, son goût de la composition, un contact suivi avec le théâtre (elle remporte un Tony pour Joan of Lorraine) lui ont permis d'acquérir une indépendance considérable.
La période Rossellini s'ouvre en 1949 sur un « scandale » retentissant, dérisoire, qui révèle les liens affectifs entre Ingrid Bergman et le public américain. Jetée de force dans une nouvelle carrière, l'actrice va s'essayer avec le réalisateur à explorer des lignes narratives plus ouvertes. Pourtant, les films de cette période (dont trois relatent, curieusement, la désagrégation d'un couple) constituent moins une réfutation de la mythologie hollywoodienne d'Ingrid Bergman qu'une dénaturation de celle-ci. Tous exploitent, en effet, son récent passé cinématographique : la tentation de la sainteté, dansEurope 51, renoue avec l'inspiration de Jeanne d'Arc,l'enfer conjugal de Stromboli et la Peur avec les épreuves de Hantise et des Amants du Capricorne.Mais le jeu de l'actrice, toujours très construit, s'accommode mal des méthodes d'un réalisateur en quête d'un incertain compromis entre naturalisme et drame bourgeois. Il se dessèche, trahit une tension, une tendance inédite à l'hystérie.
Au terme de cette parenthèse de six ans, Ingrid Bergman fait son retour avec Anastasia, un véhicule fait sur mesure pour exploiter toutes les facettes de son talent. Les films qui suivent n'auront ni le lyrisme, ni la noirceur, ni la fantaisie de années 40 (dont l'Intrigante de Saratoga offre un bizarre et réjouissant cocktail). Bergman rattrape le temps perdu, l'actrice cède la place à la star internationale. Dans son jeu, elle souligne volontiers le trait, et sera désormais presque toujours trop bonne (l'Auberge du sixième bonheur), trop mondaine et malheureuse (Aimez-vous Brahms ?) ou trop piquante (Indiscret, Elena et les hommes). A Walk in the Spring Rain et Fleur de cactus s'efforceront tardivement de la faire descendre de son piédestal, où Vincente Minnelli la fera remonter avec Nina, hommage nostalgique à l'âge d'or hollywoodien qui essuiera un total échec commercial.
En 1978, Ingrid Bergman, retournant en Suède onze ans après le tournage de Stimulantia, trouve enfin avec Sonate d'automne son meilleur rôle depuis la fin de la période Selznick. S'exposant avec un rare courage au regard scrutateur d'Ingmar Bergman, elle y dessinera avec sa complicité un personnage riche de nuances et d'ambiguïtés, sans doute l'une des créations les plus contrôlées et les plus émouvantes de sa carrière. Elle a également fait quelques prestations remarquées à la télévision, dont l'interprétation du rôle de Golda Meir dans le film homonyme de Alan Gibson (1981).

Films  :

‘ le Comte de Munkbro ’ (Munkbrogreven, Edvin Adolphson et S. Vallen, 1935) ; ’les Récifs‘ (Bränningar,Ivar Johansson, id.) ; Swedenhielms (G. Molander, id.) ; ’la Nuit de la Saint-Jean‘ / Amour défendu (Valborgsmässoafton, G. Edgren, id.) ;’ Du côté du soleil ‘ (På Solsidan, Molander, 1936) ; Intermezzo (id., id.) ; Dollar (id., 1938) ; le Visage d'une femme (En Kvinnas ansikte, id., id.) ; les Quatre Compagnes (Die Vier Gesellen, C. Froehlich, id.),’ Une seule nuit ‘ (En enda natt, Molander, 1939) ; la Rançon du bonheur (Intermezzo : A Love Story, G. Ratoff, id.) ; Quand la chair est faible (Juninatten, Per Lindberg, 1940) ; la Famille Stoddard (Adam Had Four Sons, Ratoff, 1941) ; la Proie du mort (Rage in Heaven, W. S. Van Dyke, id.) ; Docteur Jekyll et Mr. Hyde (V. Fleming, id.) ; Casablanca (M. Curtiz, 1943) ; Pour qui sonne le glas(S. Wood, id.) ; Hantise (G. Cukor, 1944) ; les Cloches de Sainte-Marie (Leo McCarey, 1945) ; Swedes in America (I. Lerner, DOCid.) ; la Maison du Dr Edwardes (A. Hitchcock, id.) ; l'Intrigante de Saratoga(S. Wood, 1945 [ 1943]) ; les Enchaînés (Hitchcock, 1946) ; Arc de triomphe (L. Milestone, 1948) ; Jeanne d'Arc (V. Fleming, id.) ; les Amants du Capricorne(Hitchcock, 1949) ; Stromboli (R. Rossellini, 1950) ; Europe 51 (id., 1952) ; Nous les femmes (id.,4e épisode, 1953) ; Voyage en Italie (id., 1954) ; Jeanne au bûcher (id., id.) ; la Peur (id., id.) ; Elena et les hommes (J. Renoir, 1956) ; Anastasia (A. Litvak, id.) ; Indiscret (S. Donen, 1958) ; l'Auberge du sixième bonheur (Inn of the Sixth Happiness, M. Robson, id.) ; Aimez-vous Brahms ? (Litvak, 1961) ; la Rancune(B. Wicki, 1964) ; la Rolls-Royce jaune (A. Asquith, id.) ; Stimulantia (épisode : ’le Collier‘, Molander, 1967) ; A Walk in the Spring Rain, G. Green, 1970) ; Fleur de cactus (Cactus Flower, G. Saks, id.) ; From the Mixed-up Files of Mrs. Basil E. Frankweiler (F. Cook, 1973) ; le Crime de l'Orient-Express (S. Lumet, 1974) ; Nina(V. Minnelli, 1976) ; Sonate d'automne(ingmar Bergman 1978).
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