joi, 1 octombrie 2020

TO HAVE AND TO HAVE NOT / HAWKS / 1944

 

L'HISTOIRE

Fort de France sous la tutelle du Gouvernement de Vichy durant l’été 1940. Harry Morgan est un aventurier américain qui gagne sa vie en louant son bateau pour des parties de pêche à l’espadon. Bien que la cause des résistants français de Martinique lui soit sympathique, Morgan refuse d’être mêlé de quelque façon à leur lutte clandestine. Aussi leur refuse-t-il de mettre son si précieux bateau à leur disposition. Mais lorsque son dernier client, Johnson, est abattu dans une rafle avant d’avoir pu payer sa dette, Morgan, désormais sans le sou, se trouve contraint de déroger à ses principes...

ANALYSE ET CRITIQUE

 

Même si Only angels have wings reste probablement le plus brillant de tous les Hawks majeurs, il n’est pas interdit de penser que To have and have not est, quant à lui, le titre le plus représentatif des obsessions du grand cinéaste, et partant, le plus parfait. Cette perfection est celle de l’épure. A y regarder de plus près, To have and have not n’offre en effet ni plus ni moins que le squelette (c’est d’ailleurs en terme de durée l’un des plus brefs et des plus denses de ses films essentiels) des œuvres emblématiques passées (Only angels have wings, donc) ou à venir (Red River, The Big Sky, Rio Bravo, Hatari ! etc.). En quelque sorte, To have and have not, c’est un peu Only angels have wings dépouillé de toute aspiration au climax purement dramatique. C’est aussi une matrice à partir de laquelle les autres "films de groupe" ne tisseront plus que de subtiles variations, quels que soient l’environnement et le contexte de leurs intrigues. Enfin, c’est peut-être à cette occasion que Hawks s’est le plus rapproché de ce vers quoi il a toujours tendu, à savoir établir une distance minimale entre l’image et la personnalité de ses interprètes et celles des personnages qu’ils doivent incarner à l’écran. La création par le cinéaste du "mythe" Bacall participe, et nous y reviendrons, de cette approche. Pour toutes ces raisons, nous pourrions presque dire que pour juger du degré d’affinité d’un spectateur pour le cinéma du "Renard Argenté" il suffirait de lui projeter To have and have not.

 

Pourtant la genèse du film ne le prédisposait d’aucune façon à atteindre ce statut filmographique si particulier. Dans les entretiens livrés à Joseph Mc Bride (in Hawks par Hawks) le cinéaste revient sur les conditions rocambolesques dans lesquelles il aurait obtenu de son ami Ernest Hemingway les droits d’adaptation de son roman En avoir... ou pas. Hawks souhaitait convaincre le romancier d’écrire pour le cinéma, mais ce dernier s’y refusait obstinément. A défaut de pouvoir s’attacher ses talents de scénariste, Hawks se serait donc résigné à acquérir les droits cinématographiques d’un de ses romans. Il aurait obtenu ceux d’En avoir... ou pas après avoir prétendu pouvoir tirer un bon film du plus mauvais des écrits d’Hemingway à cette date. Il est probable que ces propos relèvent plus de la légende que de la réalité des faits, puisque selon d’autres sources ce serait Hemingway lui-même qui aurait défié son compère de chasse et de pêche de pouvoir transformer celui qu’il jugeait le plus mauvais de ses romans en succès du grand écran. Quoi qu’il en soit, il ne reste rien du roman d’aventures d’Hemingway après le traitement que lui font subir Hawks et ses deux scénaristes successifs, Jules Furthman et William Faulkner. Et les admirateurs intégristes de l’œuvre du "bûcheron" de l’Illinois feront mieux de s’orienter vers la version ultérieure de Michael Curtiz (The Breaking Point), bien qu’encore très infidèle, voire peut-être vers celle de Don Siegel (The Gun Runners) quand bien même jugée exécrable par la plupart de ceux qui ont pu la découvrir.

 

C’est Furthman, le mythique scénariste de Josef von Sternberg et collaborateur de Hawks, déjà, sur Come and get it et Only angels have wings, qui s’attelle aux premières ébauches du scénario, à partir de l’orientation imaginée conjointement par les deux compères. Ces premiers drafts restent encore très proches du canevas de l’original littéraire, bien que d’emblée Harry Morgan perde son handicap de manchot ("Je ne sais pas comment mettre en scène un manchot" expliquera le cinéaste qui s’était déjà confronté au problème sur Tiger Shark avec Edward G. Robinson) : celui d’un trafiquant de rhum entre Cuba et la Floride, entraîné presque à son corps défendant dans une action menée par des révolutionnaires cubains pilleurs de banque, et qui connaîtra un sort funeste. Mais la description, entre actes de corruption et violences, du régime cubain alors allié des Etats-Unis, n’a pas le loisir de plaire à l’administration nationale qui menace de refuser de délivrer un visa d’exploitation. Jack Warner enjoint donc Hawks à revoir sa copie.

Le cinéaste a alors l’idée de délocaliser l’intrigue en 1940 sur l’île voisine de Martinique, à l’époque bien évidemment placée sous le joug du gouvernement vichyssois : l’occasion de renouer avec la mythologie fraîchement établie de Bogey, celle de l’Américain neutre et quelque peu désabusé s’engageant pourtant peu à peu dans le combat des forces vives pour un monde libre et meilleur ; son emploi d’Across the Pacific de John Huston (1942), de Passage to Marseilles de Michael Curtiz (1944) et bien entendu un succédané du déjà mythique Richard Blaine de l’éternel Casablanca (Curtiz – 1942). C’est le grand romancier William Faulkner, encore relativement méconnu à cette date sur son sol natal, et ce même si Hawks avait déjà fortement contribué à le pousser un peu plus sous la lumière des spotlights en lui permettant, presque dix ans plus tôt, d’adapter pour lui sa nouvelle Chacun son tour (Today we live avec Joan Crawford et Gary Cooper), qui est chargé de jouer les script doctors. Il avait déjà tenu le même rôle sur le film précédent de Hawks, Airforce, mais sans être crédité à l’écran.

 

Sous sa plume, ce travail d’écriture se poursuit alors même que le tournage des prises de vues réelles est amorcé. Là encore l’analogie avec Casablanca est frappante, si ce n'est que dans le cas présent les grandes lignes du scénario sont quant à elles clairement couchées sur le papier et restent immuables. Les variations apportées ne nourrissent que les digressions typiquement hawksiennes. Mais, avouons-le, bien malin qui pourrait, face à un générique muet, identifier l’origine littéraire de cette œuvre si composite, à tel point d’ailleurs, que s’il avouait mépriser quelque peu son roman, qu’il n’aurait écrit "que pour l’argent", Hemingway reniera dans l’ensemble cette adaptation et lui préférera ses remakes officieux. L’œuvre est composite, oui, car elle se nourrit sans cesse des influences les plus diverses, à commencer par celle de Hawks bien entendu : sous son empreinte, le récit abandonne le ton âpre et fataliste du roman centré sur un aventurier individualiste et quelque peu névrosé pour favoriser l’évocation solaire et détendue des liens unissant quelques amis aux backgrounds très disparates mais partageant malgré tout la même conception de la vie.

 

Cette conception ne repose sur aucun dogme, aucune règle ostensiblement affichée. Tout semble à priori opposer le "mercenaire" Morgan et le patriote impliqué Frenchy (Dalio). Pourtant, et malgré les refus réitérés de ce mauvais client de son établissement (son ardoise y est considérable) de prendre part à sa cause, l’hôtelier français manifestera toujours plus de respect à l’Américain qu’à ses collègues résistants, sentencieux et pusillanimes : de beaux parleurs aux intentions louables, des idéalistes, mais de piètres combattants. En quelques mots, ce ne sont pas des professionnels et ils n’ont pas droit de ce fait au respect absolu du cinéaste, pas plus qu’à celui de ces personnages qu’il affectionne tant : ceux qui s’expriment – et se définissent - dans l’action quand bien même ils pourraient afficher un nihilisme apparent ; ceux, surtout, chez qui les notions de fidélité, de loyauté et de transparence sont comme chevillées au corps. A certains égards d’ailleurs, le personnage du policier collaborateur Renard (inoubliable prestation toute en suavité retorse du volumineux Dan Seymour dans le rôle de sa vie) témoigne d’un sens de la dérision et d’un détachement de façade face à la gravité des événements qui le rendraient - presque - plus attachant que ses adversaires du courant de la France libre, Beauclerc et consorts. Presque, bien sûr, car il est toutefois du mauvais côté de la barrière et, lorsque viendra l’heure de tomber les masques, le portrait qu’en dressera le cinéaste sera sans concession : celui d’un oppresseur qui n’hésite pas à s’attaquer aux plus faibles (il fait gifler les jeunes femmes et "torturer" les vieillards ivrognes) pour faire triompher ses desseins. Ce ne sont pas là les méthodes d’un combattant digne de respect et son comportement amènera Morgan à se départir de sa neutralité. En quelque sorte, le personnage de Bogart fait ici écho aux Etats-Unis qui se décident à plonger dans le conflit lorsque les forces de l’Axe s’en prennent à l’intégrité des leurs (Pearl Harbour).

 

C’est au nom de ce même amateurisme - et de son incapacité à appréhender et accepter les liens indéfectibles qui unissent Morgan et son vieux protégé Eddie ("he thinks HE’s looking after me") - qu’est d’ailleurs d’emblée condamné Johnson, le client de Morgan interprété par Walter Sande ; plus en tout cas que pour ses velléités d’escroquerie percées à jour par le petit délit que commet à son encontre la nouvelle venue Marie (Lauren Bacall). Son amateurisme et sa maladresse semblent s’appliquer à une activité bien dérisoire, puisque la pêche à l’espadon n’est en définitive pour lui qu’un passe-temps de touriste. Mais c’est oublier que, dans l’esprit du cinéaste, la pêche comme la chasse relèvent d’un véritable art de vivre. En cela Hawks est le proche cousin d’Hemingway. Et l’arrogance comme le manque d’humour du personnage ne lui laissent donc aucune circonstances atténuantes : ce sera un tricheur et un lâche qui n’aura pas le courage de défendre ses opinions anti-vichyssoises face à un délateur empressé. Et de fait, lorsque le personnage tombera hors champs sous les balles perdues d’une rafale de mitraillette, sa mort sera constatée avec un détachement qui confine au dédain, voire au mépris. Le cinéaste et son scénariste Furthman, par le biais de leur alter ego Bogart, témoigneront même d’une pointe de cynisme lorsque le malicieux pianiste Cricket (Hoagy Carmichael et son immuable allumette au bec), qui se laissait aller à un tant soi peu de compassion en soulignant l’incident tragique d’une petite mélodie aux relents funéraires, se verra immédiatement rappelé à plus de modération par un Morgan soucieux de faire les poches du défunt afin de récupérer un pourcentage dérisoire de la créance qu’il détenait auprès de lui.

 

Même s’il y a d’autres morts violentes dans Le port de l’angoisse, elles restent particulièrement peu nombreuses pour un film de ce type. Elles sont au nombre de quatre si mes décomptes sont exacts, et deux d’entre elles interviennent intégralement hors champs. Il y a d’ailleurs tout simplement très peu d’action aussi : une fugace séquence de rafle qui permet à Hawks de revisiter quelques instants le style de caméra heurté de son célèbre Scarface et une séquence de sortie en mer qui marque la seule incursion du film dans une quelconque quête du suspense. L’une et l’autre de ces deux séquences sont forcément nocturnes, la nuit permettant à l’action, selon Hawks, de revêtir un supplément d’expressivité dramatique. Pour l’essentiel, le récit organise ses méandres en allées et venues, en confrontations à deux ou trois personnages, entre la chambre de l’un des protagonistes, le bar et la cave de l’hôtel ; aventures oui, mais aventures en chambre. Amateurs de grandes envolées exaltées, passez votre chemin !

Autant dire que peu de titres français se sont avérés plus mensongers que celui-ci ; Hawks et ses scénaristes semblent se moquer comme d’une guigne de tous les éléments constitutifs du cinéma de genre : le danger y est non pas ignoré mais méprisé du seul fait que chacun des personnages principaux n’est intéressé que par la jouissance du moment présent. Dans Only angels have wings, Hawks et Furthman se permettaient encore de faire ressurgir les fantômes du passé pour les confronter aux actes et décisions du présent : le poids du passé dans l’antagonisme entre le Kid et McPherson, le retour de l’ancienne passion amoureuse (Rita Hayworth), etc. Rien de tel dans To Have and Have not. Mary interrogera Morgan exactement de la même façon que Bonnie (Jean Arthur) questionnait Geoff (Cary Grant) afin de comprendre quelle désillusion amoureuse avait bien pu le rendre aussi méfiant à l’encontre des femmes, et pour tout dire, aussi misogyne. Mais ici son interrogation n’appellera aucune réponse, aucune justification. Ce n’est qu’une interpellation qui ne tend à participer que de la fronde du personnage et de son insolence.

 

S’il fallait qualifier To have and have not, ce serait sans doute "d’éloge triomphant de la décontraction". Cette décontraction heureuse est partout, à commencer par l’ambiance, véhiculée avec un bonheur rare par les lyrics veloutés concoctés par l’ineffable Hoagy. Dans Casablanca, les mélodies de Dooley Wilson contribuaient surtout à magnifier l’émotion romantique et nostalgique, voire à titiller la fibre patriotique. Foin d’une telle recherche, ici. Au contraire, lorsque Carmichael se charge lui-même de l’expression vocale de ses compositions, c’est pour transcender une certaine conception du dépaysement salvateur et un élan vers le partage complice du bonheur, rejoignant en cela l’esprit des intermèdes musicaux de Only angels have wings (Chiquita ! par Maciste et The Peanuts Vendor par Jean Arthur et Cary Grant) ou plus tard de Rio Bravo (My pony, my rifle and me par Dean Martin, Ricky Nelson et Walter Brennan). Et lorsqu’il laisse l’avant scène au timbre plus rauque de Miss Bacall pour le divin How little we know, c’est pour permettre à cette dernière de clamer son épanouissement de femme amoureuse ; et la joie de vivre, alors, d’éclairer à son tour, comme par magie, le regard habituellement si ténébreux d’un Bogey sur un nuage.

 

Les rapports entre les personnages - entre ceux qui s’estiment s’entend - sont empreints de cette même décontraction, caractéristique d’une sérénité, d’une paix intérieure absolue ; celle des êtres qui n’ont rien à cacher et, transparents à l’endroit de leurs défauts tout autant que de leurs qualités, se livrent tout entier à la première rencontre. Cette décontraction ne caractérise pas le comportement du couple de résistants Bursac (Dolores Moran et Walter Molnar), trop soucieux du jugement porté par le partenaire. Elle caractérise par contre le personnage de Lauren Bacall comme jamais elle n’a caractérisé aucun personnage féminin de l’univers hawksien.

"Anybody got a match ?"

C’est sur ces quatre mots que Lauren Bacall fait son entrée dans le Gotha cinématographique hollywoodien. Adossée à l’encadrement de la porte de chambre de Bogart, le menton baissé mais le regard, frondeur et aguicheur, levé vers son futur époux, elle fait craquer son allumette. Immédiatement, Bacall devient "The Look". Une preuve de plus que les mythes tiennent à peu de chose, car la jeune femme, alors à son premier jour de tournage, n’a adopté cette attitude que parce que c’était la seule qui lui permette de masquer son incontrôlable émotion et de maîtriser ses tremblements.

 

Betty Bacall est la création de Hawks, qui l’avait remarquée en couverture d’Harper’s Bazar, et attirée de New York, où elle n’avait tenu que quelques petits emplois on et off Broadway, vers la capitale du cinéma. Hawks restait sur une désillusion avec la prestation offerte par Jean Arthur (il est le seul !), plus colorée et ouvertement romantique, dans Only angels have wings. Il s’est donc mis en tête de créer de toute pièce une star féminine qui corresponde au plus près à son idéal féminin, quelque part entre Frances Farmer (la vedette au destin tragique immortalisée à l’écran par Jessica Lange) et la belle Slim, épousée en 1941 : une femme de tête, intelligente et déterminée, dotée de répondant face à n’importe quel homme et pourtant parée de tous les atours de la féminité. C’est ainsi qu’il la dirige dans son test screen après de longs mois de modelage attentionné : la scène écrite par Furthman fonctionne si bien qu’elle sera intégrée au métrage pour s’imposer comme l’un des moments les plus significatifs de toute l’histoire du cinéma : Slim conquiert Steve (réminiscences du couple Hawks qui aimait à s’interpeller ainsi) et l’embrasse. Elle réitère, comme toujours chez Hawks, pour se faire une idée plus précise. La séquence se clôt sur une réplique mythique, d’une essence purement hawksienne.

 

"You know you don’t have to act with me.
You don’t have to say anything and you don’t have to do anything.
Not a thing...
Or maybe just whistle.
You know how to whistle, don’t you Steve ?
You just put your lips together and blow."


Répétée face à Charles Drake pour le bout d’essai, la séquence était forcément hawksienne. Mais à l’écran, face à Bogart, elle s’enrichit d’une autre dimension. C’est bien de la naissance d’un couple d’une alchimie prodigieuse dont nous sommes les témoins. Petit à petit Galatée échappe à son Pygmalion. Les dialogues et les relations entre les deux personnages à l’écran ne se nourrissent plus exclusivement des perles imaginées par les auteurs mais aussi de la complicité naissante entre le géant d’Hollywood et la petite nouvelle de 19 ans. Ainsi de ce geste attentionné de Bogey soulevant délicatement le menton de la troublante Betty, en amont de la séquence précédemment décrite, et qui fait écho aux circonstances dans lesquelles le couple venait de s’unir.

 

L’alchimie est telle que bientôt le spectateur ne sait plus si le couple joue la comédie ou s’il ne fait qu’apparaître à l’écran. D’autres variations seront tissées ultérieurement par des cinéastes tels que Delmer Daves ou John Huston qui apporteront un début de réponse. Mais peu importe, c’est aussi là que s’inscrit le mythe merveilleux de To Have and have not. Le bonheur du couple est si palpable qu’il rejaillit à l’écran et contamine le spectateur. Et lorsque à la fin la belle Betty, roulant des hanches, et sa conquête de Bogey s’éloignent à l’écran vers de dangereuses aventures, suivis comme leur ombre par un Walter Brennan plus "hors d’usage" que jamais mais claudiquant et sautillant de joie de vivre, c’est une véritable parenthèse enchantée qui se referme.

- Hey Slim, are you still happy ?
- What do you think ?

======================================

Le port de l'angoisse

 
  
 
1944

Genre : Film noir

(To have and have not). D'après le roman d'Ernest Hemingway. Avec : Humphrey Bogart (Harry Morgan) Lauren Bacall (Marie Browning) Walter Brennan (Eddie) Dolores Moran (Hélène de Bursac) Hoagy Carmichael (Cricket) Walter Molnar (Paul de Bursac) Sheldon Leonard (Lieutenant Coyo). 1h40.
 

 

Fort-de-France (la Martinique) été 1940. Harry Morgan, propriétaire d'un yacht, gagne sa vie en emmenant à la pêche de riches touristes. Alors qu'il raccompagne à son hôtel un " gros " client, un Américain, Johnson, Morgan est contacté par Gérard, patron de l'hôtel où il loge et gaulliste de cœur, Gérard lui demande de l'aider à faire entrer clandestinement dans l'île un chef de la Résistance. Morgan, qui regarde avec une certaine indifférence la lutte entre la sÛreté nationale de Vichy et les partisans de la France libre, refuse.

 Il fait la connaissance de Marie, une jeune Américaine. Alors que Johnson s'apprête à lui signer son chèque, il est tué par une balle perdue, destinée à un résistant. Morgan n'a plus d'argent. Pour payer son billet d'avion à Marie (ils sont aussitôt tombés amoureux l'un de l'autre) Harry accepte la proposition de Gérard. Avec Eddie, son second, il part pour l'île du Diable où l'attendent Paul et Hélène de Brusac. Une vedette de la police survient et Brusac est blessé. Alors qu'il regagne l'hôtel de Gérard, Harry aperçoit Marie qui chante au bar : elle l'a attendu ! Dans la cave de l'hôtel, Harry extrait la balle de l'épaule de Brusac. La police vichyssoise enquête : l'inspecteur Renard soupçonne Harry. Mais celui-ci parviendra à quitter Fort-de-France avec Marie et Eddie !

 

Comme le remarque Jacques Lourcelles, Le port de l'angoisse est une sorte de remake de Casablanca où Humphrey Bogart s'engage dans une action qu'au départ il dédaignait ou traitait à la légère. Mais dit-il "à l'inverse de Casablanca, les personnages ne songent guère au passé, et l'avenir les tourmente peu. Ils vivent au présent et y évoluent à l'aise. Hawks est dans son classicisme, le cinéaste du présent et, par extension, le cinéaste du bonheur (...) Les personnages coulent, sans se prendre au sérieux, leur envie d'action et leur goût du bonheur. Pas plus qu'ils ne songent à composer sur le plan moral, à accepter tel ou tel compromis, les acteurs qui les incarnent n'ont à se soucier de la composition. Hawks est à la recherche de la dimension minimale entre ses personnages et ses interprètes, au moins en ce qui concerne leur caractère, et il l'a trouvée ici au-delà de toutes ses espérances. L'ironie l'insolence tranquille de Laureen Bacall faisaient d'elle dès l'origine un personnage hawksien à part entière et Hawks a rassemblé autour d'elle, comme dans tant de ses films, un groupe de personnages qui se comprennent, s'estiment, se ressemblent et font de cette communauté de vues et de caractères la base de leur action."

Jacques Lourcelles rappelle que le film et né d'une blague et d'un défi. Hawks avait assuré à Hemingway qu'il pourrait tirer un bon film même de sa plus mauvaise histoire. Hemingway proposa son roman To have and have not.

Le film fut refait deux fois, la première par Michael Curtiz avec Trafic en haute mer (1950) puis par don Siegel avec The gun runners (1958).

Source : Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma

=============================================

Le Port de l'angoisse

Le Port de l'angoisse
Description de cette image, également commentée ci-après

Titre originalTo Have and Have Not
RéalisationHoward Hawks
ScénarioJules Furthman
William Faulkner
Ernest Hemingway (roman)
Acteurs principaux

Humphrey Bogart
Lauren Bacall
Walter Brennan

Sociétés de productionWarner Bros. Pictures
Pays d’origineDrapeau des États-Unis États-Unis
GenreFilm noir
Durée100 minutes
Sortie1944


 Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le Port de l'angoisse (To Have and Have Not) est un film américain réalisé par Howard Hawks en 1944. Il s'agit d'une adaptation du roman d'Ernest Hemingway En avoir ou pas (To Have and Have Not).

C'est le premier film tourné avec Lauren Bacall.

Synopsis

En 1940 à Fort-de-France en Martinique, durant l'administration vichyste, le patron-pêcheur Harry loue son bateau à de riches touristes américains pour des parties de pêche en haute mer. Un jour, Harry est confronté à un client mauvais payeur, Johnson, grâce à qui il va faire la connaissance d'une charmante américaine, Marie. Avec elle, il va être entraîné dans des affaires politiques aux côtés de la résistance française et face à la police de Vichy.

Fiche technique

Distribution

Et, parmi les acteurs non crédités :

Production

Ce film serait né d'une partie de pêche entre Hawks et Hemingway, durant laquelle le réalisateur essayait de convaincre son ami de venir à Hollywood, pour se lancer dans le cinéma. Ce dernier étant récalcitrant, Hawks lui proposa de porter à l'écran son plus mauvais livre, ce à quoi Hemingway aurait répondu : « Quel est mon pire roman ? [...] cette chose informe qui s'appelle To Have or Have Not ».

Lauren Bacall fait sa première apparition au cinéma dans ce film. Ce tournage permet à Bogart et Bacall de se rencontrer pour la première fois. Ils deviendront ensuite un des couples les plus célèbres de Hollywood.

Musique

Dans le film, Bacall chante How Little We Know de Hoagy Carmichael et Johnny Mercer.

La bande originale comprend aussi une autre chanson de Carmichael intitulée Hong Kong Blues, coécrite par Stanley Adams, ainsi que Am I Blue?, écrite par Harry Akst et Grant ClarkeHong Kong Blues fut également reprise par le groupe québécois Les Colocs, parue sur l'album Atrocetomique en 1995.

Postérité

La réplique « Si vous avez besoin de moi, vous n'avez qu'à siffler. Vous savez siffler, Steve ? Vous rapprochez vos lèvres comme ça et vous soufflez ! », prononcée par Lauren Bacall, a été classée 34e dans la liste des 100 répliques les plus connues du cinéma américain établie par l'American Film Institute en 2005.

"If you want me, just whistle. You know how to whistle, don't you, Steve? You just put your lips together and blow".

==============================================================



hawks

 

(1896-1977)
41 films
2
6
14
histoire du cinéma : L'image action

1- Une mise en scène à hauteur de femme

La critique sur Howard Hawks s'est longtemps appuyée sur l'article de Jacques Rivette, Génie de Howard Hawks (Cahiers du cinéma N°23, de mai 1953, p. 16 à 23). Cet article impose Hawks comme un auteur à égalité avec Hitchcock et sera à la base du célèbre groupe de cinéphiles des Cahiers du cinéma : les Hichcocko-hawksiens.

Dans cet article, Jacques Rivette définit Hawks comme pratiquant un cinéma de l'évidence, un cinéma à hauteur d'homme. Le jeune critique repérait aussi que tous les scénarios de Hawks racontaient la même histoire : celle d'un amour entre deux hommes qu'une femme vient bousculer.

Rivette ne dit pas vraiment ce qu'il entend par filmer à hauteur d'homme. Sans doute pense-t-il à un cinéma sans effet, où les relations sont décontractées, directes, d'homme à homme. Il n'y a pas de petit théâtre, de pittoresque, de mélancolie ou de nostalgie comme chez John Ford. La modernité est admise : l'homme invente la technique et la technique est au service de l'homme. La structure de La patrouille de l'aube (1930) ou des Chemins de la gloire (1936) le dit assez : un personnage prend la place d'un autre pour que les choses continuent. Il y est fait l'apologie de l'action comme remède à la peur et à l'absurdité des confrontations (défis ou guerres). L'humanisme de Hawks embrasse la communauté de ceux qui agissent pour que tout fonctionne à commencer par les éclopées : Laroche aveugle et et son vieux père à la fin des Chemins de la gloire ou Dean Martin et John Wayne à la fin de El Dorado.

Chez Hawks, il y a un parcours vers le rachat. Le rachat ne signifie pas rédemption. Le rachat permet une relecture du personnage dans le sens positif : sa possibilité de transmettre son professionnalisme aux générations futures.

Cette vision positive fonctionne pour la plupart des genres où Hawks s'est illustré, (laissant dans chacun d'eux au moins un chef-d'œuvre) :

sein des comédies, genre qui est aussi le plus important numériquement.

Et même en dehors de la comédie, il y a certes amitié virile mais l'un est plus faible que l'autre : soit rongé par l'alcool (Dean Martin) ou trop jeune (Mississippi) ou trop vieux (Walter Brenan) ce qui le dévirilise. La dévirilisation est un thème constant, manifeste dans Allez coucher ailleurs ou Le sport favori de l'homme où Rock Hudson se montre incapable de... pêcher.

Derrière l'évidence, le rythme, la cadence impeccable du film portés par les hommes, Hawks opère ainsi un travail de sape où la marche en avant basée sur le professionnalisme se révèle insuffisante. Hawks pointe la peur des forces vitales portées, avec évidence, par les femmes. La peur des femmes, la peur de leur énergie, de leur envie d'émotion, le fait que souvent les hommes se réfugient dans la machine génèrent la figure majeure du cinéma de Hawks : l'ironie. Celle d'un monde où les femmes se moquent d'un monde qui serait vu à hauteur d'homme.

 

2- Biographie

Howard Winchester Hawks naît le 30 mai 1896 à Goshen (Indiana). Après diverses études poursuivies à Indianapolis, à l'Université de Pasadena (Californie), puis dans diverses écoles de l'est, il obtient en 1917 un diplôme d'ingénieur. Un bref emploi d'accessoiriste chez Jesse S. Lasky le fait pénétrer dans les milieux du cinéma; mais il est mobilisé en 1917 et participe à la guerre en Europe comme pilote de chasse dans la U.S. Air Force. À son retour il est embauché dans une usine d'aviation et s'adonne à sa passion : la course automobile. C'est à partir de 1922 qu'il revient à Hollywood et travaille régulièrement dans l'industrie cinématographique. Il assure le financement de quelques films puis se spécialise dans la rédaction de scénarios pour la future société Paramount. Et c'est en 1926 qu'il signe son premier contrat de réalisateur avec William Fox et dirige son premier film. Il quitte cependant Fox en 1929 mais continue de réaliser des films produits et distribués par d'autres compagnies.

C'est ainsi qu'il est amené parfois à commencer des films terminés et signés par d'autres cinéastes (Viva Villa! en 1934). Scarface, en 1932, attire enfin l'attention sur lui, par sa volonté de porter à l'écran la destinée d'Al Capone, gangster notoire, sans aucune ambiguïté. Sous des dehors légèrement romancés (Hawks désirait, selon ses propres termes, montrer " Borgia à Chicago "), le film accuse un réalisme peu courant dans la description de la violence, pour l'époque. À tel point qu'il sera interdit dans certaines villes du nord des États-Unis; des villes dont les administrations sont tenues par des hommes de la Mafia... De 1930 à 1937, Howard Hawks réalise ainsi une dizaine de films qui affermissent sa réputation naissante de cinéaste efficace, éclectique et talentueux. A partir de 1940, Howard Hawks est reconnu comme un cinéaste de premier plan.

Et ses films seront chacun, dès lors, des évènements cinématographiques: Sergent York (1941) vaudra à sa vedette Gary Cooper le premier Oscar de sa carrière; Le port de l'angoisse (1944), adaptation célèbre d'un roman d'Hemingway, provoque la rencontre de Lauren Bacall avec Humphrey Bogart ; Le grand sommeil (1946) reste le sommet du film noir américain; La riviere rouge (1948) lance le comédien Montgomery Clift ; Chérie je me sens rajeunir (1952) et Les hommes préfèrent les blondes (1953) confirment le talent de comédienne de Marilyn Monroe, Rio Bravo (1959) marque le début de la carrière d'acteur dramatique de Dean Martin, ancien compagnon et "faire-valoir" de Jerry Lewis.

L'art de Hawks est éclectique et il aborde tous les genres à l'honneur à Hollywood avec un égal bonheur : le film criminel, la comédie, le film de guerre, le film d'aviation, le film noir, le western, la comédie musicale, le grand spectacle.

En 1951, Howard Hawks supervisa la préparation et la réalisation de La chose d'un autre monde (The Thing), un film de science-fiction dont la mise en scène fut signée par Christian Nyby (ex-monteur de Hawks).

L'homme lui-même est singulièrement à l'image des héros dont il raconte la destinée : son expérience de la guerre lui fit évoquer la glorieuse figure du Sergent York,- sa courte carrière de coureur automobile lui inspira l'histoire originale de Ligne rouge 7000 ; grand chasseur en Alaska et pêcheur au large de la Floride, il a mis dans son célèbre Hatari ! son goût passionné pour les grands espaces et la chasse, et son amour pour la vie aventureuse. Après nous avoir donné en 1967 et en 1970 deux ultimes westerns qui sont comme des testaments de son œuvre et deux remakes de l'un de ses films préférés, Rio Bravo, Howard Hawks s'est retiré dans son ranch californien et s'est consacré à l'élevage des chevaux, l'une des grandes passions de son existence. Il est mort à Palm Springs (Californie) le 29 décembre 1977.

 

3 - Sources :

 

4 - Filmographie :

1926The road to glory
 

Avec : May McAvoy (Judith Allen), Leslie Fenton (David Hale), Ford Sterling (James Allen), Rockliffe Fellowes (Del Cole). 1h33.

Judith Allen perd la vue dans un accident de voiture. Elle espère par la prière retrouver l'usage de ses yeux.

  
1926Sa majesté la femme

(Fig leaves). Avec : George O'Brien (Adam Smith), Olive Borden (Eve Smith), Phyllis Haver (Alice Atkins). 1h35

Les relations homme-femme depuis Adam et Ève jusqu'à l'époque contemporaine.

  
1927Si nos maris s'amusent

(The cradle snatchers). 1h10.

Pour rendre jaloux leurs maris volages, trois amies flirtent avec trois hommes

  
1927Prince sans amour
 (Paid to love). Un banquier américain en voyage dans les Balkans devient l'ami d'un prince et entreprend de lui trouver une épouse.
  
1928Une fille dans chaque port 
(A Girl in Every Port). Avec : Victor McLaglen (Spike Madden), Robert Armstrong (Salami Bill), Louise Brooks (Marie). 1h00.

Deux marins, inséparables mais rivaux en amour, se disputent pour une belle acrobate de foire.

  
1928L' insoumise 

(Fazil). Avec : Charles Farrell (Le prince Fazil), Greta Nissen (Fabienne), John Boles (John Clavering). 1h28.

Fazil est délégué par le sultan à une conférence en Europe. Alors qu'il rentre pour le Maroc, il fait la connaissance de Fabienne, une jeune parisienne orpheline, dont il tombe amoureux.

  
1928Les rois de l'air

(The air circus). 1h58.

Buddy Blake et Speed Doolittle, deux élèves pilotes, rencontre une aviatrice accompli à l'école de vol.

  
1929L'affaire Manderson
 

(Trent's Last Case). 1h06.

Un journaliste enquête sur la mort mystérieuse d'un homme d'affaires de renom.

  
1930La patrouille de l'aube 

(The Dawn Patrol). Avec : Errol Flynn (Capitaine Courtney), Basil Rathbone (Major Brand), David Niven (Lieutenant Scott). 1h43.

France, automne 1915. Une escadrille britannique, dirigée par le commandant Brand, est assignée à de périlleuses missions. Au retour du groupe A, auquel appartiennent Doug Scott et Dick Courtney, deux amis d’enfance, on déplore encore la perte de deux pilotes. Le soir, entre le whisky et les chansons, chacun essaye d’oublier les drames quotidiens...

  
1932Scarface 

Avec : Paul Muni (Tony Camonte), Ann Dvorak (Cesca), Karen Morley (Poppy), Osgood Perkins (Johnny Lovo). 1h30.

Chicago. Tony Camonte, dit Scarface, garde du corps du gangster Big Louie Costillo, assassine son patron resté seul dans un bar. La police l'arrête, ainsi que son acolyte Guido Rinaldo. Ils sont bientôt relâchés faute de preuves...

  
1932La foule hurle 

(The crowd roars). Avec : James Cagney (Joe Greer), Joan Blondell (Anne Scott), Eric Linden (Eddie Greer). 1h25.

Joe Greer est un grand champion de courses automobiles. Fiancé à la jolie Lee, il lui promet de l'épouser bientôt. De retour dans sa ville natale où il doit disputer une course, Joe retrouve son frère Eddie, également coureur automobile et champion local. Les deux frères disputent une course enragée...

  
1932Le harpon rouge 

(Tiger Shark). Avec : Edward G. Robinson (Mike Mascarenhas), Zita Johann (Quita Silva), Richard Arlen (Pipes Boley). 1h15.

Au cours d’un naufrage au large de San Diego, port d’attache des thoniers, le capitaine Mike Mascarena sauve la vie de son second Pipes Boley, avant de se faire arracher la main par un requin. Un an plus tard, les deux compères embarquent sur un nouveau bateau.

  
1932La foule hurle

Version française de The crowd roars coréalisé par Jean Daumery. Avec : Jean Gabin (Joe Greer), Hélène Perdrière (Anne Scott), Henri Étiévant (Eddie Greer), Francine Mussey (Lee Merrick). 1h21.

  
1933Après nous le déluge 
(Today we live). Avec : Joan Crawford (Diana Boyce-Smith), Gary Cooper (Bogard), Robert Young (Claude). 1h48

Durant la première guerre mondiale, Diana Boyce-Smith, une jeune fille de l’aristocratie anglaise, fréquente Claude, un ami de son frère Ronnie et, comme lui, jeune officier de la Royal Navy. Soucieuse de conserver en état la maison familiale, elle loue des chambres en l’absence de son père, qui se bat au front...

  
1934Train de luxe 

(Twentieth Century). Avec : John Barrymore (Jaffe), Carole Lombard (Lily Garland), Walter Connolly (Webb), Roscoe Karns (Owen). 1h30.

Metteur en scène à Broadway, le cabotin Oscar Jaffe règne sur sa troupe en despote. Pour hâter la transformation en tragédienne de Lily Garland, ex-mannequin, il n'hésite pas, lorsque la situation l'exige, à planter une épingle dans les fesses de sa protégée, lui arrachant ainsi un authentique cri de douleur..

  
1935Ville sans loi 
(Barbary Coast). Avec : Edward G. Robinson (Louis Chamalis), Miriam Hopkins (Swan), Joel McCrea (James), Walter Brennan (Old).1h37.

1850 : la ruée vers l'or de San Francisco. Venue de l'Est pour épouser Dan Morgan, Mary Rutledge apprend la mort de son fiancé, tué dans une rixe. Aucune femme ne s'est encore risquée à vivre dans ce dangereux milieu d'aventuriers et de forbans. Au Bella Donna Club, Mary rencontre l'homme le plus puissant de Frisco, Louis Chamalis, patron de tous les tripots...

  
1936Brumes

(Ceiling Zero). Avec : James Cagney (Dizzy Davis), Pat O'Brien (Jake Lee), June Travis (Tommy Thomas), Stuart Erwin (Texas Clark), Isabel Jewell (Lou Clark), Edward Gargan (Doc Wilson), Addison Richards (Fred Adams), Henry Wadsworth (Tay Lawson). 1h35.

Les aventures amoureuses et aériennes d'un pilote de ligne irresponsable mais brillant...

  
1936Le chemin de la gloire 

(The Road to Glory). Avec : Fredric March (Michel Denet), Warner Baxter (Paul Laroche), June Lang (Monique). 1h40.

1916, quelque part en France. Le capitaine Laroche reçoit l’ordre de partir pour le front avec sa compagnie. Il fait ses adieux à Monique, une infirmière bénévole dont il est amoureux. Peu après, le village est bombardé par un dirigeable. Monique se réfugie dans une cave grâce au lieutenant Michel Denet, qui tente de la séduire. Denet se présente alors au quartier général et devient chef de section sous les ordres de Laroche. Au front, c’est la boucherie...

  
1936Le vandale 
(Come and Get It, terminé par William Wyler). Avec : Edward Arnold (Barney Glascow) Walter Brennan (Swan Bostrom). 1h39.

1884, dans les forêts du nord Wisconsin. Barney Glasgow, énergique et ambitieux, dirige l'abattage des arbres pour le compte d'Hewitt, le patron de la scierie. Un soir de bombe, il s'éprend d'une chanteuse, Lotta, qu'il délaisse bientôt, carrière oblige, pour épouser Emma Louise, la fille d'Hewitt. Déçue, Lotta se marie avec Swan Bostrom, le meilleur ami de Barney...

  
1938L'impossible monsieur Bébé 

(Bringing Up Baby). Avec : Katharine Hepburn (Susan Vance), Cary Grant (David Huxley), Charles Ruggles (orace Applegate). 1h42.

David Huxley, paléontologue au Musée Stuyvesant d'Histoire Naturelle et fiancé à sa secrétaire Alice, fait la connaissance de Susan en jouant au golf. Elle lui prend successivement sa balle puis sa voiture. Susan et David se revoient au restaurant et Susan qui a reçu un léopard apprivoisé nommé "Bébé" feint d'être attaquée par ce dernier afin de provoquer une intervention "héroïque" de David...

  
1939Seuls les anges ont des ailes 
(Only Angels Have Wings). Avec : Cary Grant (Geoff Carter), Jean Arthur (Bonnie Lee), Richard Barthelmess (Bat MacPherson). 2h01.

Au cours d'une escale à Barranca, petit port bananier d'Amérique du Sud, Bonnie Lee, girl de music-hall, fait la connaissance de Joe Souther et Les Peters, pilotes d'une compagnie assurant le transport du courrier et que dirige Geoffrey Carter. Joe est désigné pour une mission. Mais le temps s'étant aggravé, il doit revenir à la base. Désobéissant aux ordres, il tente un atterrissage dans le brouillard et se tue, Bonnie est choquée par l'indifférence avec laquelle est accueillie cette mort, mais, attirée par Geoff, qui pourtant la rudoie, décide de prolonger son séjour....

  
1940La dame du vendredi 
(His Girl Friday). Avec : Cary Grant (Walter Burns), Rosalind Russell (Hildegaard 'Hildy' Johnson), Ralph Bellamy (Bruce Baldwin). 1h32.

Chicago. Rédacteur en chef d'un quotidien national à gros tirage, Walter Burns est un être tout à fait dénué de scrupules. Or, il est confronté à un problème : il ne dispose pas d'un journaliste de talent pour couvrir, le lendemain matin, l'exécution d'Earl Williams, auquel le gouverneur de l'État vient de refuser sa grâce, bien qu'il ait toujours clamé son innocence. C'est alors qu'Hildy Johnson, ex-épouse et ancien reporter vedette de Burns, réapparaît, plus de cinq mois après leur divorce.

  
1941Boule de feu 

(Ball of fire). Avec : Gary Cooper ( Bertram Potts) Barbara Stanwyck (Sugarpuss O'Shea) Oscar Homolka (Gurkakoff). 1h50.

Sept professeurs travaillent depuis neuf ans à la rédaction d'une nouvelle encyclopédie. Le professeur Bertram Potts, est chargé de l'article "Slang" (" argot "), domaine pour lui totalement inconnu. Une de ses rares incursions dans le monde lui fait rencontrer Sugarpuss O'Shea, liée au gangster Joe Lilac, que la police s'efforce de "coincer"...

  
1941Sergent York 
Avec : Gary Cooper (Alvin C. York), Walter Brennan (Pasteur Pile), Joan Leslie (Gracie Williams), George Tobias (Pusher). 2h14.

1916, dans "la Vallée aux Trois Fourches "(Tennessee), Alvin C. York, un fermier bagarreur et rebelle aux conseils de sagesse du Pasteur Pile, s'échine à labourer un infertile lopin de terre. Un jour, il fait la connaissance d'une voisine, Gracie Williams, s'en éprend et envisage de l'épouser. Mais il lui faut auparavant acquérir une parcelle des riches terres de la vallée....

  
1943Air Force 

Avec : John Garfield (Sergent Winocki), Gig Young (Lieutenant Williams), Harry Carey (Sergent White). 2h04.

Le 6 décembre 1941 : une base aérienne américaine. L'équipage d'une forteresse volante, le B.17 "Mary Ann", part en mission, à destination de Honolulu. En vol, les hommes apprennent l'attaque de Pearl Harbor par les Japonais...

  
1944Le port de l'angoisse 

(To Have and Have Not). Avec : Humphrey Bogart (Harry Morgan), Lauren Bacall (Marie Browning), Walter Brennan (Eddie). 1h40.

Fort-de-France (la Martinique) vers 1942. Harry Morgan, propriétaire d'un yacht, gagne sa vie en emmenant à la pêche de riches touristes. Alors qu'il raccompagne à son hôtel un " gros " client, un Américain, Johnson, Morgan est contacté par Gérard, patron de l'hôtel où il loge et gaulliste de cœur, Gérard lui demande de l'aider à faire entrer clandestinement dans l'île un chef de la Résistance...

  
1946Le grand sommeil 

(The Big Sleep). Avec : Humphrey Bogart (Philip Marlowe), Lauren Bacall (Vivian Sternwood Rutledge), John Ridgely (Eddie Mars). 1h54.

Le général Sternwood charge le détective privé Philip Marlowe de le débarrasser d'un individu douteux nommé Geiger, qui fait chanter sa fille Carmen, une nymphomane; il mentionne aussi son ami Regan, qui a disparu. Marlowe, qui a fait la connaissance de Vivian, la sœur de Carmen, prend en filature la voiture de Carmen et découvre dans une maison isolée le cadavre de Geiger et Carmen, complètement ivre...

  
1948La riviere rouge 

(Red River). Avec : John Wayne (Tom Dunson) Montgomery Clift (Matt Garth) Joanne Dru (Tess Millay) Walter Brennan (Groot Nadine), John Ireland (Cherry). 2h13.

En 1851, Tom Dunson quitte avec son ami, le vieux Groot, le convoi qu'il accompagnait et se dirige vers le Texas. Peu après, les deux hommes voient de loin les Indiens attaquer le convoi. Dunson et Groot recueillent un adolescent, Matt Garth, qui a échappé par miracle au massacre. Arrivé sur les terres qu'il s'est choisies près de la Rivière Rouge, Dunson se promet d'avoir le plus beau troupeau du Texas....

  
1948Si bémol et fa dièse 

(A Song Is Born). Avec : Danny Kaye, Virginia Mayo, Benny Goodman

Cloîtrés dans une vaste demeure depuis des années, sept professeurs travaillent à l'élaboration d'une anthologie de la musique. Robert Frisbee, le plus jeune d'entre eux, est chargé de la musique américaine moderne...

  
1949Allez coucher ailleurs 

(I Was a Male War Bride). Avec : Cary Grant (Henri Rochard), Ann Sheridan (Catherine Gates), Marion Marshall (Kitty). 1h41.

En Allemagne, au lendemain de la guerre, le capitaine Henri Rochard, des services de renseignements français, doit se rendre à Bad Nauheim et convaincre un certain Schindler, polisseur de lentilles impliqué dans une affaire de marché noir, de travailler pour les Alliés. A son grand désarroi, Rochard se voit affecter comme co-équipière le lieutenant Catherine Gates, une Américaine avec laquelle il a déjà eu maille à partir lors d'une précédente mission...

  
1952Chérie je me sens rajeunir 

(Monkey Business) Avec : Cary Grant, Ginger Rogers, Charles Coburn, Marilyn Monroe, Hugh Marlowe, Henri Letonda. 1h37

Le docteur Barnaby Fulton, chimiste de talent, tente de mettre au point la formule d'un sérum de rajeunissement. Un jour, la guenon qui lui sert de sujet d'expérience, s'échappe de sa cage et, imitant les gestes du savant, mélange divers produits et jette ensuite la mixture dans le distributeur d'eau potable du laboratoire....

  
1952La captive aux yeux clairs 

(The Big Sky). Avec : Kirk Douglas, Dewey Martin, Elisabeth Threatt, Arthur Hunnicutt.

Jim Deakins et Boone Caudill, deux jeunes Kentuckiens, décident d'aller vers l'Ouest. L'oncle de Boone, Zeb Calloway, vit quelque part à l'ouest du Mississipi. À Saint Louis, ils se bagarrent dans un saloon et sont jetés en prison... où ils retrouvent l'oncle Zeb...

  
1953Les hommes préfèrent les blondes 

(Gentlemen Prefer Blondes) Avec : Marilyn Monroe, Jane Russell, Charles Coburn, Tonny Noonan, George Winslow, Marcel Dalio.1h31.

Deux amies, Dorothy la brune et Loreleï la blonde, ont chacune un but précis dans la vie : la première recherche les beaux garçons bien musclés et la seconde se damnerait pour des diamants. Elles s'embarquent pour un voyage vers la France....

  
1955La terre des pharaons 

(Land of the Pharaons). Avec : Jack Hawkins, Joan Collins, Dewey Marin.

Obsédé par la mort, le pharaon Chéops demande à Vashtar, architecte esclave dont il admire l'œuvre, de lui construire une sépulture inviolable en échange de la liberté pour lui et son peuple. La construction de la pyramide dure plusieurs années. Tandis que Chéops a remplacé sa femme par Nellifer, jeune princesse de Chypre. Vashtar, devenu presque aveugle, entame la partie la plus délicate des travaux : le chemin secret qui conduira au cœur du tombeau dans lequel reposera le pharaon...

  
1959Rio Bravo 

Avec : John Wayne (shérif John T Chance), Dean Martin (Dude), Ricky Nelson (Colorado), Angie Dickinson (Feathers), Walter Brennan (Stumpy)

John T Chance, shérif de Rio Bravo, a arrêté Joe Burdette, un vaurien et un assassin, frère de Nathan Burdette, le plus gros propriétaire de la région. En attendant l'arrivée du marshal, John T. doit protéger sa prison contre les entreprises de Nathan bien décidé à libérer son frère...

  
1962Hatari ! 

Avec : John Wayne, Elsa Martinelli, Hardy Kruger, Gérard Blain, Michèle Girardon.

Sean Mercer dirige, au Tanganyika, une équipe de chasseurs de grands fauves et d'animaux sauvages destinés à différents zoos. L'existence de ce groupe d'hommes d'origines diverses – Sean, Pockets et “L'Indien” sont Américains, Kurt Allemand, Chips Français et Luis Espagnol – pourrait être sans histoire : en effet, ils connaissent et aiment leur travail, en vrais professionnels. Rhinocéros, singes, éléphants n'ont guère de secrets pour eux et les capturer ne va pas sans mal, certes, mais ne comporte pas de difficultés qu'ils ne sachent les uns et les autres surmonter...

  
1963Le sport favori de l'homme 
(Man's Favorite Sport). Avec : Rock Hudson, Paula Prentiss, Maria Perschy.

Alors qu'il conseille le major Phipps, Roger Willoughby, spécialiste de la pêche, est appelé par son directeur, William Cadwalader. Celui-ci le présente à Abigail Page, chargé des relations publiques pour le grand concours de pêche qui aura lieu à Wakapooges. Assiste à cette rencontre Isolde " Easy" Mueller, une amie de Abigail. Cette entrevue est de la plus haute importance car est annoncée la participation d'un grand champion : Roger Willoughby...

  
1965Ligne rouge 7000
(Red Line 7000). Avec : James Caan, Laura Devon, Gail Hire, ...

La course automobile de Daytona est une des plus dangereuses des Etats-Unis : Jim Loomis vient d'y laisser sa vie. C'était l'as de l'écurie de Pat Kazarian qui a besoin d'un autre champion et le trouve en la personne du jeune Ned Arp, un pilote aussi habile et audacieux que Loornis....

  
1967El Dorado 

Avec : John Wayne (Cole Thornton), Robert Mitchum (shérif Jimmy Harrah), James Caan (Mississippi), Arthur Hunnicutt (Bugle). 2h06

El Dorado, Le shérif Jimmy Harrah se renseigne sur les intentions de Cole Thornton, mercenaire venu aidé Bart Jason. Cole renonce quand le shérif l'informe que Jason a acheté des terres immenses au Texas après la guerre civile et qu'il a besoin d'hommes de main pour chasser d'un point d'eau son légitime propriétaire, Kevin MacDonald. Cole et Jimmy, amis depuis la guerre qu'ils ont faite ensemble, voient alors surgir Maud, la tenancière de l'hôtel, que Cole a recueilli autrefois...

  
1970Rio Lobo 

Avec : John Wayne, Jorge Rivero, Jennifer O'Neill, Jack Elam, Victor French. 1h54.

Durant la guerre de Sécession, le capitaine Cordona et ses guerilleros volent un chargement d'or destiné à l'Union, placé sous la responsabilité du colonel McNally. Au cours de l'attaque du train, l'officier que McNally considérait comme son fils est tué. Il jure de le venger....

https://www.cineclubdecaen.com/materiel/ctfilms.htm
==================================================

Le grand sommeil

 
  
 
1946

Genre : Film noir

(The Big Sleep). Avec : Humphrey Bogart (Philip Marlowe), Lauren Bacall (Vivian Sternwood Rutledge), John Ridgely (Eddie Mars), Martha Vickers (Carmen Sternwood), Dorothy Malone (La propriétaire de la librairie), Peggy Knudsen (Mona Mars). 1h54.
 
 

Le général Sternwood charge le détective privé Philip Marlowe de le débarrasser d'un individu douteux nommé Geiger, qui fait chanter sa fille Carmen, une nymphomane ; il mentionne aussi son ami Regan, qui a disparu.

Marlowe, qui a fait la connaissance de Vivian, la sœur de Carmen, prend en filature la voiture de Carmen et découvre dans une maison isolée le cadavre de Geiger et Carmen, complètement ivre. Marlowe raccompagne Carmen chez elle et exige de Vivian le silence complet, puis il retourne auprès du cadavre de Geiger mais ce dernier a disparu.

Joe Brody tente de faire chanter Vivian en lui proposant de lui vendre des photos compromettantes de Carmen. Brody se résigne à rendre celles-ci à Marlowe, avant d'être abattu par Carol Lundgren, l'associé de Geiger.

Marlowe continue son enquête et la piste le conduit jusqu'à Eddie Mars, propriétaire d'une maison de jeu. Harry Jones, qui devait communiquer à Marlowe des informations importantes, est empoisonné par Canino, l'un des tueurs d'Eddie Mars. Marlowe lui-même tombe aux mains des hommes d'Eddie Mars. Il parvient à s'enfuir avec l'aide de Vivian et abat Canino.

Eddie Mars et Marlowe se retrouvent finalement dans la maison de Geiger. Mars, assassin de Regan, est abattu par ses propres hommes. Marlowe pourra flirter avec Vivian.

 

Interrogé sur la signification du titre Howard Hawks déclarait:

"Je n'en sais rien, probablement la mort, c'est un titre qui sonne bien. Je n'ai jamais bien compris l'histoire du grand sommeil. Le scénario fut écrit en huit jours. Tout ce que nous avons essayer de faire c'est de rendre chaque scène la plus divertissante possible. Nous ne savions pas qu'elle était l'histoire. On m'a demandé qui a tué untel ou untel, je ne le savais pas, on a envoyé un câble à l'auteur qui en le savait pas non plus puis au scénariste qui ne le savait pas plus."

Le spectateur du film qui essaie de suivre la piste du film est pris dans un écheveaux de fausses pistes, de questions sans réponses sont il ne peut se dégager.